29/12/2024
đ« Ă lâĂ©poque, jâĂ©tais anti-Ă©levage đ«
Saviez-vous quâil y a pas moins de 5 ans, je refusais catĂ©goriquement dâaccepter la notion dâĂ©levage dans ce monde ? Jâavais du mal Ă comprendre comment on pouvait faire reproduire des individus, alors que tant nous attendent en refuge...
Puis jâai adoptĂ© Baloo.
Bon, OK, Baloo câest un cas dâĂ©cole. Mais en fait, jâai rĂ©alisĂ© quâune adoption, câest pas si idĂ©lique.
Jâai retentĂ© lâexpĂ©rience avec Khan, adoptĂ© Ă 9 mois, et AĂŻsis Ă 1 an. Et ça demande du travail. Un travail que tout le monde nâest pas prĂȘt Ă faire, une adaptation face Ă un chien qui a du vĂ©cu et qui a dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© sa personnalitĂ© et ses stratĂ©gies pour gĂ©rer son environnement.
Mon monde sâest un peu effondrĂ©, comme Ă chaque fois quâune croyance change, et jâai du coup analysĂ© les refuges. DâoĂč viennent tous ces pauvres chiens mal aimĂ©s ? Comment et pourquoi sont ils arrivĂ©s lĂ ?
âĄïž La vente inconsciente.
Quand on veut se faire de lâargent, on vend nâimporte quoi Ă nâimporte qui. On casse les prix, on vend vite, on cache ses conditions dâĂ©levage. Câest le principe dâune usine Ă chiot.
Et quand on vend nâimporte quoi Ă nâimporte qui ça finit en refuge.
Parce quâau final, les adoptants nâĂ©taient pas prĂȘts. Nâavaient pas conscientisĂ©. Nâavaient pas Ă©tĂ© informĂ©s ou alertĂ©s.
Alors oui, on peut blĂąmer les adoptants, ils auraient dĂ» se renseigner, ils auraient dĂ» ĂȘtre conscients, ils auraient dĂ»... mais peut ĂȘtre quâil est intĂ©ressant de regarder qui leur a placĂ© un chiot de deux mois dans les bras avant de prendre quelconque renseignement, afin quâils aient le coup de cĆur et achĂštent vite fait bien fait.
âĄïž Une gĂ©nĂ©tique pourrie.
Selon moi, ce nâest pas la mode qui est Ă blĂąmer, elle existera toujours. Ce sont les gens qui surfent dessus, pour lâargent. Pour reproduire nâimporte quel chien consanguin, pour reproduire intensĂ©ment, toujours les mĂȘmes gĂšnes. Pour reproduire vite vite vite sans tester les parents.
Ca en fait des chiens toquĂ©s, stressĂ©s, malades demandant trop dâĂ©nergies... Alors oui, des familles ne s'en sortent pas.
âĄïž Personne pour ĂȘtre aidĂ©.
Et quand on ne sâen sort pas avec son chien, chez qui devrions nous aller ? Notre eleveur ! Ah non, il nâexiste pas, lâĂ©leveur Ă©tait en fait un vendeur, qui nâa que faire de ses chiots et leurs problĂšmes.
đ«ŁIl y a peut ĂȘtre une quantitĂ© dâautres raisons, mais mon but nâest pas de mâĂ©taler sur ce triste constat.
â
ïžPour moi, le changement devrait se faire Ă la source, si les adoptants sont sĂ©lectionnĂ©s, renseignĂ©s, informĂ©s et aidĂ©s, cela ne rĂ©soudrait-il pas un pourcentage du problĂšme dâabandon ?
Au final, les refuges et lâĂ©levage ETHIQUE, ne travaillent-ils pas dans un but commun ? Sensibiliser, conscientiser, voir les chiens sâepaÌouĂŻr dans leur famille ?
Lorsque jâai dĂ©cidĂ© de me lancer dans lâĂ©levage, câĂ©tait avec ces notions en tĂȘte. Jâai rĂ©flĂ©chi Ă une race qui sâadapte plus facilement aux besoins des humains. Je souhaite sĂ©lectionner, informer, aider les adoptants, et quand bien mĂȘme la vie fait quâils ne peuvent finalement plus le garder, jâaimerais, sans jugement, mâassurer que le chien trouve une stabilitĂ© sans passer par la case refuge.
Le fait de demander un prix plus Ă©levĂ©, permet non seulement de rembourser UNE PARTIE des dĂ©penses liĂ©es Ă lâĂ©levage BIEN FAIT (tests, suivis vĂ©tĂ©rinaire, accompagnement, matĂ©riel), mais Ă©galement de sĂ©lectionner les familles qui parfois attendent plusieurs mois/annĂ©es avant de prendre un chien ! CA câest de la conscientisation.
Alors si aujourd'hui on me demande si je suis plus pro-elevage (Ă©thique) ou pro-refuge, je suis les deux, Ă 100%. Les deux se battent pour la mĂȘme cause et, au lieu de se faire la guerre, ils pourraient sâunir contre le vrai problĂšme : les lois autorisants des usines Ă chiots, les transports illĂ©gaux dâanimaux, les ventes rapides, les fraudes, les trafics.
RĂ©unissons nous pour changer les choses, ensemble. Ăa peut etre grace Ă un sauvetage en refuge ou une adoption REFLECHIE et conscientisĂ©e. â€ïž
(C) photo de Leelou Muraille