18/08/2024
[COUP DE GU**LE]
Je n’ai pas pour habitude d’écrire sur les réseaux sociaux. J’ai tendance à observer, lire et scroller. Toutefois, aujourd’hui, nous faisons face à ce que tous les éleveurs ovins redoutent. Nous venons de perdre notre mâle reproducteur. Nos saillies ne sont pas compromises, car nous avons un autre bélier. Mais notre cœur d’éleveur vient d’en prendre un coup. Car au-delà de « l’animal », il y avait une histoire.
En 2020, nous avons pris la décision de nous lancer dans l’élevage de moutons Hampshire Down. Après quelques mois de réflexion, de transformation des bâtiments, et de recherches, nous avons acheté notre premier lot de brebis chez des particuliers qui connaissent bien la race. Ensuite, nous avons trouvé notre premier bélier : Wellington. Un jeune bélier de 6 mois, adorable et curieux…
En tant qu’éleveur, tous les jours, tu vas voir ton troupeau.
Mardi 13 août au matin, Welli (de son petit nom) se portait bien. Mardi après-midi, il a commencé à présenter des signes de cette fameuse FCO (Fièvre Catarrhale Ovine). Le vétérinaire est venu et lui a administré ce qu’on administre à tout animal/personne atteint(e) d’un virus : un anti-inflammatoire. Car, oui, nos animaux ont TOUS été vaccinés le 30 juillet dernier. On pensait qu’on allait passer entre les mailles du filet. Mais ce mardi, on a été dépité. Plus les jours avançaient, plus cela devenait difficile de descendre voir le troupeau. Les soins étaient basiques : un anti-inflammatoire pour le soulager, rester auprès de lui, dans un air frais (nous avons pris la décision de le laisser dehors car dans l’étable il faisait 36 degrés), le relever pour que sa tête et ses voies respiratoires soient dégagées et tenter de le faire boire. Complément de vitamines et de glucose.
Ce vendredi matin, c’est le cœur lourd que mon compagnon m’a annoncé la perte de Welli.
Pensez ce que vous voulez, mais mes larmes coulent et mon cœur est serré. Welli, c’était plus qu’un simple bélier de reproduction. C’était Welli.
Aujourd’hui, j’en veux à nos instances politiques qui savent depuis le mois d’octobre 2023 que la FCO a fait son apparition dans le nord de la Belgique. Que les premières mises en garde ont été mises en avant en juin 2024. Que les éleveurs (petits ou grands) n’ont pas été informés de manière cohérente et que l’épidémie se propage. Que le taux de mortalité est croissant et que les éleveurs sont impuissants.
Je commence vraiment à me poser la question : marchons-nous vraiment sur la tête dans ce pays ?
L'AFSCA & ARSIA asbl mettent en garde, mais… c’est tout. Quand c’est pour faire ch*** avec des documents à remplir, des prises de sang, des boucles, des contrôles, ils sont présents. Quand c’est pour mettre en garde contre une épidémie qui prend de plus en plus d’ampleur, mais où sont-ils ? De plus, notre « gentil » ministre de l’Agriculture, Monsieur David Clarinval, décide de demander une réduction des cotisations sociales… Mais où allons-nous ? Nous n’avons pas besoin d’une réduction de nos cotisations sociales, mais d’une aide concrète pour mettre un terme à ce fléau qu’on nomme FCO !
Pour conclure, j’ai espoir que les saillies se porteront bien et que les agnelages se dérouleront sans encombre. Une pensée à tous les éleveurs du secteur ovin et bovin qui sont impactés par cette maladie et qui, comme nombreux d’entre nous, se réveillent avec cette boule au ventre.
Gaëlle