23/10/2024
« Mon chien est un membre de mes famille. Il est comme mon enfant ».
Le fait que nous aimions parfois notre chien comme un membre de notre famille est la preuve de son élévation dans l’échelle sociale. Lorsque certains chiens sont appréhendés comme tel, nous observons à la fois l’élévation salutaire du statut du chien de famille, mais surtout l’évolution réjouissante de l’humain dans son rapport au chien.
Cependant, cela ne fait pas de lui un être humain.
Et le statut que nous accordons à notre chien ne doit pas nous autoriser à le traiter autrement que comme tel, c’est-à-dire une autre espèce, avec ses besoins bien distincts des nôtres.
Malheureusement, avec ce statut moderne du chien réellement installé dans sa famille en tant que membre à part entière, il faut constater une autre forme de maltraitance indirecte, totalement inconsciente et heureusement facilement réparable, celle qui est inhérente à l’oubli que le chien est un chien, pas un humain.
- Il n’a pas forcément la même conception du confort.
- Il n’a pas nos besoins alimentaires.
- Il n’a pas notre perception de la rusticité et du travail.
- Il n’a pas notre idée de la propreté.
- Il n’accorde pas d’importance aux objets couteux que nous lui offrons et qui nous sont chers.
- Il ne comprend pas nos obsessions de contrôle et de sécurité.
- Il n’a pas nos envies de rangement.
- Ses comportements dérangeants ne le sont pas pour lui.
- Il ne se lève pas le matin avec des ambitions de prise de pouvoir.
- Notre manière de lui exprimer notre affection peut parfois fortement l’incommoder.
- Sa manière de communiquer n’a rien à voir avec nos interprétations et croyances.
- Sa présence au monde passe avant-tout par un sens qui nous dépasse : l’odorat.
- Il n’est pas désolé de ne pas correspondre à nos clichés humains sur le chien.
- Les coupes, cocardes, médailles et autres prix décrochés après des heures d’attente ne sont une distinction que pour nous.
- Nos peurs ne sont pas forcément les siennes, mais elles peuvent finir par le devenir.
- Ses colères ne sont pas obligatoirement les nôtres, mais elles finiront par nous atteindre.
- Il n’aime pas nos enfants comme nous aimerions qu’il les aime.
- Etc.
En revanche, notre chien est soumis aux mêmes émotions, humeurs et sentiments que nous. Notre manière de l’appréhender dans l’ignorance de ses besoins personnels va irrémédiablement se répercuter sur son estime de soi, sa confiance, son rapport au monde. Le non-respect des différences énumérées ci-dessus peut entraîner un mal-être à l’origine de beaucoup de rééducation dont le coeur reste la relation que nous avons construite avec notre chien. Mais la chance inestimable de ce chien-là c’est que son humain pêche souvent par inconscience, non par indifférence. C’est la raison pour laquelle je dis que rien n’est irréparable. Il faut juste le savoir ou se le rappeler parfois…
Audrey Ventura
Cynoconsult
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Crédit photo Rom Car / [ recapvideo ] / Scarlet
REGARDE-MOI, JE SUIS UN CHIEN, PAS SON OMBRE.