22/11/2022
Je vous vois tous pleurer, qu’y a-t-il ? Vous n’avez plus de gâteaux ? Une vie de chien, c’est ne penser qu’au présent. Le présent, je l’ai rongé jusqu’à maintenant et l’os de ma vie s’est fini. Je me lèche les babines pour en trouver un autre mais il n’y en a plus. Pourquoi êtes-vous triste ? Pensez à nos randonnées, à nos jetés de baballe, à la sortie du matin, à ma queue qui tape contre le sol quand vous rentrez du travail ou de l’école. Vous m’aimez et je vous retourne ce sentiment en venant me reposer sur vous de temps en temps. J’entends de la nourriture qui tombe de la table. J’aimerais aller voir, sentir, lécher les restes mais je n’ai pas la force. Je préfère chercher un arbre pour m’y reposer. J’ai entendu un jour que le paradis et l’enfer étaient la même chose : c’est ce qu’on laisse à notre départ. Si nous sommes bons, bienveillants, gentils, généreux, nous laissons un paradis à ceux qui suivent nos pas. Tout est dans les traces que l’on laisse, et les miennes sont remplies de tendresse. J’ai vu 3 bébés grandir, jouer, parler, me tirer la queue et les oreilles, me marcher sur les pattes, me donner des restes de repas discrètement, me bousculer, me caresser, me prendre dans leurs bras minuscules et me couvrir d’amour. J’ai senti mes maîtres me donner tout ce qu’un chien rêve d‘avoir. On dit « maîtres » mais c’est moi qui vous possède. J’ai attaché une laisse autour de vos coeurs dès notre premier regard. Cette laisse restera après mon départ. Je vous sortirai de temps en temps, quand vous randonnerez dans les souvenirs communs. Je souhaite aux chiens de ce monde de recevoir le même amour que celui qu’on m’a donné. Si c’est ça une chienne de vie, je veux la revivre éternellement. ❤️
