18/03/2024
✨INSPIRATION️✨EQUIPARTAGE🐴
️Ce texte très bien écrit fait écho et résonne profondément avec mon expérience. ✨️ ...Écrit par un compte que je recommande pour le milliard d'informations qu'il partage !
Une vie de sociabilisation
Jusque récemment, je pensait que les rencontres entre les chevaux étaient toujours assez similaires, et les affinités ensuite développées toujours assez bonnes.
Mais je m'apercoit que j'en apprend à chaque nouvel individu qui arrive chez moi, avec ses caractéristiques propres: sexe, âge, antécédents...
Plus j'accueil des profils différents, et plus j'en apprend sur ce que nous imposons à nos chevaux: des affinités forcées.
Bien sûr, il n'est pas question de revenir là dessus, puisqu'on fait surtout comme c'est possible...
Je vois que certains chevaux se contentent de cohabiter, alors que d'autres, sans qu'on sache vraiment pourquoi, lient des liens extrêmement forts. D'autres encore se haïssent profondément.
Aussi, la durée de cohabitation fait changer les affinités en plus ou moins bien. Les chevaux évoluent sans cesse, et s'il faut parfois des années pour qu'ils s'aiment, il peu suffire de quelques événements pour que les liens se defassent.
D'autres se reconnaissent et s'aiment à travers le temps, en dépis des événements qui les séparent et les rassemblent.
L'arrivée d'un nouveau cheval peut avoir des conséquences durables et globales sur le comportement d'un ou des autres. Certains trouvent le cadre qui les appaisent, d'autre la limite dont ils avaient besoin, ou encore un compagnon aussi indépendant qu'eu, qui les laissera juste tranquilles
De cette façon, j'ai constaté que chacun des chevaux qui ont partagé la vie du mien lui ont apporté quelque chose, qui l'a marqué plus ou moins longtemps, ou bien même l'a transformé radicalement et pour toujours.
Je vois aussi que chaque modification du troupeau est susceptible de défaire et remodeler les liens de tous les individus entre eux. Que certains chevaux qu'on aurait juré solitaires peuvent trouver l'amour, et que d'autres réussissent à se guérir de leur manque affectif au contact de certains congénères.
C'est pour cette raison d'ailleurs que chaque réunion de chevaux que j'ai eu à mener dans ma vie a fait mentir tous les pronostiques de ceux qui en ont fait. On n'arrive jamais à prévoir les affinités qui se feront dès le debut, et celle qui apparaîtront dans le temps.
Car même dans un groupe pérenne, les affinités sont variables, et parfois, elles changent si brusquement, à la faveur de facteurs ténus qu'on ne remarque pas forcément, qu'on s'en trouve démuni.
Il y a aussi des chevaux qui s'apportent beaucoup pendant un temps, puis qui souffrent l'un de l'autre au bout d'une certaine période. Alors, ils font en sorte de continuer à vivre ensemble, puisqu'ils n'ont pas le choix, mais c'est une histoire qui devient plus ou moins périeuse.
Ceux là, lorsqu'on les sépare, on s'aperçoit des choses qu'on ne voyait pas forcément, comme par exemple la sérénité retrouvée de l'un ou des deux, et la disparition de comportements qu'on n'avait pas vu s'installer.
Et bien sûr, il y a tous les handicapés sociaux. Difficile de dire qu'ils sont pathologiques, tant l'étude du comportement est spécifique, mais j'ai quand même tendance à utiliser ce mot, en présence de certains individus manifestement mal codés et/ou socialement blessés: hyper attachement, incapacité à accepter les réprimandes, impolitesses récurrentes, lunatisme, comportements incongrus, hyper dominance ou hyper soumission, chevaux effacés voir même étteints...
La liste est interminable.
J'ai cependant constaté que la meilleure, sinon la seule solution pour essayer de guérir ou d'améliorer une de ces déviances, est de chercher toujours plus de sociabilisation. C'est parfois une longe route, car tous les individus sains ne peuvent pas vivre sans danger avec des déviants et inversement... il faudra donc chercher toujours des affinités possibles et qui ne rendent malheureux ni l'un ni l'autre...
C'est une vie d'essais, de moments justes et moins justes, de retours en arrière...
On sera souvent surpris de la réussite ou de l'échec des assortiments qu'on aura tentés, et selon les pathologies comportementales de certains, on versera quelques litres de sueur à chaque essai...
Quoiqu'il arrive, les chevaux apprennent profondément de leur socialisation, même si elle a été correcte toute leur vie.
Je pense qu'ils ont besoin, comme nous, de nouvelles rencontres, et que même les plus équilibrés peuvent dévier à un moment où un autre de leur vie.
C'est un long et beau chemin d'observation et de feeling, d'opportunités saisies ou perdues, d'essais et de déductions que l'on doit emprunter, pour réussir à former des groupes toujours sereins, et savoir les défaire lorsqu'il le faut.
Je n'ai qu'un conseil: observer, et apprendre d'eux. ❤️