14/01/2023
Pour réagir à l’article « bashing » de la DHMons, qui fait couler beaucoup d’encre cette semaine, je vous partage les mots justes d’un confrère. Et n’oubliez pas, la profession est en souffrance. Nous n’arrivons plus à recruter de jeunes vétérinaires. Beaucoup se réorientent dès la sortie des études ou quelques années plus t**d. C’est maintenant qu’il faut réagir car en finalité ce sont vos compagnons à quatre pattes ou à plumes qui vont en payer le prix.
Texte du confrère Frédéric Glückmann
< Le vétérinaire...
Le vétérinaire est une femme, un homme comme les autres.
Mais si.
Comme chacune, chacun de nous toutes et tous, nous dormons, nous avons besoin de temps pour manger ou prendre une do**he.
Il arrive même que nous prenions le temps de faire des enfants, de les élever, d'avoir une famille.
Et, comme tout le monde, nous avons des amis, nous participons à la vie associative d'un village, d'une ville, d'un quartier.
Des gens normaux, quoi.
Ou alors presque.
Presque, en effet, parce que notre passion est notre métier et inversement : ce métier passion, nous le vivons et il nous fait vivre tant matériellement que moralement. Nous y investissons énormément de temps, d'émotions, d'énergie et, ce n'est pas négligeable, d'argent, afin d'être au mieux à votre service et celui de vos animaux.
Mais voilà, notre domaine est à haute valeur émotionnelle ajoutée.
Peut-être est-ce cela qui nous distingue, ce côté hypersensible.
Très utile, la sensibilité, quant il s'agit de faire preuve d'empathie, d'accompagner les maîtres d'un animal en fin de vie, de conseiller une famille désirant acquérir un nouveau compagnon pour partager une quinzaine d'années de vie commune.
Très utile, donc, mais combien délétère lorsque nous sommes confrontés à la vindicte imbécile et méchante de 'responsables' d'animaux sans éducation.
Ces derniers jours, une jeune consoeur a fait l'objet de ce fléau des réseaux sociaux joliment appelé 'bashing'. Ce n'est malheureusement pas un cas isolé. Mais, cette fois, la presse d'investigation de haute tenue s'en est fait le relais dans les pages régionales d'un de nos quotidiens.
Par curiosité, j'ai jeté un oeil sur l'historique des consultations d'articles de la page dudit journal. Le constat est affligeant : un bon gros titre raccoleur avec la frimousse riante d'un brave pit-bull honteusement mal-reçu durant une garde de nuit est plus vendeuse que la guerre en Ukraine, les négociations sur notre futur énergétique ou encore la main mise des narco-trafiquants sur la ville d'Anvers. Peut-être qu'une victoire du Standard aurait pu rivaliser. Peut-être.
Pendant ce temps-là, nous sommes, nous vétérinaires, tenant d'un triste record : le taux de su***de dans la profession est quatre fois supérieur à la moyenne nationale, les pays voisins présentant des statistiques du même ordre.
J'ai beau exercer depuis 35 ans et des miettes, l'expérience en matière de déception humaine est sans cesse renouvellée. Mon âge, mon aptitude au second degré et ma passion font que je m'en sors plutôt bien. Pourtant, plus que jamais, je reste intransigeant sur le respect mutuel et la confiance que nous nous devons, mes clients et moi.
Une consultation, un coup de téléphone, commencent toujours par un bonjour et se termine par un au-revoir. Le déroulé ne peut se concevoir de ma part qu'avec écoute et compréhension réciproque. L'humour et la bonne humeur sont des plus non négligeables, même, surtout, dans les moments les plus difficiles.
J'en termine en rappelant qu'en toutes circonstances, la première personne à devoir veiller au bien être d'un animal est son maître, son propriétaire ou son éleveur. Au même titre que les parents se doivent d'assurer le bien-être et l'éducation de base de leurs enfants plutôt que d'en déléguer la responsabilité 'miraculeuse' aux enseigants et autres institutions.
Vous trouverez ci-desous le communqiué de presse de l'UPV ( Union Professionnelle des Vétérinaires ) diffusé en réaction à l'article paru dans la DH Mons et aux messages des réseaux sociaux.
Bonne journée à toutes et tous et à bientôt avec le sourire. >
Voilà, ça me chatouillait le clavier, pour rester dans le lexique poli.
Au braves gens de l'extrême Ouest de nos contrées, je signale à tout hasard, que les batteries sont de sortie ce samedi à Binche, si vous n'êtes pas de garde, bien sûr 🙂
Glück.