24/11/2023
Les Astuces du vendredi : Mon chien a peur | Part I
📖 … — Il va pleuvoir. Il faudrait qu’on sorte maintenant si on ne veut pas être mouillées.
Va voir Inès. Comme tu es nouvelle, elle sera peut-être d’accord.
Après quelques instants, Choukie revient.
— Elle a dit « Cétrotau ».
Le ciel s’assombrissait de plus en plus.
— À ton avis, pourquoi il pleut ?
— C’est à cause des chevaux !
— Les chevaux ?
— Mais oui. Tu as déjà vu des chevaux galoper dans les prés. Les mottes de terre qui s’envolent, le sol qui tremble ? Alors, imagine ce qui se passe en dessous ! Eh bien, quand la pluie tombe, ce sont les chevaux d’en haut qui galopent.
Bien décidées à sortir au plus vite, les petites chiennes se trémoussent vers la cuisine, leurs griffes crissant sur le carrelage. Et c’est à qui tourne autour des jambes d’Inès, qui gratte la porte du couloir. Assaillie de regards éplorés, elle finit par céder et enfile son imper.
À peine dehors, elle lève les yeux, surprise par la pénombre.
— Vite, vite les filles, il va pleuvoir !
Les deux chiennes se coulent un regard entendu. Ces humains !
Alors que les premières gouttes s’écrasent sur leur pelage soyeux, elles trottinent allègrement, la truffe au sol, les oreilles en alerte.
Mais le grondement de la horde sauvage lancée sur elles au grand galop pétrifie Choukie. Déjà, elle s’imagine piétinée par des sabots effrénés, telle la motte de terre évoquée plus tôt.
À l’autre bout d’Inès, Sirka tire comme une forcenée, ses trois pattes valides cavalent sur place. Écartelée entre les deux chiennes, Inès s’empare de Choukie, et court tant bien que mal derrière Sirka jusqu’à la maison… 📖
🐶 Qui sait ce qui se passe dans la tête du chien face à une situation qu’il ne comprend pas ? Sans doute ne rêve-t-il pas de horde sauvage 🐎🐎🐎 !
➡️ Dans le cas qui nous occupe, pouvoir décrypter le langage corporel des deux chiennes peut nous donner une bonne indication de leur ressenti. Face à ce gros orage qui les effraie, chacune opte pour une attitude différente.
➡️ Choukie choisit de se figer. C’est la peur qui paralyse, celle qui se dit : si je ne bouge pas, peut-être que ça passera sans me voir ; si je ne bouge pas, je suis invisible. Et il est inutile de lui crier d’avancer, elle ne peut pas bouger ! Et Sirka choisit la fuite. Elle court droit devant sans plus réfléchir, elle rentre se mettre à l’abri.
➡️ Même si c’est très tentant, prendre son chien dans les bras ne fera que conforter son sentiment de peur. En outre, ce n’est possible que parce que c’est un petit chien. Imaginez un Saint-Bernard. Tout de suite, le porter est moins évident… Et courir derrière lui confirmera qu’il a raison d’avoir peur, puisque vous aussi, vous courrez !
✅ Sur le moment, pour le chien qui se fige, tentez de ramener son attention vers vous et rassurez-le sans en faire des tonnes : « Tout va bien, c’est l’orage. Ça fait beaucoup de bruit, mais je suis là. Tu viens, on rentre. » Soyez encourageant, parlez-lui pendant le trajet pour maintenir son attention sur vous, félicitez-le parce qu’il bouge ! L’idée, c’est de détourner son attention de quelque chose qui l’effraie en lui proposant une activité agréable.
✅ Et pour le chien qui fuit, accompagnez-le sur quelques mètres, puis commencer à freiner doucement, sans le bloquer, pour le ralentir et le ramener à une allure normale. Ce serait dommage d’associer une douleur à la peur qu’il ressent déjà… Ce faisant, vous le rassurerez verbalement de la même manière que pour le chien qui se fige.
✅ Après, ce sera intéressant de travailler en amont de ce qui l’effraie, ici l’orage, par exemple avec des bruits pré-enregistrés que l’on peut trouver en ligne, et dont vous augmenterez progressivement le son.
🐕 Soyez l’humain sur qui ils peuvent compter en cas de danger !