27/08/2022
A cœur ouvert…
C’est après plusieurs mois et ému que je reviens sur cette page.
En réalité j’avais modifié ces paramètres de visibilité pour la rendre privé, hésitant même à la supprimer, espérant en même temps tuer avec elle toute la tristesse que je ressentais.
C’était pour moi un jeu qui c’était transformé en cauchemar.
Très (trop ?) rapidement après avoir acheté une écurie, j’ai développé, construit avec ce projet d’élevage qui me trottait en tête depuis des années. J’ai acheté des chevaux, j’en ai vendu. Un, en particulier, Canailla, mon cheval de cœur dans le but de pouvoir me consacrer pleinement aux chevaux d’élevage et de lui permettre de continuer à vivre une relation privilégié et d’amour avec un humain.
Le temps a défilé.
J’ai eu des naissances, Keawe puis Luni et Laya.
Et alors que j’allais, enfin, me lancer j’ai fait totalement marche arrière. Pour de nombreuses raison ce n’était pas fait pour moi.
J’étais arrivé à 7 chevaux et bien que cela semble très peu pour beaucoup, pour moi qui aime connaître mes chevaux, créer une relation forte et intime avec chacun c’était beaucoup trop. J’étais divisé et cela créé un mal être et l’impossibilité de profiter pleinement.
A commencé la décision de me séparer de quelques un pour revenir à une base de 4, qui je ressens être mon maximum à ce jour. Après des mois de réflexions, d’hésitations, d’avancées puis de reculés j’ai choisis Ava.
Cela a été dur mais, à son départ fin d’année 2021, j’ai également ressenti du soulagement.
Je me sentais mieux mais ce n’était pas encore assez.
La guerre contre moi-même s’est poursuivis. C’était un déchirement de choisir, de laissé partir.
Finalement c’est Keawe qui a trouvé son humaine pour la vie au mois de mars. 3ème cheval que je laissais partir, mon premier bébé a emporté avec lui une partie de moi.
J’étais brisé mais je voyais aussi de plus en plus clair sur ce que je voulais au fond de moi, ce qui était réellement bon pour moi et non toutes les illusions que je pensais être bonne pour moi.
Je me suis mise à la recherche d’un nouveau cheval pour moi (comme Canailla l’avait été) et non acheté pour l’élevage comme ensuite j’avais fait.
Mon dévolu s’est porté sur un jeune mâle d’un an. Rien à voir avec l’arabe. Une crème, un ange.
Seulement je n’ai pas eu le temps de profiter.
Farah s’est gravement blessé : elle s’est ouverte à un postérieur se sectionnant l’artère, les nerfs et s’ouvrant l’articulation. J’ai faillis la perdre et clairement cela m’a conforté dans ce que je ressentais depuis quelques temps et que j’avais partagé ici : l’essentiel, que j’avais perdu.
Pour m’aider à financer les frais de Farah j’ai vendu Kaptain. C’était aussi la suite logique après le départ de Keawe…
Le poulain acheté pour moi a été déclaré ataxique et cela a très rapidement dégénéré au point que j’ai dû accepter de le faire euthanasier.
Cela a été un abysse émotionnel dans lequel j’ai été noyé qui a également fait remonter certaines choses. Alors que je pensais être ok avec la vente de Canailla (bien que je refusais d’avoir de ces nouvelles, d’y penser, d’en parler), je n’ai plus eu la possibilité de me voiler la face. La tristesse m’a envahi. Deux ans après sa vente je l’ai pleuré et continue de le pleurer.
C’est dans la noirceur qu’on peut voir la lumière alors grâce à toutes ces épreuves j’ai pu y voir plus clair.
Garder Farah et Laya était évident. J’ai choisis de prendre une troisième jument pour qu’elles soient toujours en troupeau. Lyra, DSA de 1 an nous a rejoint fin juin.
Son achat cela a été un riche apprentissage et un test pour savoir si j’avais compris à différencier ma tête de mon cœur. Aujourd’hui j’en suis toujours aussi heureuse.
Et il restait les garçons : Iunco et Luni. Mes deux mecs que j’aime tant. J’ai beaucoup plus d’affinité avec les mâles alors cela a été un travail de longues haleines que de revenir les pieds sur terre pour accepter qu’ils ne sont pas compatibles avec les besoins qui me sont vitaux.
Cela a été un énorme apprentissage aboutie cette année que de faire la différence entre mes envies qui sont des rêves (illusions « néfastes » et me cause de la souffrance dans la réalité) et mes besoins profonds (envies qui me portent et me procurent de la joie).
Riche (mais aussi brisé, soyons honnête) de tout cela j’ai franchis le pas et j’ai mis les deux en vente.
Finalement l’univers m’a entendu et comme toujours il m’a répondu.
Si je suis de retour ici c’est parce que j’ai vécu, de nouveau et après si longtemps, l’Amour. J’ai fait la rencontre d’un cheval qui m’a transporté. C’était Lui, le Cheval, celui qui signé ma nouvelle vie.
En parallèle Luni a trouvé sa famille. Je suis très triste de ne plus l’avoir auprès de moi mais je sais aussi qu’il pourra briller à sa juste valeur là où il est parti. Je suis très très contente pour lui et aussi pour moi puisque je pense que c’est une belle reconnaissance quand son bébé peut être valorisé.
Iunco continue de chercher son/sa partenaire. On prendra le temps et on continuera à suivre notre intuition.
Pour moi ces mots signent la fin d’une histoire, d’une partie de mon histoire et ouvre un nouveau chapitre de ma vie qui je pressens sera beaucoup plus rayonnant.
Je remercie du fond de mon être, les chevaux qui ont croisés ma route et m’ont tellement apporté : Canailla, Ava, Keawe, Kaptain et Luni.
Peut-être qu’un jour je n’aurai plus cette pointe au creux de mon estomac et les larmes qui me montent aux yeux quand je pense à eux.
En attendant, j’ai décidé de ne pas nié et effacé tout ce qu’ils m’ont offert, appris et le bonheur, les rires que j’ai pu avoir à leur côté.
J’avoue que j’ai un peu honte et peur d’être jugé trop sensible de poster tout ça.
A l’origine cette page je l’ai créé pour partager et surtout garder des souvenirs de l’évolution de ma relation avec Canailla. Il a été un guide tout du long de notre histoire que j’ai partagé avec beaucoup de vulnérabilité jusqu’au moment où je suis arrivée ici et que je me suis encore plus coupé.
Ce post c’est moi.
La boucle est bouclée.