Une Leçon d'Ancrage - Réflexions de Comportementalisme Équin

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02/04/2024

CHALLENGE POSSIBLE EN R+ ?

Je ne suis pas très présente pour publier dernièrement, mais je travaille activement en coulisse tant en terme de coaching que pour pouvoir vous proposer de nouvelles formules de coaching en ligne ! Dans la prochaine publication, je parlerai des comportements superstitieux 🤓

Je cherchais aussi une façon de rendre la page un peu plus interactive, et je suis tombée sur cette publication de Bold Horse Behavior Consulting & Training et ce très chouette challenge: et si en avril on essayait de faire en R+ un exercice qu'on fait d'habitude en R- / pression et relâchement ?

Quelles sont vos envies ? Qu'auriez-vous envie de pouvoir faire en R+ ? Est-ce que vous pensez qu'il y a des choses qui ne sont pas possibles en R+ ?

Partagez-moi vos questions ou envies en commentaire et je vous ferai ce week-end une vidéo pour vous montrer une (ou des) option(s) pour commencer un nouvel exercice en R+. Je choisirai parmi les propositions les plus populaires / fréquentes, alors n'hésitez pas à liker les commentaires qui vous inspirent !

Alors, qui se laisse tenter par le challenge ?
- Donner les pieds ?
- La mise en avant ?
- Le cercle ?
- Se laisser toucher les yeux ?
- Aborder un objet effrayant ?
- ...

A vos idées ! Et n'hésitez pas à partager vos essais avec les hashtags suivants et à me taguer si vous voulez un commentaire

22/03/2024

Les 13 et 14 juillet prochains j'aurai à nouveau le plaisir de me rendre en banlieue de Londres pour assister au Understand Horses Live 🥰
Cela fait maintenant un an que je me forme régulièrement avec les comportementalistes et entraîneurs orientés R+ qui forment cette équipe du tonnerre.

Understand Horses combine les dernières avancées scientifiques en terme de comportement équin, d'éthologie et d'éducation positive et rassemble des spécialistes venus de Grande-Bretagne, du Canada et des États-Unis.

Au programme pour ces deux jours: des présentations et des ateliers pratiques pour toujours mieux comprendre les chevaux, accompagner chevaux et propriétaires dans la résolution de leurs problèmes et techniques avancées d'entraînement au clicker.

J'ai hâte !!

12/03/2024

Vous aimez les webinaires ? Moi aussi ! Et si je peux vous recommander UNE série de webinaires à ne pas manquer cette année, ce sont ceux de Mili Morin, fondatrice de l’Espace Cheval Moderne.

J’ai rencontré Mili… à force de faire les mêmes formations ahah ! Histoire vraie, à force de voir nos noms dans les mêmes Zoom, on a commencé à discuter et, ça a grave collé ! Mili est comportementaliste également, et tant son expérience que ses réflexions constantes sur la gestion émotionnelle du cheval, les traumatismes et l’anxiété sont venues enrichir mes propres recherches et ma pratique. Elle est une véritable mine de connaissances qu’elle n’hésite absolument pas à partager.

D’ailleurs, rien que pour le plaisir de TOUT CREUSER avec elle, je suis entrée dans sa formation “Langage et Comportement Equin” en octobre de l’année passée. Si j’avoue que je suis bien en re**rd sur ses vidéos, j’adore cependant trouver une formation en comportement où on parle aussi des pieds du cheval, de la façon dont il organise son corps et de la façon dont l’humain gère ses propres émotions, ses biais cognitifs et ses stéréotypes.

Je me retrouve bien là-dedans et nous sommes d’accord sur ce point super important : le comportement, ce n’est pas si souvent une question d’entraînement ! Alors si vous voulez vous aussi passer un soir par mois à creuser la science du comportement équin avec quelqu’un de drôle, intéressant, ouvert, à l’écoute et en total respect du chemin que chacun parcours à son rythme … C’est par là que ça se passe : https://www.facebook.com/share/X9WwufEsS51w42JM/?mibextid=9VsGKo

10/03/2024

Si tu dois punir ton cheval régulièrement pour la même situation, ce n’est pas une punition, c’est de la violence gratuite.

A l’opposé du renforcement se trouve le concept de la punition. D’un point de vue des théories de l’apprentissage, la punition est une conséquence qui rend un comportement moins fréquent.

Quelques exemples:
* Mettre une tape sur le nez d’un cheval qui tripote nos poches
* Secouer le bras vers un cheval qui menace au sanglage
* Retirer le seau de nourriture à un cheval qui gratte le sol
* Mettre un coup de corde sec sur le licol d’un cheval qui vient de dépasser
* S’éloigner du paddock avec un cheval qui s’excite pour être lâché

Par définition, la punition est donc quelque chose de désagréable… Sinon, elle ne jouerait pas son rôle pour faire décroître la probabilité qu’un comportement se reproduise ! Et si le comportement ne décroît pas… Comment d’autre nommer le fait de faire vivre quelque chose de désagréable et de sans effet à son cheval ?

Tous ces exemples ont en commun une certaine notion d’inconfort. Le cheval a soit vécu une expérience désagréable, soit perdu l’accès à ce qu’il souhaitait (la nourriture, le paddock).

Utiliser la punition paraît le plus souvent normal: les chevaux sont grands et puissants, si on les laisse faire ce qu’ils veulent et exprimer des comportements indésirables… Alors où va le monde et notre sécurité ??

Je ne suis absolument pas en faveur de toujours laisser les chevaux faire ce qu’ils veulent et exprimer des comportements indésirables, voire dangereux pour l’humain. MAIS, la punition a ses limites et a des inconvénients majeurs:

* La punition n’adresse pas les causes. Souvent, un cheval agit de façon indésirable car il a mal, peur ou qu’il ne comprend pas. Une conséquence désagréable ne fait que renforcer ce malaise, et n’aide pas le cheval à résoudre sa situation
* La punition est souvent inefficace car il est difficile de l’appliquer avec le bon timing et se base souvent sur une logique claire pour l’humain, mais incompréhensible pour le cheval
* La punition n’indique pas au cheval ce qu’il devrait faire à la place. Souvent, on entend “C’est simple, il ne devrait rien faire ! Ou rester immobile !” comme si c’était une évidence supposée être transparente pour un cheval. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je vois mon cheval faire “rien” (c’est-à-dire, ni manger, ni surveiller, ni dormir, ni …), j’appelle ma vétérinaire ! L’alternative est de dire “il n’a qu’à faire autre chose “ ce qui suppose aussi que le cheval a une compréhension intrinsèque des bons et des mauvais comportements telle que les ressent l’humain et ouvre aussi la porte à… pire. Si s’arrêter quand j’ai peur est puni, et qu’il faut faire autre chose, pourquoi ne pas tenter de se cabrer et d’éjecter l’humain tiens ?

Ces trois éléments mis ensembles ont des effets tout aussi désagréables que la punition elle-même:
* Impact négatif sur la relation à l’humain
* Impact psychologique: les animaux régulièrement punis sont moins curieux, moins ouverts à l’interaction, ne prennent pas d’initiatives, et peuvent atteindre un état dépressif ou de résignation acquise
* Impact physique: la punition cause du stress, lequel impacte l’immunité, le système digestif et la santé en général. De plus, des animaux punis pour avoir montré des comportements de défense face à la douleur peuvent apprendre à ne plus les exprimer, et donc ne plus nous montrer que quelque chose ne va pas.

Alors, qu’est ce qu’on fait à la place de punir ? C’est simple, autre chose !
(Si cette dernière phrase vous a frustré, je vous invite à y repenser la prochaine fois que vous songez à punir votre cheval :) Quant à moi, c’est promis, je vous reviens bientôt avec une vraie réponse !)

06/03/2024

JE CHERCHE DES VOLONTAIRES
J’adore le coaching à distance pour deux raisons principales : on peut choisir exactement avec qui on veut travailler, sans contraintes horaires ou géographiques et surtout on peut prendre le temps de revoir et réfléchir au feedback qui a été donné. Vous l’aurez peut-être déjà compris si vous me lisez régulièrement, mais j’aime écrire autant que j’aime réfléchir.

Lors d’un cours d’une heure, je me sens parfois un peu dépassée, j’ai la sensation d’avoir oublié la moitié des informations qui m’ont été données et lors de la séance suivante, je me sentais toujours désemparée. C’était toujours vachement moins bien que quand j’avais le prof à côté de moi !

Depuis que j’ai commencé le clicker training, j’ai passé énormément d’heures en coaching vidéo. Ça a aiguisé mon oeil, ma concentration, et ma capacité à évoluer seule avec mon cheval. Et vous aider à emprunter ce même chemin, c’est une de mes grandes motivations !

Par contre, le coaching à distance ne convient pas à tout le monde, ni dans tous les formats. Alors je cherche quatre volontaires pour tester de nouvelles façons d’enseigner à distance et pour m’aider à améliorer le format des protocoles d’entraînement que je vous partage !

Vous avez envie de vous challenger ? De tenter une nouvelle aventure ? Vous n’êtes pas sûrs d’aimer le coaching par vidéo mais vous êtes tenté par la possibilité de m’aider à le construire de la façon qui vous ferait kiffer ? Vous adorez le coaching à distance et vous avez envie de tester de nouvelles façons d’entraîner ?

Je cherche ces 4 profils:
* Deux débutants en clicker training (aucune ou peu d’expérience)
* Un couple avec un peu d’expérience en clicker training (mais pas de formation avancée)
* Un cheval qui ne monte pas en van
* Un cheval difficile à seller ou difficile au montoir (validation vétérinaire obligatoire avant de commencer)

Contactez-moi en MP pour me parler de vous et de votre cheval, de vos attentes, et en savoir plus sur les conditions !
(Au moins 3 séances ou feedbacks vidéo, budget àpd 50€ selon la formule choisie)

(Pssst et pour fêter le printemps qui arrive, 10% de réduction sur les consultations de comportementalisme et les packs de 5 ou 10 cours jusqu’au 21 mars, que ce soit en présentiel ou en ligne)
(Re-psst un stage et une tournée en Normandie sont en discussion pour cet été. Intéressés ? Faites-le moi savoir !)

Mon calendrier est aussi toujours ouvert pour un appel gratuit pour faire connaissance

03/03/2024

RENFORCEMENT: LA PERCEPTION DU CHEVAL
Quand on parle renforcement positif ou négatif, on pense souvent bonbons ou stick. Carotte ou pression. Alors certes, ça fait partie du processus de renforcement, mais ce n’est pas ça qui est déterminant !

Le point clé du renforcement, c’est qu’un comportement devient *plus fréquent*

Si je donne une carotte à mon cheval à chaque fois qu’il m’a donné le pied, mais que je dois me battre 5 minutes jour après jour pour qu’il lève un pied… Je ne fais pas de renforcement positif !

Si j’arrête d’agiter mon stick quand mon cheval recule, mais qu’après deux semaines d’entraînement, il faut toujours une phase 4 pour que mon cheval bouge un pied… Je ne fais pas de renforcement négatif !

Ce qui compte, c’est la motivation qu’a mon cheval à exécuter un comportement, grâce à ce qu’il va obtenir ou éviter en faisant cette action. C’est ce qu’on appelle le RENFORÇATEUR. Si mon cheval n’en a rien à cirer d’un stick qui remue devant lui, ça ne servira A RIEN pour lui apprendre à reculer. Si mon cheval déteste les carottes, je peux lui en donner autant que je veux après une “bonne réponse”, ça ne va certainement pas le motiver plus à reproduire cette réponse.

A l’inverse, si mon cheval n’est absolument pas dérangé par un contact physique, un léger toucher ne fera pas automatiquement partie d’un apprentissage par renforcement négatif.

On ne peut jamais vraiment savoir comment un cheval perçoit nos actions, mais ce qu’on peut analyser, ce sont ses réactions. Si un comportement continue de se reproduire, devient plus fréquent ou plus intense, c’est qu’il est renforcé d’une manière ou d’une autre… et pas forcément de façon intentionnelle de notre part.

On limite trop souvent la question du renforcement au renforçateur qui est utilisé, mais si il n’y a aucun changement dans le comportement du cheval, alors on se fait peut-être plaisir en offrant une carotte à notre cheval… mais en pratique, ça ne sert à rien.

Et surtout, il faut se rappeler que le renforcement est un PROCESSUS D’APPRENTISSAGE. Après un certain nombre de répétitions, le nouveau comportement est acquis, le cheval réagit promptement à l’aide (ou au code) qui a indiqué la venue du renforçateur. On arrive donc à une étape de stabilisation où le comportement ne devient pas plus fréquent, ni plus intense. Par contre, si on retire le renforçateur à long terme, le cheval va commencer à répondre de moins en moins bien au code… Et la fréquence du comportement va décroître. C’est le processus d’apprentissage inverse !

Alors on se challenge et on abandonne les idées préconçues comme “je lui ai fait une gratouille, je fais du R+” ou “c’est impossible de faire de l’équitation sans R- car tu vas forcément toucher ton cheval” et on se pose la question “quel est l’élément qui a VRAIMENT motivé mon cheval à réagir ?”

13/02/2024

Vous aussi vous avez envie de savoir...

- Comment aborder la prise d'un médicament sereinement avec mon cheval ?
- Comment obtenir la mise en avant sans aides artificielles aversives ?
- Comment aider mon cheval à reculer droit ?
- Comment utiliser l'environnement pour aider mon cheval à comprendre ce que j'attends de lui ?
- Quelles activités proposer à mon cheval pour enrichir la relation sans passer par le travail ?
- Que faire pour stimuler un cheval blessé ou immobilisé ?

On parlera de ça, mais de bien d'autres choses aussi lors de la journée LIMA et Renforcement Positif à Jannée (Ciney) le 25 février avec .equin

Intéressé.e pour nous rejoindre ? Je vous attends en MP 🥰

07/02/2024

CONTINGENCE ET CONTIGUÏTÉ

(Mais elle n’arrête jamais d’utiliser des mots bizarres celle-là)

Ce que j’aime avec le fait de mettre des mots sur des principes et des habitudes, c’est qu’ils nous font réfléchir. Mettre un mot sur un événement, c’est lui donner une autre réalité, c’est le partager avec les autres, lui donner de l’importance. Or, je trouve que trop souvent dans l’entraînement des chevaux, on agit par réflexe et on ne s’arrête pas assez souvent pour se concentrer sur les détails qui font que ça marche.

On a tous nos marottes, nos façons de faire, on a tous appris un peu différemment. Parfois, on pense même que notre cheval répond à un code vocal, ou à un geste précis, et quand on demande à un autre humain de faire de même… Le cheval a juste un gros point d’interrogation au dessus de la tête.

Qu’est-ce qui fait qu’un apprentissage est efficace ? Qu’un renforcement et un code deviennent clairs, évidents, rassurants pour le cheval ? Il y a évidemment beaucoup de critère mais deux d’entre eux sont, je pense, universels.

La contingence
C’est le simple fait de voir des éléments se répéter, dans le même ordre, de la même façon, avec les mêmes résultats. Par exemple : après avoir cliqué, je donne une récompense. Après m’être mise en selle et mis mon deuxième pied dans les étriers, je demande le pas.
La contingence permet au cheval de prédire la suite des événements et de comprendre ce qui est attendu de lui.
Quand on rompt cette règle, on rompt inévitablement une certaine relation de confiance, ce qui crée de la confusion et potentiellement de la frustration chez le cheval. Par exemple : l’empêcher d’aller brouter là où on s’arrête toujours pour brouter, ou le laisser se gratter sur nous une fois sur deux, mais lui coller une tape sur le nez la fois suivante.

C’est mentalement très inconfortable de ne jamais savoir ce en quoi notre comportement va résulter.

La contiguïté
Il s’agit ni plus, ni moins que du lien temporel entre une action et sa conséquence. On parle généralement de maximum 3 secondes pour que le cheval puisse faire un lien entre deux stimulus. Si ce délai est dépassé - à moins d’avoir construit une chaîne et d’avoir mis en place d’autres signaux pont - il est probable que le cheval perçoive les deux stimulus comme indépendants l’un de l’autre… Il n’y a donc plus ni renforcement, ni punition à l'œuvre.

Par exemple, il est inutile de cravacher un cheval après qu’il ait refusé un obstacle, mis son cavalier par terre et fait 3 fois le tour de la carrière. Au pire, le cheval percevra le coup de cravache comme conséquence de s’être laissé rattraper !
Dans la même veine, si on clique un très bel arrêt, mais qu’on passe 25 secondes à fouiller dans nos poches pour en sortir une récompense, et que le cheval a le temps de décaler ses hanches, nous pousser de la tête, et se mettre à gratter avant de recevoir sa carotte… Ce n’est probablement pas l’arrêt qu’on aura renforcé !

Si la contiguité est plutôt aisée à maintenir, ce n’est pas le cas des règles de contingence. C’est notamment pour cela que j’aime tant le coaching vidéo (ou le fait de se filmer), afin de mettre en avant toutes nos petites incohérences qui peuvent causer beaucoup d’incompréhension chez le cheval.

Vous voulez en savoir plus ? Il reste des places pour la journée de stage à Jannée (Ciney) le 25 février ! Infos en MP

03/02/2024

Il reste des places pour notre journée de stage à Jannée

30/01/2024

Il illustre presque toutes mes publications, alors j’ai enfin décidé de le présenter. Mon cheval de coeur, celui qui a tout changé, qui m’a fait me remettre en question, changer mon regard sur les gens et sur la vie.

Il y a 6 ans maintenant, on m’a annoncé que je devais subir une opération lourde de la colonne vertébrale qui allait mettre ma vie en suspens. Me mettre en situation de handicap même. J’ai refusé. Avec la force du désespoir (et le soutien de mes proches), j’ai trouvé une alternative expérimentale et sans la moindre promesse de réussite, j’ai sauté dans le vide. C’était le 24 avril 2019.

Deux ans plus t**d, je me remets à cheval, je décide de devenir propriétaire et je planifie mes visites parfaites de chevaux parfaitement dans mes critères. La veille au soir, toutes mes visites sont annulées. C’est donc “pour sauver la journée” que sur un coup de tête, j’ai décidé d’aller voir Pastor. C’était le 24 avril 2021. Tout un symbole. Le jour de ma renaissance..

Ce cheval m’a tellement bouleversée, que j’ai passé tout le trajet de retour à justifier pourquoi je ne l'achèterais pas, que ce n’était pas lui, sans pouvoir donner aucun argument. Deux semaines plus t**d, je signais les papiers.

Pastor est un Pure Race Espagnole de bientôt 9 ans, à l’histoire sans trop d’encombres mais avec quelques squelettes dans le placard, comme beaucoup de chevaux qui ont été importé d’Espagne. On me l’a vendu comme “délicat et sensible” en soulignant ardemment que je ne m’en sortirais pas seule. Les premières semaines, pourtant, ont été parfaites.

Puis sont arrivées l’anxiété de séparation, la panique dès qu’il voyait un autre cheval traverser la cour, le manque de sociabilisation, les ulcères, l’anxiété, l’explosivité… On m’a dit qu’il ne me respectait pas mais j’ai décidé de croire en mon coeur et mon intuition qui me disait que mon cheval était profondément gentil, mais aussi profondément mal.

Alors je me suis remonté les manches, et j’ai commencé à me former. Pas pour les gens, d’abord, juste pour lui et moi. Je voulais être sa comportementaliste attitrée, pouvoir l’accompagner dans ses problèmes, l’aider à affronter ses peurs, le laisser s’exprimer sans être dépassée, garder son brillant, sa curiosité, son expressivité sans devoir l’inhiber pour le gérer.

Bientôt 3 ans ont passé et quelle aventure ! On m’a souvent dit que j’avais du courage pour “me le taper tous les jours” mais je n’ai jamais regretté une seule seconde, malgré les moments de désespoir, de doutes, malgré les jugements et l’impression de ne pas avancer. Chaque jour je m’émerveille de ses progrès, de sa vivacité, de sa volonté à toujours m’encourager à aller chercher le meilleur de moi-même.

La route a été longue, et je n’ai pas toujours trouvé l’accompagnement que j’aurais souhaité. On m’a souvent donné des solutions toutes faites, mais on a rarement vraiment écouté nos problèmes. On a jugé nos situations sans voir l’historique, les tentatives, mes faiblesses et ses forces. Parfois on m’a juste dit de le laisser au pré, ou de lui en coller une. Personne ne m’a dit “Allez, ça va sûrement prendre un an, mais je vais vous accompagner, on changera de cap quand il faut, mais tu verras, ça va aller mieux.”

C’est pour ça que j’ai créé Une Leçon d’Ancrage.

Crédit photo: .photographie

25/01/2024

Petit exemple d'un entraînement commencé en CAT-H et complété en R+ !

Lorsque j'ai introduit la frite de piscine, Pastor s'est montré particulièrement inquiet quand je l'avais en main (et donc, qu'elle bougeait). Après l'avoir laissé faire connaissance avec l'objet au sol, je l'ai prise en main et j'ai remis de la distance à chaque fois qu'il venait s'en approcher un peu plus. Après quelques répétitions, il a comblé la distance et venait toucher la frite du nez, sans pour autant se montrer détendu.

Je l'ai donc laissé venir au contact, ce à quoi j'ai réagi par le mouvement de la frite à l'écart de lui. Je voulais qu'il comprenne que tant qu'il ne la touchait pas, la frite ne bougeait pas non plus. Au début, cela a généré quelques réactions de recul. Parfois, il est aussi resté à quelques centimètres, comme à attendre s'il allait finalement se passer un truc. Sauf que non: tu ne touches pas, ça ne bouge pas.

Après quelques séances, il a commencé à montrer autant de la détente que de l'intérêt, et c'est à ce moment que j'ai introduit la récompense alimentaire. Je n'ai jamais cliqué et récompenser le fait qu'il touche la frite du nez, uniquement le mouvement qui a suivi. Peu à peu, j'ai ainsi pu lever la frite vers lui, puis plus haut que sa tête, puis vers le chanfrein, ... S'il ne touche pas la frite, il ne se passe toujours rien.

J'utilise cet exercice dans une zone du manège où il a plusieurs fois eu de grosses peurs, qui sont exacerbées quand il se trouve dos au mur. C'est la raison pour laquelle je lui passe la frite sur le corps: mon but est de créer des stimulations sur son dos et son arrière-main, dans cette zone effrayante, mais qui ont des conséquences positives.

On voit qu'il n'est pas encore parfaitement à l'aise, mais il a le contrôle sur la situation, et les progrès s'enchaînent à chaque séance ! Comme toujours, il a aussi d'autres exercices à disposition, dont les cônes qui sont toujours cliqués, il a donc le choix d'y retourner pour obtenir une récompense sans pour autant devoir interagir avec la frite.

23/01/2024

CAT-H

Si il y a une technique d’entraînement qui a profondément changé ma façon d’aborder les chevaux et l’entraînement, ce n’est pas le clicker training. Bien sûr, passer au clicker a eu un énorme impact, mais cette forme d’échange commercial (*) entre le cheval et l’humain ne m’a pas - dans un premier temps - bouleversé l’esprit de la même façon que l’approche CAT-H.

(* Juste pour clarifier : cette tournure fait référence à ma propre dissonance cognitive quand j'ai commencé le clicker training. Je te donne, donc tu me dois un retour. Il m'a fallu quelques mois pour passer au-delà de ça, le bouleversement n'a donc pas été aussi soudain qu'avec CAT-H :-) )

CAT-H signifie “Constructional Approach Therapy for Horses” (Thérapie de l’Approche Constructionnelle pour les Chevaux) et si on ne s’y intéresse que de loin, on peut se dire qu’il s’agit d’une simple désensibilisation systématique, et si on ne fait vraiment pas attention à ce qu’on fait, on peut même détourner ça en immersion.

La magie derrière CAT-H, c’est qu’elle n’apprend pas seulement au cheval à tolérer un stimulus effrayant ou désagréable, elle permet d’utiliser la curiosité pour apprendre au cheval à aimer, à s’intéresser et à investiguer ce qui l’inquiétait à l’origine. Sans rien en obtenir d’autre en échange que… le plaisir de la curiosité.

Et ça, franchement, à chaque fois que j’en suis témoin, ça me fait bondir le cœur.

Le principe d’un entraînement CAT-H est hyper simple, mais demande beaucoup de finesse et d’observation. On présente au cheval un stimulus (ou une situation) désagréable et on retire celui-ci dès que le cheval s’y intéresse en se montrant calme, curieux, attentif. On ne cherche pas un cheval immobile ou obéissant, on veut un cheval proactif mais qui se sent bien. Techniquement parlant, il s’agit donc de renforcement négatif : on retire le stimulus désagréable pour renforcer le comportement plaisant du cheval.

C’est quoi la différence avec une désensibilisation habituelle ? La différence principale c’est qu’en désensibilisation on veut éliminer la peur, tandis qu’en CAT-H, on construit la curiosité. Deux points sont hyper importants en pratique:
Pour susciter la curiosité, on ne peut pas déjà être dans l’inquiétude. On présente donc le stimulus à une intensité très très très faible. Si le cheval tolère mais ressent déjà de l’inconfort… C’est raté. On est déjà trop loin.
Il faut résister à notre envie d’humain de faire des avancées. Dès que le cheval s’intéresse, on recule, on retire le stimulus, on interrompt la situation. Ca paraît complètement contradictoire, ça remet en cause notre besoin d’atteindre des objectifs. Imaginons donc un cheval qui ne se laisse pas attraper au pré : CAT-H suppose que vous reculez quand le cheval fait un pas vers vous.

Travailler en CAT-H, ça oblige à voir le progrès à long terme, de se dire qu’on recule constamment pour mieux sauter ensuite et ça demande une lecture attentive et patiente du cheval, non pas pour savoir quand faire évoluer les critères… mais pour laisser le cheval les faire évoluer tout seul !

C’est ça que j’adore avec cette technique. La curiosité finalement générée amène des progrès énormes, sans que l’humain n’ait presque plus rien à faire. Encouragé par son contrôle sur la situation, le cheval finit par s’entraîner tout seul. Juste parce qu’il est curieux, et que cette curiosité, c’est un ressenti agréable.

De plus en plus, et surtout s’il n’y a pas de traumatisme préalable, c’est ma technique de choix pour aborder des situations potentiellement effrayantes et compliquées. J’accompagne ainsi le cheval dans la gestion de sa propre curiosité, mais sans attente “d’un” comportement. Je n’introduis le clicker et la récompense alimentaire que plus t**d, lorsque la curiosité est devenue résiliente et qu’il n’est alors plus question d’affronter une peur pour obtenir une récompense.

Cette approche vous intéresse ? Contactez-moi ! J’ai également des tournées prévues en provinces de Namur et Brabant-Wallon dans les prochaines semaines, et on parlera aussi CAT-H lors de la journée de stage à Jannée le 25 février prochain !

Rosales-Ruiz. "The Constructional Approach: A Compassionate Approach to Behavior Change." Behavior Analysis in Practice, accepted April 27, 2023. https://doi.org/10.1007/s40617-023-00811-2.

19/01/2024

Je fais désormais partie du réseau Progressive Equine Partnerships !

Le réseau PEP met en avant des professionnels du monde du cheval qui s'engagent à respecter un code de conduite:
* Le bien-être physique et émotionnel du cheval en priorité
* Pas d'utilisation de la peur ou de la douleur pour faire progresser la performance du cheval
* Pas d'utilisation des équidés pour un avantage financier sans que cela bénéficie aussi à l'équidé
* Les équidés ne sont pas utilisés pour un gain émotionnel d'une façon qui remette en cause le bien-être de l'équidé
* Les professionnels s'engagent à se garder à jour quant aux nouvelles avancées scientifiques propres à leur domaine d'expertise

Tous ces points sont centraux pour moi et je suis donc ravie que ma candidature ait été acceptée pour rejoindre le réseau PEP. Ce réseau est encore majoritairement anglophone, mais il s'étend peu à peu en Europe. J'espère voir des initiatives similaires (indépendantes de tout centre de formation) pointer le bout de leur nez en Francophonie ! Si vous en connaissez, n'hésitez pas à me le faire savoir :)

18/01/2024

C'est l'heure des résultaaaaats !

Merci à tous pour votre participation ! Pour vous remercier de votre participation et de vos nombreux partages, j'offre à tous les participants une réduction de 10% pour un cours (en direct ou feedback vidéo) ou une consultation si la réservation est faite avant le 25 janvier

14/01/2024

LA CULPABILITE

Je suis très souvent peinée d’entendre à quel point la culpabilité est immensément présente dans le monde des chevaux. “Je n’ai pas eu le temps de le travailler plus”. “Je l’ai peut-être trop travaillé”. “Je n’ai pas fait calculer sa ration par un nutritionniste”. “J’aurais dû appeler le vétérinaire plus tôt”. “Il ne vit pas au pré h24”. “Je le couvre parce que c’est plus facile pour moi”.

Récemment, j’ai été dans une situation personnelle où j’ai ressenti que les attentes étaient tellement hautes, mais j’étais tellement dans le flou sur ce qu’étaient vraiment ces attentes… Que j’ai planté. Je voulais agir, mille choses me sont passées par la tête, j’ai tellement analysé, réfléchi, j’ai tellement été paniquée par le malaise de l’autre que je suis restée figée.

Pourquoi est-ce que c’est arrivé ? A cause du stress. A cause du stress qui s’est accumulé et qui a fini de m’anéantir dans cette situation-là. Parce que je voulais faire mieux, plus brillant, plus satisfaisant, plus beau, plus efficace et j’avais l’impression que plus je faisais d’efforts, plus la ligne d’arrivée s’éloignait. Je n’ai pas figé parce que ça ne m’importait pas, mais parce que je ne trouvais plus la porte de sortie.

Fight, flight and freeze, ce n’est pas un concept lié qu’aux chevaux. Figer est une réaction normale pour le stress intense, et ces derniers jours j’y pense beaucoup avec mon cheval. Encore plus que d’habitude, j’essaie de lui tendre la main qu’on ne m’a pas tendue à moi, ce jour-là. J’essaie d’honorer son ressenti, de changer de cap, de remettre en question ce que j’étais en train de faire.

Je me suis souvent sentie coupable de ne pas avoir fait les bons choix pour lui, au bon moment. De l’avoir laissé trop longtemps dans une écurie qui ne nous convenait plus, d’avoir perdu patience, d’avoir tenté d’entraîner alors que je n’avais pas la résilience. De ne pas avoir eu la bonne idée, le bon conseil. Coupable du fait qu’il ne vit pas une vie parfaite, que je ne suis pas son humaine parfaite, que parfois, malgré toutes mes bonnes intentions, je fais de la m***e.

Aujourd’hui je m’adresse à toi, qui a tellement à cœur le bonheur de ton cheval, mais qui te sens parfois coupable de ne pas faire assez. De ne pas être assez. De ne pas savoir si tu fais les bons choix. D’avoir tellement de doutes que tu ne sais plus quoi faire. D’avoir tellement de doutes que tu fais tout, juste au cas où.

Je te vois, et je crois en toi. Je crois en ton cheval et votre évolution ensemble. Je crois en votre volonté, votre potentiel.

Aujourd’hui, j’ai envie de tendre la main qu’on ne m’a pas tendue quand j’en avais besoin. Si tu es figé avec ton stress et tes doutes, ma porte est ouverte. Viens me dire ce qui ne va pas avec ton cheval, ce qui te désespère, ce qui te fait douter, ce qui ne suffit pas. Viens me dire comment je peux t’aider, et si tout ce dont tu as besoin, c’est d’un peu d’empathie je serai là pour toi.

Address

Website

https://unelecondancrage.be/

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Petit exemple d'un entraînement commencé en CAT-H et complété en R+ ! Lorsque j'ai introduit la frite de piscine, Pastor s'est montré particulièrement inquiet quand je l'avais en main (et donc, qu'elle bougeait). Après l'avoir laissé faire connaissance avec l'objet au sol, je l'ai prise en main et j'ai remis de la distance à chaque fois qu'il venait s'en approcher un peu plus. Après quelques répétitions, il a comblé la distance et venait toucher la frite du nez, sans pour autant se montrer détendu. Je l'ai donc laissé venir au contact, ce à quoi j'ai réagi par le mouvement de la frite à l'écart de lui. Je voulais qu'il comprenne que tant qu'il ne la touchait pas, la frite ne bougeait pas non plus. Au début, cela a généré quelques réactions de recul. Parfois, il est aussi resté à quelques centimètres, comme à attendre s'il allait finalement se passer un truc. Sauf que non: tu ne touches pas, ça ne bouge pas. Après quelques séances, il a commencé à montrer autant de la détente que de l'intérêt, et c'est à ce moment que j'ai introduit la récompense alimentaire. Je n'ai jamais cliqué et récompenser le fait qu'il touche la frite du nez, uniquement le mouvement qui a suivi. Peu à peu, j'ai ainsi pu lever la frite vers lui, puis plus haut que sa tête, puis vers le chanfrein, ... S'il ne touche pas la frite, il ne se passe toujours rien. J'utilise cet exercice dans une zone du manège où il a plusieurs fois eu de grosses peurs, qui sont exacerbées quand il se trouve dos au mur. C'est la raison pour laquelle je lui passe la frite sur le corps: mon but est de créer des stimulations sur son dos et son arrière-main, dans cette zone effrayante, mais qui ont des conséquences positives. On voit qu'il n'est pas encore parfaitement à l'aise, mais il a le contrôle sur la situation, et les progrès s'enchaînent à chaque séance ! Comme toujours, il a aussi d'autres exercices à disposition, dont les cônes qui sont toujours cliqu

LA PREPARATION 2 - Le Vermifuge Vous vous êtes demandé ce que je faisais dans ma story sur la courgette ? De la soupe ! En effet, grâce aux tests de goût, j’ai pu établir que Pastor n’aime pas vraiment la courgette. J’en ai donc fait de la soupe pour pouvoir travailler la prise du vermifuge. Ai-je des problèmes pour vermifuger ? Non, pas vraiment. Mais ce n’est pas pour ça que je ne le travaille pas ! Je trouve qu’il est toujours bénéfique que mon cheval ait conscience de ce qui va se passer dans chaque manipulation importante, et qu’il soit un partenaire actif dans la démarche. Cela fait donc quelques jours que je travaille avec une seringue, d’abord vide, ensuite remplie d’eau et enfin, avec de la soupe de courgette. Je ne veux pas qu’il s’attende à quelque chose de bon, car je ne veux pas le trahir au moment de la prise du vermifuge ou d’un autre médicament à la seringue. La vidéo ci-dessous est un extrait de la première séance où j’introduis la courgette, on voit bien à sa réaction que ça ne lui plaît pas beaucoup, et il hésite à y revenir ensuite. Au fil de la séance, je lui ai proposé d’autres exercices simples (toucher, flexion d’encolure) qu’il maîtrise bien et sont peu coûteux pour qu’il ait la possibilité d’obtenir une récompense même sans venir prendre la seringue en bouche. C’est aussi la raison pour laquelle son tapis est présent juste à côté. Lors d’exercices difficiles, je laisse toujours le tapis à disposition et s’il choisit d’y aller, alors je suis sa proposition et je vais récompenser le fait de se tenir sur le tapis. C’est un exercice refuge, qui fonctionne toujours, qui est toujours récompensé, et c’est aussi notre zone de confort portative à embarquer lors des déplacements, des déménagements, ou de la découverte de nouveaux endroits. Ce jour-là, il ne m’a demandé qu’une fois d’aller sur le tapis, je l’ai récompensé plusieurs fois d’aff

TAPIS DE FOUILLE Aujourd'hui, Pastor a découvert son tapis de fouille ! Je m'attendais à ce que cela crée un peu de peur, mais il est allé l'explorer directement. J'ai donc enchaîné en cachant une poignée de bouchons de foin à travers les différents tissus. Ce tapis a autant servi d'enrichissement que de "zone à jackpot" durant ma séance, farfouiller pour trouver ses récompenses plutôt que les attraper toutes comme un gros gourmand a eu un effet très positif sur son apaisement. Je pense que je vais utiliser cette combinaison souvent en hiver, car il est non seulement anxieux mais aussi souvent ronchon à cause de notre météo Belge ! Ce tapis est une réalisation faite maison (merci à ma maman <3 ) et composé d'un gros paillasson (il est lourd, mais c'est top pour la stabilité !) et de divers tissus de récup' imperméables et qui ne s'effilochent pas. Bien entendu, je reste toujours à proximité pour être certaine qu'il n'essaie pas d'avaler quelque chose qu'il ne devrait pas ☺️ #enrichissementanimal #enrichissementcheval #snufflemat #positivehorsemanship

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