04/06/2025
UN STRESS THERMIQUE EN FIN DE GESTATION HYPOTHEQUE LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT MAMMAIRE DES VEAUX FEMELLES
: Davidson BD et al. Utero heat stress compromises whole-body growth and mammary development from postweaning through puberty. J. Dairy Sci. 2025. https://doi.org/10.3168/jds.2025-26458.
Le stress thermique induit une réduction de l’afflux sanguin au niveau utérin. Il en résulte des altérations placentaires, une réduction du poids des veaux à la naissance et une absorption moindre des immunoglobulines. Il est également de natre à induire des altéations épigénétiques réduisant la fonction de divers organes (surénales, thymus, glande thyroïde, glande ammaire, cœur, ovaires, reins). On sait par ailleurs, le rôle permissif joué par les hormones ovariennes sur le développement mammaire au moment de la puberté.
COMMET ONT-ILS FAIT ?
Les auteurs de l’étude ont comparé les effets du stress thermique sur la croissance, le développement ovarien et le développement mammaire. Pour ce faire les mères (génisses de race Holstein) d’un premier groupe de veaux (n=19) ont été exposées à un stress thermique (THI 75 à 83) durant les deux mois précédant le vêlage. Le second groupe (n=21) ont été exposée au même stress thermique mais ont bénéficiés de mesures (ventilation forcée et non pas naturelle, pulvérisateurs d’eau) visant à en réduire significativement les effets sur la fréquence respiratoire (77.4 vs. 53.5 ± 0.6) et a température cutanée (36.0 vs. 34.1 ± 0.05°C). Des mesures mensuelles du développement corporel et mammaire ont été effectuées. Un suivi hormonal hebdomadaire a été mis en place à partir du 7ème mois. Un suivi hormonal et échographique a été réalisé au cours de l’oestrus et du metoestrus induit à 12 mois par un protocole de synchronisation. Après leur naissance, les veaux femelles ont été élevées (vaccination, alimentation, hébergement …) de manière identique.
LEURS OBSERVATIONS
Le stress thermique induit une réduction du poids des génisses à 3 mois (105.8 vs. 116.1 ± 4.1 kg), à 7 mois (221.7 vs. 235.4 ± 4.1 kg) et à 8 mois (250.2 vs. 262.3 ± 4.1 kg). Il s’accompagne également d’une réduction de la taille au garrot, aux hanches, du périètre thoracique et du diamètre de la tête.
Le gain quotidien moyen a été comparable mais à 9 mois d’âge il fut supérieur si les mères ont été exposées à un stress thermique (1.00 vs. 0.86 ± 0.05 kg/j).
L’exposition à un stress thermique entraîne notamment une réduction de la longueur des trayons (25.5 vs. 28.3 ± 0.6 mm). La distribution des différentes cellules mammaires est également différente.
Lors de l’oestrus induit, la concentration en oestadiol est moindre si la génisse a été exposée in utero un stress thermique. Par ailleurs, on observe une réduction du diamètre (13.5 vs. 15.5 ±0.6 mm) et du volume (6,170.4 vs. 10,506.0 ±617.7 mm3). Le diamètre (22.2 vs. 26.9 ± 0.7 mm) et le voluime (6,170.4 vs. 10,506.0 ± 617.7 mm3) du corps jaune qui se développe est également moindre.
PARLONS-EN
On le sait, du sevrage à la puberté, le développement mammaire est de type allométrique, son développement est différent du reste du corps. Ce développement peut être altéré par une exposition à un stress thermique durant la gestation mais dépendre également de la concentration en oestrogènes et à leurs récepteurs au niveau des cellules épithéliales et des adipocytes lors de la puberté.
Les changements climatiques observés nous invitent à savoir prendre les mesures qui s’imposent aux vaches en fin de gestation pour en éviter les conséquences possibles sur la production laitière de leur descendance. Je vous invite pour en savoir plus à lire les 4 articles consacrés au stress thermique, publiés récemment dans la R***e d’Elevage et de Médecine Vétérinaire Tropicale.