24/12/2023
C’est tellement le vécu de nos fa et de nos biberoneuses. Je cite « Aujourd'hui j'ai tenu ce corps dans mes mains. Il était froid, glacé même, il était faible.
On pouvait imaginer dans ce tout petit corps, toute la souffrance endurée.
Aujourd'hui après une matinée qui avait déjà mal débuté, j'ai voulu croire que l'espoir pouvait gagner.
Ce n'était qu un si petit corps mais chaque vie mérite qu'on se batte pour elle.
Sous la lampe chauffante, au creux de mes mains qui frictionnaient tout en douceur ce pelage immature, ce petit corps m'a semblé plus apaisé.
Que lui etait-il arrivé ?
Il est né dans un carton, ils étaient trois, les deux autres sont déjà morts, pas de mère à l'horizon...
Le monsieur qui les a trouvé, ému aux larmes a voulu y croire lui aussi et s'est tourné vers le vétérinaire.
Voilà comment son destin est à cet instant mêlé au mien.
J'imagine tant d'histoires probables parce que j'ai déjà été confronté tant de fois à tout ça.
C'est l'histoire d'une mère trop jeune pour comprendre ce qui lui arrive et qui préfére fuire ces petits êtres venus de son ventre.
C'est l'histoire d'une autre trop vieille et fatiguée après les portées à répétition et qui pour sauver sa vie préfère abandonner celles de sa progéniture.
C'est l'histoire de celle qui après les efforts de la mise bas a besoin de trouver des ressources mais qui, tuée par une voiture ne reviendra jamais, laissant malgré elle ses petits mourir de faim et de froid.
C'est l'histoire également de celle qui accouche d'un premier, voir d'un deuxième chaton mais qui n'arrivera pas à expulser le troisième, mort dans son ventre ce qui la conduira elle même à une mort lente et douloureuse.
C'est l'histoire de cette ch**te non stérilisée qui a mis au monde des chatons qui eux mêmes ne seront jamais stérilisés et se reproduiront à leur tour.
De 1 il y en aura 5 puis 10 puis 100...
Le coeur de mon petit corps de ce matin aura cessé de battre définitivement deux heures après que je l'ai tenu.
Seul sans sa mère et sans moi qui aurais pu m'y substituer...mais la réalité c'est que personne ne peut se consacrer à 100% à tous ces petits corps meurtris et qu'entre deux coups de téléphone et deux soins , alors que son biberon était prêt, il a cessé de respirer.
Aujourd'hui j'ai tenu ce petit corps sans vie, je l'ai délicatement posé dans un sac puis dans la chambre froide.
Sa souffrance est terminée. Il sera né pour mourir.
Je ne veux pas de parole réconfortante, je voudrais juste que ce message soit entendu et qu'il puisse éviter que des petits corps naissent en vain.
Aujourd'hui je voudrais juste que les choses changent.
Ne soyons pas responsables de toute cette souffrance inutile, stérilisons!
Christophe gallet. »