22/12/2022
🪶 Allez viens, je t'embarque dans une petite histoire sympa !
La vie ce n’est pas comme une boîte de chocolats, mais plutôt comme un cycliste sur un vélo, selon Dominique Giniaux, l’un des pionniers de l’ostéopathie équine. En lisant l’un de ces livres, il m’a paru indispensable de vous partager une petite comparaison qu’il fait et qui explique extrêmement bien le principe de la pensée chinoise, le principe de la vie, tant utilisé en kinésiologie ou même en bodywork.
☯️ Le Yin et le Yang, je suis sûre que ça vous parle (on en a tous griffonnés en cours quand on était jeunes… Années 90 représente !). Mais qu’est-ce que c’est au final ? Selon les chinois, la vie et même l’univers entier résulte de l’oscillation entre deux forces opposées : le Yin (féminin) et le Yang (masculin). Le petit dessin noir et blanc est donc là pour symboliser ces opposés indissociables qui ne sont rien l’un sans l’autre, et cet équilibre instable qui est à l’origine de la vie.
Lorsqu’un organe est malade, qu’un muscle est en tension constante ou que quelque chose ne fonctionne pas correctement dans le corps, la fonction des nerfs qui contrôlent cet organe, muscle ou partie du corps de manière réflexe (sans qu’on ait à y penser : système sympathique) est déséquilibrée. Si on prend l’aiguille d’une balance qui représente l’équilibre du système sympathique, on peut imaginer que de part et d’autre de cette aiguille se trouvent deux forces opposées : l’excès d’un coté, et le manque de l’autre. Lorsque les nerfs sont en équilibre, on constate une légère oscillation de l’aiguille entre le manque et l’excès, ce qui lui permet de garder le cap ⬆️ et de rester sur la ligne centrale : les nerfs sont au top pour assurer leurs fonctions. Quand un déséquilibre arrive, l’aiguille se met à pencher fortement d’un côté, dans l’excès ou dans le manque, et quelle que soit la cause du trouble. Une chose est sûre : tout ne peut s’arranger que si le système sympathique se remet à osciller autour du point d’équilibre.
La stimulation de certains points acupuncture ou certains points réflexe va permettre de secouer la balance qui était coincée d’un côté afin qu’elle puisse se débloquer et que l’aiguille oscille à nouveau librement. Selon les techniques utilisées, en kinésiologie ou bodywork on peut « secouer » de la sorte le système sympathique, mais aussi le système neuro-lymphatique ou encore neuro-vasculaire afin de retrouver un équilibre. Pour la comparaison, de nombreux traitements « classiques » poussent l’aiguille à fond du côté opposé au blocage afin de pallier au déséquilibre et faire revenir l’aiguille au centre.
Bon, revenons-en à notre cycliste sur son vélo 🚴 Ce gentil monsieur (appelons-le Bernard) roule sur une ligne droite. Vous la voyez venir la comparaison avec tout ça ?... Pas mal hein ?! Bernard peut être n’importe quel organe, n’importe quelle structure, ou tout simplement la vie quoi. Oui, rien que ça ! Sacré Bernard…
Donc Bernard suit une ligne droite, et quoi qu’on fasse le chemin tracé par les roues de son vélo ne sera jamais parfaitement droit. Et oui, pour comprendre que les oscillations autour du point d’équilibre sont indispensables, essayons de bloquer son guidon dans l’axe… Et paf Bernard ❗️ La chute est inévitable, il ne peut pas garder l’équilibre sans de légers écarts qu’il rattrape constamment. On se rend compte que c’est pareil dans la vie : l’arrêt complet de quelque chose (le système sympathique, un organe, un muscle, un projet, un rouage mécanique, etc…) entraîne sa mort, et met en danger tout l’ensemble du système ou de l’organisme dont il fait éventuellement partie. L’antagonisme Yin-Yang n’est plus. On a donc toujours besoin de glisser légèrement vers une force puis vers son opposée pour garder l’équilibre… Dans tous les domaines…
Mais Bernard peut tomber d’une autre manière. Si ses écarts deviennent de plus en plus visibles et exagérés, il va finir par perdre le contrôle de son équilibre, et encore une fois… paf Bernard ❗️ Il peut y avoir plusieurs raisons à sa perte d’équilibre. Cela peut être la fatigue tout simplement, mais cela peut aussi venir d’un événement extérieur : une plaque de verglas, une poule qui traverse la route, ou une peur soudaine même si le motif n’en vaut pas la peine. Une pièce du vélo peut aussi casser, ou un pneu crever, et entraîner un déséquilibre… Mais ces désagréments peuvent aussi être la conséquence d’un écart trop brutal. Dans ce cas, c’est la pièce la plus fragile qui cède, autrement dit celle qui a été le plus sollicitée ou malmenée.
Alors Bernard on l’aime bien quand même, et on préférerait qu’il reste tranquillement sur son vélo. Pour éviter sa chute, il y a plusieurs options qui s’offrent à nous :
🔹 lui redonner des forces s’il est trop fatigué
🔹 l’interpeller pour qu’il se ressaisisse avant de tomber s’il ne s’aperçoit pas qu’il dévie
🔹 lui donner un petit coup d’épaule quand on roule à côté pour qu’il reprenne l’équilibre (c’est risqué)
🔹 carrément lui repousser le guidon dans l’autre sens quand il fait son écart (très dangereux !)
🔹 pousser la poule qui veut traverser
🔹 enfin le faire descendre de vélo et réparer la pièce cassée ou prête à casser avant qu’un malheur arrive
Il est intéressant de remarquer qu’il est moins dangereux de remettre Bernard sur le droit chemin en le laissant s’en charger lui-même, plutôt que de le faire à sa place. Sauf en cas de panne mécanique, où la réparation est bien sûr incontournable.
De plus, il peut dévier de sa trajectoire sciemment pour éviter un obstacle qu’on n’aura pas vu (ben oui, il a l’œil affûté quand même notre Bernard !), et il sera alors grave de vouloir le remettre dans sa trajectoire de force ! On l’envoie au casse-pipe à coup sûr le pauvre. 🥴
Si on en revient à notre organe malade ou dysfonction dans le corps, on comprend donc que la stimulation des points réflexe permet de rappeler à l’ordre le système qui est en train de perdre l’équilibre et que ce dernier va, en réponse à cette sollicitation, reprendre ses légères oscillations régulières tout seul comme un grand… Comme Bernard !
➡️ Bien sûr, pour que les oscillations reprennent, cela nécessite que l’organe en question n’ait pas de lésion à la base, tout comme Bernard ne pourra pas reprendre son équilibre et continuer sa route si une pièce a lâché ou un pneu a crevé. Il faudra s’arrêter et réparer. Les oscillations ne reprendront pas non plus si la déviation de l’équilibre n’est que momentanée et prévue par l’organisme pour pallier à un événement inattendu. C’est bien ça, vous l’avez compris : tout comme Bernard qui va tranquillement dévier sa trajectoire pour éviter un obstacle avant de revenir sur le droit chemin !
Bref, je vous laisse pousser la comparaison plus loin si vous le souhaitez, ou l’adapter à d’autres situations dans la vie, vous verrez que c’est assez poignant… !
J’ai encore fait un pavé, mais pour les quelques courageux qui seront arrivés jusque là, j’espère avoir pu exploiter au mieux la comparaison de Dominique Giniaux afin qu’elle vous aide à mieux comprendre la pensée chinoise, à mieux comprendre comment certains outils de la kinésio ou du bodywork peuvent fonctionner, et à pousser votre réflexion sur la vie de manière générale…
Bien-sûr, notre petit Bernard sort tout droit de mon imagination et a été rajouté à l’idée de base de l’auteur. C’est pour ainsi dire ma petite touche perso qui rend l’explication un peu plus drôle et abordable ! Pour les intéressés, les références du livre sont juste là :
📚 « Soulagez votre cheval aux doigts ( et à l’œil !) » – Dominique Giniaux – Réédition groupée avec « Les chevaux m’ont dit… Essai d’ostéopathie équine », Actes Sud
Et une dernière petite chose… La référence de la boîte de chocolats, vous l’avez ?!
🦋 Belle journée 🦋
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