26/10/2024
Xanax de Lila, de profil.
Un animal fruit de 10 ans de travail de sélection au sein de ma troupe. Il répond donc logiquement à plusieurs de mes choix morphologiques chez un bélier (cornage, cravate, proportion longueur/largeur de la tête, densité du tronc, profondeur de poitrine, queue courte...).
Il s'avère donc le représentant d'un type de mouton d'Ouessant qui s'est construit à partir de ma lecture du standard, des animaux extérieurs ayant permis l'amorce de ma troupe, mais également de mes choix et goûts personnels.
Faut-il pour autant que je ne conserve que ce type de bélier avec ces caractéristiques ? Faut-il que je cherche à utiliser uniquement des béliers présentant ces caractéristiques lors d'introductions ponctuelles futures de nouveaux reproducteurs...?
Ce serait une erreur.
Le mouton d'Ouessant par son histoire est un type ovin présentant une diversité de morphologies importante, et ce pour différentes raisons :
- l'absence de sélection vers un standard racial avant 1976 et la création du GEMO,
- la variabilité des modes d'élevage et de sélection aussi bien avant qu'après la création du GEMO conduisant à des évolutions très variables des différents troupeaux, avec ou sans sélection dirigée
- l'intégration de morphologies et couleurs ne provenant pas originellement du patrimoine génétique du mouton d'Ouessant par croisement.
Libre à chacun de compléter ce listing...
Cette diversité qui traduit l'histoire ancienne et actuelle de ce mouton doit être conservée, l'un des chemins emprunté par certains troupeaux ne devant être favorisé au détriment d'autres.
L'essentiel est de connaître l'histoire de chaque animal, son passé, ses ascendants afin de pouvoir construire à son tour, dans son troupeau, une nouvelle histoire se basant sur une sélection réfléchie et maîtrisée.
Un formidable outil permettant de travailler à l'échelle nationale dans ce sens pourrait être un livre généalogique accessible à l'ensemble des éleveurs souhaitant intégrer cette démarche, et donc le plus grand nombre d'entre eux afin de le rendre pertinent.
Le GEMO travaille en ce sens depuis de nombreuses années. Espérons que cette démarche aboutisse enfin prochainement afin de permettre un réel travail de préservation communautaire de cette race à l'avenir.