Chiens sensibles, réactifs : informations en éducation positive

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Chiens sensibles, réactifs : informations en éducation positive Groupe d'informations en éducation bienveillante et de soutien au sujet des chiens sensibles/réactifs

26/12/2024

"Jouer" chez le chien adulte a un sens!

Nous aimons voir nos chiens adultes "jouer", mais bien souvent le "jeu" entre chiens adultes n'est pas du jeu, et surtout entre chiens étrangers.

Le manque de reconnaissance de la réelle dynamique et du langage corporel sont souvent la base du problème.

Pour qu'un jeu réel prenne place cela demande certaines conditions, dont le fait de se connaître et d'avoir créé un lien.

Vous pouvez retenir ceci, plus il y a d'actions et de mouvements, plus cela peut être signe de stress dans les interactions que nous interprétons comme du " jeu" entre chiens adultes étrangers.

Il existe une réelle méconnaissance à ce sujet dans le monde du chien.

Et même si "jeu" il y a, c'est en général très bref, 1 minute ou 2 pas plus, et la dynamique doit être équitable dans les deux sens, sinon cela peut devenir rapidement de l'intimidation.

Nous avons étudié cela avec notre professeur de cours, l'honorable Turid Rugaas, une experte internationale dans le monde du chien.

Voir aussi ces liens
https://www.facebook.com/photo?fbid=122127756626564974&set=a.122105459810564974¬if_id=1735205090453998¬if_t=feedback_reaction_generic&ref=notif

https://www.facebook.com/photo/?fbid=122127191714564974&set=a.122105459810564974¬if_id=1734959016556143¬if_t=feedback_reaction_generic&ref=notif

https://www.facebook.com/photo?fbid=122127661712564974&set=a.122105459810564974

Nous voyons cela très souvent dans les parcs à chiens, les classes dans les cours canins ou les rencontres canines au cours d'une promenade où les gens regardent leurs chiens "jouer" avec d'autres sans reconnaître la réelle dynamique de l'interaction.

Évitez les prairies pour chiens et autres si vous ne remarquez aucun bien-être chez votre chien ou chez vous-même et que vous le faites parce que cela vous a été recommandé ou si vous pensez que c'est ainsi que cela doit aller.

Surveillez votre chien en combinaison avec les autres et voyez ce qu'il lui fait par la suite. Est-il plus réactif? Réagit-il plus vite aux stimuli ? Alors ce n'était pas bon pour lui !

Je ne connais pas beaucoup d'offres de ce genre qui soient vraiment bonnes pour les chiens et atteignent l'objectif d'une "bonne socialisation" - la plupart d'entre elles atteignent le contraire !

La plupart, les chiens adultes ne jouent pas, mais utilisent le "jeu" pour faire face à une situation, et c'est une belle stratégie.

D'après les études, les chiens adultes libres de l'homme ne jouent pas, et s'ils le font c'est très bref et ponctuel. Dans la nature, les chiens adultes entre eux ne peuvent pas se permettre de "jouer".

Toutefois, chez nos chiens de famille cette stratégie ne leur fait pas beaucoup de bien, car cela demande beaucoup d'énergie. Les hormones de stress resteront dans l'organisme bien après l'interaction.

Et les chiens de famille ont souvent une dynamique dysfonctionnelle, car ils sont élevés par l'homme et non par des chiens.

Certes, "Jouer" est bien plus agréable que de se polir le visage.

Jouer peut faire partie d’une relation où les chiens se connaissent et s'entendent bien ensemble.

Toutefois, le jeu n’est pas nécessairement le signe d’une bonne ou d’une mauvaise relation.

Si votre chien adulte ne joue pas, ce n'est pas un problème, et c'est normal. Ce n'est tout simplement pas sa stratégie.

Et s'il vous plaît, sortons nous cette idée de la tête, que tous les chiens de la terre doivent être amis pour être sociables ou qu'ils "règleront cela entre eux".

Nous avons aussi à revoir la façon dont nous les promenons et les conduisons dans certaines situations, nous avons à prendre soin de cela aussi.

Par contre, les chiens peuvent apprendre à dépasser les autres chiens ou à les rencontrer éventuellement, d'une façon calme, polie et pacifique. Le calme est le pilier sur lequel devrait se baser une rencontre pacifique!

Mon coeur se brise quand je vois ce type d'interaction où les chiens sont sous stress parce qu'ils ont été conduits dans des situations qu'ils ne savent pas gérer.

Et encore plus, lorsque les gens, avec les meilleures intentions du monde, regardent sans reconnaître les réels enjeux d'une scène où les chiens sont en difficulté émotionnelle ou situationnelle.

Peut-être que vous pouvez aussi nouer des amitiés grâce à une promenade sociale qui permette à votre chien adulte d'avoir de bons contacts sociaux ou qu'il en a même déjà de bons, alors c'est largement suffisant et surtout constructif au niveau social.

Soyez créatif!

Sylvia Kramer
K9B Yourself - Choices & Agency.
Certified Dog Behaviour Consultant
Turid Rugaas International Dog Trainer Education

18/12/2024

J'ai cherché des statistiques sur le nombre de morsures enregistrées chaque année. 250'000 ou 10'000. Entre les deux. De toute façon il y en a certainement plus, puisque les morsures qui ne nécessitent pas de soin ne sont pas enregistrées. Bref ! Ma phrase d'accroche n'est pas au point, mais résumons la ainsi : MORSURE !

✋🏻
Quand on a un chien sensible, réactif ou avec des besoins particuliers, on est forcé d'évoluer avec cette espèce de nuage puant autour de nous. Non pas parce que notre chien va forcément mordre un jour, mais parce qu'on est particulièrement conscient que sans une bonne gestion de son environnement et de son entraînement, les risques que cela arrive seront plus élevés, et qu'on en est responsable.
Mais aussi parce que le moindre comportement inadapté attire irrémédiablement à nous les regards accusateurs. Les gens prennent de la distance, attrape leur enfant, leur propre chien ou leur grand-mère, et pestent : "pfff ! C'est à cause des chiens comme le vôtre qu'il y a de plus en plus de morsures chaque année".
Pourtant, personne ne fait plus attention que nous. On essaie d'avoir des yeux derrière la tête. On se ruine en cours privés, en bilan, en vétérinaire comportementaliste, en équipement. On sait à quoi faire attention, gérer les espaces, et on connaît les signaux d'apaisement. Les codes canins.

J'apprécie même particulièrement les chiens sensibles, réactifs ou spéciaux pour ça : ils sont très communiquants. Personne ne pourrait se faire mordre par Mamba sans avoir été auparavant fixé, aboyé, grogné, averti.
Même un néophyte est capable de la comprendre.

👋🏻
Mais s'il y a bien quelques points sur lesquels les statistiques sont tous d'accord, c'est que le risque de morsure ne dépend pas de la race du chien, que le plus souvent la personne qui a été mordue connaissait le chien et que l'agression se produit généralement sur le territoire du chien.

C'est tellement logique, quand on y pense.

On vit dans une société qui demande au chien de tout accepter. Surtout lorsqu'il s'agit de la famille dans laquelle il évolue. On lui fait aveuglément confiance, donc on ne surveille pas lorsque les enfants jouent. On est moins attentif à ses signaux de communication, parce qu'on le connaît. On oublie les règles de base à respecter lorsqu'on cohabite avec un chien. Après tout, c'est pas un chien, c'est Filou ! Le bon vieux Filou !
Et j'en ai un autre exemple à la maison : Gecko. Il n'est pas réactif, au contraire, il aime tout le monde. Et entre son large sourire, ses oreilles tombantes et sa queue remuante, on peut vite se tromper dans ses signaux. Punis pour ses grognements dans sa précédente famille, aujourd'hui sa limite entre une situation inconfortable et une morsure, se lit par une crispation du visage. Quelque chose d'impossible à repérer par les non-initiés.

👇🏻
Lorsqu'on voit dans les journaux que le nombre de morsures annuel a augmenté, c'est souvent à nos Bêtes Noires que l'on pense. "Il y a de plus en plus de chiens réactifs, faut pas s'étonner." Pourtant, absolument tous les chiens sont susceptibles de mordre, à partir du moment où ils ont des dents. N'oublions pas que chaque chien est un individu avec ses propres besoins, ses particularités, et que la clé d'une cohabitation harmonieuse réside dans la compréhension et le respect de ces spécificités.

16/12/2024

Hier, j’ai été mordue.

J’ai été mordue alors que je n’ai rien fait de particulier : j’étais assise à table et je discutais avec des humains sans prêter attention au chien de la maison.

J’ai été mordue alors que je n’avais aucune raison de me méfier : le chien semblait absolument serein, il dormait dans son panier depuis 40 minutes après avoir rongé un peu son bois de cerf. Quand je suis entrée, il est venu me renifler et puis il s’est éloigné tranquillement.

J’ai été mordue, et le chien n’a envoyé absolument aucun signe avant-coureur : pas un regard, pas un grognement, rien.


Oui, mais alors, pourquoi ?


Il s’agissait d’une consultation pour de l’anxiété de séparation chez un chien nouvellement adopté (absolument rien à voir avec de la réactivité, donc). Un malinois, très bien « dressé », très « aux ordres », très « sage », jamais un mouvement de travers, jamais d’excitation. Le chien « parfait », mais qui urine partout dans la maison dès qu’il est seul.

Un chien qui n’exprime rien. Un chien qui intériorise son mal-être et qui le garde pour lui du mieux qu’il peut. Sauf qu’à un moment donné, quand le malaise devient trop grand et ingérable, le chien explose. Et parfois, la goutte qui fait déborder le vase est infime : un de ses humains de référence qui quitte la pièce pour aller à la toilette… Oui, mais après une journée durant laquelle le chien a pratiqué le cani-cross pour la première fois, dans le village qui plus est. Après une balade avec un congénère harceleur. Après qu’une inconnue soit présente dans la maison depuis presque une heure. Après le traumatisme d'avoir été abandonné. Alors oui, après le cani-cross et la balade, et même pendant ma visite, le chien était calme. Mais… A l’extérieur. A l’intérieur, il vivait certainement une tempête d’émotions.

Mais… Pourquoi ?


Considérant le profil du chien et « l’éducation » reçue (sans connaître les moyens éducatifs, attention !), il s’agit très probablement d’un chien qui a été « invité » à se taire. A ne pas s’exprimer. A ne pas grogner. A ne pas s’exciter. A rester passif dans son panier. A être « sage » et à « sa place » … Jusqu’à ce qu’il explose. Bref, une bombe à retardement.


L’hyper-contrôle est dangereux. Disputer un chien qui exprime un malaise est dangereux. Obliger un chien à se confronter à ses peurs (et en silence, s’il vous plait) est dangereux. Pousser un chien à l’impuissance acquise et à la résignation est dangereux.


S’il vous plait… Arrêtez de « canaliser » vos chiens, observez-les pour comprendre les déclencheurs. Arrêtez de contrôler vos chiens, apprenez-leur à prendre les bonnes décisions par eux-mêmes. Arrêtez de pousser vos chiens au silence, écoutez-les. Arrêtez de vouloir des chiens « sages », cherchez comment créer de l’apaisement (du vrai, pas une façade).

Un chien « sage » n’est pas forcément un chien qui va bien. Et parfois, le drame arrive sans qu’on ne le voie venir.

09/12/2024

[peut-on réapprendre à un chien à prévenir avant d'agresser?]

Comme beaucoup de mes collègues, je rencontre fréquemment des chiens très intenses dans leurs comportements de mise à distance et très peu tolérants à l'égard des intrusions dans leur espace de confort. Cet inconfort peut se traduire de bien des manières, très visibles même pour un oeil non aguerri : aboiements, charges vers l'avant, claquements de dents, pincement, morsure...

Dans l'éthogramme (le répertoire comportemental d'une espèce) canin, l'agression de mise à distance est précédée d'une série de comportements, de postures et de mimiques plus subtils et plus difficilement repérables pour une personne non formée au sujet. Il peut s'agir de bâillements, d'une soudaine posture figée, d'un regard qui se durcit, d'une respiration qui se coupe ou s'accélère, d'une position de queue, de tête, un angle de la colonne vertébrale, d'une tête qui se détourne, d'un blanc d'oeil qui apparaît...

Pour autant que le chien qui produit ces signaux soit concerné, l'individu en face de lui a compris le message qu'il souhaite envoyer. Seulement, pour de multiples raisons (méconnaissance de l'humain du langage corporel du chien, enfants trop jeunes/trop excités/trop distraits pour y prêter attention, trop grande excitation/frustration/socia défaillante du chien en face...), il est fréquent que le message n'arrive pas à destination. Le chien mal à l'aise, apeuré ou en colère devra alors passer à l'étape supérieure pour faire passer son message. En langage humain, cela pourrait donner quelque chose du genre "trop près, va-t-en s'il te plaît", puis "je t'ai dit de partir!", et enfin "dégage !!!".

En fonction de la sensibilité du chien, de sa propension à marquer les expériences négatives, de son tempérament, de son état de santé... ces situations peuvent avoir pour conséquence la réduction, voire la suppression des signaux de prévention. Concrètement, on se retrouve alors avec un chien qui, par exemple, pourra passer d'une position légèrement figée à une morsure tenue avec perforation de la peau, sans signal intermédiaire, en cas de persistance de l'intrusion.

Une fois ce mécanisme compris et repéré chez un chien, comment l'aider à se réapproprier les signaux de prévention indispensables à la sécurité de tous?

🍁 Par une gestion environnementale solide : par principe de renforcement, plus le chien sera soumis à des situations où il devra se montrer très intense dans ses comportements pour se faire entendre, plus ces comportements deviendront fonctionnels et donc ancrés. En d'autres termes, le chien doit être sécurisé et protégé des situations qui le mettent en inconfort, tant qu'une désensibilisation minutieuse n'a pas été effectuée. Cela peut passer par la mise en place de sas de sécurité et barrières à la maison, la transmission de consignes claires et non négociables aux invités et aux enfants, l'évitement systématique de chiens irrespectueux en balade...

🍁 Par un apprentissage approfondi des signaux de communication du chien et une transmission des savoirs à tous ceux qui gravitent autour du chien. Plus nombreuses seront les personnes au fait de la réalité du langage corporel du chien, au plus de morsures pourront être évitées. Pouvoir repérer des signaux aussi subtils qu'un corps qui se fige ou qu'une respiration qui se bloque, et agir en conséquence en s'éloignant ou en mettant fin à une situation problématique, présente un double bénéfice : une mise en sécurité immédiate, et un message clair envoyé au chien "j'entends ce que tu me dis, tu n'as donc pas besoin de m'agresser"

🍁 Par une baisse du stress chronique et environnemental chez le chien. Comme chez tout individu, toutes espèces confondues, un taux élevé de stress dans l'organisme rendra plus difficile l'analyse de certaines situations, la tolérance à la frustration, la gestion de la colère. Il est donc primordial, lorsqu'on souhaite aider un chien à développer son répertoire préventif, de se pencher sur son état de santé, la qualité de son sommeil, le comblement de ses besoins, la nature sécurisante de sa relation avec ses figures d'attachement, la cohérence de son environnement de vie avec son tempérament et ses besoins....

🍁 Par un renforcement systématique des signaux de prévention avant l'agression. Cela fait maintenant plusieurs années que l'on nous martèle qu'il est dangereux de punir ou réprimander un chien qui grogne. Pour aller plus loin, il est même possible d'affirmer qu'il est nécessaire et même VITAL de renforcer le grognement, le retroussement de babines, l'oeil de baleine, le détournement de tête... Pour rallonger la fenêtre de tir nécessaire à une mise en sécurité de tous.

Un exemple concret : suite à plusieurs expériences négatives, Azuki a tendance, lorsqu'il est coincé physiquement (tenu en laisse courte, acculé contre un mur ou contre les jambes de quelqu'un) à agresser très rapidement et avec très peu de signaux préventifs tout chien qui tenterait un contact physique avec lui. Comment suis-je alors parvenue à déconstruire petit à petit ce comportement ?

- dès les premiers signes de malaise, même les plus subtils, j'ouvre la porte de sortie : je libère l'espace autour de lui pour qu'il puisse s'écarter en m'éloignant, en lâchant la laisse, en demandant aux gens de cesser de le coincer (cela arrive souvent lorsqu'il demande du contact à une personne inconnue). Aussitôt la porte ouverte, il choisit alors l'évitement à l'agression : les signaux de mise à distance sont alors renforcés par la possibilité de s'éloigner

- si l'éloignement est impossible immédiatement, alors je renforce les signaux de malaise (dans le cas d'Azuki un corps totalement figé, une posture haute, une respiration coupée et un regard dur) par une commande vocale préalablement conditionnée. Concrètement, Azuki a associé le marqueur "c'est bien!" à un renforçateur agréable (friandise principalement) et l'a généralisé dans plusieurs situations (rappel, tricks, prise d'initiatives...). En lui rappelant un schéma connu dans un moment compliqué, je capture donc le comportement que je souhaite prolonger (le calme avant la tempête...) afin de me dégager du temps pour éloigner moi-même l'intrus ou désamorcer la situation.

Apprendre à lire et écouter nos chiens est absolument primordial pour leur propre sécurité et pour celle d'autrui. Cependant, gardons également à l'esprit que nos chiens ont leurs propres limites et leurs propres affinités. La tolérance d'un chien et sa capacité à modérer sa communication dépendra toujours de nombreux facteurs (notamment le climat de confiance instauré entre lui et l'intrus en question). Le dernier point clé pour aider son chien à communiquer davantage avant d'agresser, est donc la création et l'entretien de liens de confiance.

Juliette Sastre
Yes We Dog - Education & Comportement canin
📷 Sophie Abadie

Une petite image qui fait du bien... prenez soin de vous ✨️
17/11/2024

Une petite image qui fait du bien... prenez soin de vous ✨️

16/11/2024

[profiter de la vie avec un chien réactif, c'est possible ?]

J'aime expliquer aux personnes que j'accompagne, lorsqu'elles me demandent si elles retrouveront un jour "une vie normale" avec leur chien, que la réactivité s'apparente à une problématique d'addiction : les comportements réactifs sont le symptôme d'un malaise intérieur, qui prend lui-même ses racines dans un terrain glissant.

Il est possible, en travaillant sur le fond du problème, sur l'émotionnel, l'environnement, ET à terme sur les réponses comportementales, d'apaiser les symptômes. Cependant, le terrain restera toujours fragile. Les traumas, l'insécurité ressentie dans l'enfance (ou la période juvénile chez le chiot), les défaillances de socialisation précoce... sont des éléments de la vie de l'individu qui ne pourront jamais être modifiés (tout simplement parceque la machine à remonter dans le temps n'a pas encore été brevetée 🤔).

Le TERRAIN psycho-affectif et émotionnel de nos chiens réactifs est et restera glissant. Un chien qui a pu, au cours de sa vie, produire des comportements réactifs, est avant tout un chien avec une sensibilité particulière. Et cette sensibilité mérite et nécessite (sans quoi, risque de rechute assuré) d'être respectée toute la vie du chien.

Pour autant, il est possible, en fonction de son environnement de vie, de partager de beaux moments avec son chien réactif. Quelques points importants :

🍁 L'environnement devra être choisi avec soin (et possiblement repéré en amont sans le chien) afin de respecter la distance de confort de l'individu. Lors de ces sorties, il n'est pas question de travailler la réactivité, d'aller jouer avec les zones pour modifier les comportements réactifs... Mais bien de profiter, de partager un moment agréable avec son chien. Éviter les déclenchements en balade c'est non seulement respecter l'émotionnel de son chien, mais c'est aussi s'offrir une pause bien méritée. Le travail attendra. Il est donc primordial de s'assurer que tout le long de la balade, des solutions de repli/éloignement existent en cas de besoin

🍁 Comprendre et analyser avec précision ce qui met en difficulté le chien (quel déclencheur, dans quel contexte de liberté de mouvement, dans quel environnement, en présence de quelles ressources... etc) est une étape essentielle pour désamorcer certaines situations et profiter de sa balade sans incident.

Un exemple concret : Azuki met à distance de façon très virulente tout chien qui s'approcherait de lui de façon frontale lorsqu'il est bloqué sans sa possibilité de s'éloigner (laisse courte, bloqué contre un mur, contre les jambes de quelqu'un, etc). En l'observant, j'ai compris que lorsqu'il avait la possibilité de s'éloigner du chien, alors il choisissait systématiquement l'évitement à l'agression. En ayant compris cet état de fait, la fréquence des agressions a drastiquement diminué, car je fais toujours en sorte qu'il ait la possibilité de s'éloigner... en agissant directement sur l'environnement.

Autre exemple : le chien d'une de mes clientes réagit à vue sur tout humain entrant dans son champ de vision de façon inattendue. Visiblement, la surprise est LE facteur qui fait la différence entre une situation gérée et une explosion. Pour réduire le facteur "surprise", nous avons donc codé un mot qui permet à l'humain de prévenir le chien en cas d'apparition de déclencheur, et donc de lui permettre d'analyser la situation, mais également de l'aider à se reposer sur son humaine et donc faire baisser l'hypervigilance.

À force de collecter des données sur les réactions de nos chiens dans diverses situations, il devient donc possible de discriminer certains environnements, certains facteurs aggravants ou facilitants... Pour ensuite sélectionner des environnements où le risque de déclenchement sera réduit au maximum

🍁 Vouloir à tout prix adapter son chien à toutes les situations du quotidien est-il vraiment éthique ? Un chien profondément mal à l'aise avec l'humain, même après avoir travaillé sur ses comportements réactifs, sera-t-il épanoui attaché sur une terrasse de café entouré de personnes inconnues? Un ancien grand réactif congénères, à peine stabilisé, s'épanouira-t-il sur des chemins de balade saturés de chiens en liberté ?

Les comportements réactifs sont, ne l'oublions pas, des tentatives de s'extraire de situations inconfortables. Le chien se réfugie dans l'agressivité pour se soustraire à une émotion aversive. S'il est sans cesse confronté à ces émotions, la régression sera pour ainsi dire inévitable, car le refuge est trop bien connu et maîtrisé.

Il peut être extrêmement difficile, voire douloureux, de réaliser qu'il existe un fossé immense entre ce que nous aurions voulu partager avec notre "chien idéal" et ce qu'il est réellement possible de partager avec notre chien réactif. Et cette souffrance n'est en aucun cas à minimiser.

Cependant, en étant assez observateurs et à l'écoute de notre chien, il est possible de trouver des fenêtres, de faire se recouper nos envies mutuelles et ses besoins de distance et de sécurité. Cela nécessite par contre beaucoup de réflexion, de proactivité dans la recherche des lieux adaptés, et parfois de renoncement à nos envies de tout partager.

Mais ces sacrifices ne viennent pas sans contrepartie, car lorsqu'on vit avec un chien réactif, on devient non seulement plus compétent en analyse du comportement canin, mais nous devenons aussi de meilleures personnes, plus empathiques, plus à même de comprendre les émotions d'autrui. Et ça, dans une société aussi auto-centrée, c'est une compétence précieuse.

Juliette SASTRE
Yes We Dog - Education & Comportement canin

15/11/2024
14/11/2024

L'INTERET DE PRENDRE DES NOTES !

Lorsque ma chienne Pomme était petite, elle a mis un temps fou à être parfaite propre. Pendant quelques jours aucun incident, et tout à coup, paf, p**i et c**a dans ma cuisine ! Et rebelotte !

J'ai essayé diverses pistes : changer la composition des repas, changer les heures des repas, la répartition des doses quotidiennes... J'avais toujours des accidents réguliers :/

Aujourd'hui, je trouverais bien plus vite la solution, car je ferais ce que je conseille régulièrement à mes clients de faire : PRENDRE DES NOTES !!! Dans un carnet, un tableau Excel ou sur un tracker, peu importe. Noter ce qui s'est passé la veille, le matin. Le nombre et l'itinéraire des promenades. Qui était présent, qui était absent. Dans quel état émotionnel ils.elles étaient. Quel temps il faisait et à quel moment de la journée l'incident (propreté, réactivité, fugue ou autre) s'est passé. Etc.

Si j'avais fait cela avec Pomme, j'aurais repéré bien plus vite que les incidents avaient toujours lieu quelques heures après une balade dans les champs. Jamais après une balade en forêt. Des champs où avaient poussé des betteraves. Où il restait plein de petits bouts de betteraves que mes chiens ADORAIENT !

Pour ceux qui ne s'y connaissent pas trop en betteraves, une betterave, c'est de l'eau, des fibres et du sucre. Donc ça prend de la place dans les intestins et ça donne soif ! Quand elle avait mangé de la betterave, Pomme n'était tout simplement plus capable de se retenir.

On a arrêté les promenades dans les champs, et du jour au lendemain Pomme a été propre !

Mes clients me disent souvent "Il. elle a pincé / mordu / fugué sans raison". Mais en fait il y a toujours une raison, et quand on note, des récurrences apparaissent.

Exemple :
- les bagarres entre deux chiens ont toujours lieu après que l'un soit allé se faire toiletter
- il est toujours plus réactif lorsqu'on a eu des invités à la maison
- elle bloque beaucoup plus lorsque les promenades se font le soir que le matin
- il est plus réactif quand l'un des deux conjoints est présent
- etc.

Noter permet aussi parfois de réaliser qu'il n'y a aucun schéma clair dans les incidents, et de se diriger vers une piste médicale (hormonale par exemple).

Vous aussi vous êtes confronté.e.s à des comportements qui vous échappent ? Commencez par prendre des notes ;)

Aurore Duthoo
Comportementaliste spécialisée en chiens craintifs, réactifs et chiots
www.pilepoils-auroreduthoo.fr

13/11/2024
28/10/2024
27/10/2024

🐾 COMMENT CESSER D’ÊTRE EN CONFLIT AVEC SON CHIEN ? 🐾

Entretenir une relation harmonieuse avec son chien est loin d’être aussi simple qu’il y paraît. Beaucoup de problèmes rencontrés par les propriétaires sont dûs à une compréhension biaisée du comportement de leur chien. Accueillir un chien, c’est se renseigner au préalable sur sa psychologie, car lui procurer un toit, de l’amour et de l’eau fraîche, et lui enseigner « assis » et « couché », est bien loin d’être suffisant pour le rendre agréable à vivre au quotidien. Pour tout dire, la plupart de nos chiens ne sont pas aussi heureux qu’on pourrait le souhaiter. Or, un chien qui n’est pas épanoui, c’est l’ingrédient numéro un de la recette d’une relation conflictuelle entre l’animal et son humain. J’ai moi-même, avec mes premiers chiens, entretenu par moments une relation conflictuelle. C’est extrêmement frustrant. C’est en observant, en lisant beaucoup et en enlevant mes œillères d’humain que j’ai enfin pu comprendre que j’aurais pu éviter cela bien plus tôt.

Si vous éprouvez cette désagréable sensation d’être constamment en conflit avec votre compagnon au lieu de collaborer avec lui, j’espère que ces quelques conseils vous aideront à suivre le chemin d’une relation plus épanouissante pour vous deux.

👉 Cessez de penser que votre chien cherche à vous tester ou à vous contrarier :

Voilà une façon de penser on ne peut plus humaine. Il y a dix ans, quand ma chienne Diana ne revenait pas au rappel parce qu’un chat lui passait sous le nez, je me disais qu’elle ne me respectait pas et qu’elle testait mon autorité (en tout cas, le peu que j’avais). La réalité était beaucoup plus simple : le stimulus « chat » était juste beaucoup plus excitant pour elle que la récompense obtenue quand elle revenait au rappel. Mon rappel n’était pas encore d’assez bonne qualité pour que je l’obtienne en présence d’une stimulation aussi forte. Il s’agissait d’une erreur de technique et non pas d’un défaut d’autorité. Un chien est capable de réflexion mais il ne prémédite pas ses actes et n’y accorde aucune valeur morale. Il n’a pas la notion de bien et de mal tel que nous la connaissons, et chercher volontairement à nous contrarier ne fait pas partie de son répertoire comportemental.

👉 Essayez d’adopter son point de vue sur la situation :

Faire preuve d’empathie, c’est faire l’effort d’essayer d’adopter et de comprendre le point de vue de l’autre. C’est la clé d’une relation de qualité entre deux humains, ou entre un humain et son chien. Vous pensez que votre chien a fait une « bêtise » (notion totalement humaine, là encore) parce qu’il a rongé un coin de la table du salon pendant votre absence ? N’est-il pas plus probable qu’il ait tout simplement trouvé le temps long sans vous et qu’il ait cherché à s’occuper à sa façon ? Ou qu’il soit anxieux lorsque vous n’êtes pas là, et que ronger, comme on le fait avec nos ongles, lui apporte de l’apaisement ? Ou encore, qu’il ne soit pas sorti suffisamment les jours précédents et qu’il déborde d’une énergie non dépensée ? Enfin, peut-être que les travaux qui ont débuté dans le quartier l’angoissent et qu’il décharge son stress en mâchonnant ? Il y a mille et une raisons qui poussent un chien à adopter un comportement précis, et il est beaucoup plus bénéfique d’essayer d’en comprendre la cause plutôt que d’en tirer des conclusions hasardeuses et basées sur des notions tout sauf canines.

👉 Récompensez toujours les bons comportements :

C’est la base de l’éducation dite « positive ». Le chien fonctionne en créant une association entre un comportement qu’il produit et sa réponse. Si la réponse lui est favorable, le comportement se répétera. Si elle lui est défavorable, il s’éteindra. Par exemple, si votre chien aboie parce que vous avez son jouet préféré en main et que vous le lui lancez pour le faire taire, vous renforcez au contraire son comportement : il saura qu’aboyer lui permet d’obtenir son jouet. A contrario, si vous l’ignorez quand il aboie et que vous conservez le jouet, le comportement ne perdurera pas. Lancez-le pendant un instant de silence, et votre cher toutou comprendra très vite que c’est le fait de ne pas aboyer qui lui est le plus bénéfique. Une fois qu’on a intégré cette donnée toute simple, on a compris les fondements de l’éducation canine.

Tout comportement renforcé sera reproduit par le chien : plutôt que de punir les « mauvais » comportements, renforcez ceux que vous considérez comme « bons ». N’ayez pas peur d’utiliser la nourriture, qui est un renforçateur primaire (c’est un besoin vital) et qui fonctionne à merveille. Mais toute récompense est intéressante, tant qu’elle renforce le comportement du chien. Si elle ne le renforce pas, c’est que le chien ne la considère pas comme une récompense : si, après avoir rappelé votre chien, vous le caressez, et que vous constatez qu’il revient de moins en moins bien au rappel, c’est qu’il ne considère pas la caresse comme quelque chose de bénéfique dans cette situation particulière. Observez votre chien, essayez de comprendre ce qui le motive dans telle ou telle situation, et renforcez les bons comportements en fonction de vos constatations. Le comportement, c’est une science dont les bases sont à la portée de tous ceux qui font l’effort de s’y intéresser.

👉 Cessez de vouloir tout contrôler :

Ça aussi, c’est une erreur que j’ai commise, et qu’on commet tous quand on entreprend d’éduquer un chien. On aimerait tous qu’il soit parfait, qu’il reste près de nous en promenade, qu’il tolère tous ses congénères, qu’il ne saute pas sur les invités… Bizarrement, c’est quand j’ai commencé à lâcher du lest que la relation avec mes chiens s’est améliorée. J’en croise beaucoup, de ces humains qui auraient besoin de faire de même, mais qui veulent que leur chien leur obéisse « au doigt et à l’œil » : ce sont souvent ceux qui ont le plus de difficultés avec leur compagnon, car ils l’empêchent de répondre à ses besoins de chien qui devraient être comblés avant d’entreprendre le moindre apprentissage. Laissez votre chien vivre (tant que sa liberté n’empiète pas sur celle des autres !), renifler, se rouler, creuser, s’ébattre avec des copains s’il apprécie leur compagnie… et c’est une fois ses besoins comblés, que vous pourrez commencer à obtenir son attention. Ne faites pas de la vie de votre chien un service militaire qui dure quinze ans…

D’autre part, certains apprentissages sont-ils réellement utiles dans la vie de tout les jours ? Par exemple, si vous demandez à votre chien de vous attendre devant la boulangerie, êtes-vous obligé de lui demander de se coucher ? S’il préfère être debout, et qu’il vous attend sagement, pourquoi lui en demander encore davantage ? Quand vous recevez du monde, pourquoi le contraindre à rester dans son panier, quitte à l’y renvoyer cinquante fois dans la soirée et à perdre patience ? S’il n’est pas envahissant et qu’il préfère s’allonger sur le tapis du salon pour être près de vous, ce n’est pas bien grave… Ne soyez pas constamment dans la contrainte et réservez votre rigueur (mais pas votre rigidité !) à des apprentissages qui sont vraiment indispensables au quotidien, le rappel par exemple.

👉 Passez à autre chose si vous vous sentez submergé par vos émotions :

Si cela peut vous rassurer, c’est mon problème numéro un ! Ceux qui me connaissent me voient toujours très calme, mais en réalité, j’ai des difficultés énormes à gérer mes émotions et elles me submergent très facilement. Quand je fais travailler mes chiens au troupeau et que cela ne se passe pas comme je le souhaiterais, je prends la situation beaucoup trop à cœur, et je termine la séance complètement découragée. Procéder ainsi n’a rien de bénéfique, ni pour les chiens qui ressentent ma frustration, ni pour moi qui finis le travail sur une émotion négative : la colère ou la tristesse. J’essaie désormais d’être à l’écoute de mes émotions et de m’arrêter avant qu’elles ne débordent, même si c’est difficile. Essayez de faire de même : ne vous laissez pas dépasser par une situation, prenez une bonne inspiration et redescendez d’un cran dans vos exigences. Par exemple, si votre chien ne revient pas correctement au rappel ce jour-là alors qu’il est plutôt à l’écoute en temps normal, laissez tomber pour cette fois et tenez-le en longe pour le reste de la promenade. Vous ne tomberez pas ainsi dans le piège de la colère qui est la pire ennemie de toute progression en éducation canine.

👉 Renseignez-vous sur les prédispositions génétiques de la race choisie :

Votre chien-loup de Saarloos escalade votre clôture pour faire la chasse aux poules du voisin ? Votre Montagne des Pyrénées aboie sur les passants depuis le jardin ? Votre Bouvier Australien pince les roues de votre vélo ou de la voiture quand vous quittez votre allée ? Ces comportements font partie de la génétique de ces races. Ils peuvent s’atténuer avec de l’éducation (et donc en renforçant un autre comportement plutôt que le comportement gênant), mais ils ne disparaîtront jamais complètement et seront toujours latents. Connaître les prédispositions génétiques de la race que vous choisissez, et encore plus de sa lignée (lignée beauté ou travail -la seconde n’étant pas recommandée en ce qui concerne les chiens destinés uniquement à la compagnie) vous permettra de pouvoir anticiper d’éventuels comportements problématiques, et de penser à l’avance à des solutions pour faire diminuer leur fréquence et/ou leur intensité.

En somme, éduquer un chien, c’est se renseigner, observer, et prendre du recul. C’est se débarrasser du carcan qui nous enserre, nous humains, qui ne parvenons que difficilement à nous délester de nos idées préconçues et de notre vision du monde anthropocentrée. Entretenir une relation harmonieuse avec son chien, c’est devenir un peu chien soi-même en observant le monde à travers ses yeux. Vous pourriez même y prendre goût, car considérer la vie d’un point de vue canin, c’est savoir saisir au vol, tel un frisbee, tout ce qu’elle peut nous apporter de positif.

Nous avons des leçons à en tirer !

Elsa Weiss / Cynopolis
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