15/05/2025
Une réponse commune aux problèmes de morsures en Valais.
Morsures en Valais : entre urgence politique et urgence de lien
Une réponse de l’École Agapê & Entre Chien et Vous
Le canton du Valais s'apprête à renforcer le cadre légal entourant la détention de chiens. Au coeur du projet : un test obligatoire à la fin des cours de base, une loi distincte pour les propriétaires, et une volonté politique forte de répondre à la hausse des morsures.
❌ Oui, le constat est là : 307 morsures recensées en 2022, contre 177 en 2020. Le problème est réel.
Mais ce que les chiffres ne disent pas, c’est comment on en arrive là. Et surtout, comment en sortir durablement.
🧠 Réagir, oui. Mais avec justesse.
Nous saluons la décision des autorités valaisannes d'agir. Laisser les choses en l'état, ce serait nier la souffrance des victimes comme celle des chiens mal accompagnés.
Mais une formation de 6 heures, même suivie d'un test, ne suffira pas à réparer une posture humaine déficiente, ni à prévenir les comportements à risque à long terme. Le simple fait de "être présent" ne fait pas un bon maître. Et cocher une case n'a jamais remplacé une véritable transformation de regard sur l'animal.
Mais il serait trop facile de tout mettre sur le dos des maîtres.
La responsabilité est également structurelle :
- des élevages industriels ou peu scrupuleux, qui produisent des chiens comme on produit des objets, en ignorant les besoins de socialisation, d'attachement sécurisé, et d'adaptation émotionnelle,
- des chiots issus de trafics, arrachés trop tôt à leur mère, privés de toute base relationnelle fiable,
- une société de consommation qui applique aux chiens la même logique que pour le reste : rapidité, rendement, objets substituts du lien, gadgets, friandises, protocole "positif" sans exigence ni régulation,
- un décalage entre les besoins réels du chien et les projections humaines affectives, sportives, esthétiques ou sociales (le chien comme miroir ou accessoire).
Dans nos conférences, nous avons rappelé que le bien-être animal ne se limite pas à l'absence de punition ou au renforcement positif. Le BEA, sérieusement compris, implique un équilibre émotionnel, une compréhension du cadre, une relation juste, sécurisée et stable dans le temps. Chez Agapê, la méthode affective c'est la prévention avant tout !
📖 Quand la méthode positive atteint ses limites
Etienne Girardet a formé, accompagné, corrigé des centaines de cas où la méthode positive, mal appliquée, a créé plus de confusion que de lien. Un chien qu'on stimule sans cesse, qu'on entretient dans la dopamine, sans cadre structurant ni posture cohérente de la part de son humain, est un chien instable, débordé, potentiellement dangereux.
La méthode positive a ses apports. Mais elle devient nocive lorsqu'elle déserte toute exigence, toute limite, toute lecture de la réalité comportementale du chien. Le bien-être animal (BEA) ne consiste pas à surstimuler un chien ni à le noyer sous les signaux positifs.
Il s'agit de lui offrir un environnement compréhensible, stable, affectivement fiable. Nous proposons de plutôt mettre au centre le Bien-Être Mutuel, l'affection et l'apaisement.
L'éducation n'est pas un enchaînement de friandises. Elle est une rencontre. Une structure affective. Un régulateur de tensions, pas un amplificateur d'excitation.
🥰 La méthode affective : une posture qui prévient les dérapages
A l’École Agapê, en collaboration avec l'éducateur, eleveur, formateur et expert de terrain Etienne Girardet, nous proposons une approche différente : la méthode affective.
Elle repose sur quelques principes clés :
- Poser un cadre stable et lisible à son chien, sans incohérence ni marchandage
- Être une figure de référence calme, présente, constante
- Lire les signaux d’alerte AVANT qu’ils ne dérapent
- Travailler sur la posture du maître autant que sur le comportement du chien
- Remettre l’ocytocine du lien au centre de l’éducation, plutôt que la dopamine de la récompense
Parce que l’accident se prépare longtemps à l'avance, dans le flou, l’excitation, la projection malheureuse ou le laxisme déguisé en gentillesse.
⚡️ Former les humains, pas juste réguler les chiens
La véritable solution, c’est de créer une culture du lien, pas une police du comportement.
Nous appelons les autorités à aller plus loin :
- Soutenir les formations longues et qualitatives pour les détenteurs
- Impliquer les clubs, les éducateurs, les écoles, les communes
- Sensibiliser à la qualité des élevages, à l’origine des chiots, au choix des races
- Penser une politique canine axée sur le lien, la prévention et l’accompagnement, pas uniquement sur l’appréciation technique d’une situation figée
- Associer les professionnels de terrain à la création de ces tests, afin qu’ils évaluent le lien et la cohérence relationnelle autant que la "maîtrise comportementale"
Les chiens sont des partenaires, pas des risques à calibrer. Et si certains chiens deviennent instables, c'est que trop souvent, les humains n'ont pas appris à être stables eux-mêmes. Mais c’est aussi que la société, dans son ensemble, favorise la réactivité, la performance, le court-terme... plutôt que la relation durable.
📁 Infos sur notre approche et notre
formation
Notre formation d’éducateur canin en méthode affective est ouverte à tous : particuliers, professionnels en reconversion, passionnés du lien.
📍 St-Léonard (VS) & Crissier (VD)
📖 Compatible avec une activité pro, certifiée EduQua
🔗 Infos, vidéos, conférences : https://linktr.ee/ecoleagape
Source : https://www.rts.ch/info/regions/valais/2025/article/valais-test-obligatoire-pour-les-proprietaires-de-chiens-face-aux-morsures-28874984.html