08/03/2024
RENFORCEMENT: LA PERCEPTION DU CHEVAL
Quand on parle renforcement positif ou négatif, on pense souvent bonbons ou stick. Carotte ou pression. Alors certes, ça fait partie du processus de renforcement, mais ce n’est pas ça qui est déterminant !
Le point clé du renforcement, c’est qu’un comportement devient *plus fréquent*
Si je donne une carotte à mon cheval à chaque fois qu’il m’a donné le pied, mais que je dois me battre 5 minutes jour après jour pour qu’il lève un pied… Je ne fais pas de renforcement positif !
Si j’arrête d’agiter mon stick quand mon cheval recule, mais qu’après deux semaines d’entraînement, il faut toujours une phase 4 pour que mon cheval bouge un pied… Je ne fais pas de renforcement négatif !
Ce qui compte, c’est la motivation qu’a mon cheval à exécuter un comportement, grâce à ce qu’il va obtenir ou éviter en faisant cette action. C’est ce qu’on appelle le RENFORÇATEUR. Si mon cheval n’en a rien à cirer d’un stick qui remue devant lui, ça ne servira A RIEN pour lui apprendre à reculer. Si mon cheval déteste les carottes, je peux lui en donner autant que je veux après une “bonne réponse”, ça ne va certainement pas le motiver plus à reproduire cette réponse.
A l’inverse, si mon cheval n’est absolument pas dérangé par un contact physique, un léger toucher ne fera pas automatiquement partie d’un apprentissage par renforcement négatif.
On ne peut jamais vraiment savoir comment un cheval perçoit nos actions, mais ce qu’on peut analyser, ce sont ses réactions. Si un comportement continue de se reproduire, devient plus fréquent ou plus intense, c’est qu’il est renforcé d’une manière ou d’une autre… et pas forcément de façon intentionnelle de notre part.
On limite trop souvent la question du renforcement au renforçateur qui est utilisé, mais si il n’y a aucun changement dans le comportement du cheval, alors on se fait peut-être plaisir en offrant une carotte à notre cheval… mais en pratique, ça ne sert à rien.
Et surtout, il faut se rappeler que le renforcement est un PROCESSUS D’APPRENTISSAGE. Après un certain nombre de répétitions, le nouveau comportement est acquis, le cheval réagit promptement à l’aide (ou au code) qui a indiqué la venue du renforçateur. On arrive donc à une étape de stabilisation où le comportement ne devient pas plus fréquent, ni plus intense. Par contre, si on retire le renforçateur à long terme, le cheval va commencer à répondre de moins en moins bien au code… Et la fréquence du comportement va décroître. C’est le processus d’apprentissage inverse !
Alors on se challenge et on abandonne les idées préconçues comme “je lui ai fait une gratouille, je fais du R+” ou “c’est impossible de faire de l’équitation sans R- car tu vas forcément toucher ton cheval” et on se pose la question “quel est l’élément qui a VRAIMENT motivé mon cheval à réagir ?”