07/01/2024
ZooParc de Beauval :
Photos du 10.05.2018.
Girafes réticulées.
Nom scientifique : Giraffa camelopardalis reticulata
Classe : Mammifères
Ordre : Artiodactyles
Famille : Giraffidés
Description : aspect typique, impossible à confondre avec un autre animal (sinon les autres sous-espèces de Girafes). Pelage à dominante beige, tacheté de roux ; ventre blanc ; queue mince et longue, terminée par un pinceau de poils noirs. La tête porte deux ossicônes (appendices osseux couverts de peau), chez les mâles, des dépôts de calcium peuvent se former sur le crâne et donner l'impression d'un troisième ossicône.
Les taches de la Girafe réticulées sont caractéristiques, étant très larges, polygonales et séparées par un réseau de fines lignes blanches. Les taches peuvent parfois apparaître rouge brique, et couvrir même les jambes.
Les taches sont plus sombres chez le mâle que chez la femelle.
La robe de chaque Girafe est unique, on peut s'en servir pour identifier les animaux individuellement.
Longueur (queue) : 0,7 à 1 m.
Hauteur : 4 à 5,8 m.
Poids : 750 à 1.100 kg (femelle), 1.500 kg (mâle).
Durée de vie : 10 à 26 ans (dans la nature) ; 27 à 36 ans (en captivité).
Aire de répartition : Les Girafes vivent en Afrique tropicale, surtout à l'Est et au Sud du continent. Elles ont disparu de l'essentiel de l'Afrique de l'Ouest (excepté au Niger, où la sous-espèce locale G. camelopardalis peralta est en augmentation grâce aux efforts de conservation) et ont été réintroduites dans certaines réserves sud-africaines.
La Girafe réticulée vit spécifiquement dans le Nord-Est du continent : Sud de la Somalie et de l'Ethiopie, Nord du Kenya.
Habitat : savanes, forêts claires, plaines inondables.
Comportement : le long cou de la Girafe l'aide à brouter la cime des arbres, ce que ne peuvent pas faire la plupart des autres animaux de la savane. Elle marche et court à l'amble ; sa vitesse de course est habituellement de 15 km/h mais elle peut atteindre des pointes à 56 km/h. Quand elle court, ses pattes sont très écartées, ce qui évite que les sabots s'entrechoquent.
Sa vue est excellente : elle peut apercevoir un humain à une distance d'un kilomètre et demi. Son ouïe est également très bonne, parfaite pour détecter ses prédateurs comme les Lions.
En période de rut, les mâles se donnent des coups de cou, parfois même ils se mordent ou se donnent des coups de patte. Cependant ces combats sont peu violents et les blessures sont rares.
Les femelles et leurs jeunes vivent en groupes familiaux, les mâles vivent souvent en groupes de célibataires dominés par un animal âgé. L'appartenance à un groupe n'est pas définitive, de nombreuses Girafes changent de groupe durant leur vie.
Alimentation : se nourrit de feuilles (surtout des légumineuses riches en sels minéraux comme l'acacia), parfois de fleurs, fruits, graines et cosses. Elle consomme de 7 à 70 kg de nourriture par jour, en fonction des ressources disponibles et boit peu souvent (1 fois tous les 1 ou 2 jours, et souvent moins).
Reproduction : la saison des amours a lieu toute l'année, avec un pic de naissances entre décembre et mai. Les Girafes femelles ne se reproduisent qu'une fois tous les 2 ans. La gestation dure 15 mois. Il y a un seul jeune par portée, très rarement deux.
Les mères sont très affectueuses envers leurs petits, elles les caressent et les lèchent souvent.
A l'âge d'un mois, les mères et leurs girafons rejoignent des sortes de "nurseries" avec d'autres femelles et jeunes. Ces groupes sont tour à tour gardés par une femelle adulte. Les jeunes fréquentent ces groupes jusqu'à l'âge d'un an.
Statut IUCN : en danger
Menaces et protection : si la Girafe demeure une espèce assez commune sur son aire de répartition, l'évolution de ses effectifs est très variable selon les sous-espèces et les populations, certaines d'entre elles sont devenues très rares avec quelques centaines de têtes dans la nature.
La Girafe réticulée est au nombre des sous-espèces les plus menacées, avec un statut "en danger" qui lui est attribué depuis 2018. En milieu naturel ses effectifs suivent une tendance prononcée au déclin (-56% entre les années 1980 et 2018). Au Kenya, pays qui en héberge à l'heure actuelle la grande majorité des populations, celles-ci sont passées de 36.000 animaux au milieu des années 1980 à 15.784 (soit un peu plus de 11.000 animaux matures, en âge de se reproduire) au milieu des années 2010. Les populations éthiopiennes et somaliennes sont probablement encore plus faibles.
Elle souffre de la réduction de son habitat et aussi de la chasse : pour les poils et la peau (avec lesquels des bracelets et objets rituels sont fabriqués) et même les tendons (utilisés comme instruments de musique !).
Etant une des formes les plus belles et spectaculaires de Girafe, elle n'est cependant pas très rare dans les zoos et c'est même une des sous-espèces que l'on y admire le plus souvent, avec la Girafe de Rothschild originaire d'Ouganda et de quelques pays proches. 53 parcs européens et proche-orientaux présentent des Girafes réticulées (source : Zootierliste, données d'avr. 2022), et les reproduisent de manière régulière. Parmi eux, 6 parcs français en ont.
Les zoos contribuent aussi à protéger les Girafes réticulées en finançant des actions de conservation sur le terrain (in situ) : parmi elles, l'organisation "Twiga Walinzi" (littéralement "les gardiens des girafes" et financée par le zoo de San Diego aux Etats-Unis) contribue à recruter des brigades de gardes, à surveiller la faune sauvage au moyen de patrouilles et de caméras, de suivre individuellement chaque Girafe avec sa robe, à combattre le braconnage, à s'occuper des jeunes Girafes orphelines dans des refuges et à éduquer les populations locales à la protection de ces animaux emblématiques.
Par ailleurs, le Zooparc de Beauval participe à un programme de protection d'une autre sous-espèce de Girafe en Namibie (Afrique australe).
Au Zooparc de Beauval : l'espèce est présentée depuis 1999 à Beauval, un groupe vit dans la plaine africaine, en cohabitation avec plusieurs espèces de grands mammifères et d'oiseaux ; en hiver ou lors d'intempéries, elles sont maintenues dans les pré-enclos ou bien le bâtiment de nuit. Actuellement, le groupe comprend 1 mâle adulte (MISTRAL, dit aussi "MOMO"), 4 femelles adultes (BINTI, NZURI, CHLOË et BAYA arrivées en 2014) et 3 jeunes (KIMIA, MELMAN et MAÏWENN).
Reproduction : pendant très longtemps (1999-2014), le groupe présenté ne comprenait que des mâles, aussi n'y a-t-il eu aucune reproduction pendant cette période. Des femelles ne sont arrivées qu'en 2014. La première naissance a eu lieu le 22/07/2019, avec la venue au monde de la femelle KIMIA ("Paix", en lingala), fille de MISTRAL et de BAYA.
D'autres naissances ont suivi plus récemment :
• MELMAN (M), fils de MISTRAL et BINTI, né le 11/07/2021 ;
• MAÏWENN (M), fils de MISTRAL et BAYA, né le 28/02/2022.
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• Le 22 septembre dernier (2023), nous avions la joie de vous annoncer la naissance d’une girafe survenue le 20 septembre dans la soirée. Une femelle qui a été depuis prénommée Sofy et qui se porte comme un charme, sa maman Baya également. Moins de 15 jours plus t**d, nous avons le plaisir de vous faire part de la naissance d’un nouveau girafon trop mignon ! Cette fois, c’est Binti qui a mis bas après 15 mois de gestation, dimanche 1er octobre à 18h10.
• Perte des eaux et apparition des pattes avant dans la grande plaine
• Tout a débuté aux alentours de 15h30 par la perte des eaux et l’apparition des pattes avant alors que Binti se trouvait dans la grande plaine. Très rapidement, les soigneurs ont préparé le box afin de faire rentrer le groupe de girafes. Toutes les girafes ont regagné les espaces intérieurs sans problème. Un peu moins de trois heures plus t**d, à 18h10, Binti mettait bas.
• Le girafon s’est mis debout la première fois à 18h57 très précisément. Il a effectué quelques pas hésitants puis et a inévitablement chuté mais sans gravité.
• Les soigneurs ont pu observer de nombreuses interactions avec le groupe presque « habitué » à accueillir un nouveau membre puisque c’est la 2e naissance en moins de 15 jours !
• Cependant, Binti et le bébé vont être séparés du reste du groupe car il a été constaté par les soigneurs que Binti avait besoin d’un peu plus de calme pour allaiter correctement son bébé. Les soigneurs et vétérinaires ont donc décidé, pour le bien-être des animaux du groupe, de les séparer. Binti et son petit seront visibles en intérieur avec Baya et Sofy qui, elles, alternent entre le préparc et le grand box des girafes.
• « Tout va bien » selon les vétérinaires et les soigneurs
• Mardi 3 octobre, un check-up complet a été réalisé par les vétérinaires en collaboration avec les soigneurs. C’est à cette occasion que le sexage a été déterminé, que des prises de sang ont été effectuées ainsi que la pesée du girafon.
• Conclusion des vétérinaires et des soigneurs : « Tout va bien ». C’est une femelle qui pèse 57 kilos. Venez voir Binti et son bébé, Baya et Sofy ainsi que les autres individus du groupe de girafes ! Ce groupe, désormais composé de 10 girafes réticulées (7 femelles et 3 mâles), est parrainable, tout comme Melman.
Le savez-vous ?
• Son nom vient de l'arabe زرافة, zarāfah. Autrefois, les Européens l'appelaient "caméléopard" car son aspect évoque à la fois celui du chameau (par son long cou) et celui du léopard (par ses taches) ; cette dénomination a été abandonnée dans les langues modernes mais on la retrouve dans le nom scientifique de l'espèce "camelopardalis".
• Plusieurs sous-espèces vivent à travers le continent africain. Depuis peu, certains scientifiques les classent en 4 espèces différentes, la Girafe du Nord (Giraffa camelopardalis, du Niger à l'Ouganda), la Girafe du Sud (G. giraffa, en Afrique australe), la Girafe masaï (G. tippelskirchi) et la Girafe réticulée (G. reticulata), les deux dernières vivant en Afrique de l'Est.
• C’est l'animal le plus haut du monde, sa hauteur l'aide à atteindre sa nourriture, à surveiller l'horizon et à détecter les éventuels prédateurs.
• Pour s'abreuver ou se nourrir au sol, elle doit se pencher en écartant les pattes, ce qui est une position inconfortable et périlleuse car elle est à la merci des prédateurs.
• Bien que le cou de la Girafe soit très long, cet animal n'a que 7 vertèbres cervicales comme la plupart des mammifères (l'Homme inclus). Ces vertèbres sont toutefois très allongées (40 cm chacune).
• Les Girafes dorment très peu, seulement 2 heures par jour ! Il leur arrive toutefois de somnoler debout et les yeux ouverts, pendant des séquences de plusieurs minutes.
• De par son anatomie hors du commun, la Girafe est devenue le modèle idéal pour étudier la gravité sur la circulation sanguine. La NASA s'y est particulièrement intéressée : son réseau sanguin a été imité pour concevoir les combinaisons antigravité des pilotes de chasse et des astronautes.
• Son cœur pèse 11 kg (moins de 300 grammes chez l'Homme), il pompe 60 litres de sang et bat au rythme de 170 pulsations par minute. Quand la Girafe baisse la tête, ses valvules ramènent le sang vers le cœur et l'empêchent de descendre jusqu'à la tête. Le système sanguin de ses jambes comporte aussi des adaptations pour permettre la circulation du sang et éviter l'œdème (comme chez l'être humain, autre espèce "verticale").
• Contrairement à une idée reçue, la Girafe n'est pas muette et possède des cordes vocales. Toutefois elle émet peu de cris (préférant utiliser sa vision pour communiquer), sinon une sorte de bourdonnement sourd (à peine audible par l'oreille humaine) et des beuglements quand elle est stressée.
• La Girafe est le seul mammifère terrestre qui ne bâille pas.
• Sa langue, longue de 55 cm et de couleur bleue, est la plus puissante, la plus coriace et la plus longue que l'on puisse trouver chez des mammifères terrestres. Elle peut l'allonger pour atteindre les pousses tendres cachées derrière les rangées d'épines des acacias.
• Sa hauteur lui permet d'atteindre les pousses d'acacia situées entre 2 et 6 mètres de haut, inaccessibles à la plupart des autres ongulés de savane (Gnous, Zèbres, Antilopes, etc.…).
• La Girafe n'a pas d'incisives à la mâchoire supérieure : elle saisit les pousses d'acacias avec sa langue, puis les guide entre ses lèvres, referme sa bouche et tire la tête en arrière pour racler les feuilles avec les dents du bas.
• Les acacias disposent d'un mécanisme d'autodéfense contre les déprédations des Girafes : en produisant des tanins (qui rendent les feuilles moins appétissantes) et en attirant des fourmis (en produisant du nectar). Exposés aux Girafes, les acacias émettent une hormone de stress qui "prévient" les arbres voisins ! Ceci explique que les acacias n'ont jamais été surexploités par les Girafes (ni par les Eléphants, seuls autres grands mammifères à avoir accès à cette ressource) ;
• Parfois tenue pour une espèce à part, la Girafe réticulée peut s'hybrider avec les autres sous-espèces de Girafes, que ce soit en captivité (Beauval avait même eu un groupe de girafes hybrides dans le passé) ou dans le milieu naturel.