23/08/2024
Un très bel article réalisé par des collègues éleveurs, d'actualité ici aussi 🙏🏻
L’ARRIVÉE DE BÉBÉ CHIEN
Entre joie et fatigue
Vous avez choisi votre élevage, les parents après discussion avec l’éleveur pour être sûr de réserver le chiot le plus adapté à votre vie et à la vie que vous lui offrirez!! Ils sont nés!! Ils grandissent!!! Ça y est vous savez quel chiot sera le vôtre!! Son petit nom est choisi et vous voilà plus qu’impatient de le voir arriver à la maison!! Tout se concrétise enfin après tant de temps d’attente.
Pour commencer et passer le temps : lisez, apprenez les comportements du chien, continuez de vous renseigner sur l’éducation à prodiguer à ce petit être tout filou qui va faire irruption dans votre vie telle une tornade.
Faites les magasins ça vous permettra d’étaler les frais liés à son arrivée parce qu’il en faut du matériel!! En parallèle je vous communiquerai ma « petite » liste des essentiels.
Demain c’est le grand jour!! Et du coup on ne dort pas, ba oui on est excité et pourtant dieu sait qu’on devrait prendre le temps de se reposer parce qu’après… c’est fini !!
Bébé est dans la voiture et ça y'est c’est réel!! Il est là, il existe, vous pouvez enfin le sentir, le toucher, lui parler, vous extasier sur .. son vomi, le p**i, le c**a, ses pleurs..
Et oui les tracas peuvent commencer directement dans la voiture.. N'oubliez pas que vous venez d’effectuer la fracture la plus importante de la vie de votre bébé. Vous venez de couper le lien qui l’unit depuis qu’il est né à sa mère, ses frères et sœurs, le groupe dans lequel il évoluait potentiellement et avec l’éleveur.
Et c’est un traumatisme malgré tout ce que l’éleveur aura pu mettre en place pour préparer ce départ..
Un traumatisme que certains géreront très bien et qui pour d’autres sera plus compliqué voir très compliqué..
Mais patience tout rentrera dans l’ordre, votre Loulou vient de commencer à grandir d’un coup, c’est le début de sa vie à lui.
On reprend, du coup vous êtes en voiture, vous pouvez de votre côté aussi préparer ce voyage. Avoir emmené un linge à vous au moment de votre visite à l’élevage grâce auquel il se sera habitué à votre odeur et à l’inverse un linge/peluche/plaid de l’élevage avec l’odeur de maman et de la portée pour le rassurer. (Je vous préviens celui là en général pour nous, humain, il pue parce que l’éleveur aura pris grand soin de ne surtout pas le laver !!)
Exceptionnellement, parce que légalement on n’a pas le droit, faites en sorte qu’il soit au pied d’un humain ou sur les genoux si c’est ce qui lui convient. Vous aurez tout loisir de travailler la cage de transport ou autre plus t**d. Un petit tapis de léchage avec un truc bien collant pour lui changer les idées.. une alèse ou une serviette au cas où il vomisse ou n’est pas le temps d’attendre la pause p**i..
bref faites en sorte de rendre le voyage le plus confortable possible. Et si malgré tout il pleure ce n’est pas de votre faute!! En général, ils finissent par être bercés par la route et s’endorment ou tout du moins somnolent.
Enfin arrivés à la maison!! C’est un soulagement pour vous mais un grand moment pour lui. On essaie au maximum de faire une arrivée dans le calme, on lui laisse le temps de visiter, d’explorer. Il n’est pas prêt et reste dans vos pattes, laissez le faire, il a juste besoin de réconfort. Adaptez vous à son rythme de croisière parce qu’après on sera plus dans l’ordre du jet ski.
Les premières nuits sont souvent synonyme de grande fatigue et on n'en parle pas assez. Combien de fois on entend « je ne pensais pas que je serais aussi crevé les premières semaines ». Parce que oui, on parle bien des premières semaines.
Les premières nuits peuvent être synonyme d’insomnies pour vous car entre les envies de p**i/c**a, les pleurs parce que je suis tout seul et ça ne m’est jamais arrivé et l’agitation qui peut en découler, les nuits peuvent être courtes.
Les premières nuits on dort avec bébé pour :
- Le rassurer
- Le faire sortir pour ses besoins
- Faire une présence parce qu’il n’a jamais été seul
Les premières journées c’est la course à il a envie de faire p**i faut le sortir. Flûte il a fait c**a on a pas vu qu’il avait envie.. alors les premières semaines c’est :
- Il se réveille : dehors
- Il a fini de jouer : dehors
- Il a fini son câlin : dehors
- Il a fini de manger : dehors
On commence les balades, le travail du rappel grâce au suivi naturel (ouais je suis sympa je vous donne des pistes de ce que vous pouvez chercher avant d’avoir votre chiot : suivi naturel quesaco ??). Et puis on s’amuse à apprendre des tours, à faire des câlins et on commence à travailler les absences parce que je vous le rappelle va falloir retourner bo**er pour payer les croquettes et tout le reste!! Et là on se tape la tête contre les murs.. qu’il a gentiment mangé pendant notre absence.. on ramasse encore et toujours des p**is et des c**as, on ramasse le coussin qui a explosé en notre absence.. parce que oui un chiot ça fait des bêtises… et puis il griffe quand il nous saute dessus, il nous mordille et ces petites douleurs répétées, le temps qu’il comprenne que c’est interdit, deviennent insupportables..
Un chiot ça demande du temps et de l’énergie.
Et du coup la fatigue aidant on peut se sentir vite exaspéré, énervé, en colère très rapidement et notre relation avec titou s’en ressent. On lui parle plus sèchement, on a moins de patience et on peut être un peu plus brute dans notre façon de faire. Pouvoir passer le relais de temps en temps et s’évader le temps de prendre une pause mentale peut être très utile!! N’hésitez pas à vous servir de votre conjoint, les enfants (s’ils sont suffisamment grands), la famille ou des amis qui bien souvent seront ravis de pouponner le temps d’un après midi.
La fatigue aidant une autre sensation peut faire son apparition heureusement pas chez tout le monde : le puppy blues. C’est similaire au baby blues quand une femme accouche. C’est un trouble hormonal en premier lieu d’un point de vue humaine mais aussi majoré par la fatigue. Et la fatigue seule peut permettre la mise en place de ce syndrome.
Viennent alors des sentiments comme :
- L’incompétence : je ne suis pas capable de m’occuper d’un bébé chien
- L’irritation : tout ce que vous trouviez adorable dans un premier temps vous excède
On voit de plus en plus de retour de chiot au bout de quelques jours à cause de cette problématique. Si vous avez un éleveur qui a conscience de ce souci, il saura vous apaiser et vous donner des pistes pour garder ce chiot tant attendu.
Les pistes :
- EN PARLER : le premier remède est la communication, non vous n’êtes pas seul, non vous n’êtes pas la première personne à qui ça arrive et non vous n’êtes pas un incapable
- Passer le relais : le deuxième remède est le sommeil, plus vous allez pouvoir vous reposer plus vous allez être en capacité de relativiser et réfléchir à trouver des solutions. Demander de l’aide ne doit pas être tabou
- Vous aérer : passer du temps aussi sans votre chiot, il y aura quelques dégâts en rentrant, ce n’est pas grave!! Prenez aussi du temps pour vous!!
- Être patient : soyez indulgent avec vous même comme avec votre chiot. Rome ne s’est pas faite en un jour, la relation avec votre bébé et son éducation non plus.
- Demandez conseil à des professionnels : n’hésitez pas à faire appel à un éducateur quelques jours après l’arrivée de votre Loulou si cela peut vous permettre de poser les bases avec validation d’autrui. Parfois on a besoin d’entendre que nos idées premières sont les bonnes, car oui souvent vous avez la solution de vous même.
- Avoir confiance en soi : l’arrivée de votre bébé est un projet que vous avez maturé alors ayez confiance en vous.
Bref l’arrivée d’un chiot peut être littéralement une tornade qui remet tout ce que vous croyez en question.
Ou pas.. tout peut aussi très bien se passer et heureusement sinon plus personne ne prendrait de bébés chiens.
Mais maintenant vous savez aussi que des fois tout n’est pas idyllique dès le départ..