14/08/2024
Je partage ci-dessous le superbe texte de ma consœur Lisa Longo Animal Académie que je remercie pour son autorisation et sa si belle écriture.
Je choisis de vivre et de travailler avec les animaux, en privilégiant des interactions basées sur la collaboration et la coopération.
Pour moi, il est essentiel de limiter autant que possible l’usage de la force, de la contrainte, de l’intrusion, ou de toute forme de coercition.
Que l'on parle de réactivité, de relaxation, d'adaptation à un type d’environnement, de soins ou de quoi que ce soit d'autre, les notions de choix, de contrôle de leur environnement, d’agentivité et de consentement devraient être au cœur de nos interactions avec tous les êtres vivants.
Ce que je souhaite dans ma relation avec mes animaux, c’est de les voir épanouis, qu’ils puissent s’exprimer librement, qu'ils sachent prendre des décisions, qu'ils aient l'opportunité de révéler pleinement qui ils sont, le tout en leur permettant d'acquérir les compétences nécessaires pour s’épanouir, pour s'exprimer, pour faire des choix, pour enrichir leur quotidien et pour qu'ils puissent vivre aussi heureux que possible à mes côtés.
Si, à un moment donné, je me retrouve dans une situation où j’ai recours à la force avec un de mes animaux (ce qui peut évidemment arriver dans la vraie vie), je refuse de justifier cet acte en (me) disant qu’il n’y avait pas d’autre solution ou que ce n'est finalement pas si grave de les contraindre. Je m’engage auprès d'eux et de moi-même à remettre continuellement en question mes connaissances, mes compétences et mes comportements, dans un souci constant de m'améliorer et de devenir chaque jour une meilleure personne pour eux.
Non ce n'est pas la fin du monde de les mettre parfois en inconfort et/ou de les contraindre, particulièrement si c'est pour garantir leur sécurité physique ou émotionnelle, ou celles des autres.
Mais la vraie question ne devrait jamais être simplement de savoir si ce que nous faisons fonctionne ou non, mais plutôt de se demander si une autre façon de faire pourrait offrir davantage de bien-être à nos animaux. Si une alternative existe, qui permet de réduire l’inconfort, alors j'estime avoir le devoir de tout mettre en œuvre pour l’adopter.
Oui, la punition, la contrainte et la force sont des réalités que la nature nous impose parfois pour nous enseigner à survivre.
Mais nos animaux ne sont pas livrés à eux-mêmes, ils n’ont pas à développer des compétences de survie dans un environnement hostile.
Si le monde extérieur naturel peut être déjà très contraignant, pourquoi devrions-nous en rajouter ?
Après tout, ce sont nous qui choisissons d’accueillir ces animaux dans nos vies et de les faire vivre selon nos règles humaines. La moindre des choses serait de leur faciliter cette adaptation et de leur offrir un environnement où ils peuvent se sentir en sécurité.
Et même si le sujet m'intéresse bien sûr immensément, je ne parle pas ici des recherches scientifiques menées sur les différents processus et mécanismes d'apprentissage.
Je parle “simplement” d'éthique, de respect, de bienveillance : en soi, tout ce qui nous permet de construire une relation basée sur la confiance mutuelle et une belle communication à double sens.
Bref, essayons de continuer à faire de la coopération, de la collaboration et de la bienveillance notre avenir, et laissons définitivement derrière nous la force, la contrainte et la coercition.
