19/05/2022
⚠️ Voici pourquoi cette vague de chaleur printanière doit nous inquiéter ⚠️
Depuis le 11 avril dernier, chaque jour est en moyenne 4°C plus chaud que la normale de saison en France. Cette semaine, la plupart du pays atteindra les 30° C et jusqu'à 34°C dans le sud.
Cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait constituer un record de durée.
Si le retour des beaux jours nous donne le sourire, cette hausse anormale des températures inquiète les spécialistes, notamment l'hydrologue Emma Haziza que nous avons interrogée.
D’après Météo France, ce mois de mai pourrait être le plus chaud jamais enregistré dans notre pays.
Cet épisode survient alors que la France enregistre un déficit cumulé de précipitations d'environ 40 % depuis janvier 2022, soit une sécheresse exceptionnelle qui a fortement affaibli nos nappes phréatiques.
Depuis le début du siècle, la France subit un assèchement des sols et une aggravation de l’intensité des sécheresses. Cette tendance est accentuée par le réchauffement climatique.
Le pays a, il est vrai, connu des épisodes de sécheresse importants en 1976, 1989, 2003 ou 2011. Mais depuis le début des années 2000, ces phénomènes se multiplient et s'intensifient.
L'étendue du territoire frappée chaque année par la sécheresse a ainsi doublée, passant de 5 % dans les années 1960 à 10 % ces dernières années.
« Les mois déficitaires se suivent. 63% de nos pluies proviennent de l'évoapotranspiration à partir de la métropole, sauf qu'il y a de moins en moins d'eau à renouveler. Ajoutez à ça quelques degrés de plus et des vagues de chaleur. Vous voyez le problème arriver ? », s’inquiète l’hydrologue Emma Haziza.
L'agriculture et ses rendements, l'économie, le tourisme, la biodiversité, les structures des bâtiments se trouvent directement menacés par l'intensification des sécheresses partout dans le monde.
Depuis avril 2022, l'Inde et le Pakistan traversent une vague de chaleur d'une durée historique avec des températures dépassant les 50°C à l'ombre. Les réservoirs d'eau s'y assèchent en raison du manque de pluie, impactant les cultures et menaçant la survie des habitants, de la faune et de la flore. Cette semaine, le pays a notamment cessé d'exporter son blé pour assurer sa sécurité alimentaire.
La chercheuse Emma Haziza lance un cri d’alarme : « Je ne sais plus comment le dire, le crier parfois et puis me taire devant le flot d'actualité continu... Est-ce que vous avez compris ce que veut dire le manque d'eau ? Plus d'énergie, plus rien à manger, on n'est plus rien en fait, vous êtes sûrs de vouloir continuer comme ça ? »
D'après Emma Haziza, les aménagements des sols accentuent la sécheresse en cours. L'eau s'évapore massivement là où le milieu naturel n'est pas conservé et remplacé par des cultures intensives.
La spécialiste préconise de végétaliser massivement les villes, reforester, mettre un terme aux plantations de maïs qui consomment beaucoup d'eau l'été et détériorent la terre. Elle appelle enfin à une refonte urgente du système agricole vers un modèle végétarien et une agriculture pluviale.