L’art équestre académique - Academic Art of Riding France

15/01/2025

QUI INITIE LE MOUVEMENT, LE DOS OU LES PIEDS ?

Le mouvement du dos et du rachis du cheval est au cœur de l’enseignement selon l’Art Équestre Académique. Une des préoccupations primordiales dans le travail du cheval est de maintenir cette souplesse, ces oscillations composées de rotations, extensions, et flexions qui traversent le dos comme une vague dans chaque séquence de mouvement.

C’est la différence fondamentale entre l’Art Équestre Académique et l’équitation moderne !

Le cavalier académique apprend à influencer le mouvement du dos de manière subtile, par son assiette et sa posture, incitant ainsi le cheval à ajuster l’amplitude, la cadence, la rotation de la cage thoracique, l’engagement des postérieurs, etc.
Une locomotion correcte et efficace découle naturellement de ce processus. Le cheval positionne ses pieds en fonction du mouvement du dos, du bassin, et des épaules, ajustant son équilibre, son incurvation, la rotation de son bassin et de sa cage thoracique, et l’engagement de ses postérieurs.
Quant à la position tête-encolure, elle est également secondaire au mouvement du dos, à la tonicité de la sangle thoracique, à la position du bassin et à l’action des postérieurs. Le ramener vient donc tout seul si les conditions biomécaniques sont réunies, il n’est pas créé artificiellement par l’action de la main.

En allemand, cette locomotion fluide, légère et harmonieuse qui naît d’un dos délié est désignée par le terme « Rückengänger », traduit en anglais par « back mover ».

À l’inverse, « Schenkelgänger » ou « leg mover » désigne un cheval qui peut produire de grands mouvements, souvent spectaculaires, avec ses membres mais aux frais d’un dos raide et figé.
Dans ce cas, le cheval a appris à se tenir et à se mouvoir d’une certaine manière mais sans que le dos ne fonctionne correctement. Les symptômes de cette dysfonction sont par exemple un mouvement saccadé et des posers bruyants. Le cavalier communique avec son cheval essentiellement par des interventions (souvent importantes) de la main et la jambe.
Les conséquences de cette manière de travailler le cheval sont des contractions myofasciales pouvant mener à des lésions vertébrales et articulaires. Des schémas de compensation se mettent en place nécessitant encore plus d’interventions par le cavalier pour les dissimuler. Un cercle vicieux.

En français, il semble manquer un vocabulaire précis pour ces deux types de locomotion. Si vous avez une idée de traduction pour « Rückengänger » et « Schenkelgänger », partagez-la en commentaire !
Que diriez-vous de bougeur dorsal/bougeur podal ?

Photo: Bent Branderup sur son étalon Dorado.

Responsable de cette publication: Véronique Weber (Equitact)

16/12/2024

L'EXTENSION D'ENCOLURE
« Ce que le postérieur ne fait pas sera à charge de l’antérieur. »

Voici un extrait du cours théorique de Bent Branderup lors du stage des 31 novembre et 1er décembre 2024 au Luxembourg :

Bent Branderup nous rappelle que ce n’est pas un objectif absolu d’obtenir une extension d’encolure importante.
Le degré d’extension d’encolure réalisable par le cheval dépend de son équilibre, de sa conformation mais aussi de sa souplesse.
L’extension d’encolure déplace le centre de gravité du cheval vers l’avant. Pour éviter un déséquilibre, les postérieurs doivent suivre ce déplacement en s’engageant davantage.
Un cheval avec un dos raide ou une conformation défavorable aura du mal à engager ses postérieurs suffisamment pour éviter de surcharger l’avant-main.

On pourrait se dire que tous les chevaux sont capables de marcher la tête près du sol pour brouter, mais il y a un « trop bas » en mouvement et surtout avec un cavalier sur le dos.
Si le cheval n’est pas capable d’avancer ses postérieurs pour qu’ils contribuent à porter, alors il surcharge l’avant-main avec les conséquences suivantes : le mouvement de ses omoplates est bloqué et la protraction des antérieurs est limité. Les antérieurs restent alors trop en arrière et cela explique pourquoi certains chevaux forgent (postérieurs frappant les antérieurs).

❗ Le degré d’extension d’encolure qu’on peut demander au cheval dépend donc de sa capacité de suivre le centre de gravité avec ses postérieurs. Et cette capacité dépend directement de la souplesse du dos et du fonctionnement du bassin.

La clé réside donc dans un travail académique de base qui améliore la souplesse et la mobilité du dos et du bassin, tout en apprenant aux postérieurs à remplir non seulement leur fonction de propulsion, mais aussi les rôles essentiels de décélération et d’amortissement.

Extraits résumés et traduits par Véronique Weber (Equitact)

04/12/2024

IMPRESSIONS DU STAGE AVEC BENT BRANDERUP AU LUXEMBOURG – 31 NOVEMBRE/1er DÉCEMBRE 2024

Un stage avec Bent Branderup, c’est une expérience unique : un mélange de calme, de convivialité et de partage de connaissances, le tout dans une démarche axée sur le bien-être du cheval.

🦄 Des chevaux concentrés et décontractés :
Durant ces deux jours, nous avons été témoins de chevaux attentifs, réceptifs aux moindres gestes de leurs cavaliers. Qu’il s’agisse de jeunes chevaux de 6 ans ou de seniors de 27 ans, tous progressaient dans une gymnastique adaptée à leurs besoins, leur âge, leur race, et même leurs défis physiques.

✨ L’importance du consentement :
Ce qui impressionne le plus, c’est la motivation des chevaux. Une vraie envie de participer qui naît lorsque le cheval donne son consentement pour travailler avec son cavalier. Selon Bent, la confiance est la pierre angulaire : un cheval qui se sent en sécurité est un cheval prêt à apprendre. Il a expliqué cette base en guidant une cavalière novice et son jeune cheval dans leurs premiers pas en équitation académique.

📖 À venir : focus sur la théorie !
Vous êtes curieux d’en savoir plus ? Nous publierons bientôt un article dédié aux explications passionnantes de Bent sur l’extension d’encolure.

Merci à tous les participants et à leurs chevaux pour ces moments enrichissants ! Merci à Annick Kihn pour l'organisation! 🙏🐴

Responsable de cet article: Véronique Weber (Equitact)

13/09/2024

LE TIMING DES AIDES : UN ELEMENT CLE
Savoir quand donner une aide est essentiel pour établir une connexion harmonieuse et subtile avec notre cheval.
👉Par exemple, lorsqu'un pied vient de se poser et prend du poids, le cheval ne peut pas répondre immédiatement à une demande de bouger ce membre.
Si l’on demande à un cheval d’engager un postérieur juste après qu’il l’ait posé, il réagira avec re**rd, à la prochaine foulée. Résultat : nous devons maintenir ou répéter l’aide. Mais si nous demandons au moment précis où le pied quitte le sol, le cheval peut répondre facilement.
👉De même, si l’on demande un mouvement d’épaule en dedans lorsque l’antérieur extérieur est posé, on risque de pousser le poids du tronc sur ce membre au lieu de l’alléger.
❕Nous agissons donc toujours sur le membre en suspension… à une exception près: dans le travail de rassembler, où l'on demande au cheval de lever plus rapidement un postérieur encore au sol pour raccourcir la phase de propulsion et pour venir l’engager plus rapidement sous la masse.
🐎L’important est d'agir en accord avec le mouvement naturel du cheval. Il faut donc affiner notre ressenti en selle pour savoir à quel moment un membre se lève ou se pose, et ainsi agir au bon moment.
Responsable de cette publication: Véronique Weber Equitact

04/09/2024

LE REPOS FAVORISE L'APPRENTISSAGE

Lors de mes stages, les participants sont souvent surpris par le temps de repos accordé aux chevaux entre les exercices et par le fait que cela semble les aider à progresser rapidement.

En fait, le repos est important tant pour l'homme que pour le cheval. Nous pouvons avoir une compréhension rapide d'une tâche sur le plan intellectuel, mais nous devons encore former de nouvelles voies neuronales pour bien l'exécuter.

Une étude menée par Leonardo G. Cohen, M.D., et ses collègues des National Institutes of Health, Bethesda, Maryland USA, montre que le cerveau au repos rejoue de manière répétée des souvenirs de ce qui vient d'être pratiqué. Dans cette étude, on a demandé à des volontaires d'apprendre une nouvelle technique (les gammes de piano) tout en étant soumis à une IRM fonctionnelle, qui permet aux chercheurs de cartographier l'activité cérébrale pendant le processus d'apprentissage. Ils ont constaté que le repos semble tout aussi important que la pratique elle-même.

« Nos résultats confirment l'idée que le repos pendant l'éveil joue un rôle tout aussi important que la pratique dans l'apprentissage d'une nouvelle compétence. Il semble que ce soit la période pendant laquelle notre cerveau consolide les souvenirs de ce que nous venons de pratiquer ». (Leonardo G. Cohen, M.D.)

Bien que le cerveau des chevaux présente d'importantes différences avec celui des humains, nous sommes tous deux des mammifères et nos cerveaux sont suffisamment semblables pour que l'on puisse supposer que c'est également ce qui se passe dans le cerveau des chevaux lorsqu'ils apprennent une nouvelle compétence. Pour autant que je sache, il n'est pas encore possible de soumettre des chevaux à une IRM fonctionnelle de leur vivant (mais je me souviens aussi avoir lu que cela pourrait être possible).

Qu'est-ce que cela signifie pour notre travail avec le cheval ?

Nous avons besoin de plus de pauses.

Pensez maintenant à une séance d'entraînement de dressage normale. Du moment où le cavalier monte à cheval jusqu'au moment où l'entraînement se termine, souvent après 45 ou 60 longues minutes, on demande au cheval de bouger, bouger, bouger, et d'exécuter un exercice ou une figure après l'autre. S'il veut se reposer, le cheval doit continuer à se déplacer au pas.

Combien de fois avez-vous vu des cavaliers se contenter de rester debout avec leurs chevaux, sans interagir avec eux, afin que le cerveau ait le temps de repasser ce qui vient d'être pratiqué ? Et d'attendre que le cheval ait fini d'assimiler ?

Lors de mon premier stage chez Bent Branderup au Danemark, j'ai remarqué que Bent avait une façon différente de structurer les leçons de celle à laquelle j'étais habituée. Il me demandait de faire beaucoup de pauses, en fait il me demandait de
« faire une pause et de le féliciter ». Pendant que le cheval était à l’arrêt, il continuait à me parler et à m'expliquer les fondements biomécaniques de ce que nous venions de pratiquer. Pendant que j'écoutais, mon cheval restait immobile et travaillait. Je n'avais jamais progressé aussi rapidement dans l'entraînement de ma vie. Bien que cela soit certainement dû à la qualité de l’enseignement de Bent, je sais aujourd'hui que faire des pauses fréquentes et suffisamment longues est également un facteur décisif.

Voici le lien vers l'étude si vous êtes intéressé : https://www.cell.com/cell-reports/fulltext/S2211-1247(21)00539-8?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS11124721005398%3Fshowall%3Dtrue

Photo de Weto et Bettina pendant les leçons avec Bent. Elle écoute et Weto a le temps de réfléchir.

www.academicartofriding.pl

Texte traduit de l’original écrit en anglais par Academic Art of Riding - Bettina Biolik (en dessous) 👇

REST PROMOTES LEARNING

A common feedback on my clinics is that participants are amazed by the amount of rest the horses are allowed in between exercising and that it seems to help them make a fast progress.

In fact, rest is important for both the human and the horse. We might have a quick grasp on a task intellectually but we still have to form new neural pathways to perform it well.
A study carried out by Leonardo G. Cohen, M.D, and colleagues of the National Institutes of Health, Bethesda, Maryland USA, shows that the resting brain repeatedly replays compressed memories of what was just practiced. In the study, volunteers were asked to learn a new skill (piano scales) while in a functional MRI, which allows researchers to map brain activity during the learning process. They found that rest seems just as important as practice itself.

“Our results support the idea that wakeful rest plays just as important a role as practice in learning a new skill. It appears to be the period when our brains compress and consolidate memories of what we just practiced.” (Leonardo G. Cohen, M.D)
While horses’ brains show some important differences to human brains, we are both mammals and our brains are similar enough to assume that this is also what happens in horses’ brains when they learn a new skill. As far as I know, it is not possible yet to put horses in a functional MRI while they are alive, just the severed head after death. (But I also remember reading that this might be possible soon).
What does this mean for our training?

We need more breaks.
Now think about a regular dressage training session. From the moment the rider gets on to the moment when the training is finished, often after a very long 45 or 60 mins, the horse is asked to move, move, move, and to perform one exercise or arena pattern after the other. If rest is allowed, the horse needs to keep moving in walk.

How often do you see riders just stand with their horses, without interacting with them, so the brain has time to replay what was just practiced? And to wait until the horse is finished processing?
During my first internship at Bent Branderup’s place in Denmark, I noticed that Bent had a different way of structuring the lessons as I was used to. He asked me to take lots of breaks, actually asked me to “take a break and tell the horse he was good”. While the horse was standing, he continued to talk to me and told me about the biomechanics background of what we just practiced. While I listened, my horse could stand and process. I had never made so fast progress in the training in my life. While it was certainly also due to Bent’s excellent teaching, today I know that taking frequent and long enough breaks is an important factor as well.
Here is the link to the study if you are interested: https://www.cell.com/cell-reports/fulltext/S2211-1247(21)00539-8?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS2211124721005398%3Fshowall%3Dtrue

Picture of Weto and I during lessons with Bent. I’m listening and Weto has time to process.

www.academicartofriding.pl

17/08/2024

La semaine dernière, l'Académie d'Été a eu lieu dans les installations de Bent Branderup au Danemark, marquant une tradition chère aux membres de l'Académie. Depuis près de vingt ans, ils se retrouvent chaque année lors du premier week-end d'août pour partager plusieurs jours riches en échanges, conférences, présentations, et bien sûr, pour tenir l'assemblée générale.
C’est cet esprit d’échange qui fait vivre l'Art Équestre Académique. Il inspire, renforce les liens entre les membres et permet d'intégrer les nouvelles connaissances scientifiques dans l'enseignement. En fait, cette académie internationale a pour missions essentielles la recherche, l'échange et l'éducation, tout en intégrant les aspects éthiques de la relation homme-cheval.
Des tables nationales sont organisées chaque année pour renforcer la cohésion entre les membres de chaque pays et pour développer des projets communs. Cette année, Nadia Güdel - Academic art of riding, Elisa Rieck (Harmonie Equestre - Reitkunst und mehr) et Véronique Weber (Equitact) se sont réunies pour discuter de la promotion de l'Art Équestre Académique en France.

Comment devenir membre de l’académie? Dans un prochain post nous allons en parler. Suivez-nous!

Responsable de cette publication: Véronique Weber (Equitact)

06/08/2024

𝐂𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐦’𝐨𝐧𝐭 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞́𝐞 𝐥𝐨𝐫𝐬𝐪𝐮𝐞 𝐣’𝐚𝐢 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭 𝐥’𝐀𝐫𝐭 𝐄́𝐪𝐮𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐀𝐜𝐚𝐝𝐞́𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 ⭐️
(𝐷𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑖𝑏𝑒𝑠, 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑣𝑒́𝑐𝑢 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙, 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑒́ 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑎 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑠𝑝𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑒́𝑒. - 𝐽𝑢𝑙𝑖𝑒𝑡𝑡𝑒)

𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟑 : 𝐿𝑎 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑖𝑐𝑢𝑙𝑡𝑒́ 𝑑𝑢 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 ! 🙈
Dans mon parcours équestre, j’ai bien sûr rencontré des difficultés, mais je dirai que les apprentissages et la progression m’ont globalement donné la sensation d’être plutôt fluides que compliqués.

Mais ça, c’était avant que je découvre l’Art Équestre Académique😂

Par exemple, le premier niveau de test, qui se déroule uniquement à pied, demande notamment de pouvoir enchaîner appuyer-pirouette-travers-renvers au pas, de jouer en longe à rassembler un peu chaque allure, à demander un travers au trot à distance, ou encore, en position longues-rênes, à pouvoir reculer le centre de gravité du cheval (avec une bonne rotation de la cage thoracique bien sûr🤫). Oui, je pense que « la base » aux yeux de l’AEA constitue une très belle base🥰

Et comme je l’expliquais dans le précédent post, l’Art Équestre Académique est riche sur tellement de points (théorique autant que pratique, sur le physique du cheval, du cavalier, la psychologie, les maniements de l’énergie, des aides, des exercices...)... que parfois j’avais l’impression de ne pas arriver à avoir de recul sur la vision d’ensemble, tant il y avait de micro-détails à maîtriser, entremêlés, adaptés au cas par cas. Il m’a paru vraiment difficile, d’arriver à voir de quel exercice avait besoin mon cheval à quel moment ! J’ai très souvent eu l’impression frustrante, de ne jamais prendre l’équation par le bon bout🤪 “Ouf, je crois que cette fois, l’incurvation était plutôt chouette” … “Oui, mais tu as oublié ça…”🙉

Avec l’AEA, 𝐣’𝐚𝐢 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐚𝐢𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐑𝐀𝐈𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐟𝐨𝐜𝐮𝐬 - 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐞𝐜𝐭𝐞́ - 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞́ 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐡𝐞𝐯𝐚𝐥. Honnêtement, j’avais toujours pensé l’être. Mais en découvrant l’AEA, je me suis rendu compte que je papillonnais énormément. Une bonne réponse, super, on relâche tout, et mon esprit aussi relâche tout🫣 J’ai découvert avec l’AEA une pratique où je suis devenue beaucoup plus connectée à mon cheval, à mes ressentis dans mon corps, de son corps, aux micro-actions de ma part et aux micro-changements de mon cheval. Un autre niveau de focus, de concentration, une bulle de connexion. Mais pas toujours facile ! Je pense que cela demande une grande rigueur de la part du cavalier et du cheval.

Aussi, quand j’ai commencé le travail monté selon les principes de l’AEA, j’ai vécu de grands moments de solitude, j’avais tellement à réapprendre. Et puis, après quelques mois, il est arrivé que pendant quelques secondes, je sente mon cheval venir « dans mon assiette », en équilibre entre toutes mes aides imaginaires, sans le moindre effort de ma part… 𝐔𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐧𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐞́𝐠𝐚𝐥 !

Je pense honnêtement que la découverte de l’Art Équestre Académique peut être un peu abasourdissante, surtout avec le premier cheval qui nous accompagne sur ce “cheminement académique”. Mais cela n’engage que ma propre expérience (et un très grand nombre de facteurs sont à l'œuvre… dont, tout simplement, la conformation de mon cheval) ! Et à mes yeux le jeu en vaut bien évidemment la chandelle✨… Et puis, passé un certain cap, le plaisir dépasse de loin la difficulté🙌

𝑄𝑢’𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒𝑧-𝑣𝑜𝑢𝑠 ? 𝑆𝑖 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑠𝑢𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑎𝑏𝑜𝑟𝑑𝑒́𝑠 𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒𝑛𝑡 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑢𝑟𝑖𝑜𝑠𝑖𝑡𝑒́, 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑒́𝑣𝑜𝑞𝑢𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑚𝑎𝑟𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑒𝑟𝑜𝑛𝑠 𝑟𝑎𝑣𝑖𝑠 𝑑’𝑒𝑛 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑢𝑡𝑒𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑣𝑜𝑢𝑠 ! 😻

📸 Maybel Pictures
Responsable de cette publication : Juliette Goasguen

19/07/2024

Voici quelques impressions du stage avec Christofer Dahlgren au Luxembourg le WE dernier.
De la bonne humeur, du dressage pour le cheval, des chevaux détendus au sol et sous la selle, ...
Si vous avez envie de juger par vous même et de découvrir l'Art Equestre Académique "en vrai", la bonne nouvelle c'est que Christofer revient l'année prochaine!
Nous vous tenons évidemment également au courant de tous les autres évènements en lien avec l'Art Equestre Académique en France et en région limitrophe.
Suivez-nous pour ne rater aucun créneau!
Les participantes: Hannah Kampe Eva Kupferschmidt Isabelle Azzolin Véronique Weber Brigitta Wolfinger et Annick Kihn (organisatrice de l'évènement).

16/07/2024

Podcast autour de la latéralité du cheval

Êtes-vous au courant des dernières recherches scientifiques dans le domaine de la latéralité ? Nous connaissons tous le phénomène selon lequel certains (nombreux) chevaux privilégient fortement un côté. Dans le cadre de son podcast "Horsefriends" , Celina Skogan (Equidemia - Equine Academy) et ses invités ont discuté des informations que la latéralité nous donne du fonctionnement de notre cheval.
Vouz trouverez l'enregistrement de l'émission (en anglais) ici : https://fb.watch/tm8SDA0kyi/

10/07/2024

LES PRINCIPES DE L'APPRENTISSAGE DU CHEVAL II

Comme mentionné dans mon article précédent, je me suis penchée sur la théorie de l’apprentissage du cheval pour les participants du stage “art équestre académique et yoga” en Bretagne.

Parlons maintenant de quelques formes d’apprentissage qui sont utiles pour les interactions qu’on a avec nos chevaux.

1. Le conditionnement classique
Le conditionnement a d’abord été théorisé par Ivan Petrovitch Pavlov, puis ses réflexions ont été approfondies et modifiées par Burrhus Frederic Skinner. On décrit ainsi deux formes de conditionnement : le conditionnement classique (ou pavlovien) et le conditionnement opérant.

Le conditionnement classique (réflexe pavlovien) provient de l’association entre des stimuli (des phénomènes issus de l’environnement qui vont stimuler l’organisme) et les réactions automatiques de l’organisme.

Exemple : un chien produit de la salive en voyant son repas arriver. Si le chien entend un bruit de cloche (stimulus neutre) à chaque fois qu’il voit son repas arriver et qu’il salive, il va par la suite se mettre à saliver au bruit de la cloche (conditionnement), même sans voir son repas arriver.

2. Le conditionnement opérant
Quelques dizaines d’années après, le concept de conditionnement fut modifié par Skinner qui inventa la notion de conditionnement opérant. Chez Skinner, le conditionnement n’est plus lié à des réponses réflexes de l’organisme mais à l’influence de l’environnement, qui renforce positivement ou négativement le conditionnement.

Vous voyez le quadrant du conditionnement opérant dans l‘image. Il est important de savoir que les symboles „plus“ et „moins“ dans “renforcement positif et négatif” sont employés dans le sens mathématique, donc addition (➕) et soustraction (➖).

Sur l’image en haut à gauche, le cheval est content de recevoir quelque chose qu’il aime (les gratouilles) . Disons qu‘il a démontré un comportement que son gardien trouvait désirable et il a récompensé son cheval par (il a rajouté ➕) des gratouilles, de l’attention. (Il aurait également pu le récompenser avec de la nourriture.) Il s’agit donc du renforcement positif.

Le cheval en haut à droite est déçu car on a enlevé (➖) quelque chose qu’il aime. Disons que son gardien essayait de lui apprendre le pas espagnol avec des friandises, mais ce cheval devenait un peu trop excité avec les carottes en vue et commençait à fouiller les poches de son gardien. Celui-ci se retire de la carrière pendant un moment afin de permettre à son cheval de retrouver le calme. Il retire (➖) donc les friandises et son attention, il s’agit de la punition négative pour ce cheval. La prochaine fois, son gardien utilisera des friandises un peu moins intéressantes (comme les bouchons de luzerne ou de foin).

Le cheval en bas à gauche est consterné, car il a été tapé par son gardien.
Disons que cette jument avait du mal avec une leçon qui était physiquement difficile pour elle. Elle devint frustrée et mordit son gardien. Celui-ci réagit par réflexe et tape la jument avec la main. Il a donc rajouté (➕) un stimulus désagréable pour la jument - il s’agit d’une punition positive. (La prochaine fois, son gardien fera attention aux signaux de stress de son cheval pendant l’entraînement et ne lui demandera pas des leçons qu’elle n’est physiquement prête à réaliser).

Le cheval en bas à droite est dans la carrière pour l’entraînement sur des obstacles. Un des obstacles lui semble un peu bizarre et il ne veut plus avancer. Son cavalier augmente la pression avec les jambes et le cheval avance pour fuir ce stimulus désagréable. Puisqu’il réagit de manière adéquate, son cavalier retire (➖) ce stimulus et le cheval est soulagé d’y avoir échappé. Il s’agit du renforcement négatif.

Dans les prochains articles, j’écrirai plus sur le renforcement positif et négatif, les avantages et inconvénients et ce que disent les chercheurs du renforcement positif et négatif. Suivez-nous pour la suite!

Responsable de cette publication: Anne Hocevar

01/07/2024

LES PRE-REQUIS POUR COMMUNIQUER PAR L’ASSIETTE ET LA POSTURE
Nous avons déjà évoqué l’assiette et la posture comme aide primaire. C’est donc une aide qui n’est jamais complètement silencieuse, elle donne toujours des indications au cheval et elle intervient avant toutes les autres aides (qu’on appelle donc secondaires).
Mais l’utiliser de façon efficace, ça se prépare! Voici les éléments essentiels qui permettent de développer tout le potentiel de l’assiette et de la posture.

1. La proprioception et l’introspection corporelle du cavalier :
Nous avons tous une latéralité, une asymétrie, probablement également certaines dysfonctions corporelles, blocages ou raideurs. Tout cela est ressenti par le cheval et influence son mouvement et son équilibre. Prenez le temps, en selle, de ressentir tout ce qui se passe dans votre propre corps, visualisez votre alignement, la hauteur de vos épaules, votre équilibre, le contact avec la selle, est-ce qu’il y a une région corporelle qui retient votre attention, qui est contractée par exemple?

2. Le ressenti :
En début de séance, avant de commencer à influencer votre cheval, prenez un moment pour ressentir tout ce qui se passe dans ce corps qui vous porte. Comment est la tonicité musculaire du cheval, est-ce qu’elle est différente dans une partie de son corps ? Comment est le mouvement des épaules, du dos, du bassin ? Comment est son incurvation ? Comment est l’engagement des postérieurs ? Ce ne sont que quelques exemples. Plus on s'entraîne, plus on arrive à détecter d’éléments dans le mouvement sur lesquels on pourra agir par la suite!

3. Des connaissances de base de la locomotion et de la biomécanique :
Avant d’agir sur le mouvement du cheval, il faut savoir ce que l’on veut amplifier, dans quelle mesure, à quel moment, il faut aussi pouvoir analyser les ressentis qui nous proviennent du cheval et comprendre à quoi ils correspondent.

4. Le cadre des aides secondaires :
L’assiette et la posture ne peuvent se renforcer, sinon elles se figent et bloquent le mouvement, elles ne peuvent que proposer un mouvement au cheval. Mais surtout au début de ce travail, nous sommes encore maladroits et puis notre cheval n’a peut-être pas encore l’habitude d’écouter les sensations qui lui parviennent par l’assiette. Il faut donc les aides secondaires (main, jambes, voix, badine) pour lui “expliquer” l’assiette. Puis, avec le temps, elles pourront redevenir de plus en plus silencieuses.

5. Le matériel adapté :
Pour ressentir, il faut que la selle laisse passer les sensations. Hélas, la plupart des selles sont trop rigides et transforment le mouvement oscillatoire tridimensionnel du dos du cheval en un mouvement en deux dimensions. Cela n’empêche pas la communication par l’assiette pour autant, mais elle sera moins précise et moins subtile. C’est pour cela que nous utilisons soit des tapis de monte à cru, soit des selles spécialement conçues à cet effet (voir post: https://www.facebook.com/share/p/UaQY8h5csVoQSH1b/).
Responsable de cette publication : Véronique Weber (Equitact)