15/12/2024
Réflexion du jour...
Je prépare un cours et je cherche des photos de juments, d'ourses et d'autres individuelles femelles. Je suis assez étonnée d'en trouver très peu sous cette dénomination ou alors accompagnées de leurs petits. Reduction du rôle de l'individuelle à celui de reproductrice. Ça m'interpelle. Je me dis que c'est sans doute dû au fait qu'il soit courant de définir l'espèce par le nom du mâle, la femelle en étant une sous catégorie.
Depuis un moment je n'emploie plus le mot homme (ni Homme parce que, vois-tu, les majuscules ça ne s'entend pas) pour désigner l'espèce. Je parle des humains, ça passe bien. Avec mes clients, avec mes collègues, j'observe que ça prend. C'est plus descriptif, on est sûrs de parler de la même chose. Je vais tenter d'également modifier mon vocabulaire au sujet les animaux non humains, parce que je suis sûre qu'il y a une continuité dans notre façon d'appréhender le vivant. Les équidé.e.s, les ursidé.e.s., les ours.e.s, les chevaux et juments...
"On perd du temps, c'est pareil !"
Non, ce n'est pas pareil. Si ça l'était, j'aurais autant de photos de juments que de chevaux sur mon moteur de recherche.
Ni véhémence, ni prosélytisme. Juste une habitude à prendre, par souci de décrire les êtres vivants tel qu'iels sont. Parce que ranger les êtres dans des grosses cases approximatives sous prétexte d'efficacité, ce n'est pas ma tasse de thé. C'est même la meilleure façon de mal faire mon métier.
Tiens, je te mets une photo de Rosa pour illustrer tout ça, c'est ce que j'ai de plus proche d'une ourse sous la main ce matin.