25/07/2023
🐾 UN CONSEIL N’EST PAS UN DOGME… 🐾
On rencontre plus de dogmes dans le domaine canin que dans la plus stricte des religions. Tu feras ceci, tu ne feras point cela, je comprends pourquoi tant de propriétaires de chiens se noient dans cet océan de préceptes tous en contradiction les uns avec les autres. Et si l’on faisait un peu appel à notre bon sens ? Ce qui est mauvais pour notre chien est peut-être bon pour un autre (sauf le Torcatus, hein !).
Je vous propose de faire un petit tri parmi quelques affirmations que l’on peut entendre à chaque sortie au parc canin, ou que l’on peut lire sur des posts circulant sur les réseaux sociaux (souvent intéressants par ailleurs, mais à ne pas généraliser à TOUS les chiens et à TOUTES les situations). Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres, et j’en ai des dizaines en tête.
👉 Il ne faut pas qu’un chiot se promène plus de 15 minutes par jour :
Euh… Si j’avais sorti Sirius 15 minutes par jour pendant sa croissance, mon jardin aurait été ruiné, mes autres chiens auraient fait leur balluchon, mon conjoint m’aurait quittée et j’aurais fait une dépression nerveuse.
Un chiot n’est pas en sucre, et s’il n’est évidemment pas raisonnable de faire une randonnée de 10km ou du cani-VTT avec lui tant qu’il n’a pas fini sa croissance, il est tout aussi néfaste de le maintenir dans une bulle. Un chiot a besoin de découvrir le monde. L’essentiel est de le faire à son rythme de bébé, et de lui apprendre à apprécier des temps de repos récupérateur dans la journée.
👉 Il ne faut jamais jouer à la b***e avec son chien :
L’humain a toujours aimé lancer des objets au chien, et le chien a toujours pris plaisir à courir derrière ces derniers : pourquoi s’en priver, s’il s’agit d’un plaisir commun ?
Le tout est de savoir jouer raisonnablement : ne pas lancer les objets n’importe comment, mais plutôt au ras du sol pour éviter les sauts dangereux pour le chien ; ne pas jouer pendant trop longtemps (cinq minutes suffisent) pour éviter que le chien ne monte trop en pression ; donner un signal de début et de fin de jeu, pour que l’animal n’apprenne pas à réclamer à tout bout de champ une partie de jeu ; et surtout, faire des activités calmes en priorité (promenades ou olfaction par exemple).
👉 Le harnais Animalin est dangereux pour l’anatomie du chien :
Le harnais Animalin est un excellent outil, pour peu qu’il soit employé avec intelligence : le temps de l’apprentissage de la marche en laisse détendue, ou pour un chien qui ne tire en laisse que dans certaines circonstances et que l’on n’est pas certain de pouvoir tenir dans ces situations.
L’anatomie d’un chien pourrait être impactée si l’animal tirait en permanence et portait ce harnais toute sa vie. Mais ce n’est aucunement le but de cet outil, qui est un harnais d’apprentissage (provisoire, donc !) ou un harnais d’appoint pour un animal qui peut se jeter violemment en bout de laisse. Je préfère mille fois une personne qui sort son chien avec un Animalin, qu’une autre qui renonce totalement aux promenades parce qu’elle ne peut pas gérer sa puissance.
👉 Le « statique » est à éviter absolument :
Ayant consacré un article entier à ce sujet, je ne peux que vous encourager, en effet, à ne pas rester statique au sein d’un groupe de chiens. En revanche, j’ai croisé récemment une personne qui, dès que sa chienne s’arrêtait plus de deux secondes d’affilée, l’encourageait à bouger. Sauf que, pour se saluer, les chiens s’immobilisent le temps de se laisser renifler par leurs congénères, avant de les renifler à leur tour. C’est un moment délicat pendant lequel il faut éviter d’intervenir. Inutile d’inciter votre chien au mouvement dans des moments inopportuns. Déplacez-vous, laissez de l’espace aux protagonistes pendant leurs salutations, mais laissez-les se renifler sans intervenir.
👉 Il ne faut pas promener son chien au collier :
Le cou du chien est un endroit sensible. La trachée, la thyroïde du chien peuvent subir des micro-traumatismes à cause de saccades sur le collier, ou si le chien tire en permanence. En revanche, un chien qui ne tire pas en laisse peut tout à fait être attaché au collier. Certains individus n’aiment pas du tout les harnais : mon plus jeune Border ne supporte pas d’en porter un. Pourquoi lui infliger ce stress ? Bien sûr, s’il tirait en laisse, ce serait différent, et j’entreprendrais alors un travail de désensibilisation au harnais.
C’est surtout pour le travail en longe que le harnais est indispensable : attaché au collier, le chien peut se blesser s’il démarre brusquement, et avec un harnais, la longe a également moins tendance à s’emmêler dans ses pattes.
👉 Il ne faut pas mélanger croquettes et viande :
Je peux vous dire que je le fais depuis un bon moment, et qu’ici tout le monde le supporte très bien. Personnellement, je cuis la viande car l’un de mes chiens est sensible à certains germes. Mes chiens mangent leur « ration mixte » avec grand appétit, et la digèrent très bien. Cela permet un apport supplémentaire en protéines animales de qualité, et évite l’ennui alimentaire. Chaque chien est différent, et le régime alimentaire qui convient à l’un ne conviendra pas toujours à l’autre, et vice versa. À nous de nous adapter à notre compagnon.
👉 Deux chiens qui ne se connaissent pas doivent toujours se rencontrer en liberté :
Il est certain que c’est ce qu’il y a de mieux pour la plupart des chiens. Mais pas pour tous. Mon Yorkshire Jerry était beaucoup plus serein face à un congénère lorsque je le tenais en laisse, par exemple. Ce « cordon ombilical » le rassurait et il allait davantage vers les autres quand il était attaché. En réalité, ce n’est pas la laisse qui pose problème : c’est la tension que l’on exerce sur cette dernière qui peut stresser le chien, et aussi le fait qu’elle peut s’emmêler dans les pattes des deux protagonistes. Mais, si l’on fait attention, rien n’empêche de laisser son chien attaché renifler un congénère tenu en laisse également.
Être attentif au bien-être de son chien, c’est top. S’intéresser aux dernières découvertes en matière d’éthologie, d’éducation, de santé ou de nutrition canine, c’est super. Mais utiliser ses neurones, prendre du recul sur toutes les infos qui circulent un peu partout, et surtout, rester à l’écoute de ce que notre chien a à nous dire, c’est aussi ainsi qu’on évolue 😉 !
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Elsa Weiss / Cynopolis
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