09/09/2025
Le renard est un chasseur opportuniste : qu'est-ce que ça veut dire?
Source Le mag des animaux du 9/09/2025
Un pelage roux, une queue en panache, un museau fin et de longues moustaches… Vous avez certainement reconnu le renard, petit mammifère assez répandu sur notre territoire. C’est un animal que nous associons à beaucoup d’idées reçues, positives comme négatives : il est futé, il est nuisible, il transmet des maladies, etc. Le renard est aussi considéré comme un chasseur opportuniste. Qu’est-ce que cela signifie concernant son régime alimentaire et son mode de vie en général ? Nous vous proposons aujourd’hui d’en apprendre plus sur ce bel animal au pelage flamboyant.
Le régime alimentaire du renard
Contrairement à ce que nous pensons parfois, le renard n’est pas un carnivore, comme le chat, mais un omnivore, comme le chien. Cela signifie que, même s’il a besoin de se nourrir de protéines animales, il peut aussi tout à fait consommer d’autres types d’aliments. Il va donc se montrer assez flexible sur son alimentation. Si le renard est considéré comme un opportuniste, c’est tout d’abord parce qu’il a la spécificité de s’adapter à différents types d’environnements et d’y trouver les ressources qui lui conviennent. Pour faire simple, on pourrait dire il se contente de ce qu’il y a, de ce qui est disponible et accessible.
Des forêts aux montagnes, en passant par les prairies ou les milieux plus urbains, le renard est un chasseur capable de trouver ses repas dans des espaces très différents.
Il se nourrit :
de petits mammifères, tels que les rongeurs (mulots, souris, campagnols, rats, écureuils, lapins, souris…) ;
d’oiseaux, surtout nichant près du sol (passereaux, faisans, perdrix, pigeons, canards…) et de leurs œufs ;
d’insectes et d’invertébrés (coléoptères, sauterelles, criquets, papillons, vers de terre…) ;
d’amphibiens (grenouilles, lézards...) ;
de poissons présents dans les cours d’eau peu profonds ;
de fruits (myrtilles, mûres, framboises, pommes, raisins…);
de champignons.
Il ne refuse pas non plus les déchets alimentaires humains. Enfin, si besoin, il peut même se contenter de cadavres d’autres animaux. Cette polyvalence alimentaire lui permet d’assurer sa survie et de mieux résister aux pressions exercées par les humains sur son environnement.
Notons que le renard peut aussi tout à fait se servir de terriers d’autres animaux, comme les blaireaux. Encore un élément qui justifie son image d’opportuniste.
Les techniques de chasse de cet animal opportuniste
Le renard est souvent considéré comme un animal futé et discret. Il est vrai que c’est un très bon chasseur, qui dispose de sens aiguisés. Il possède notamment une ouïe très fine qui lui permet de détecter des mouvements même sous la neige ou sous des feuilles. Il se sert d’ailleurs beaucoup des bruits pour localiser ses proies.
Mais sa vue perçante et nocturne est également l’un de ses outils de chasse privilégiés. Il aime particulièrement chasser au crépuscule et à l’aube, quand la lumière est faible, lui donnant un certain avantage.
Le renard pratique le mulotage. Il a la capacité de se tenir en attente parfaitement immobile, restant à l’écoute, avant de bondir sur sa proie dans un saut vif et parfaitement maîtrisé. Mais il peut aussi plus simplement poursuivre ses proies sur une courte distance, puisqu’il sait se montrer rapide et agile. Enfin, il peut même réussir à pêcher de petits poissons et des amphibiens à proximité de zones d’eau.
Ici encore, nous constatons bien que le renard est un animal très adaptable, ce qui justifie encore son image d’opportuniste débrouillard.
En France, c’est le renard roux que nous côtoyons. Mais d’autres espèces sont aussi des animaux opportunistes pour se nourrir. Le renard polaire par exemple, vivant dans les régions froides du globe, aurait le réflexe de suivre les ours polaires afin de profiter des restes de leurs proies. Pour sa part, le renard gris est le seul canidé à pouvoir grimper aux arbres pour chasser plus facilement les oiseaux et leurs œufs, mais aussi pour se nourrir de fruits.
Le renard : un animal dangereux ?
Le renard est régulièrement catalogué comme étant une espèce nuisible, notamment auprès des chasseurs, puisqu’il se révèle être un concurrent redoutable dans la chasse au petit gibier. Il est vrai que le renard préfèrera s’attaquer à des proies faciles, souvent élevées juste pour être relâchées dans la nature et chassées, donc n’ayant pas développé le même instinct de survie et de protection que des animaux sauvages.
Il est aussi le prédateur redouté de tout éleveur de poules, puisqu’il est capable de faire un véritable carnage en peu de temps au sein d’un élevage. Mais ici encore, c’est son tempérament d’opportuniste qui le guide : pourquoi s’embêter à perdre de l’énergie à chasser sa nourriture, quand des oiseaux non surveillés constituent des proies faciles, ou quand un poulailler laissé ouvert la nuit constitue un vrai garde-manger ? De plus, rappelons que les poules sont aussi victimes d’autres prédateurs : fouines, belettes, rats, chiens, etc.
Le renard est accusé d’avoir été vecteur de la rage. Toutefois, cette maladie n’existe plus en France depuis plus de 20 ans, du fait des campagnes de vaccinations qui ont été menées avec succès. Aucun cas de rage vulpine (du renard) n’a ainsi été confirmé sur notre territoire depuis 1998.
Enfin, les humains lui reprochent aussi d’être vecteur de l’échinococcose, une grave maladie du foie ou des poumons qui peut se révéler mortelle. Elle est causée par l’ingestion d’œufs de ténias, dont les renards peuvent être les hôtes. Toutefois, nos animaux de compagnie, chats comme chiens, peuvent aussiêtre des vecteurs de cette zoonose. Or, l’humain est tout de même beaucoup plus souvent au contact de chats et de chiens, qu’au contact d’un renard ou d’un aliment cueilli dans la nature, qui n’aurait pas été cuit et qui aurait été souillé par des déjections.
Le rôle important du renard au sein de nos écosystèmes
Aussi difficile puisse être parfois la cohabitation avec les humains, le renard n’en est pas moins un important maillon de la chaîne alimentaire. Il a notamment un rôle fondamental dans la régulation des populations de rongeurs (campagnols, souris, rats, lapins…), souvent considérés comme de vrais nuisibles. Au-delà des dégâts causés aux cultures par ces petits mammifères, ils sont aussi les vecteurs principaux d’une zoonose grave : la maladie de Lyme. En transportant des tiques, les rongeurs favorisent en effet la diffusion de cette maladie bactérienne aux humains. Or, selon les sources, un renard serait capable de manger de 3 000 à 6 000 petits rongeurs par an.
En se nourrissant parfois de cadavres d’animaux, le renard joue aussi un rôle d’équarisseur naturel, limitant la prolifération d’agents pathogènes.
Les renards peuvent aussi être considérés comme des acteurs de la diversité et de la propagation végétale. En se nourrissant de fruits et de baies qui se retrouvent dans leurs déjections, ils participent à la dissémination des graines et à leur transport.
Enfin, rappelons que les populations de renards sont naturellement stables dans la plupart des régions. Même sans intervention humaine pour le réguler, le renard ne pullule pas sur notre territoire.