20/09/2022
Comment savoir si mon animal de compagnie souffre ?
C’est l’une des principales questions que se posent les propriétaires. En effet, les chats, les chiens, les lapins ne peuvent pas exprimer leur douleur comme le ferait un humain. Il existe un certain nombre de signes que vous pourrez facilement identifier et qui vous indiqueront si votre animal présente une douleur ou non. Être attentif aux changements de comportement de votre animal vous permettra d’identifier au plus vite si votre animal est souffrant.
Les vétérinaires sont de plus en plus formés à la gestion de la douleur pour vous apporter toutes les réponses à vos questions concernant le bien-être de votre compagnon. Vous découvrirez ici quel comportement peut adopter votre animal en fonction de ses maux.
Changement d’expression du visage : un premier signe d’alerte
Le premier signe de douleur ou de mal-être chez l’animal est le changement d’expression du visage et de regard. Un animal qui souffre présente souvent un regard éteint, il est replié sur lui-même et moins « vivant » qu’à son habitude.
Un chat qui souffre à souvent les yeux abattus, moins ouverts et « fronce les sourcils ». Les chiens, quant à eux, ont un regard triste et absent. Le lapin adopte un comportement moins actif : il cesse d’explorer et de se dresser sur ses pattes arrières afin d’observer ce qui se passe autour de lui.
Si l’animal présente une douleur aigüe, on peut constater un stress important (hyper-agitation, halètement, plaintes) mais ce n’est pas systématique.
Les changements de comportement : léchage, mordillements…
Pour de nombreuses raisons, un animal a tendance à se lécher de manière importante au niveau de la zone douloureuse. Dans certains cas, même en l’absence de lésions, on peut constater des mordillements assez forcenés et soudains.
Le frottement d’une zone du corps est également un signe de douleur surtout lorsqu’il s’agit de la bouche ou des oreilles. Par exemple, votre chat peut se frotter la bouche avec ses pattes. Vous pourrez alors observer assez rapidement des souillures aux extrémités.
Identifier une douleur locale
Certains comportements peuvent résulter d’une douleur spécifique :
Bouche et dents:
Un chat souffrant de douleurs dentaires refuse de manger. Il s’approche de sa gamelle, lèche les aliments puis s’arrête. Il peut se mettre à saliver.
Chez le lapin, vous observez également qu’il ne mange plus. Mais cela peut résulter d’un autre problème de santé, il est conseillé d’avoir l’avis d‘un vétérinaire rapidement car il peut s’agir d’une urgence.
Concernant le chien, il est souvent compliqué de déceler une douleur dentaire. Il a simplement tendance à se frotter la bouche à un tapis ou à un canapé par exemple.
Oreilles :
Un chien ou un chat souffrant de douleurs au niveau des oreilles, se gratte et penche la tête. Il ne « pleure » pas forcément mais peut crier si la douleur s’intensifie.
Une tête un peu penchée doit systématiquement vous alerter, surtout au printemps et en été en raison du risque d’épillets dans les oreilles. Evitez de les toucher, c’est une zone très sensible, ce qui peut rendre votre animal irritable.
Sinus:
Si vous constatez un éternuement intempestif accompagné d’éventuels saignements, cela constitue un signe d’alerte important. De plus, vous pourrez constater que votre chien, votre chat ou votre lapin se frottent le bout du nez par terre.
Maux de tête:
Les animaux sont eux aussi concernés par les maux de tête, ils peuvent souffrir de migraines. Votre animal aura alors un regard éteint et absent. Il peut rester ainsi figé pendant de longues minutes, souvent les yeux fermés.
Dos:
Cette douleur est très fréquente chez les animaux. Elle est souvent mal comprise et peut être ancienne. Il faut donc être plutôt attentif au comportement de son animal afin de déceler des signes indirects. Les animaux ont tendance, en général, à adopter une allure moins enjouée, moins active, moins souple, notamment chez le chat, qui ne sait plus sauter. Un chien va devenir réticent à l’idée d’aller se promener et peut demander assez rapidement d’y mettre fin afin de rentrer à votre domicile.
Plus la douleur est ancienne, plus votre animal va organiser sa vie et adopter de nouvelles habitudes en fonction de ses douleurs. Il peut par exemple arrêter de monter sur un canapé ou de monter des marches. Ces actions lui provoquant des douleurs dorsales, l’animal va chercher à éviter ces situations.
Il est quelquefois difficile de faire la différence entre un animal qui vieillit et un animal qui souffre, c’est pourquoi nous vous recommandons de rendre visite à votre vétérinaire afin qu’il puisse réaliser des examens et mettre en évidence la cause du mal-être de votre animal de compagnie.
Membres:
La douleur d’un membre résulte très souvent d’une boiterie. Cela nécessite un examen clinique précoce afin d’éviter de potentielles complications provoquant des douleurs chroniques.
Un chien qui a du mal à se lever ou se laisse tomber pour se coucher est un chien sans doute souffrant. Un chiot très peu actif peut résulter de douleurs chroniques l’empêchant de l’être autant qu’il le voudrait. S’il est très sollicité par son maitre, le chiot peut, de temps en temps, oublier ses douleurs… jusqu’à ce qu’il soit au repos et les ressente davantage.
Un chat ayant un membre douloureux va compenser en surbaissant son allure. Il ne saura plus sauter ou monter sur une chaise ou un escalier.
Ventre:
Les animaux peuvent avoir des douleurs abdominales. Cela peut les rendre agités, à quoi s’ajoute une difficulté à s’allonger. Ils peuvent se plaindre et se regarder le ventre. Un ventre un peu ballonné, un peu dur avec des essoufflements, voire des efforts de vomissements sont des signaux très inquiétants et sont souvent associés à une douleur et une détresse sérieuse.
De manière générale, un animal inquiet, triste et abattu, très vite fatigué et qui ne trouve pas sa place doit toujours vous alerter. Il ne faut pas forcément attendre des plaintes, ou des jappements. Cela arrive lors de traumatismes lourds avec des douleurs aiguës mais ce n’est pas systématique. Par exemple, un chiot qui hurle ne dit pas forcément qu’il souffre. Il est souvent simplement en train de paniquer, c’est un signal d’appel. Un gros câlin et beaucoup de calme l'apaiseront très vite.
Identifier une douleur chronique.
Les douleurs chroniques sont souvent plus délicates à identifier.
La perception de la douleur chronique est avant tout une histoire de ressenti par l’animal et par son propriétaire. Les propriétaires sont les mieux placés pour constater un changement d’habitude dans la vie de leur animal. Les douleurs chroniques ne sont pas seulement associées à l’âge et peuvent intervenir chez des jeunes animaux. Les animaux souffrants ont tendance à s’isoler, à déprimer, à être triste. Ils peuvent être irritables, intolérant à la caresse ou en colère.
Pour conclure, soyez attentif aux divers changements d'attitude de votre compagnon et agissez en conséquence. N’hésitez donc pas à en parler et demander un examen attentif à votre vétérinaire qui saura apprécier cette question dans toute sa complexité.
Même si les frais vétérinaires sont souvent couteux, il ne faut absolument pas s'improviser vétérinaire au risque d'aggraver la situation. Les médicaments pour humains ne sont pas adaptés a son animal de compagnie. Il faut éviter à tout prix.