25/06/2023
J'avais envie de partager ce poste, parce que ce soir Sangria (qui attend toujours une famille en or) intégre ma maison, mon salon plus exactement.
Sangria c'est l'exemple type du sauvatage "à l'arraché" : une chienne qui doit être euthanasiée dans 3 heures quand l'histoire se met en route.
Sangria c'est l'histoire d'une pro formidable qui a été alertée de la demande d'euthanasie. C'est une super asso qui a accepté de la prendre en charge et de couvrir les frais, alors qu'ils ne font pas les chiens (si vous souhaitez adopter un équidés, ou une chèvre, contactez les, vraiment !). Il manquait le lieu d'accueil.
J'ai été contactée pour l'accueillir en urgence. J'ai dit oui, pour deux mois. Mais je savais pertinemment que :
1/ c'était pas sur de trouver une famille d'accueil ou sa famille en 2 mois
2/ l'asso qui la suit n'est pas "spécialisée" en chien, donc pas avec le public cible idéal pour la diffuser.
3/ si je m'engageais, c'est avant tout envers la chienne.
Mercredi ma pension sera complet, et le box de Sangria doit être libre. Ma chienne, mon vieux chien et ma jeune ch**te ne sont pas forcément près à partager leur espace en sécurité avec Sangria.
J'ai donc déplacé tout mon salon pour y faire tenir un "chenil de salon" de 3m2, qui va permettre de sécuriser la présence de Sangria dans la maison. Je vais penser pendant plusieurs semaines tout mon quotidien pour gérer les interactions entre Sangria et mes animaux, lui apprendre à vivre avec moi, attendre quand je vais m'occuper de mes chevaux ou des chiens de pension. Prendre soin de mes animaux qui vont être perturbés par sa présence. L'intégrer dans les sorties avec certains pensionnaires ou faire des sorties en plus pour elle.
Je n'ai aucun regret. C'est une chienne formidable et je savoure le bonheur de partager son quotidien quelques mois en attendant qu'elle trouve sa vie à elle.
Mais je tenais à faire ce rappel : "sauver" un chien c'est s'engager jusqu'au bout, et personne d'autre que moi n'est responsable d'avoir dit "oui".
Sauver à tout prix ?
"Si je ne trouve personne, il ira à la S.P.A."
"Vous êtes sa dernière chance. Si vous ne le prenez pas, il sera euthanasié".
"Son euthanasie est prévue demain. Il faut absolument le sauver !".
Les chiffres sont aberrants. En juin 2022, on comptait près de 100 000 abandons (dont 60 000 pendant l'été) en France. Notre pays détient le triste record d'Europe dans cette catégorie. Et encore, on ne parle pas des actes de barbarie ou de maltraitance, des sévices sexuels,... L'Homme est étonnamment doué pour inventer des façons inédites de faire souffrir ceux qui l’entourent, et tout particulièrement les animaux.
Alors, évidemment, qu'on veut les aider, toutes ces victimes de la cruauté humaine ! Parce qu'on est humain (au moins certains, en tout cas), et/ou parce qu'on a vécu divers traumatismes, qui nécessitent l'aide d'un psychologue (moi la première), et qu'on ressent la nécessité d'agir dans un domaine où l'on peut faire quelque chose de concret, contre ce qui nous a fait souffrir personnellement (spoiler alerte : ça concerne justement souvent la peur de l'abandon !) et/ou parce qu'on a un ego surdimensionné et/ou qu'on a désespérément besoin que les autres nous voient en héros... Bref, ça part souvent de la meilleure intention du monde, quel que soit le mécanisme psy à l'œuvre en arrière-plan (et c'est OK, d'avoir besoin d'aide, d'avoir des traumatismes, ou des soucis d'ego... tant qu'on en est conscients et qu'on se fait accompagner là-dessus !) mais ça peut vite devenir déraisonnable.
Sauver un animal, ça implique de lui trouver une solution viable sur le long terme (et, si possible, pour le reste de sa vie). Une solution dans laquelle ses besoins sont identifiés, compris et comblés. Une solution garantissant sa sécurité, mais aussi celle de tous ceux qui l'entourent. Une vraie solution, quoi.
Et pour ça, il faut se forcer à écouter sa raison, plutôt que son cœur, même si c’est immensément difficile.
Dans le cas des chiens, puisque c'est un peu notre combat au quotidien, on a de tout et rien. On a des associations incroyables qui travaillent avec des professionnels compétents et bienveillants, pour faire progresser leurs protégés et apprendre à les connaître avant de les placer, qui sélectionnent drastiquement, forment et accompagnent les adoptants tout au long de la vie du chien, qui ne font que peu de prises en charge, pour pouvoir payer tout ce qui est nécessaire au bien être d'un chien (lieu d'accueil, mastication, nourriture de qualité, soins vétérinaire, anti parasitaires, formation des humains ...)... Ces associations, dont on estime humblement faire partie, doivent renoncer à des dizaines de prises en charge par mois, bien que ça leur torde les boyaux. Parce que sauver un chien, le sauver vraiment, ça demande du temps, des partenaires qualifiés, des structures adaptées et de l'argent. On en manque tous cruellement.
D'autres, pendant ce temps, font tourner de véritables usines à chiens. Placent des animaux à des gens sans connaissances, parfois sans même présenter le chien hors de son box. Donnent des conseils arriérés et dangereux ("Votre chiot fait p**i la nuit ? Enlevez la gamelle d'eau. Votre chien détruit quand vous partez ? Mettez-le en cage. Votre chien tire en laisse ? Prenez un collier étrangleur ou même à pics, mais ne vous en faites pas : bien utilisés, ça ne fait pas mal".), conseillent des "professionnels" maltraitants et complètement incompétents, pas du tout à jour dans leurs connaissances. Certaines associations sortent des chiens de l'enfer, pour les replacer dans un autre enfer (un peu plus doré, peut-être, et encore !). Mettent des familles en danger, provoquent des morsures et de nouveaux abandons, juste parce qu'elles ne sont pas formées (ou formées auprès de personnes qui ne leur ont rien appris de bon ... Personnellement, quand je vois des refuges se féliciter d'avoir eu l'aide d'éduc dog, j'ai un peu envie de hurler ou de pleurer ou les deux... Pauvres loulous.). Pleines de bonne volonté, certainement, mais persuadées d'être de bon conseil (et répandant à cœur joie ces dits conseils de m*rde). On ne parle évidemment même pas de ces associations qui décrédibilisent le travail des autres, en accumulant des milliers d'euros de dettes auprès des vétos (qui refusent ensuite de faire des prix assos, et on les comprend !), en agissant dans l'illégalité la plus totale (au point que parfois, les chiens sont rendus par la justice à leur tortionnaire, parce que les prise en charges sont illégales ! Déjà qu'ils le sont souvent, même quand la procédure est bien faite ... !), voire même en se montrant elles-mêmes maltraitantes !
Bref, que vous soyez un particulier, un professionnel ou une association, réfléchissez bien, avant de "sauver un chien" : allez-vous vraiment le sauver ? Avez-vous les moyens de le prendre en charge jusqu'au bout ? Si vous l'accueillez, et que ça se passe mal, à quelles concessions êtes-vous prêts ? Pouvez-vous garantir la sécurité de tous les membres du foyer d’accueil ? Avez-vous de quoi payer tous les frais, y compris d'éventuelles destructions, ou bien une pension, si votre solution ne s'avère pas viable, et ce jusqu'à ce que vous ayez trouvé une vraie solution ? Nous avons certains chiens depuis plus d'un an... C'est un budget considérable !
Soyez sûrs d'une chose : vous ne trouverez pas d'autre solution rapidement, si jamais votre sauvetage se complique. Ah, et croyez-moi, menacer tous ceux que vous contactez pour vous aider, ne vous garantira pas une solution plus rapide... au contraire ! Les abandons se multiplient, alors que les adoptions sont quasi inexistantes ! Les adoptants sérieux et impliqués sont trop rares et peuvent se faire attendre de longs mois (oui, parce que quand on est sérieux et responsable, on sait qu'on adopte pas dans l'urgence. JAMAIS.). Les associations qui travaillent correctement ne prennent pas plus de chiens qu'elles ne peuvent en assumer... alors tant que les chiens pris en charge ne sont pas adoptés, elles n'ont plus de places ! Les pensions de qualité coûtent cher et sont souvent pleines, mais les pensions de m*rde ne feront qu'empirer les choses pour votre protégé. Le garder chez vous en attendant mieux demandera peut être un aménagement complet de la maison et de votre emploi du temps, pour séparer les espaces et garantir la sécurité. Est-ce seulement possible pour vous ?
Tous les "pros" qui bossent en collier de dressage ont pris peur, au passage à l’Assemblée de la super proposition de loi visant à les interdire. Ils ont donc commencé à crier sur tous les toits que, sans ces colliers, il y aurait plein d'abandons et d'euthanasies. Spoiler alerte, c'est déjà le cas, et ça ne va pas s'arranger, parce que le cycle est bloqué : les gens achètent/adoptent mais veulent des chiens clés en main, ou les larguent à la première difficulté, et il n’y a donc pas du tout assez d'adoptions pour contrebalancer les abandons ! Le problème, c'est que ces outils de torture (collier électrique, étrangleur, torcatus ...) promettent des résultats incroyables et définitifs à des humains désespérés (ou bien à des c*nnards complètement tarés qui prennent plaisir à faire mal, mais c'est un autre débat), qui, du coup, se disent qu'ils n'ont rien à perdre. Hé bien si, justement ! La réalité, c'est qu'ils aggravent bien souvent la situation. J'irai même plus loin : ces techniques éducatives sont violentes, dangereuses et emmènent des centaines de chiens sur la table du vétérinaire, pour leur dernière piqûre.
Par pitié, n'essayez même pas ... et résistez aux sirènes de ces magnifiques vidéos qui vous montrent des chiens tous crocs dehors au début, puis tranquillement assis à côté du professionnel (bien souvent "spécialiste des malinois depuis la nuit des temps" !). Oui, c'est impressionnant, mais c'est du cinéma. On ne voit que ce qu'ils veulent nous montrer. Et surtout, qu'est ce qui est mis en place pour en arriver à un chien d'apparence tranquille ? L'éducation coercitive ne respecte pas les émotions du chien : elle ne sera donc jamais une solution de rééducation efficace et durable, aussi désespérée la situation soit-elle (promis, un jour j’arriverai à terminer cet article qui explique le pourquoi du comment !). Alors, oui, c’est vrai : une vraie rééducation comportementale, bienveillante par définition, coûte cher en temps et en argent, demande des remises en questions et des efforts de l'humain, et une implication sans faille. Rien de plus que les conditions minimales requises pour prendre soin d'un être vivant, quoi ! Les abandons et les euthanasies existent, c'est un fait. Passer par des méthodes brutales pour apprendre à un individu à vivre éteint ne les arrêtera pas, bien au contraire, et augmente le nombre de rééducations lourdes (et donc encore plus coûteuses, diminuant encore les chances de prise en charge car certains de ces pauvres chiens vont décider de se battre. Vivre respecté ou mourir, ça vous parle ?
Vous êtes la parole de votre chien. Vous êtes devenus responsables de lui, le jour de son adoption. Vous devez le protéger de toute peur ou douleur infligée volontairement, même si le type en face (oh, il y a bien quelques femmes aussi, mais il faut avouer que c'est souvent un souci de virilité !), se dit professionnel. Votre chien n'a que vous et vous fait confiance, ne le décevez pas. Choisissez quelqu’un de bienveillant pour vous accompagner, et méfiez-vous de ceux qui prétendent l’être, parce que ça fait vendre : il ne s’agit pas juste de distribuer des bonbons… Je vous mets ici un super petit article, issu d’un super petit site web, à dévorer sans hésitations, pour savoir si quelqu’un est vraiment en positif : https://hund.fr/actualites/sagit-il-deducation-positive/37/
Toutes les associations sont débordées, mais les adoptions se font rares, ou échouent au bout de trois jours, parce que « vous comprenez, il n'est pas capable de rester seul sans pleurer... » (Euh oui ? Vous êtes en présence d'un être vivant qui a perdu tous ses repères. Laissez-lui le temps de s'habituer à tout cela et accompagnez-le en douceur. C'est possible ?). On ne peut pas pousser les murs, et encore moins construire de nouvelles places d'accueil, parce qu'il n'y a pas d'argent non plus. Leboncoin continue de proposer des chiots à la vente, de naisseur incompétent (c'est un métier, en fait, c'est fou, non ?!), à adoptant exigeant et pressé, incompétent aussi ... Encore une fois, c'est normal : c'est un métier, de vous apprendre à éduquer votre chien. Encore faut-il demander de l'aide dès le début, pour partir avec les bonnes bases, au lieu d'attendre que ce soit catastrophique !
Alors avant même d'envisager accueillir un animal, formez-vous. Prenez conscience de ses besoins, posez des questions à des personnes formées, qui s'appuient sur les découvertes des éthologues, et pas sur les dires de tonton René. Faites-vous accompagner d'un pro compétent pour avoir un œil extérieur sur votre (peut-être) futur protégé, qu'il soit là temporairement ou pour la vie. Demandez vous si vous êtes prêts à tout faire pour garantir le bien-être de cet individu, même si vous changez brutalement de vie (divorce, déménagement, accident …). Budgétisez la vie avec chien, et en étant très, très, très pessimiste. Si vous n'avez pas le budget, ou alors tout juste, ou que vous n'êtes pas prêts à tout pour votre loulou (se lever à 4h du matin pour le sortir avant le travail, prendre un pet-sitter si vous faites de plus longues journées de travail un jour, payer un professionnel aussi longtemps que nécessaire pour éduquer ou rééduquer votre chien, sacrifier de vacances ou autres loisirs pour payer une alimentation de qualité si les temps sont durs, mais aussi larguer un compagnon ou une compagne qui vous demande de choisir entre vous et le chien, renoncer à avoir un enfant si votre chien n'est pas capable de vivre avec, tant que le souci ne sera pas réglé ...), n'adoptez pas. Vraiment. Pensez au chien, dont vous ruineriez la vie à ce moment là. Adoptez avec votre raison, plus qu’avec votre cœur, même si on sait à quel point c’est difficile. Il en va de la vie de ce pauvre chien, et de la vôtre !
Le plus horrible, dans tout ça, c’est qu’en essayant de tous les sauver, on aggrave le problème malgré nous... Les gens continueront d'acheter des chiens à l'arrache, comme de vulgaires chaussettes, parce qu'ils savent qu'au pire, il seront pris en charge par quelqu'un, ce qui apaisera leur petite conscience. Combien courent ensuite en chercher un autre, comme si le chien avait un défaut de fabrication ? C'était forcément lui, le problème ... Pareil pour une euthanasie : ce n'est jamais de la faute de ces gens-là, mais celle de l'association qui a refusé de les aider. Eux, ils ont tout essayé, bien sûr !
Je connais quelques personnes qui sont allées vraiment jusqu’au bout de leurs possibilités et ont dû se résoudre à accompagner un chien qui leur tenait énormément à cœur dans son dernier voyage : croyez-moi, ils porteront cette douleur toute leur vie, mais ont estimé que c’était la meilleure preuve d’amour à offrir à leur compagnon (et quel triste monde, si la mort est parfois plus douce que la vie qu’on peut proposer à nos chiens …). D’autres morts sont froides et solitaires, sur la table d'un vétérinaire qui ne pensait pas faire ça de toutes ses années d'étude, parce que l’humain s’est défilé. Du naisseur jusqu'à l'adoptant, en passant par tous ceux qui ont (mal) conseillé, ceux qui ont dit "c'est qu'un chien, pourquoi tu te prends la tête ?!", ceux qui véhiculent des conseils de m*rde, ceux qui ... nous sommes tous responsables de ces trop nombreuses morts.
Nous inclus, bien sûr. Nous qui faisons le choix raisonnable de laisser certains chiens mourir. Nous, qui avons décidé de ne plus prendre en charge de malinois ou de staff, bien qu'ils débordent dans toutes les associations, justement parce qu'ils débordent. Parce qu'on n'arrive pas à trouver des adoptants qui tiennent la route et n'ont pas besoin d'un chien qui porte leurs c*uilles à leurs place (si, si, quand même, c'est un peu ça). Parce que ces lignées ont été bousillées pour le plaisir de ceux qui achètent un chien comme un accessoire de mode, sans connaître ce qui est ancré dans sa génétique ou avoir la moindre idée de ses besoins. Parce qu'on sait qu'ils ne sont pas à mettre entre toutes les mains, et qu'on n'a déjà aucune main à qui confier les loulous plus souples de caractère. Parce que les accidents de morsures se multiplient avec des malinois, qui vrillent complètement à cause des environnements inadaptés qu'on leur offre. Parce qu'aucun chien ne devrait être promené avec 30 cm de laisse (voire même une poignée, soyons fous !), en torcatus, pendant qu'on lui hurle A TA PLACE, AU PIED en lui mettant une saccade qui le fait décoller du sol !
P*tain !
Rien que ce matin, j'ai vu une enfant de 12 ans maximum, pendre un chien terrorisé (et qui tirait donc sur sa laisse), tellement les saccades étaient fortes. Mais qu'est-ce que vous apprenez à vos gosses ?!
Bref, on est profondément désolées pour ces chiens qu'on ne prend plus, parce qu'on les condamne souvent. On espère juste qu'un jour, leur triste disparition fera réfléchir à deux fois avant d'en adopter un : pas parce que les gens s'inquiéteront de leur bien-être, non (on est des bisounours, mais on est pas bêtes, non plus !) ! Mais parce qu'ils s'inquièteront de ne plus savoir qu’en faire, quand ils en auront marre. Peut-être qu’alors ce marché sera moins juteux et que les particuliers incompétents réfléchiront aussi à deux fois avant de faire faire des portées à leurs chiens ? Peut-être que les élevages de 300 chiens en box cesseront d’exister, et que les naisseurs seront tous exigeants sur les placements ? On n’est même pas sûrs que ça fonctionne, et devoir en arriver à refuser certaines races pour espérer faire bouger les choses nous révulse. Mais on ne peut pas continuer à vider l’océan à la petite cuillère !
Alors oui, on est conscients de ce qu'implique notre choix, et on l'assume.
A côté, on agit, aussi.
On sensibilise, on explique qui est le chien, comment est-ce qu'il communique, de quoi est ce qu'il a besoin…
On propose des contacts de supers professionnels, disponibles et d'avance ravis de vous aider à réfléchir EN AMONT d'un projet d'adoption : pouvez-vous prendre un chien ? Quel type de loulou ? Comment mettre le maximum de chances de votre côté pour que ça matche ? Ces pros, on devrait tous les consulter, pour notre premier chien au minimum, pour avoir les bons réflexes toute notre vie ! Le comportement canin, c'est une science qu'il faut être capable de vulgariser avec pédagogie et bienveillance, pas des racontars de bonhomme, mystérieusement transmis de génération en génération. Ah, et la dominance n'existe pas. La façon dont on comprenait le chien évolue, et c'est tant mieux. Il n’st jamais trop t**d pour remettre en question des années de croyances aujourd’hui avérées fausses et dangereuses.
On lutte contre l'éducation canine coercitive, avec des arguments fondés. On peut faire autrement, bon sang ! C'est quand même fou de préférer rester dans un monde brutal ! Si vous avez des problèmes à gérer votre colère, passez la sur un sac de frappe, allez courir, faites-vous soigner ... Comment osez-vous prendre un chien pour ça ?! Comment osez-vous le regarder en face, quand il vous demande juste de l'affection, ensuite ?
On milite pour une réglementation bien plus stricte de l'élevage, avec de vrais contrôles et des vraies représailles. Non, votre chienne n'a pas besoin d'avoir une portée de chiot pour être heureuse. C'est complètement irresponsable de faire naître des chiots sans aucune connaissance. On fait reproduire des parents instables, voire même mordeurs, sous prétexte qu'ils sont beaux. On fait naître des chiots complètement inadaptés à cet environnement humain. On les condamne, et on traumatise tout un foyer, par la même occasion. Faire naître un chiot équilibré demande un choix rigoureux des parents, niveau santé et comportement, une gestion optimale de la gestation, une socialisation poussée des chiots, un choix drastique et adapté de familles pour chacun … ! Vous n'avez pas les connaissances, pas de soucis, mais ne faites pas, par pitié !
Ca implique également de ne pas adopter de chiots chez des gens non déclarés, qui font n’importe quoi. Je sais, on se dit que s’ils ne tombent pas dans une bonne famille, ils sont foutus ces pauvres chiots, vu leur contexte de venue au monde… Ça part de la meilleure intention du monde, je sais, mais vous partez pour 15 ans de galère, que peu de personnes supporteront. Et après, ce pauvre chiot, il devient quoi ?
Parce que, quand un chien à la génétique et au passé pourri est abandonné par une famille qui a atteint ses limites (a sincèrement fait tout ce qu’elle pouvait, et ne peut faire mieux, ou pense avoir tout fait pour se déculpabiliser d’abandonner à la première difficulté), il atterrit en association. Et là, deux options : il est rééduqué et plaçable sous certaines conditions (normalement, c'est le cas dans les bonnes assos), et il faut encore trouver un adoptant, et pouvoir s'occuper de lui jusque-là... Certains chiens passent leur vie en refuge. Est-ce une vie ? La question doit se poser au cas par cas, car ça dépend, comme souvent en travaillant avec du vivant !
Ou alors, il n'est pas du tout rééduqué et est replacé en minimisant ses problématiques, parce qu'avec de l'amour, du temps et de la patience, on guérit soi-disant tous les maux... Et là, les scénarii catastrophes sont très, très probables : la famille demande de l'aide et veut une solution efficace tout de suite, parce que c'est invivable ou dangereux. Elle se tourne vers nos chers éducs en coercitif qui lui promettent une solution efficace et rapide (parce qu’aucun bon pro en positif ne vous dira qu’il va régler tous vos problèmes d’un coup de baguette machine : il faudra vous investir, travailler, changer vos habitudes, aménager différemment l’environnement, prendre le temps de combler les besoins et de respecter les émotions de votre chien …), ce qui aggrave le problème, ou brise le chien, au choix ! Ou bien elle le ramène à l'association, et le chien erre sans repères, s'enfonçant dans ses problèmes comportementaux et son mal-être, ballotté de solution inadaptée, mais d’urgence, en solution inadaptée. Il finira certainement euthanasié, à moins de tomber par miracle sur une personne prête à s'investir vraiment pour lui (et plus cette personne croisera sa route t**d, plus difficile sera la remontée de la pente …).
Et quand on parvient à en sauver un, combien attendent pour prendre sa place ?
LES REFUGES SONT PLEINS ! STÉRILISEZ VOS ANIMAUX, BON SANG.
ON VIDE UN OCÉAN ENTIER A LA PETITE CUILLÈRE !
Les lois évoluent petit à petit, même si les peines sont bien trop peu souvent appliquées. Il faudrait des forces de l'ordre spécialistes de la question, un registre national des personnes condamnées à ne plus avoir d'animaux, des contrôles des associations pour vérifier la légalité de leurs actions, les conditions d'accueil des protégés, un encadrement strict et une sérieuse mise à jour des formations des professionnels du chiens... et tellement d'autres mesures !
Alors des chiens vont mourir, à cause de nous tous. D'autres vont vivre, mais ne seront même plus là, tellement l'existence leur paraîtra insoutenable... Pauvre petite chose qui mange, boit, dort, mais s'est éteinte. A nous de faire les bons choix pour que tout cela s'arrête un jour…
En bref, sauver ? Milles fois oui, mais en étant prêts à assumer ce sauvetage jusqu'au bout ! Et parfois, assumer, ça veut dire caresser doucement la tête de ce chien qu'on a pris sous notre aile, pendant qu'il s'endort pour toujours.
Evidemment, et on l’a répété milles fois sur cette page, le replacement est parfois nécessaire et est aussi une très grande preuve d’amour, parce que je connais rien de plus dur que de renoncer à ceux qu’on aime pour qu’ils puissent être heureux. Evidemment, des personnes formidables réalisent des sauvetages formidables, en payant parfois tout de leur poche, et ce serait formidable qu’une véritable coopération se mette en place, entre asso de qualité (c’est déjà un peu le cas, mais on vous l’a déjà dit, les problèmes d’égo compliquent tout, dans la PA !). Evidemment aussi, qu’il faut continuer à faire de notre mieux pour sauver tous ces chiens, parce qu’ils le méritent tellement… Mais il faut faire des sauvetages, des vrais, et donc se poser les bonnes questions. Nous espérons donc que ces quelques mots (ahaha ça fait trois jours qu’on écrit cet article) donneront matière à réflexion.
Nous, on aime se rappeler une phrase essentielle dans la vie : "n'aie pas pitié des morts Harry, aie pitié des vivants, et en particuliers de tous ceux qui vivent sans amour".