28/10/2024
🚨 LA LETTRE DE PAUL WATSON À EMMANUEL MACRON 🚨
Voici la lettre envoyée au Président par le capitaine pour demander la nationalité française, alors qu’il est emprisonné depuis 100 jours au Groenland ⬇️
« Monsieur le Président de la République,
Il y a bien longtemps, mes ancêtres ont quitté leurs foyers de Bretagne et de Normandie pour traverser l'Atlantique et s'installer à Port Royal et à l'île Saint-Jean.
Ils sont devenus des Acadiens et portaient des noms comme Arsenault, Doriore, Gallant, Boudreau et Babineau. L’une d’entre elles s’est mariée avec un Watson. De cette histoire familiale, j’ai conservé un attachement profond à la France, patrie des droits de l’homme et des libertés.
Au cours de mes 50 années de combats pour les océans et la vie marine, j’ai souvent croisé son chemin. Elle m’a toujours accueillie avec bienveillance à travers des gens formidables, engagés dans la défense de l’océan et comprenant l’urgence de mes combats pour la vie marine.
En 1992, j'ai eu la merveilleuse opportunité de participer, aux côtés du regretté Jacques-Yves Cousteau, à la Conférence des Nations unies sur l'environnement. Il m’a énormément inspiré.
Dans les années 2000, le mouvement que j’avais lancé en 1977 a pris de l’ampleur et Sea Shepherd France a vu le jour en 2006 avec Lamya Essemlali. Au fil du temps, la branche française est devenue la plus active au monde et rayonne par son dynamisme.
J’en suis toujours administrateur et suis fier
qu’elle soit devenue le navire Amiral de mes combats pour l’océan. Multipliant les venues en France au gré de mes expéditions, j’ai travaillé dans les bases de recherche de l'Antarctique français sur le film documentaire « Océans » avec mon ami Jacques Perrin, lui aussi
disparu.
Cette collaboration était à mes yeux d’autant plus importante que la France est une puissance
polaire majeure dont la voix compte. La campagne que j'ai menée dans le sanctuaire baleinier austral en 2010 pour dénoncer le braconnage du Japon, qui prétendait faire de la recherche scientifique, a conduit des autorités de ce pays à émettre une notice rouge d'Interpol. Elle restreint ma capacité à voyager depuis 2012.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a déterminé que les accusations japonaises n’étaient pas sérieuses, me permettant d’aller aux États-Unis en 2013, après un exil de 15 mois en mer dans les îles du Pacifique Sud.
En 2014, le Président Hollande m'invitait à m'installer en France, ce que j’ai fait. J'y ai rencontré ma future épouse Yana que j’ai demandée en mariage au pied de la tour Eiffel.
Nous nous sommes mariés le 14 février 2015 à Paris. Nous y vivons actuellement avec nos deux jeunes fils, Tiger et Murtagh.
Comme je vous l’ai déjà écrit, depuis le 21 juillet dernier, je passe mes jours dans une cellule au
Groenland en attendant de savoir si je vais revoir Paris et ma famille ou mourir seul dans une geôle
japonaise.
Cette torture morale est le prix d’un combat que je ne regrette pas d’avoir mené. J’ai contribué à sauver des milliers de baleines. Leur descendance nage librement dans l’océan et cette pensée m’apporte du réconfort.
Depuis que je suis enfermé, j'ai reçu plus de 2.500 lettres provenant de plus de quarante pays. Quatre-vingts pourcents de ces lettres viennent de France et beaucoup sont accompagnées de dessins de baleines faits par des enfants. Ce message des enfants de France me touche profondément et j’aimerais en faire un livre.
Je sais que mon sort interpelle les Français. Je sais aussi que beaucoup d’artistes et de personnalités françaises se mobilisent pour moi et que, vous-même, Monsieur le Président, suivez mon dossier avec grande attention.
Je vous en remercie tous du fond du cœur.
Il y a quelques jours, je vous ai écrit pour solliciter la protection de la France alors que je suis poursuivi pour des raisons politiques.
Je vous demande aujourd’hui de me faire l’honneur de devenir l’un des vôtres. A 73 ans, j’ai fait plusieurs fois le tour du monde, vivant sur mes bateaux plus souvent qu’à terre.
Par choix intime, la France est devenue mon port d’attache. Il ne vous étonnera pas que j’aime son
peuple frondeur qui a toujours eu cette admirable capacité à se lever sans peur contre l’injustice. Il parle un langage que mon cœur comprend et auquel il répond.
Disposant du deuxième plus grand espace maritime au monde, le rôle de la France dans la protection des écosystèmes océaniques et polaires de la planète est central. Sauf à ce que mon parcours se termine tragiquement, j’espère pouvoir le poursuivre en tant que citoyen français, alertant sans cesse sur l’urgence des enjeux écologiques de notre temps et œuvrant à
nous reconnecter à cet océan dont nous sommes tous issus et dont nous dépendons tous.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'expression de ma haute considération. »