23/04/2022
Tous nos chiens actuels ont un ancêtre en commun : le loup.
Difficile de s’imaginer que le chihuahua ou le dogue allemand ont un patrimoine génétique identique à 98%. Et pourtant, l’histoire du chien commença il y a 20 000 en fin d’époque glaciaire.
L’homme et le loup ayant le même objectif commun qu’était la nourriture, tout naturellement, l’homme commença à adopter des louveteaux, et à les faire grandir au sein de la tribu.
L’homme tirait plusieurs avantages de cette alliance avec un de ses concurrents direct pour le statut de prédateur. Les loups alertaient en cas de danger, mais ils étaient aussi très utiles pour la chasse en repérant le gibier. En échange, les loups se nourrissaient des déchets vacants.
Il est possible de penser que les loups se sentirent sécurisés à côtoyer l’homme préhistorique, et que des sentiments d’attachements ont pu se nouer entre les deux espèces.
Bien sûr, comme tous les animaux domestiqués, ils perdirent certains de leurs instincts sauvages et en acquirent d’autres. Des milliers d’années d’apprivoisement plus t**d, l’homme se sédentarisant, le loup devint : Canis Familiaris.
On parle, depuis Darwin, de « sélection artificielle » lorsque l’homme se substitue à la nature pour l’évolution d’une espèce.
A l’âge des métaux (7000 à 1500 av J.C), les hommes avec le commerce écumèrent les mers et les terres, que ce soit pour leurs échanges ou bien par migration de population.
Les molosses de Molossie
C’est à cette époque, que nous trouvons les traces des Molosses. Ces habitants de la Molossie (l’Epire, Grèce), dressèrent des chiens féroces décrits comme : « impétueux, d’une force inébranlable, attaquant même les taureaux barbus et poursuivant les sangliers monstrueux pour les détruire… »
Le nom de molosses vient donc de ces habitants qui étaient toujours décrits avec leurs chiens de combat.
Les grecs et les romains s’en servaient pour la chasse de l’ours ou du sanglier, ils protégeaient les maisons des riches familles, et ils commencèrent leur entrée dans l’arène pour divertir le peuple aux jeux.
C’est l’arrivée de Canis Pugnace, ce célèbre molosse issu de la sélection des Romains.
Ils lui fixèrent un caractère de guerrier, et une morphologie combative.
Il accompagnait les légions romaines dans la conquête de l’Europe de Jules César.
De ses chiens de l’antiquité, le cane corso et le matin de Naples sont les plus légitimes descendants.
Le cane corso tomba dans les oubliettes de la cynotechnie contemporaine, mais il était bien présent dans les fermes rurales de l’Italie.
Le professeur Ballota
Ce n’est que dans les années 70, que le professeur Ballotta et le docteur Morsiani décrivirent un « chien molossoïde à poils courts, différent du Mâtin de Naples, semblable au Bull Mastiff, ressemblant au chien de Maillorque ».
Un programme de sauvetage de la race fut lançait par des passionnées cynophiles.
En 1974, le docteur Paolo Breber rencontre cinq cane corso à l’exposition de Foggia : un couple noir provenant de Montella et une femelle noir (Mirak) et un mâle bringé provenant de Lucera, ainsi qu’un mâle gris (Aliot) venant d’Ortanova.
Les mariages se succédèrent avec une intense méthode de consanguinité, et non pas par l’apport d’autres races, de façon à fixer un type homogène de chien.
Parallèlement, ces chiots fortement consanguins éraient renvoyés dans le sud pour être mélangés à d’autres courants de sang, avec plus au moins de succès, car les retrouver n’étaient pas chose aisée.
Le docteur Morsiani
En 1987, le docteur Morsiani, observe et mesure 100 individus, afin d’en définir un standard de la race.
Plusieurs années à œuvrer pour sa reconnaissance, ce n’est qu’en 1996 que la FCI reconnait la race cane corso.