05/11/2024
Mon Miracle
Pendant deux ans, tomber de Charybde en Scylla. Deux ans après ce jour où je t’ai retrouvé en sang, immobile, seul, à m’appeler. Essayer de te ramener, pas à pas, en ravalant mes larmes avec ma fille d’une semaine contre moi. Ce sang qui n’en finit plus de couler en attendant les vétérinaires. Une plaie de la profondeur d’une main. Juste à côté de l’artère. Tu t’es empalé. J’accouche et toi tu t’ouvres l’aine. Et jour après jour, semaines après semaines, mois après mois, ce pus qui coule à n’en plus finir. « Il ne faut pas que ça cicatrise car il reste des échardes ankylosées et il fera une septicémie. Il ne faut pas que ça reste ouvert parce que cela risque de s’infecter. Le mieux serait de l’opérer. Mais à son âge… ». De Charybde en Scylla. Le cœur qui s’emballe. Te retrouver chaque matin, en espérant que cela ira mieux. Te retrouver pour te soigner. « Dis, dis-moi ce qu’on décide. On risque l’opération ? Mais je ne peux pas risquer de t’amener et de revenir sans toi... ». Et ça coule chaque fois davantage la veille de mes départs en stage. Tu me mets face à mes pires peurs, tu me mets face à mes pires choix. Tu me demandes d’aller puiser en moi le courage et la force de me faire confiance, d’aller de l’avant. Surtout de croire en toi. Alors on fait ce qu’on fait de mieux, des élixirs, des soins, des plantes, on est accompagnés par des amies -en ostéo, homéopathie, shiatsu- extraordinaires. De l’amour qui submerge tout, au-delà de mes peurs, au-delà de mes démons.
Deux ans. Mon Miracle. Je chemine en moi, je guéris des fêlures profondes ; je me retrouve. Je fais des choix sacrifices. Des choix qui mènent au soleil et à la vie. Des choix pour moi. Alors toi tu guéris, mon Miracle. Alors toi un matin je te retrouve et tu n’as plus de plaie. Je t’avais fait une promesse. On l'a tenu. Tu m’as, encore une fois, sauvée. Mon Miracle.