03/01/2024
Dans la catégorie ‘’c’est pas parce que c’est ce qui est propagé que c’est la vérité!’’
Ce matin, mettons fin à cette corrélation populaire pourtant si détrimentaire entre socialisation et excitation!
Parce que malgré que ça donne une belle rime, ça ne donne pas de beaux résultats pour autant 🤷♀️
En effet, je rencontre tellement de proprios, de chiens et de relations qui éprouvent des difficultés lors des sorties à cause de la méconception qui tourne autour de la socialisation que j’me suis dit qu’il était temps qu’on démystifie!
On va garder ça simple :
En réalité, un chien bien socialisé est juste un chien qui est calme et fait preuve de neutralité. C’est tout!
Ça veut dire que les différentes situations auxquelles il sera confronté ne seront ni stressantes, ni trop stimulantes.
Malheureusement (je dis malheureusement parce qu’au final c’est l’animal qui paye le prix de l’anthropomorphisme avec son état d’esprit), la plupart des néophytes croient qu’un chien excité est un chien heureux…
Dans cet ordre d’idée, on croit à tort qu’un chien calme et posé fait pitié parce qu’il a l’air de s’emmerder…
Alors en premier lieu, j’aimerais que plus de gens comprennent que ce qu’ils perçoivent comme de l’excitation est plutôt souvent signe d’une émotivité trop élevée et mal gérée... Fébrilité qui cache généralement une forme d’instabilité, de nervosité et/ou d’anxiété…
(Juste le fait que l’expression ‘’pipis-contents’’ circule encore est une des preuves de cette croyance persistante… Mais bon, autre sujet pour une autre fois 😉 ).
Donc, en permettant au chiot d’aller vers tous les étrangers, et/ou de se laisser envahir par tous ces derniers… En permettant à tout l’monde de donner des gâteries et de le caresser… En permettant au puppy de jouer avec tous les congénères qu’il va croiser, etc…
En permettant à tout ceci d’arriver, on se tire dans l’pied parce qu’on n’apprend pas à notre chien à banaliser les différentes distractions auxquelles il est exposé.
De surcroit, on se tire dans le relationnel puisqu’en agissant ainsi, on ne fait que travailler l’engament sur l’environnement et du même coup, le désengagement sur soi.
Parce qu’inconsciemment et insidieusement, ce qu’on lui fait comprendre est plutôt que quand on sort, tout est plus intéressant que nous, que tout est permis et qu’il peut suivre comme bon lui semble ses envies du moment…
Puis, quelques mois plus t**d, alors qu'il est un peu plus gros et un peu moins cute et que certaines choses commencent à lui être interdites, on se demande pourquoi malgré qu’on l’ait emmené partout, au ark à chiens inclus ( 😜 ), qu'il est ingérable en laisse et se fout royalement de nous... (Ça sonne des cloches pour plusieurs non?!)
Enfin, en procédant avec cette idéologie que le chiot doit aller interagir et s’amuser avec tout ce qui bouge pour être bien socialisé, on augmente les risques d’exacerber l’émotivité alors que c’est l’inverse qu’on veut développer!
(Il est peut-être pertinent de mentionner en passant que plus un chien est émotif, plus il risque d’être réactif… Je dis ça je dis rien 😉 )
Autrement dit, en agissant comme décrit précédemment, on ne fait que favoriser la perte de valeur et/ou de respect et de confiance envers le manieur…
En résumé, on devrait certes miser sur l’exposition à une grande variété de situations. Par contre, ce qui est trop rarement abordé et qui crée tant de troubles et de difficultés, c'est que pour que notre compagnon soit en mesure de faire de belles associations et pour qu’on développe une belle complicité, il doit vivre des expériences enrichissantes et plaisantes pas avec le monde entier, mais AVEC NOUS et À NOS CÖTÉS!!
🐶 Photo: Une de mes tites gripettes de cliente (Griffon Korthal oblige 😅) avec qui on travaille justement le calme, la banalisation et la concentration plutôt que la surstimulation 🙌
Elisabeth Morel,
Éducatrice d’humains pour chiens et propriétaire d’Instinct Canin.