18/01/2024
L'importance de la gestion de l'environnement!
Audrey Ventura en parle très bien. C'est le point de départ de l'apaisement du chien (et de son humain), de sa résilience et de la possibilité d'évolution de son comportement.
C'est la voix du changement durable et profond.
Alors oui, il faut être patient, on va au rythme du chien. Il faut parfois prévoir plus de temps, éventuellement prendre la voiture et aller un peu plus loin pour la balade, sortir à des heures différentes, scénariser une situation avec un humain et/ou chien complice, un ami en vélo...
mais ça vaut tellement le coup! Il mérite qu'on fasse ces efforts, il mérite cette aide et cet accompagnement, il mérite de vivre une vie équilibrée et sereine!
*** « Je suis fière de mon chien. Je ne l’aurais jamais cru capable de progresser autant. » ***
J’ai fini la semaine dernière avec ce message, venant d’une cliente qui m’annonce qu’elle a décidé de mettre au fin au coaching individuel après quelques mois, car elle se sent désormais prête à poursuivre seule. C’est toujours un grand moment.
Les chiens réactifs ou craintifs que l’on aide au mieux sont, sans aucune exception, ceux dont les humains d’attachement ont embrassé la gestion environnementale avec beaucoup de conviction. Ils ont fait le choix dès le départ, à mon approche ou à celle de leur coach, de gérer l’environnement réel (dehors) ou immédiat (le foyer) plutôt que d’agir constamment sur leur chien, et ses comportements. Ainsi, la gestion environnementale reste le principe de base, et la gestion comportementale l’exception, car parfois, la seconde pourra compléter la première (mais seulement en cas d'extrême nécessité).
La gestion du comportement s’appuie souvent sur l’éducation voire l’obéissance, ou sur la ré-orientation des comportements du chien à l’initiative de son humain (comme tendre un « tug » à son chien pour l’aider à décharger une émotion qui le submerge). Dans les cas les plus regrettables, on va par exemple travailler sur des protocoles d’éducation pour que le chien « ne fasse plus le comportement » ou « exécute un autre comportement sur demande ». Ainsi, la gestion comportementale reste une dynamique de contrôle du comportement du chien, pas une dynamique de maîtrise de l’environnement dans lequel il se trouve pour atteindre le bien-être.
Cependant, dans des cas exceptionnels liés à la surprise ou à l’impossibilité ponctuelle de gérer l’environnement, la gestion comportementale s’avèrera rassurante et utile pour l’humain. En tant que coach, nous nous devons de le préparer à cette éventualité en lui montrant comment il peut agir dans ces cas-là : ré-orientation du comportement, détournement de l’environnement, etc. Nous préfèrerons toujours que le chien finisse par adopter ses propres stratégies adaptatives dans l’environnement. C’est le meilleur signe qui soit de la résilience. Pour cela, il doit expérimenter cet environnement du mieux possible.
AVEC LA GESTION ENVIRONNEMENTALE, C’EST L’OBJECTIF.
Il faut le dire, dans la gestion comportementale, le chien est rarement dans le bien-être physiologique et psychologique car l'environnement n'est pas géré. C’est ce qui me dérange beaucoup. La gestion environnementale elle, s’appuie sur l’éthologie canine, la proxémie du chien en présence, les conduites naturelles du chien en général… Pour favoriser quoi ? L’apaisement.
Cette gestion-là considère que l’environnement réel est un allié du chien, à condition qu’il soit expérimenté correctement. On estime ainsi qu’il incombe au gardien du chien de lui apporter la sécurisation dans cet environnement. C’est l’objectif principal. La gestion environnementale place les perceptions, les émotions, les humeurs, et les sentiments du chien au centre de son encadrement, et n’exclut jamais la psychologie et le cheminement personnel du gardien. Dans la gestion environnementale, c’est l’humain qui expérimente, comprend, retient, apprend, évolue, au côté de son coach individuel et de son chien, qui lui fera de plus en plus confiance à mesure qu’il voit son humain s’améliorer dans la gestion de l’environnement.
De cette confiance en l’humain d’attachement naît peu à peu la sécurisation dans l’environnement déclencheur. Sauf pathologies médicales, je ne connais pas de chien dont les émotions ne se sont apaisées d’elles-mêmes dans l’environnement, lorsque l’expérience de cet environnement a été modifiée, améliorée au profit de ce chien-là. Pour en être convaincu et pouvoir apprécier à quel point un chien peut se montrer résilient lorsqu’il est accompagné et soutenu dans ses émotions, il faut le vivre et l’expérimenter soi-même avec son chien.
MORALITÉ ?
Ne perdez pas de temps à trouver des excuses qui pourraient justifier de ne pas aller vers cette gestion environnementale (parce qu’elle serait difficile, ou impossible). La gestion environnementale est LA voie à suivre. Personne - et surtout pas moi - n’a jamais affirmé que gérer l’environnement était une chose évidente. Mais je ne crois pas non plus que ce soit infaisable, loin de là, surtout si l’on est bien accompagné.
Évidemment, ce sera toujours plus confortable de considérer que les efforts doivent venir du chien, et que c’est à lui d’apprendre à gérer ses comportements. Sauf que ses comportements désagréables sont causés par un environnement sur lequel il n’a aucune emprise. C’est donc LA pire voie à prendre. Je fais partie des professionnels du coaching qui considèrent que le chien n’a plus vraiment une place enviable dans notre société étroite, qui cultive la promiscuité et l’agitation. Dans ce monde-là, je me demande toujours comment on peut encore considérer que le chien doit « prendre sur lui ». Seule la gestion environnementale peut l’aider à reprendre confiance en lui.
Il parviendra à s’apaiser, mais en attendant, il ne faut pas lui demander de « gérer ses comportements ».
Ce qui est certain, c’est que les chiens réactifs ou craintifs dont la gestion environnementale a été engagée, suivie avec sérieux et cohérence, et surtout bien comprise, ont progressé sans effort, et sans souffrance psychologique. Souvent, lorsque leur humain regarde en arrière, la phrase est toujours la même : « Je suis fier de mon chien. Je ne l’aurais jamais cru capable de progresser autant ». Sauf que les progrès ont été initiés par vous et votre compréhension du problème. Dans cette évolution, votre chien vous a suivi, simplement, et en pleine confiance.
*** ACTUALITÉ ***
- Mon chien, mon coach et moi : https://shorturl.at/cFIV1 = Pour connaître l'émouvant parcours de 20 rééducations humain-chien, entre autres dans l'hypothyroïdie, l'hyperandrogénie, l'hyperactivité-hypersensibilité, la dépression, l'hyper-réactivité, l'hyperactivité...
- Le chien, cet animal qui nous échappe : https://shorturl.at/eLNT2 = Pour mieux connaître le chien, son éthologie, sa psychologie, ses besoins, ses envies, ses lubies, sa génétique, et réussir à construire une relation stable et épanouie, avec tout ce joyeux désordre.
- Atelier de formation à destination du coach individuel en comportement canin ici : https://shorturl.at/cisH2 (15 mars).
- Les autocontrôles émotionnels MODULE 1 - CaniFed formation (17 mai).
- Les autocontrôles émotionnels MODULE 2 - CaniFed formation (14 juin).
Crédit photo : Dominique et Freddy avec Alice Cousin :-)