05/08/2024
Comportements agressifs, excessifs, prédation, pica... Et si la cause était ailleurs ? 🔍👀
Lorsqu'un comportement cause du tort (à notre chien, à nous ou aux autres), la première chose qui nous vient souvent à l'esprit est de savoir comment nous allons le modifier. Et pourtant, tant de choses peuvent se cacher derrière un comportement : douleurs ou pathologies, alimentation inappropriée, méconnaissance de l'espèce canine, mauvaise communication entre le chien et son gardien, besoins insuffisamment/trop/mal comblés, insécurité au sein du foyer...
Même si les techniques de modification comportementale (basées sur des études scientifiques et mises en œuvre avec bienveillance) fonctionnent, il est primordial d'investiguer du côté physiologique avant toute chose, au risque de perdre un temps précieux et de passer à côté du problème, ainsi que sur une meilleure communication réciproque.
Pour vous donner quelques exemples personnels :
💩 Stellâme, ma berger blanc, mangeait énormément de crottes, de purin et de bouses en balade, sans compter ses propres excréments.
🛠️ Pendant plusieurs années, j'ai utilisé du conditionnement classique puis opérant pour lui apprendre à regarder le crottin, puis me regarder et revenir vers moi afin de passer à côté sans l'ingérer. N'ayant pas généralisé cet apprentissage, elle a appris à laisser les crottins de cheval mais continuait de savourer les champs de purin, je la rattachais donc lorsque nous passions dans des endroits trop tentants (gestion d'environnement).
✅ Le problème a été complètement résolu en quelques semaines, sans aucun travail supplémentaire de ma part.... Grâce à une analyse de son microbiote, révélant qu'il lui manquait de nombreuses bactéries importantes (qu'elle cherchait certainement dans les différentes selles qu'elle trouvait), et en lui fournissant des compléments alimentaires à base de matières fécales.
💣 Lunâme, ma berger allemand, déchargeait la moindre de ses émotions (frustration, joie, peur) en chevauchant Stellâme ou en la chargeant.
🛠️ J'ai analysé exactement les moments où ces comportements se produisaient, j'ai essayé d'éviter au maximum les situations anxiogènes en amont, j'ai donné beaucoup de mastication pour lui permettre de décharger différemment, je la redirigeais vers un bâton durant les balades pour la détourner, j'ai appris à repérer tous les micro-signaux précurseurs d'une charge ou d'un chevauchement...
✅ La situation s'est grandement améliorée depuis qu'elle a reçu un diagnostic médical et prend un traitement à base de cortisol et d'hormones thyroïdiennes, réglant par la même occasion ses nombreux problèmes digestifs (qui augmentaient très probablement son besoin de décharger).
🦊 Lunâme et Stellâme apprécient fortement de courir après le animaux sauvages.
🛠️ En plus de la longe, pour sécuriser tout le monde et du principe de Premack utilisé sur les oiseaux (si tu reviens vers moi, je te détache et tu as le droit de leur courir après), j'ai utilisé des jeux de calme et de prévisibilité, je leur ai permis de satisfaire leurs besoins de prédation via le mantrailing et d'autres jeux de flair, j'ai pris soin de coordonner ma respiration avec mes pas pour garder un rythme cardiaque bas et leur amener du calme, j'ai lancé des poignées de friandises par terre pour leur permettre de redescendre plus rapidement de leurs émotions...
✅ Puis, je me suis rendue compte que les moments durant lesquels elles font le plus de prédation sont lorsqu'elles ont mal au ventre, que la balade du jour précédent était trop courte ou trop stimulante ou que je n'étais pas assez présente et disponible pour elles à ce moment-là (la tête dans les nuages, ou sur mon téléphone...). J'ai également remarqué qu'avant de partir chasser, elles ralentissent, s'arrêtent et me regardent. En leur indiquant la bonne direction avec mon corps tourné en sens inverse et avec une bonne gestion d'environnement (balade dans les champs avec bonne visibilité), elles reviennent vers moi et nous pouvons continuer notre chemin, contrairement à toutes ces fois où j'ai fait un pas de trop dans la direction du renard et que je les ai involontairement incitées à y aller.
🥩 Lunâme pleurait beaucoup au moment de préparer sa gamelle.
🛠️ Sur le coup, à part me dépêcher pour lui donner à manger plus vite, je n'ai pas fait grand chose 😆 J'aurais pu ignorer ses gémissements et recommencer à préparer quand elle est calme, mais est-ce que j'apprécie lorsque l'on m'ignore alors que j'exprime un besoin ? J'aurais aussi pu la faire patienter en lui donnant une mastication, ou préparer dans une autre pièce (mais je n'ai pas d'autres pièces alors ça règle le souci...)
✅ Il m'a suffit de fractionner son repas en deux, d'augmenter l'apport énergétique de la ration et d'ajouter un peu d'eau pour lui permettre de se sentir rassasiée et patienter plus sereinement au repas suivant 🙃
🚗 Juste après la naissance de mon bébé, Stellâme s'est mise à refuser de descendre de la voiture au retour de balade. Cela coïncidait aussi avec un pétard qui avait explosé un jour qu'elle descendait.
🛠️ J'ai essayé d'attendre, d'encourager chaque mouvement vers l'avant, de travailler au clicker, de faire des balades plus longues en pensant que le nouveau rythme était trop lent pour elle, de débloquer les tensions chez l'ostéopathe... Le rappel d'urgence fonctionnait très bien, elle sortait immédiatement, mais je ne voulais pas l'utiliser dans ce cas-là...
✅ Là encore, après diagnostic vétérinaire et mise sous traitement d'hormones thyroïdiennes, Stellâme a à nouveau accepté du jour au lendemain de descendre directement de la voiture.
Je n'ai pas détaillé tout ce qui a été mis en place, mais l'objectif est de se rendre compte que la finalité n'est pas celle à laquelle je m'attendais.
Ces quelques exemples ne sont pas des solutions toutes faites à reproduire dans une autre situation avec d'autres binômes, mais j'espère qu'ils apporteront une piste de réflexion pour voir plus loin et chercher à toujours mieux comprendre, pour avancer la main dans la patte.
Prenez bien soin de vous ✨