06/09/2024
Apollo, l’étoile filante 💫
Je vous ai parlé de Granule. La belle écaille de tortue.Mais je ne vous ai pas parlé d’Apollo. Apollo c’est un de ses chatons fils, qui est resté avec elle pendant deux portées. Son papa, c’est Papou, un tuxedo, comme moi mais gris, craintif, sauvage mais comment patternel.
Apollo est né le lendemain du jour où j’ai traversé le voile. Il avait peur de tout, comme son papa. Il n’était pas fait pour être seul. Granule avait beau lui montrer que mes humains étaient bons et fiables, il avait trop peur pour approcher mais tranquillement, il s’est laissé apprivoiser comme le renard dans le petit prince. Tous les jours à la même heure. Un petit pas devant, 2 derrière.. je lui chuchottais dans l’oreille à tous les jours de leur faire confiance. Finalement, plus faim que de peur… et comme ça, un jour, il a abandonné sa joue dans la main de mon humaine. Il était siiii doux. Et il a compris qu’elle aussi était douce. Je savais qu’il n’aurait pas survécu un hiver dehors, errant. J’étais heureux qu’il m’ait écouté. Il avait besoin d’aimer et d’être protégé. Mes humains avaient besoin de sa douceur. Il est devenu velcro sur papa humain. Je l’avais bien averti que lui, il donnait toujours des gâteries.
Je le regardais être un chaton du haut de mon nuage. On dirait qu’il voulait apprendre à être un petit garçon, comme Pinocchio. Il était un expert du moment présent, et un expert du bonheur. Heureux d’Être content et content d’être heureux. Cette leçon là, il l’avait sûrement apprise dans ses vies antérieures pour la vivre si intensément. Moi qui était pourtant philosophe et zen, ça m’a pris une vie de chat pour la transmettre. Lui, instantané! Il devait déjà être à sa neuvième vie ou dans la pureté de sa première, dur à dire.
Il était si pressé de vivre. Il courait toujours. Est-ce c’est parce qu’il savait que Sa vie allait être courte? A peine 2 ans. Il savait à quel point chaque minute était précieuse. Aimer sans mesure, manger sans mesure, courir sans mesure. Chaque moment présent chaque seconde en cadeau. Il le savait. Il le vivait.
Ce jour là, il s’est aventuré trop loin, trop vite. Insouciant. Il avait oublié de se méfier et a couru vers le danger. Il a traversé le voile deux ans après sa naissance, jour pour jour. Une étoile filante. Trop vite pour mes humains. Ils se remettaient à peine de mon départ.
Chacun de ses poils aimés. Si doux. Chacun de ses regards. Si doux. Tous ses ronronnements si forts. Si doux. Tous ses jeux, tous les sourires, les calins et les bécots. Si doux. Une vie si courte mais si remplie d’amour. 9 vies? Sa prochaine sera un ptit garçon, lui qui l’a tant voulu. Pour l’instant, il me suit partout dans les nuages et garde sa place chaude, papattes en rond, collé sur moi, dans le coeur de nos humains. Si doux. Il leur chuchotte directement dans le coeur : Heureux d’être content, content d’être heureux.