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Educateur canin diplôme reconnu par l'état, je suis un passionné des chiens depuis tout petit, ayant été mordu vers l'âge de 7 ans par un Berger Allemand. Aujourd'hui, je souhaite réellement aidez les gens avec empathie, sans jugement pour permettre une belle harmonie avec la coopération du chien dans la famille.

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23/01/2025

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PETITE JOURNÉE AVEC LES LOULOUS DANS UNE NATURE MATINALE FIGÉE PAR LE GIVRE AVEC -5°C LE MATIN ET 10°C L'APRÈS-MIDI ❤️ 🫶
22/01/2025

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Anticipation des agressions du chien :de la précaution à une prévention large, du contrôle à l’adaptabilitépar Nathalie ...
22/01/2025

Anticipation des agressions du chien :
de la précaution à une prévention large, du contrôle à l’adaptabilité

par Nathalie Simon Vétérinaire comportementaliste, éthologue, psychologie animale.

[email protected]

Le chien est un animal qui, devenu de compagnie, s’est intégré comme membre de la famille humaine. Sa capacité d’agresser, essentielle et vitale lorsqu’il vivait dans un espace naturel, est devenue actuellement interdite dans notre société et dans notre vision de cet animal. Pourtant, bon nombre de personnes recherchent encore la capacité agressive pour la garde et la défense du groupe, que le chien porte depuis toujours dans son potentiel génétique. En n’identifiant pas clairement les différentes évolutions de la vie avec le chien avec leur pendant de contradictions, on peut créer un vrai danger, celui de l’inconscience. Le risque de morsure étant l’élément essentiel de l’agressivité, le passage à l’acte de morsure étant la conséquence finale de l’agression du chien, les modalités de leur anticipation ont pris des formes différentes dans l’histoire de la relation avec le chien.
Nous allons tout d’abord considérer en détail le contenu des séquences agressives chez le chien et les paramètres susceptibles d’influencer les évolutions. C’est en effet à partir de cette connaissance que nous pourrons envisager les niveaux et les modes d’anticipation historiquement développés. Ensuite nous proposerons un angle de vue constructif permettant de se positionner plus clairement en intervention éducative de prévention.

1. Description des états et processus agressifs chez le chien, paramètres susceptibles d’influencer les évolutions

1.1. Agressivité
L’agressivité est un état physiologique, allant vers une tendance ou une capacité à réagir par l’agression. Cet état prend sa source et évolue de manière complexe, selon des paramètres interactifs et non figés.

Il ne correspond pas forcément à une manifestation comportementale visible de l’extérieur. Le chien étant capable d’un ressenti et de certains niveaux de pensée, vers les autres mais pas sur lui-même, il ne peut exprimer directement et de manière lisible pour l’humain son état d’agressivité. Ceci rend plus difficile la compréhension par l’humain du processus agressif du chien et rend erronée toute simplification de l’état d’agressivité.
Plusieurs constats sont toutefois possibles : L’agressivité peut se développer chez le chien à partir d’aptitudes génétiquement sélectionnées, notamment celles recherchées dans l’histoire des races pour des utilisations de coopération avec l’homme (chasse, garde, combat).

Des caractéristiques neurologiques et hormonales interviennent dans la construction d’un éventuel processus agressif. Elles sont en relation interne avec la sensibilité, l’émotivité, l’irritabilité, l’activité, également avec des processus cognitifs comme la compréhension et la mémorisation, mais encore avec des potentiels d’adaptabilité en correspondance et en évolution dans le temps.

Par ailleurs, l’expression de l’agressivité nécessitera des moyens, qui sont chez le chien reliés à ses capacités morphologiques. Or les potentialités de puissance physique et de communication entre individus sont particulièrement variées en fonction des races canines et de leurs objectifs de sélection (travail, agrément).
L’agressivité du chien s’inscrira au fur et à mesure du temps dans les comportements du chien au travers d’apprentissages. Ces apprentissages sont issus de son expérience individuelle dans les différents environnements matériels et naturels parcourus. Ils sont issus également de son expérience sociale et relationnelle au cours de son développement et de ses étapes de vie, avec les autres chiens, avec les humains, avec d’autres espèces.

1.2. Agressions
L’agression est une action, plus ou moins aboutie dans ses modalités et dans ses conséquences. En tant qu’action, elle induit des modifications du chien lui-même et de son environnement, qui sont donc visibles. De ce fait, la description de l’agression par l’humain sera à priori plus aisée que celle de l’agressivité.
L’agression est une issue de l’agressivité en tant qu’état physiologique et du processus agressif qui conduit au passage à l’acte. L’agression n’a d’existence que mise en rapport avec un ou plusieurs types d’environnements, un ou plusieurs types de situations relationnelles.

Les agressions se forgent chez le chien à partir d’automatismes et de motivations plus que d’intentions. Il est toutefois difficile de ne pas confondre automatisme d’agression, motivation pour l’agression et intention d’agresser. Le niveau de conscience du chien de son action agressive présente une grande variabilité, très importante à considérer pour mieux différencier ces données, mais difficile à objectiver.

Les automatismes d’agression dépendent surtout des instincts naturels du chien (exemple de l’agression de prédation). Mais ils dépendent aussi et de plus en plus fréquemment d’apprentissages forgés par l’humain : conditionnements (exemple du dressage au mordant), rituels conflictuels (coercitifs, punitifs, menaçants, maltraitants).

Concernant les motivations du chien pour l’agression, elles intègrent en leur sein une part non négligeable de capacités cognitives du chien (compréhension et analyse des situations), elles-mêmes issues de la nature et de la qualité des apprentissages. L’identification des motivations du chien par l’humain ne peut être approchée sans une évaluation approfondie de tous les éléments du processus agressif évoqués précédemment pour l’agressivité. Sinon, on en reste à des interprétations, voire des raccourcis augmentant bien entendu l’imprévisibilité à venir des agressions.

Au delà de la qualité des apprentissages généraux du chien, il faut prendre en compte un apprentissage particulier, celui du résultat obtenu par l’agression, par exemple le recul de l’humain intrus ou agresseur. Le chien aura pu en prendre connaissance directement dans son expérience personnelle ou dans des situations voisines ou encore en voyant un autre chien agresser devant lui. C’est ainsi qu’un enchaînement d’agressions se produit, les agressions se remotivant par elles-mêmes. De plus, le chien de compagnie apprend le résultat de ses agressions à partir de situations humaines, mais avec sa compréhension d’animal. Ceci crée d’inévitables décalages qui sont de plus difficilement lisibles.
Concernant l’apprentissage d’un résultat par l’agression, on voit également l’impact fondamental de l’intervention des humains de plus en plus précocement dans le développement du chien. En effet, pour obtenir l’obéissance du chien, la mise en œuvre de toutes sortes d’attitudes, de conduites et de pratiques négatives, dominantes, autoritaires, punitives, incohérentes, amènent le chien à se protéger ou à se rebeller en mordant.

La cible de l’agression dépend en partie des caractéristiques de socialisation pendant le développement précoce puis pubertaire. En effet, une carence de socialisation précoce envers les humains, non compensée favorablement ensuite, peut faire que l’humain ou l’enfant de petite taille soit une proie potentielle dans certaines circonstances associant le plus souvent un autre stimulus (passage sur sa zone de garde, course, cris). Un excès de socialisation précoce et pubertaire envers les humains adultes ou enfants, peut être responsable d’une confusion d’espèce avec élimination potentielle du congénère concurrent.

Le niveau d’intention du chien dans l’agression est très interprétatif de notre part. Cette intention a deux niveaux que l’on peut chercher à identifier à partir de l’analyse de l’ensemble des comportements dans les situations concernées autour de l’agression. Le chien peut avoir une intention qui répond à un besoin naturel et essentiel dans son espèce (accès à la nourriture, à la reproduction, élimination des congénères concurrents, élimination ou distancement des intrus, protection du groupe, des lieux de vie). Le chien peut aussi bien avoir acquis une véritable intention de nuire au travers d’une désorganisation relationnelle de son groupe familial. Il peut avoir acquis également une intention de nuire suite à l’exploitation volontaire et renforcée par son propriétaire, du potentiel d’agressivité et d’agression de son chien à l’égard de cibles choisies par lui-même (exemple des chiens de combat).

1.3. Déroulement des séquences et aboutissement de morsures
Le déroulement des séquences d’agression du chien est multiforme dans l’espace comme dans le temps, et dépend de l’ensemble des paramètres envisagés précédemment. On y trouve certains types d’aboiements, des grognements, des menaces, des charges d’attaque, des replis sur soi, des morsures plus ou moins tenues, plus ou moins profondes, plus ou moins répétées. La difficulté est d’évaluer la généralisation de l’un ou l’autre des modes opératoires, les transferts d’une situation à une autre, d’une cible à une autre, les échappements autour des conditionnements ou suite d’escalade conflictuelle.

La morsure est l’aboutissement de l’agression du chien. Elle est douloureuse, traumatisante, voire très grave pour celui qui en est victime. Une fois l’agression débutée par le chien, le degré de la morsure ne peut pas être anticipé par la victime. C’est de toute façon bien t**d ou trop t**d pour intervenir, car le chien peut agir vite, fort et tenir la morsure si celle-ci a été renforcée ou la répéter s’il doit faire fuir la personne qui représente un danger pour lui.
Dans l’esprit des humains, la morsure est implicitement associée à la notion de blessure voir de mort, ce qui est susceptible de réveiller de sérieuses phobies comme la peur d’être dévoré ou la peur du loup. Dans un tel cheminement de pensée, on assiste actuellement à une vive amplification de la vision du danger.
Anticiper les processus agressifs avant même les niveaux d’agression et de morsure est encore plus essentiel depuis que le chien vit en la compagnie des humains, des familles, au sein des habitats. La question se pose donc de ce qu’il faut anticiper, quand pourquoi et comment.

2. Historique des modes d’anticipation des agressions du chien.

2.1 Mode d’anticipation « traditionnel » de connaissance et de gestion de l’imprévisibilité potentielle de l’animal.
Si l’on reprend le déroulement historique des modes d’anticipation des agressions du chien, on voit qu’il a suivi l’évolution de la société humaine. En effet, le mode d’anticipation « traditionnel» des agressions du chien consistait à intégrer l’aspect naturel du comportement animal donc à en assumer son imprévisibilité potentielle, tout en connaissant et en cultivant le potentiel agressif du chien dans un but de coopération de chasse ou de garde. A ce stade, le chien appartenait uniquement au monde animal et ne participait pas véritablement à la vie de la famille.

Dans l’exemple du chien de ferme polyvalent dans ses aptitudes, servant à chasser les rongeurs nuisibles, à participer au regroupement du troupeau, à garder à l’arrivée des étrangers, les comportements agressifs recherchés étaient liés à l’agressivité de prédation (chasse petite proie, poursuite pour le regroupement des animaux), ou à l’agressivité territoriale (garde du territoire vis-à-vis des étrangers).

La prévisibilité des comportements du chien était facilitée car son milieu de vie correspondait à ses aptitudes naturelles et subissait peu de modifications. L’imprévisibilité potentielle de la morsure d’un chien en tant qu’animal était d’emblée prise en compte par l’entourage. Une part de connaissance des comportements naturels des animaux en général, du chien en particulier, une part de fatalisme, associée à une part de respect et de prudence, permettaient de vivre proche des animaux sans que le risque inquiète particulièrement.

2.2 Mode d’anticipation « moderne » de maîtrise de soi et de contrôle du chien par la dominance.

Depuis quelques années, le chien de compagnie a intégré l’espace familial, y compris les activités avec les membres de la famille. L’habitat devenu commun s’est restreint et urbanisé et de plus, le temps quotidien de solitude du chien sans ses propriétaires a beaucoup augmenté. Les interactions de proximité, sociales, affectives, ludiques devenant nombreuses et variées, les risques de difficultés dans l’organisation quotidienne augmentent aussi, les besoins d’obéissance également, ainsi que les conflits avec leur corollaire de risques agressifs.

Des préconisations se sont développées visant à contrôler les comportements du chien par l’intermédiaire de la maîtrise dominante de la famille humaine. Le chien dans sa famille humaine ayant été comparé au loup dans sa meute, ses comportements de recherche de dominance ont été directement associés au risque de morsure, quelles que soient les circonstances. La morsure appartient alors à une évolution de pathologie comportementale du chien et nécessite dans la thérapeutique que le propriétaire apprenne à maîtriser le contrôle hiérarchique du chien.

Deux voies indépendantes ou associées ont émergé pour tenter d’obtenir ce contrôle: la première est la voie du conditionnement du chien afin que celui-ci obéisse aux ordres donnés par le « maître », la deuxième voie correspond à l’émergence du concept de hiérarchisation dans le système familial considéré comme une meute, dans laquelle le « chef de meute » doit maîtriser tout ce que le chien est ou fait. Ces deux modes d’anticipation « modernes » ont consisté à croire ou faire croire que le contrôle de toutes les morsures du chien ne dépendait que de la soumission du chien. Or, on constate dans la réalité actuelle, qu’il existe des effets indirects de type anxieux et de fréquents échappements agressifs chez les chiens ayant subi de tels principes. De plus, le pronostic de ces agressions est aggravé à cause du caractère incohérent et imprévisible des séquences agressives (défense et attaque en même temps) déclenchées à la suite de manœuvres de soumission forcée.

On assiste également à des effets négatifs sur l’éducation des propriétaires. En effet, on a laissé penser qu’il suffisait que le chien soit « gentil », « soumis », « obéissant », « sociabilisé » avec l’humain pour ne pas être agressif. Or des faits d’agression contredisent souvent ces versions. La relation d’attachement et les démonstrations sociales et affectives du chien vis-à-vis de ses proches peuvent masquer le potentiel d’agressivité et d’agression du chien à leurs yeux, empêcher la prise de conscience des conduites possibles du chien et ralentir la volonté de s’éduquer des propriétaires tant que tout va bien pour eux.

On constate aussi que l’obéissance momentanée obtenue par automatisme ou conditionnement du chien, laisse penser au maître qu’il maîtrise bien son chien, ce qui nuit à la reconnaissance des situations à risque pour l’entourage, surtout lorsque celui-ci n’intervient pas dans l’obéissance du chien. Ainsi, l’impression de soumettre le chien amène certains propriétaires à développer une part de prétention, associée à un déficit de prise de conscience des situations à risque.

Par ailleurs, le fait de croire que l’on maîtrise la « sociabilisation » des chiens, est à l’origine d’une sorte d’illusion collective des propriétaires et de la société. En effet, la confusion entre les termes « socialisé » (par un processus d’interactions sociales interspécifiques) à l’humain, et « sociabilisé » (capable de comprendre et d’appliquer les normes de notre société humaine), dérive sur des notions de devoir de non agression du chien, sur des notions de justice et de châtiment que l’humain utilise avec la désobéissance. Tous ces exemples mettent en évidence nombre de décalages dans la possession d’un chien de compagnie que l’on veut « sans risque ».

3.3. Mode d’anticipation « post moderne » de précaution
Le mode d’anticipation le plus récent est de « précaution », c’est le plus simple car basé sur une stratégie d’évitement. En effet, on vient de légiférer en France pour supprimer le danger

en éliminant les chiens dits « dangereux ». A ce stade, on cherche à repérer, contrôler voire écarter les chiens qui ont agressé ou qui seraient susceptibles de le faire soit par la capacité de leur race (chiens de catégorie), soit par récidive de morsure.

3.4. Limites de normalité et de pathologie dans les agressions du chien. Pourquoi anticiper sur un mode de prévention ?
L’agressivité, l’agression comme la morsure du chien ont en fait une valeur adaptative considérée comme normale en éthologie. En effet, cette valeur adaptative est liée aux nécessités vitales de l’être vivant dans un milieu naturel (attaque pour la survie, défense par rapport à des environnements ou des évènements dangereux). La difficulté majeure de notre compréhension des agressions du chien vient de l’immersion du chien dans un milieu social humain. Le chien de compagnie vivant en permanence avec une espèce différente de la sienne, de plus dans un milieu non naturel, de nombreuses contraintes se produisent dès sa naissance et les nécessités vitales se sont fortement modifiées.

La recherche d’adaptation du chien se fait toujours, mais elle peut rapidement trouver ses limites dans un secteur ou l’autre de ses comportements. L’agressivité en tant qu’état physiologique et l’agression en tant que passage à l’acte peuvent subir des évolutions pathologiques dans les comportements du chien lorsque les contraintes sont répétées durablement et que l’adaptabilité du chien a été dépassée ou est inappropriée par rapport au contexte et aux attentes des humains.
C’est donc aux humains de faire l’effort cognitif d’anticipation pour une prévention capable d’apporter des capacités d’adaptation chez le chien, une capacité de progression du propriétaire, un équilibre avec le chien.

On peut distinguer deux stades de prévention qu’on nommera « prévention limitée » et « prévention large ». La « prévention limitée » débute à postériori de la visibilité de signes agressifs et correspond à une recherche de progression de la part des propriétaires du chien pour une meilleure adaptation de leur animal, en rapport avec les environnements et les situations qui posent problème. La « prévention large » débute dès la naissance du chiot (y compris par le choix des conditions d’élevage les plus favorables), donc avant toute évolution agressive. Elle correspond à une recherche de progression de la part des propriétaires, étendue dans le temps pour la durée de la vie avec le chien. Elle correspond aussi à une recherche de l’adaptabilité maximum du chien face à différentes modifications (même imprévues) de l’environnement social comme matériel.

Le mode d’anticipation de « prévention large » peut se construire, mais la complexité des influences des différents paramètres sur l’agressivité et l’agression, nécessite une formation différente des intervenants professionnels et des propriétaires de chiens.
Trois niveaux fondamentaux sont à établir entre l’intervenant et le propriétaire pour rendre lisible tout projet d’intervention éducative: leur niveau de « connaissance » réciproque sur les tendances comportementales du chien et la diversité des paramètres agressifs ; leur niveau de « prise de conscience » des processus agressifs, des évolutions potentielles, leur prévisibilité ou leur imprévisibilité ; leur niveau de « volonté de s’éduquer » qui est la base de l’implication et de la remise en question dont on a besoin pour persister dans un « projet » pertinent de progression du propriétaire et d’adaptabilité du chien. L’objectif est bien sûr d’éviter les agressions du chien comme tous les autres modes d’anticipation, mais dans le

4. Le modèle écologique au service d’une prévention large des agressions du chien.

Par l’intermédiaire du modèle écologique, on peut acquérir de nombreuses connaissances sur la diversité des paramètres comportementaux du chien, des conduites de la famille, de la relation entre eux. On peut regarder leur évolution dans le temps et dans l’espace, voir lesquels sont significatifs dans le cadre du projet, favorables, défavorables, pour un équilibre actuel et à venir, notamment concernant la problématique de l’agression. L’équilibre que l’on envisage de construire est adaptatif et non contraint. Il est susceptible d’évoluer dans le temps pour répondre à des modifications encore indéterminées.

La prévention large que l’on met en œuvre n’exclut pas pour autant quelques principes de précaution élémentaires dans nos rapports avec un chien, animal avant tout. Cette « précaution » ne correspond pas à la peur des risques ou du danger, mais à un respect des autres et une prudence nécessaire. Par ailleurs, l’anticipation « traditionnelle » de connaissance et de gestion de l’imprévisibilité potentielle de l’animal, est à garder pour partie car le chien est un animal qui est de toute façon doté de capacités de morsures naturelles ou liées aux aptitudes génétiquement sélectionnées du chien. Les comportements de prédation et les comportements de garde d’un groupe d’individus (chiens, humains) et de garde d’un territoire, d’une zone d’habitat, d’une zone autour de ressources, auront tendance à se développer quoiqu’il arrive.
Le modèle écologique en permettant toutes sortes d’angles de vue, est adapté à l’étude des comportements du chien dans son environnement, à l’étude de la relation famille-chien, ainsi qu’à la mise en place de stratégies d’intervention éducative pertinentes. Il considère les différents usages des lieux (espaces de sorties, promenades, facilité d’accès, contraintes présentées, les notions de milieu habituel ou inhabituel, etc....). Il considère les paramètres familiaux qui interviennent en parallèle et à plusieurs niveaux dans l’organisation de la famille avec le chien, par exemple les activités des membres de la famille avec ou sans le chien, les absences de chacun, les moments et les lieux consacrés au chien en fonction de chacun. La complexité des situations familiales hébergeant le chien de compagnie est ainsi envisageable intrinsèquement.
L’étude du rapport au temps est un principe essentiel de ce modèle, notamment pour l’évaluation dynamique de la famille avec ses références historiques propres, ses projets, l’histoire du chien (conditions d’élevage et d’acquisition déterminantes pour le comportement du chien), la mémorisation partagée des situations (membres de la famille et chien), l’évolution des paramètres considérés et leurs conséquences sur les interactions familiales avec le chien. Une fois les paramètres environnementaux identifiés, le modèle écologique a la capacité d’observer leurs caractéristiques, au temps présent comme dans un fonctionnement. Ceci permet de repérer la nature des processus favorables ou défavorables au sein de la famille comme dans les comportements du chien, notamment par rapport aux conduites problématiques. C’est dans le cadre de cette synthèse que l’on peut intégrer en même temps les caractéristiques du chien lui-même, comme les attentes, les nécessités et les capacités des membres de la famille, surtout si elles sont susceptibles de créer des limites dans la recherche de progression.

L’exemple du travail d’accompagnement, avec un chien par exemple de race berger, nous donne un éclairage sur ce que peut être une prévention large de l’agression du chien. Nous faisons intervenir dans cet exemple les catégories de paramètres cités dans le premier paragraphe :
Un chien de berger possède comme aptitudes principales, la garde de son groupe et de leur habitat commun, la protection des individus de son groupe, le rassemblement des individus qui s’échappent en les mordant au jarret et en tournant autour. Lors d’un tel choix d’acquisition, si les propriétaires veulent un chien de compagnie acceptant bien les visiteurs enfants comme adultes, ils devront être informés des modalités d’expression de tous ces comportements pendant le développement du chien, afin de ne jamais stimuler ni renforcer aucune des séquences comportementales correspondantes : par exemple, tenue de mordant dans les jeux, course poursuite pour arrêter les enfants qui courent devant, aboiements de garde sur les personnes visiteurs ou de passage.

On fera en sorte que le chiot n’ait pas avec d’autres chiens, la visibilité des comportements qu’on ne veut pas qu’il imite, notamment pour les courses de prédation et les actions de garde qui sont fondamentales dans le répertoire de l’espèce canine et plus encore chez les chiens de berger.

Au niveau de la socialisation, il sera important de la diversifier aux bons moments et de manière positive, puis de l’entretenir sans la rendre excessive, afin de multiplier les capacités relationnelles de confiance avec les humains (enfants et adultes), chiens, chats.
Au niveau des caractéristiques d’activité, on cherchera à obtenir le plus possible un contrôle spontané et paisible du chien afin que son calme ne dépende pas de l’exigence de son maître, mais de sa propre capacité.

Au niveau des caractéristiques d’émotivité, on fera en sorte de ne jamais rechercher l’obéissance du chien par peur, de ne pas provoquer des situations anxiogènes (incohérentes, traumatisantes, douloureuses…).

On développera les capacités d’adaptation du chien face aux situations difficiles par étapes d’habituation, en évitant les risques de l’immersion.

Concernant les caractéristiques d’irritabilité, on évitera les situations de tension, de conflits, de douleur, de provocation même dans le jeu. A l’inverse on apprendra au chien à partager des objets, des jeux, des personnes, des lieux pour limiter ce qui prend un aspect possessif.

On favorisera une compréhension claire avec le chien afin qu’il puisse retrouver des repères vocaux utilisables par d’autres personnes que la personne de référence habituelle.
Une mémorisation logique et positive des personnes, des évènements, des lieux devra être construite impérativement.
On n’hésitera pas à stériliser l’animal avant la puberté pour limiter l’influence des hormones sur l’installation du processus agressif.
Veiller à ne jamais apporter un résultat favorable pour le chien lorsqu’il utilise ses dents à notre égard est fondamental, même dans les mordillements du chiot, même dans le jeu (qui pour le chien n’en est pas forcément un).
On évitera également de développer tous les automatismes, conditionnements, rituels inutiles ou contradictoires et on gardera ceux qui permettent de stopper certains comportements non souhaitables du chien.
Il faudra s’attacher à arrêter dès leur début, toute séquence comportementale comme toute activité, ayant pour origine une motivation ou une intention appartenant à un processus agressif (exemple des situations de grognements).

On apprendra au chien et au propriétaire à organiser la garde des lieux de l’habitat avec souplesse, mais aussi à être capable de contrôler tout excès de garde du chien dès les premiers signes.
Le chien ne sera jamais menacé par réprimande, par violence verbale ou physique, ou par toutes manoeuvres susceptibles d’entraîner une réaction de rébellion, ou d’anxiété elle-même à l’origine d’autres formes d’agressivité. Il faut faire en sorte d’organiser une vie paisible avec le chien.
Toute modification de l’environnement doit tenir compte du potentiel d’adaptation de son chien.
L’équilibre ainsi recherché est donc issu de l’ajustement des paramètres que nous organisons en prévention, sans pour autant prévoir précisément toutes les situations. On obtient une multiplication des potentialités de nouvel équilibre du chien face aux évènements indéterminés de la vie dans sa famille humaine. En même temps, on obtient une capacité de progression du propriétaire du chien, en le dotant des connaissances nécessaires, d’une bonne capacité d’observation pour permettre une prise de conscience, d’une motivation autre qu’un embrigadement ou une croyance, afin qu’il préserve durablement une volonté de s’éduquer.

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