22/09/2020
Éthique : comportement et médecine comportementale : inconnaissable mais MODÉLISABLE
🤔
Le 6 septembre, je postais mon énervement sur les modèles diagnostiques de sociopathie, hiérarchie de dominance, et je signalais que ces modèles étaient corrélés à une ‘thérapie’ automatique : la RSD, que je considère comme une maltraitance. 😠
J’explique ici pourquoi.
La science utilise des modèles de la réalité, parce que la réalité est inconnaissable. On connait de plus en plus de choses sur le fonctionnement des neurones, du connectome, des hormones, de la génétique et de l’épigénétique, mais la finalité nous échappe encore. Les modèles en éthologie, en médecine, en apprentissage… nous permettent d’avoir une idée (statistique) et de prédire l’évolution spontanée et les changements induits par intervention comportementale ou médicamenteuse. Suivant le modèle, la prédictibilité est faible ou forte, mais monte rarement à + de 90%.
Plus la science évolue, plus les modèles sont précis et prédictifs. On a alors tendance à abandonner les modèles désuets, à les remplacer par de nouveaux modèles plus performants. Sauf si (quand) on est en religion avec un modèle.
Le modèle de la ‘hiérarchie de dominance’ (à l’origine du diagnostic médical de ‘sociopathie’) est désuet, et devrait être remplacé par un nouveau modèle, comme la hiérarchie de compétence, la hiérarchie hédoniste. Le modèle du ‘statut dominant’ est démodé, et devrait être remplacé par le ‘comportement dominant’. Le modèle de RSD (régression / restructuration sociale dirigée) est maltraitant, donc démodé suivant l’éthique actuelle, donc devrait être remplacé par une autre intervention systémique. Le modèle du ‘R+’ est intemporel et éthique (même si quasi inexistant dans la Nature) et permet aisément de remplacer de vieux modèles inéthiques.
Certains vétérinaires, comportementalistes, éducateurs, éthologistes, psychologues, et autres intervenants en comportement animal, sont coincés dans le modèle de la hiérarchie de dominance (type patriarcat), et >50% des comportements et pathologies comportementales sont interprétées dans ce modèle, ce qui justifie à leurs yeux des techniques de P+, de régression sociale, de restructuration du groupe social avec le chien en soumission, silence, obéissance et abolition des initiatives.
Actuellement, nous avons créé ou avons accès à de nombreux modèles qui peuvent s’appliquer aux animaux et aux humains : modèles en apprentissage (conditionnement opérant ou associatif, imitation, imprégnation), modèles de structure sociale hédoniste du chien, modèles des diagnostics éthologiques (des séquences de patrons-moteurs), modèles de diagnostics de pathologies émotionnelles, d’humeur, et comportementales (comme les TOC, l’hyperactivité, la démence sénile…), modèles d’activité journalière (Ag=Somme kAx), modèles psychologiques, psychiatriques, systémiques, et encore des modèles dérivés de la théorie des jeux, de la théorie du chaos, de la physique quantique, modèles de nutrition, de nutrigénomique, modèles de sélection génétique et d’intervention épigénétique, modèles d’intervention vibratoire (homéopathie, shiatsu, acupuncture, biorésonance, kinésiologie, laser…), modèles de médication psychotrope (allopathie, phytothérapie, aromathérapie, compléments nutritifs…), modèles d’intervention manuelle (t-touch, massothérapie, ostéopathie…), et plein d’autres modèles éthiques 😉😊
Je pense qu’il est temps d‘évaluer l’éthique de chaque modèle et de rejeter les modèles inéthiques.
Je pense qu’il est temps de démoder les modèles de hiérarchie de dominance, de sociopathie, de RSD, de P+ (punition, soumission, obéissance par obligation), et de ne les conserver que pour mémoire de la préhistoire de l'éthologie et de la médecine comportementale. 😅
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