13/11/2024
Merci Sabrina 😉
Les débats autour des méthodes éducatives dans le monde canin sont devenus monnaie courante, et souvent, une certaine compétition émerge.
Parfois, elle se transforme en une « guerre des étiquettes », chacun cherchant à prouver qu’il détient la « vraie » bienveillance.
Mais ce qui me laisse perplexe, c’est cette idée que la bienveillance puisse devenir un label, un argument de vente, ou même un simple positionnement.
La bienveillance, ce n’est pas un titre vendeur ; c’est une philosophie, un art de vivre.
Si l’on prône la bienveillance envers les chiens, il est essentiel que cette même bienveillance s’étende aussi aux humains – qu’il s’agisse de nos clients, de nos confrères, ou de nous-mêmes.
Il n’est pas suffisant de se revendiquer éducateur bienveillant si cette bienveillance n’est pas vécue et partagée dans tous nos actes quotidiens. Car au fond, si nous ne maîtrisons pas cette bienveillance dans nos relations humaines, pouvons-nous vraiment la comprendre et l’appliquer pleinement avec le chien ?
Dans notre métier, la pluralité des approches est une richesse. Chaque méthode a sa place, tant qu’elle respecte une règle fondamentale : le bien-être du chien, en veillant à préserver son intégrité physique et psychologique. Ce qui nous unit, c’est cette volonté de garantir le bonheur et la santé des animaux. Ce respect profond, cette écoute, doit guider chaque geste, chaque intervention.
Mais l’accompagnement ne se limite pas au chien. Il concerne également la personne de l’autre côté de la laisse, celle qui, elle aussi, a besoin d’être soutenue, guidée et respectée.
C’est avec empathie et écoute que l’on aide vraiment les binômes humain-animal à s’épanouir. Chaque humain mérite d’être entendu dans ses choix, ses questionnements et même dans ses erreurs.
La bienveillance véritable, celle qui élève, repose sur le partage, la compréhension et l’entraide. Elle ne se mesure pas dans les titres ou les labels, mais dans les actes, dans chaque conseil donné, dans chaque interaction.
Et si, ensemble, nous valorisions ce qui nous rassemble ?
Cultiver une atmosphère d’entraide et de partage des connaissances pourrait renforcer nos pratiques et apporter encore plus de bien-être aux chiens et à leurs familles.
On ne se grandit pas en éteignant les autres. Ce n’est pas en soufflant sur la lumière de son prochain qu’on devient plus brillant. Au contraire, c’est en éclairant ensemble que l’on crée une lumière plus forte et plus belle. Et dans notre métier, c’est cette lumière partagée qui nous permet vraiment d’avancer, en soutenant et en respectant autant le chien que l’humain qui l’accompagne.
EDIT: Grâce à des échanges que j'ai eu en message privé, je vais compléter mes propos. Cela me paraissant tellement logique que je ne l'ai même pas inclus au texte initial. Voici donc le complément:
Il est essentiel de souligner que la bienveillance que je prône ne se limite pas uniquement à mon travail avec les chiens et leurs propriétaires, mais doit également s’étendre à tous ceux que je croise dans l’espace public, lors de mes séances. Par exemple, quand je travaille sur la réactivité d’un chien en extérieur, je prends soin de ne pas imposer ses difficultés comportementales aux autres usagers. Cela signifie que, pendant la séance, je veille à ne pas mettre en difficulté les autres personnes et leurs chiens, en anticipant les croisements et en évitant de perturber leur espace. Si je fais une balade avec un client, je ne vais pas laisser des chiens détachés gêner ou stresser d'autres promeneurs. Certains peuvent être en plein travail sur leurs propres chiens, et risquer de perturber leur démarche ou de causer des tensions n’est pas respectueux.
Cela fait partie de l’éthique que je m’efforce d'appliquer au quotidien : ne pas imposer ma pratique aux autres sous prétexte que je suis dans le cadre de mon activité. Qui serais-je, en tant qu’éducateur, pour occuper l’espace public et déranger ceux qui partagent cet espace avec moi, sans tenir compte de leur bien-être ou de celui de leurs animaux ? C’est ce respect mutuel qui doit toujours primer.
Sabrina Ricard / Cani'Spirit