13/10/2020
Aiguisons nos yeux encore !
Penchons-nous aujourd’hui sur la question de l'extension d'encolure.
Tout d'abord quel est le but recherché lorsque nous demandons à notre cheval d'étendre son bout du nez vers le bas et vers l'avant ?
Et bien la réponse est à la fois simple et complexe et il faudrait une planche anatomique avec un livre pour expliquer exactement ce qui se passe au niveau musculaire etc... Mais nous allons simplifier !
En réalité nous cherchons à ce que le cheval forme un "pont" avec son corps, afin de pouvoir nous porter sur son dos, sans que cela ne lui soit préjudiciable !
Pour ce faire, il va falloir assouplir le dos du cheval dans un premier temps, puis progressivement l’amener à remonter son garrot afin de créer cette fameuse clef de voute porteuse.
Selon que le cheval est plus ou moins souple, l’exercice sera plus ou moins facile pour lui et c’est exactement ça qui déterminera la hauteur de son bout du nez.
Imaginons un cheval particulièrement raide, voir même avec une musculature inversée, le simple fait de devoir se tendre horizontalement est déjà difficile pour lui.
Dans ces cas-là on observe souvent un cavalier qui se concentre uniquement sur le bout de devant, en demandant au cheval d’avoir le nez qui rase le sol, mais qui en oublie complétement l’arrière main. Ainsi, pour le cheval qui, de par sa raideur, ne peut physiquement pas mettre le nez au sol sans désengager complétement ses postérieurs, l’exercice est inutile, voir même contre-productif ! Car dans cette position, sans engagement des postérieurs, le cheval s’écrase sur son avant main, ne s’étire pas correctement, et ne travaille pas sa souplesse.
Il faut donc adapter la hauteur du bout de devant à la capacité du cheval à engager ses postérieurs.
Pour déterminer à quelle hauteur on va commencer à chercher à travailler, il faut mettre le cheval dans une allure soutenue, puis demander progressivement la descente du bout du nez. Dès que le cheval désengage ou qu’il relève la tête d’un coup pour éviter de tomber en avant, c’est que vous êtes arrivé à la limite de sa souplesse. Vous savez alors que c’est à cette hauteur qu’il va falloir commencer à travailler pour descendre progressivement le bout du nez de votre cheval au fur et à mesure des séances, sans jamais perdre l’engagement des postérieurs !
Sur le cheval devenu souple ou sur un cheval né souple qui conserve l’engagement de ses postérieurs et sa cadence tout en étendant son bout de devant, on peut aller vers une extension encore plus importante avec cette fois-ci le bout du nez au sol.
Mais attention ! Il est très très rare de rencontrer ce cas de figure ! Les chevaux souples sont très piégeurs et d’ailleurs cet exercice est à travailler avec beaucoup de parcimonie sur un cheval naturellement très souple, il faudra consacrer plus de temps à tonifier l’ensemble de son corps qu’à l’assouplir.
Donc selon le cheval, le degré d’étirement varie. Raison pour laquelle on parle d’extension, de stretching etc...
En revanche, pour le cheval qui, après une reprise, baisse la tête de lui-même rênes longues pour se détendre, on parlera d’une descente d’encolure. Effectivement, après un exercice avec un fort rassemblé ou une demande de tonicité soutenue du corps, le cheval va chercher une position plus confortable. Mais cette position n’a aucun autre intérêt que celle de permettre au cheval de se relâcher. Selon le cheval, ce dernier va descendre plus ou moins bas la tête, encore une fois, tout dépend de son degré de souplesse naturelle. Ce n'est donc pas une position de travail.
Quoi qu’il en soit, si votre cheval mets le nez au sol tout seul et sans tension, vous n’êtes pas en extension d’encolure😉😁