03/02/2022
Article très intéressant sur le ronronnement du chat !
Pour ce nouveau café véto, Sarah Jeannin & Thierry Bedossa nous parlent du ronronnement !
👉Qu’est-ce que le ronronnement ?
Classiquement associé à la notion de "plaisir", le ronronnement est une vocalise qui est en réalité produite dans une grande variété de contextes, la plupart impliquant un contact entre le chat et un humain ou un congénère familier.
Les chatons ronronnent quasiment dès la naissance, et le font principalement lorsqu'ils tètent, ce qui inciterait la mère à maintenir l’allaitement et les soins. Le ronronnement est très commun dans les interactions entre chats et humains ; il est moins fréquent entre congénères adultes, mais il peut apparaitre entre partenaires familiers et on peut l’observer lorsque les chats se roulent ou se frottent à des objets inanimés.
Contrairement aux idées reçues, cette vocalise se manifeste aussi dans des situations de souffrance : lorsque les chats sont stressés, malades, pendant un accouchement difficile etc. et même à l’agonie.
Cette réaction permettrait aux chats de secréter des endorphines, ce qui atténuerait leurs états anxieux et leur douleur.
Sans que l’on puisse expliquer le « comment », certaines études ont mis en évidence que les vibrations du ronronnement aideraient les chats à réparer leurs tissus lésés (muscles, tendons, articulations ou os fracturés). Le Dr Thierry Bedossa note que : « Les chats se rétablissent bien plus vite et avec moins de séquelles que les chiens. De plus, l’ostéoporose, c’est à dire la perte de masse osseuse, qui touche toutes les femelles de mammifères à la ménopause, affecte très peu cette espèce en comparaison des autres ».
👉Comment est produit le ronronnement ?
Deux hypothèses :
1) La chaîne hyoïde, qui est une chaîne d’os et de muscles, produirait le ronronnement en vibrant, possiblement sous l’action de l’air qui passe dans la gorge de l’animal lorsqu’il respire.
2) Certains muscles feraient palpiter la veine cave, pulsation qui, accentuée dans les bronches, la trachée et les sinus du chat, engendrerait le ronronnement.
En résumé, le mécanisme à l’origine de cette vocalise est encore mal compris.
👉Quels sont les effets sur le chat ?
Le ronronnement se traduit par une vibration et le volume du thorax module la tonalité du son. Ainsi, plus le chat a un gros gabarit, plus le son de son ronronnement est grave, et vice versa. Mais tous sont émis à de très basses fréquences (entre 20 et 140 Hertz), soit à peu près les mêmes que celles du ronflement humain (entre 30 et 200 Hz). Le chat perçoit ces basses fréquences grâce à des récepteurs situés dans sa peau (les « corpuscules de Pacini »). Ces détecteurs transforment les vibrations en impulsions électriques et les transmettent au cerveau, lequel y répond en secrétant des endorphines. Les endorphines ont des propriétés analgésiques (atténuent la douleur) et procurent une sensation de plaisir, de bien-être voire d’euphorie. Les humains aussi en produisent lors d’efforts physiques, d’excitation intense comme au moment de l’orgasme ! Le chat secréterait également au cours du ronronnement de l’ocytocine, qui a des vertus apaisantes, et de la sérotonine, impliquait dans la qualité du sommeil.
👉Et sur l’humain, quels sont ses effets ?
Notre peau contient aussi des corpuscules de Pacini, récepteurs qui captent de la même façon les vibrations du ronronnement et conduisent à la même sécrétion d’endorphines, de sérotonine et d’ocytocine par notre cerveau, entrainant des effets apaisants. Les effets positifs des fréquences très basses ont été avérés depuis longtemps chez l’humain. Les médecins du sport et kiné s’en servent avec succès pour consolider des fractures, traiter des tendinites ou l’arthrose. D’autres scientifiques, subventionnés par la Nasa, planchent même sur la possibilité d’utiliser des vibrations à basses fréquences pour enrayer la perte de densité osseuse que subissent les astronautes (2 % par mois dans l’espace). NB : à voir comment le mettre en place sans envoyer de pauvres matous dans l’espace !
Il semblerait que le ronronnement participe aux bienfaits physiques et psychologiques rapportés par les propriétaires de chats qui sont moins sujets à l’anxiété, à l’hypertension et aux complications cardiovasculaires (type infarctus) ; enfin cela pourrait contribuer à renforcer l’immunité.
Ces données ont conduit au développement de compiles de « ronrons » et d’applications comme iJetlag visant à réduire la fatigue liée au décalage horaire, ou encore de café à chats et de ronronthérapies !