Canisca

Canisca - Diplôme "Educateur canin" chez AoA Genève
- Diplôme "Educateur canin, rééducation et comportement"
(8)

27/08/2024
25/08/2024
18/08/2024

ALLONS AUX ORIGINES NOUS RAFRAÎCHIR LA MÉMOIRE.... Consultation pour un golden retriever excédé qui a pincé le front du petit, étude comportementale pour une famille qui constate que son border collie « devient fou », analyse pour un akita qui a éviscéré le mouton des voisins, consternation générale face à un jack russel qui clappe des mouches invisibles ou chasse les rayons du soleil, état de choc pour les humains du beauceron qui a manqué de passer sous les roues du tracteur qu’il a tenté de capturer, consultation vétérinaire pour un malinois bloqué dans l’hypervigilance… Etc.
Cynoconsult / Audrey Ventura
Les livres :
- "Le chien, cet animal qui nous échappe" https://shorturl.at/eLNT2
- "Mon chien, mon coach et moi" https://shorturl.at/cFIV1

Cela n’en finit plus, comme une loi des séries. Des études inscrites au tableau noir. Mais ensuite, on se pose, et on réfléchit vraiment à tout ça. Le problème n’est pas toujours le chien. L’écueil n’est pas seulement la sélection génétique des races sur des compétences devenues aujourd’hui désuètes. Ce serait trop simple.

Le souci, c’est aussi notre difficulté à nous informer avant de prendre une décision qui va impacter une décennie durant, notre famille, nos enfants, et ce chien qui ne nous demande rien. Combien de temps avons-nous réfléchi avant de l’adopter ? Vraiment ? Que connaît-on de sa race, de sa lignée ou de son croisement ? Avons-nous réellement les moyens de subvenir à ses besoins génétiques ?

Cet épisode vous propose un retour sur les origines des races.

https://www.podcastics.com/podcast/episode/allons-aux-origines-nous-rafraichir-la-memoire-240252/

11/08/2024

🐾 VÉRITÉS ET IDÉES FAUSSES SUR… LE HUSKY ! 🐾

Ah, le Husky ! Animal presque sauvage, chien indomptable, épris de liberté, qui a besoin d’être guidé par un véritable « chef de meute » pour s’épanouir, et qui ravage le salon de ses maîtres s’il ne court pas ses vingt kilomètres par jour… il en circule, des idées reçues à son sujet ! Son allure lupine, sa fourrure de canidé sauvage et ses yeux parfois bleu azur suscitent bien des fantasmes…

J’adore les Huskies. Vraiment. J’en parlais encore avec des amis cette semaine. À partir du moment où leurs besoins sont comblés, ce sont des chiens joyeux et faciles à vivre. Sauf exception, ils adorent la compagnie de leurs congénères. C’est un trait de caractère à prendre sérieusement en compte : si vous avez un autre chien, c’est un sacré bonus, car le Husky apprécie vraiment la vie de groupe. Sinon, il faudra lui présenter d’autres chiens régulièrement, à défaut de quoi, il n’hésitera pas à passer sous votre clôture pour aller taper la causette avec le Labrador du voisin. Rien de plus normal, pour un chien dont les ancêtres tiraient des traîneaux en groupe et dont les compétences sociales étaient recherchées. Attention cependant, le Husky tel que nous le connaissons n’est plus celui qui tirait des traîneaux en Sibérie. S’il existe encore des lignées de Huskies Sibériens de travail, plébiscitées par les mushers, le Husky tel qu’on le rencontre actuellement est sélectionné sur des critères physiques et est beaucoup moins demandeur d’exercice physique que son cousin. Ce serait totalement ingérable dans la vie quotidienne ! Si le Husky actuel a besoin d’au moins une heure de promenade quotidienne pour être bien dans ses pattes, il n’est pas obligatoire d’être un sportif de haut niveau pour le rendre heureux. Il peut même vivre très confortablement en appartement malgré les dires des mauvaises langues, à partir du moment où il bénéficie de plusieurs promenades journalières.

Il n’est pas complètement faux d’affirmer que le Husky est fugueur. Si ses besoins exploratoires et sociaux ne sont pas comblés, il saura très bien se débrouiller pour les satisfaire tout seul ! Il est suffisamment agile et autonome pour cela. Cependant, il reste avant tout un chien et il préfère partager ces activités avec son groupe social (ses humains). Si vous lui proposez suffisamment d’activités (je ne le répéterai jamais assez, faire un tour dans le jardin n’est PAS une activité), il ne ressentira pas le besoin de s’échapper pour se trouver des occupations. De même, il peut être promené en liberté en forêt ou dans un parc comme n’importe quelle autre race de chien : si vous entretenez une bonne relation avec lui, et si vous lui enseignez le rappel en positif (quelques morceaux de viande dans la poche pourront aider !), votre Husky sera ravi de revenir au rappel… à moins qu’un écureuil ne montre le bout de sa queue.

Car le Husky est chasseur. C’est indéniable. Son instinct de prédation étant plus prononcé que chez d’autres races de chien, il est nécessaire d’être vigilant quand il est en liberté. La faune sauvage et les chats du quartier pourraient en faire les frais. Si vous avez l’occasion de le nourrir au cru, vous comblerez au moins chez le Husky le besoin de mastiquer, dilacérer la viande et croquer les os, à défaut de pouvoir combler son instinct de poursuite en le laissant chasser, ce qui serait bien évidemment cruel pour les animaux croisés en promenade.

Conseil qu’il est toujours bon de rappeler, le Husky n’est pas fait pour rester seul dix heures par jour. Il est évident que travailler est nécessaire pour vivre, mais laisser un chien seul aussi longtemps est une négation totale de ses besoins éthologiques. Essayez de recruter un(e) dog-sitter, laissez votre chien en garde chez un ami qui a un autre chien, confiez-le à une garderie canine de jour, mais ne le laissez pas seul dix heures par jour, cinq jours sur sept. Le Husky n’est peut-être plus un acharné des sports de traîneaux (et encore, certains le sont, en fonction de leur génétique et de la condition physique dans laquelle on les maintient), mais il a besoin d’explorer, de gambader, de renifler, de jouer, de rencontrer d’autres chiens, bref, de vivre, tout simplement !

Enfin, si vous comptez sur votre Husky pour monter la garde, vous risquez de tomber de haut. Il est plus probable de le retrouver en train de prendre le thé avec un cambrioleur plutôt que de le surprendre tout crocs dehors et l’échine hérissée à essayer de chasser un intrus qui se serait trop approché de votre portail. Le Husky est probablement l’une des seules races de chien à faire la fête au facteur ! Dire que, parfois, il ne se lève même pas du canapé pour vous saluer quand vous rentrez du travail…

C’est ça, le Husky : un chien qui vous amènera toujours à vous remettre en question et à vous améliorer, un animal tout en contradictions, qui vous fera mourir de rire quand il vous fera la conversation (le Husky cause, et aime s’entendre parler !), et qui vous fera vous arracher les cheveux quand il aura décidé de ne revenir à vos pieds qu’APRÈS s’être copieusement roulé dans ce cadavre de ragondin faisandé qui empeste à deux-cents mètres. Le Husky est un hymne à la vie enfoui sous un amas de fourrure, un épicurien caché derrière un regard couleur lagon. À ses côtés, et si vous lui consacrez le temps et la patience qu’il mérite, vous apprendrez à devenir un peu chien vous-même et vous mordrez à pleines dents dans la vie.

Elsa Weiss / Cynopolis
© Tous droits réservés - 2021

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09/08/2024

- LE NON DÉCLENCHEMENT -

Si votre chien est réactif face à ses congénères et que votre éducateur le place en situation de déclencher afin que vous puissiez agir, il est urgent de changer de professionnel.

Si votre enfant est phobique des chiens et que son pédo-psychologue vous conseille de l'emmener dans un cours collectif d'éducation canine afin que vous puissiez lui prouver qu'un chien c'est gentil, il est urgent de changer de professionnel.

Faites confiance aux professionnels du coaching qui vous disent que le salut n'est pas dans "le déclenchement pour travailler" mais dans l'extinction du déclenchement par le distancement, l’observation et la modification des contextes déclencheurs.

Rien n'est pire que l'approche frontale. Elle sensibilise, elle conditionne, elle aggrave.

L'objectif à terme n'est pas que vous ayez le pouvoir d'empêcher votre chien de déclencher. L'objectif est que votre chien ne déclenche plus de lui-même parce qu’il en fait le choix.
Il en prend la décision.
Et c'est dans l'intérêt des deux.
À long terme.

Maintenant, si vous demandez conseil à un professionnel de la rééducation qui refuse de faire déclencher votre chien et que vous remettez ses compétences en doute, peut-être que le problème est ailleurs. 😉

Audrey Ventura
Cynoconsult

Les livres :
- Mon chien, mon coach et moi : https://shorturl.at/cFIV1 = Des humains dans l’aventure courageuse de la rééducation de leur chien.
- Le chien, cet animal qui nous échappe : https://shorturl.at/eLNT2 = Pour mieux connaître le chien, son éthologie, sa psychologie, ses besoins, ses envies, ses lubies, sa génétique, et réussir à construire une relation stable et épanouie, avec tout ce joyeux désordre.

08/08/2024
Bosco, Berger allemand
18/07/2024

Bosco, Berger allemand

Rocky, Berger allemand
18/07/2024

Rocky, Berger allemand

18/07/2024
10/07/2024

J’AI PLUSIEURS CHIENS…

Si vous avez fait le choix de vivre avec plusieurs chiens, et « plusieurs » c’est à partir de un ;-), il vous faut accepter que « plus de chiens » signifie aussi « plus de difficultés potentielles ».

Nous allons éviter tout de suite de tomber dans l’émotionnel béat, dans le sempiternel « l’amour du chien est étirable à l'infini », « avoir un chien ou six chiens, c’est pareil à partir du moment où on les aime"… Et autres lieux communs destructeurs et immatures.

Vivre avec plusieurs chiens à des conséquences et de mon expérience, rares sont les humains qui ne se retrouvent pas rapidement dépassés, comme si ce qui suffisait à deux chiens, aurait dû suffire à trois ou quatre, ou cinq… pour un animal dont les besoins de sécurisation affective, d’espace et de tranquillité sont immenses.

Plusieurs chiens, plusieurs personnalités, plusieurs compétences, plusieurs besoins, plusieurs motivations personnelles, plusieurs vision de la paix, de la vie, etc.
Plusieurs chiens et souvent (il faut bien le dire), un seul gardien, ou une seule gardienne.

Alors je peux juste vous dire que dans pas mal d’études, le conseil qui aide beaucoup, celui qui a le pouvoir de rendre de l’oxygène à tout le monde, de détendre, d’apaiser les tensions, avant (évidemment) que les chiens ne puissent plus du tout se supporter, c’est tout simplement que l’humain qui vit avec eux se débrouille pour se promener seul avec chacun d’entre eux, et ceci régulièrement.

Il est essentiel que chaque chien puisse bénéficier d'un véritable moment de qualité avec son gardien, sans que les autres chiens soient présents. Il est même vital que ce temps suspendu, cette aération soit fréquente dans la vie de chaque chien.

Évidemment, en fonction des analyses du groupe social (dont l'humain fait partie), beaucoup d’autres recommandations importantes seront données. Elles diffèrent selon les systèmes, les problèmes, les chiens, les lieux... Mais, de manière générale, et de mon expérience, pas une seule fois je n’ai manqué de faire comprendre au gardien qu’il se doit de passer du temps en duo avec chacun de ses chiens, et à l’extérieur du foyer.

Imaginons que nous soyons contraints de vivre 24 heures sur 24 avec des personnes, sans que nous l'ayons choisi.
Imaginons que lorsqu’arrive le moment tant attendu de la sortie, nous soyons obligés de la partager avec ces mêmes personnes.
Le souvenir du confinement reste marquant pour certains d’entre nous. Rappelons-nous que les chiens qui vivent à plusieurs dans un même foyer ne sont pas dans une situation très différente.

Donnons-leur du temps de qualité.
Donnons-leur de l'espace personnel.
Donnons-leur de l'oxygène et de la paix.
Et seulement là, nous pourrons commencer à parler d'amour ;-)

Ce texte est dédicacé aux innombrables chiens roumains adoptés par amour et en lots, trop souvent contraints de vivre dans la plus grande promiscuité, quand toute leur vie ils ont été libres de s'éloigner, et surtout de choisir leur compagnie.

Audrey Ventura / Cynoconsult

Les livres :
- Mon chien, mon coach et moi : https://shorturl.at/cFIV1 = Des humains dans l’aventure courageuse de la rééducation de leur chien.
- Le chien, cet animal qui nous échappe : https://shorturl.at/eLNT2 = Pour mieux connaître le chien, son éthologie, sa psychologie, ses besoins, ses envies, ses lubies, sa génétique, et réussir à construire une relation stable et épanouie, avec tout ce joyeux désordre.

Isis, croisée de Roumanie
09/07/2024

Isis, croisée de Roumanie

Tiana, Teckel
09/07/2024

Tiana, Teckel

Yuki, Border Collie
09/07/2024

Yuki, Border Collie

Azadi, Kangal
03/07/2024

Azadi, Kangal

02/07/2024
02/07/2024

🐾 QUAND Y EN A MARRE... 🐾

(N. B. J’ai écrit cet article il y a quatre ans… Aujourd’hui, l’information est partout, et les propriétaires de chiens semblent un peu plus à l’écoute de leur compagnon, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour offrir à nos chiens le respect qui leur est dû).

Ces dernières semaines, nous avons reçu au refuge de nombreux chiens condamnés à l’abandon pour cause de morsure. Dans certains cas, c’était justifié, non pas que le chien méritait l’abandon, mais parce que le risque que la situation se reproduise était réel (bien souvent à cause d’un environnement non adapté). Dans la plupart des cas cependant, la morsure avait été causée par le manque de vigilance (le « j’menfoutisme » total, même) des parents dans le cas d’agression sur enfants, le manque d’empathie aberrant de certains propriétaires (« Mon chien s’en prend toujours une dans la tronche s’il me grogne dessus quand j’approche de sa gamelle, ça permet de lui montrer qui est le chef »), l’obstination de certains à penser que les chiens ont envie d’être caressés à tout bout de champ, dans n’importe quelle situation, sans prêter attention à leur langage corporel qui leur hurle « S’il te plaît, laisse-moi un peu tranquille »...

Je me permets donc ce petit rappel qui me semble indispensable à l’heure où la science ne nous en a jamais appris autant sur Canis familiaris, et où l’on n’a pourtant jamais autant abandonné (ou pire, tué !) pour cause de morsures :

👉 La méchanceté, le vice, la préméditation, la vengeance sont inexistants chez les animaux. La morsure fait suite à une émotion désagréable (la peur ou la colère, par exemple), le chien réagit à un stimulus négatif à un instant T. C’est tout. Ne lui prêtez pas d’émotions humaines, c’est un chien, il ne vaut pas moins, pas mieux que nous, c’est juste une espèce totalement différente de la nôtre.

👉 On ne laisse JAMAIS un enfant de moins de 10 ans seul avec un chien. La plupart des propriétaires attendent de leur chien qu’il respecte les enfants, mais ces derniers ont le droit de tout faire subir au chien : NON. Un chien, pour être équilibré, a besoin qu’on respecte un minimum son espace vital, et certains individus encore plus que d’autres. C’est comme ça, il faut l’accepter. Certains chiens adorent être pris dans les bras toute la journée (mais ils sont rares), d’autres subiront les câlins de leur humain toute leur vie avec résignation, et une dernière catégorie finira par mordre le jour où elle ne supportera plus ces accès d’affection immodérés.

👉 On n’embête pas un chien qui mange ou qui dort ! J’en ai franchement assez d’entendre une personne sur deux me dire : « Mais il faut bien qu’il apprenne qu’on a le droit de toucher à sa gamelle sans se faire mordre les mains... ». Alors d’une, les occasions que vous aurez de reprendre sa gamelle à votre chien pour une raison valable au cours de sa vie se compteront sur les doigts d’une main ; et de deux, si on m’enlève mon assiette une fois, deux fois pendant que je mange, à la troisième je plante ma fourchette dans la main de l’imprudent ! Pour un chien, c’est pareil, amusez-vous à lui enlever sa gamelle tous les jours, vous tiendrez là la meilleure recette pour lui apprendre à la défendre bec et ongles. Si vraiment vous y tenez, pratiquez l’échange : mettez-lui un morceau de jambon dans sa gamelle, vous verrez qu’il associera bientôt votre main à quelque chose de super cool !

👉 Un chien qui grogne ne doit pas être sanctionné : essayez de comprendre ce qui le met dans cet état. Il est forcément mal à l’aise. Essayez plutôt de détourner son attention sur quelque chose de plus plaisant ou soustrayez-le à cette situation qui l’embarrasse. Malheureusement, il y a encore les irréductibles : « Moi, s’il me grogne dessus, il s’en souviendra toute sa vie », mais eux, ça ne vaut même pas la peine de gaspiller sa salive pour essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Il faut juste espérer que leur chien n’en viendra pas à les mordre, puisqu’on lui aura toujours interdit de les prévenir. Parce que dans ces cas-là, c’est toujours le chien qui finit par trinquer.

👉 Un chien qui grogne ou mord n’essaie pas de vous dominer : je ne m’étendrai pas sur ce point, mais j’espère juste un jour ne plus entendre prononcer le mot « dominant » à tout bout de champ dès qu’un chien a le malheur de s’exprimer un peu.

👉 N’attendez pas avant de faire venir un professionnel du comportement à votre domicile si le comportement de votre chien vous inquiète : ce n’est peut-être qu’un problème mineur, un simple souci de compréhension inter-espèces, et un bon comportementaliste saura vous donner la direction à suivre pour éviter tout drame. Soyez bien attentif à la personne que vous choisirez : si le comportementaliste vous conseille de sanctionner le chien, fuyez. La violence engendre la violence, c’est valable aussi pour nos chiens.

Les chiens n’ont pas besoin de paroles pour se faire comprendre, je vous l’assure. Apprenez à les observer. Apprenez à identifier leurs signaux de bien-être, de peur, de malaise. Vous verrez qu’ils ont un vocabulaire aussi riche qu’un Larousse tout entier. Je n’ai jamais compris l’expression « Il ne lui manque que la parole ». Les chiens parlent, et leurs paroles sont pleines d’une infinie sagesse.

Elsa Weiss / Cynopolis Formations
© Tous droits réservés - 2020

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01/07/2024

🐾 DE L’IMPORTANCE DE NE PAS ACHETER SON CHIOT N’IMPORTE OÙ 🐾

Un chien qui présente des comportements de peur l’est rarement parce qu’il a subi de la maltraitance physique, ce qui est pourtant ce que soupçonnent les propriétaires de chiens en premier lieu lors de comportements d’évitement ou d’inhibition de la part de leur compagnon. Dans beaucoup de cas, la peur est liée à une socialisation primaire (période qui s’étend des trois semaines du chiot à ses trois/quatre mois) de piètre qualité. Un chiot avec une génétique de qualité pourra rattraper en partie ces manquements, mais beaucoup d’individus n’y parviennent pas, même quand leurs propriétaires y mettent la meilleure volonté du monde.

La socialisation primaire est une période pendant laquelle le cerveau effectue son grand ménage de printemps, et les connexions synaptiques inutilisées pendant ces quelques semaines sont jetées à la poubelle, puisque jugées optionnelles par l’organisme. Si l’exemple peut vous paraître plus parlant, imaginez-vous qu’un chiot non exposé à la lumière pendant cette période, ne développera pas le sens de la vue par la suite. Il n’est pas difficile d’imaginer, du coup, qu’un chiot qui n’aura jamais rencontré d’autres chiens / d’humains d’aspects divers / d’environnement urbain / ou n’importe quel stimulus auquel il n’aura pas été confronté avant ses trois/quatre mois, aura du mal à s’y adapter par la suite, voire même ne s’y adaptera pas du tout.

N’achetez pas un chiot de quatre mois en pleine campagne si vous habitez Bordeaux centre : son seuil de tolérance aux stimuli auditifs, visuels et olfactifs de la ville sera largement saturé au quotidien et il aura toutes les difficultés du monde à s’adapter à cet environnement.

Je vous livre un petit extrait de mon livre DANS LA TÊTE DU BORDER COLLIE, qui traite de deux chiots que j’ai rencontrés lorsque j’étais éducatrice canin, et qui souffraient d’un grave syndrome de privation sensorielle (qui permet de désigner ces « manquements » pendant la période de socialisation primaire) :

« Je me souviens d’une petite chienne de race Berger Australien qui avait passé ses premiers mois en animalerie, et avait été achetée à l’âge de quatre mois : n’ayant connu que la vitrine derrière laquelle elle était exposée, elle avait développé une phobie des pieds. Pour elle, un être humain n’était constitué que d’un buste et d’une tête, puisque ce sont les seuls éléments du corps qu’il lui était donné de voir.

Dans le même genre, je me souviens du petit Pancho, un tout jeune Border Collie acheté une bouchée de pain dans une ferme. Pancho était venu participer à une session chiots que j’organisais dans le cadre de mon activité d’éducatrice canin. Cette petite boule de poils noire et blanche était totalement inhibée, comme si elle venait de débarquer dans un monde auquel elle ne comprenait rien. Un cours collectif peut être intimidant pour certains chiots, mais là n’était pas le problème, puisque apparemment, même à la maison, Pancho passait son temps caché sous un meuble. Aucun membre de la famille ne pouvait le toucher, sauf en le forçant. Et même dans ce dernier cas, Pancho ne réagissait pas, il subissait. C’était triste à voir, autant pour le petit animal que pour ses humains. Ces derniers espéraient que la situation s’améliorerait au fil des jours, mais cela n’a pas été le cas. J’ai appris, peu de temps après, qu’ils avaient ramené Pancho à la ferme où il était né. Ils avaient compris qu’il ne pourrait jamais s’adapter à la vie de chien de compagnie, sa socialisation primaire ayant été complètement négligée. »

Extrait de DANS LA TÊTE DU BORDER COLLIE, COMPORTEMENT ET ÉDUCATION D’UNE RACE EXTRAORDINAIRE, disponible en ligne via le lien suivant, ou par envoi direct (me contacter en MP) : https://www.amazon.fr/Dans-Tête-Border-Collie-extraordinaire/dp/B09YQQJXCD/ref=mp_s_a_1_1?crid=2TRY43CQ6B8U7&keywords=dans+la+tete+du+border+collie+cynopolis&qid=1688487571&sprefix=%2Caps%2C151&sr=8-1

👉 Pour découvrir notre formation vidéo COMPRENDRE ET ÉDUQUER SON BORDER COLLIE, c’est par ici : https://www.cynopolis.fr/formations

Elsa Weiss / Cynopolis
© Tous droits réservés - 2024

20/06/2024

+++ C'EST L'ÉCLATE ! +++

Si un professionnel vous propose des balades ou des cours collectifs alors que vous venez de lui dire que votre chien est réactif aux autres chiens, fuyez. Il compte le placer en immersion. La réactivité est un tempérament sensible qui demande beaucoup de patience et un travail méticuleux sur les distances, les trajectoires, les perceptions, l’observation, l’analyse, l’éthologie, bref des connaissances qui vont permettre à votre chien d’accéder dans un premier temps à l’apaisement, la condition sine qua none pour qu’il aille mieux. La dernière chose à faire est de le confronter régulièrement au problème qui le met en insécurité.

Si un professionnel vous propose d’éduquer votre chien en votre absence, sans effort et en un minimum de temps, fuyez. L’éducateur est là pour vous aider à comprendre votre chien, pour l’élever du mieux possible, dans le respect de son individualité et surtout, en vous permettant de nouer un lien fort avec lui. Aucun professionnel éthique ne vous proposera une telle hérésie.

Si un professionnel vous dit qu’il possède des chiens régulateurs pour rééduquer le vôtre, fuyez vite. Le chien régulateur est une légende. Ce professionnel compte organiser l’agression de votre chien par les siens, afin de briser sa personnalité, sans régler son problème d’insécurité. Il va même l’aggraver considérablement. Pour aider votre chien, un professionnel formé et compétent aura besoin de sa personnalité et de ses compétences et motivations personnelles. Il n’usera jamais de la violence, de l’intimidation ou de l’immersion. Et jamais, il n’élèvera l’agression intra-spécifique en vertu ré-éducative.

Si un éducateur vous parle des "ordres de base" à apprendre absolument à votre chiot, ou d'obéissance, alors que vous lui parlez de comportement et d'émotions, fuyez. La priorité avec le chien doit être donnée à la construction d'un lien de confiance, semblable à celui d'un enfant avec son parent. En aucun cas l'obéissance et les ordres de base ne règlent les problèmes de comportement, car ils sont toujours liés à des difficultés émotionnelles.

Dans votre parcours de recherche d’un professionnel de l’éducation ou de la rééducation, demandez-vous, face au discours de chaque professionnel rencontré, si la relation avec votre chien sera préservée, développée, élevée. Mais surtout, posez-vous cette question centrale :

"Le ferais-je avec mon enfant ?"

- Vais-je sans cesse confronter mon enfant aux autres, s’il n’a pas confiance en lui dans ses relations sociales, pour faire disparaître son insécurité ?
- Vais-je demander aux autres enfants de l’agresser, s’il se montre lui-même agressif parce qu’il ne sait pas comment faire autrement, pour faire disparaître son agressivité ?
- Vais-je demander à quelqu’un de l’élever à ma place ?

Et enfin demandez-vous si à terme, le problème de votre chien sera vraiment résolu, ou si on aura simplement fait en sorte qu’il ne l’exprime plus.

Audrey Ventura Cynoconsult

- "Le chien, cet animal qui nous échappe" (Pour une meilleure compréhension de l'espèce, de ses émotions, besoins et comportements, pour davantage de respect et une relation épanouie) : https://shorturl.at/eLNT2
- "Mon chien, mon coach et moi" (L’histoire humaine de vingt coaching de terrain, études et rééducations) : https://shorturl.at/cFIV1

14/06/2024

🔹 Parce qu’il n’y a pas que la gonadectomie dans la vie ! 🔹

Si ce mot ne vous parle pas, il signifie « retrait des gonades » et concerne les testicules chez le mâle et les ovaires chez la femelle.
C’est un moyen de stérilisation bien connu, peut-être même le seul réellement connu, qu’on va spontanément choisir ou vous présenter en clinique pour un tas de raisons pas toujours vraies :
• Sans gonades, pas de procréation donc pas de portée non désirée – ça, on est d’accord.
• Sans gonades, pas de chaleurs pour la femelle, ce qui offre une certaine tranquillité et un confort de vie pour la famille. C’est un argument qui s’entend.
• Sans gonades, le mâle sera moins « dominant » : moins chevaucheur, moins en conflit avec les autres chiens, moins caractériel, plus calme etc. Ca, c’est quand on mélange allègrement les torchons et les serviettes. Le comportement d’un individu peut être motivé par ses hormones sexuelles, mais c’est loin d’être toujours le cas. Ainsi, le chien qui chevauche peut le faire pour un tas de raisons (donc si la raison du comportement n’est pas motivée par les hormones sexuelles, la stérilisation ne sert à rien). La castration du mâle n’a de véritable influence que sur un paramètre : sa volonté de compétition avec les autres mâles, surtout entiers. On aurait grand tort de faire castrer un individu agressif avec ses congénères si son problème est qu’il craint les contacts et voudrait seulement les éviter, par exemple. C’est encore moins pertinent si les agressions concernent les humains.
• Sans gonades, la femelle aura moins de problème de santé. Pour sûr, elle n’aura pas de cancer des ovaires et le risque de tumeurs mammaires est amoindri, surtout en stérilisation précoce. Sauf que l’ovariectomie peut aller de paires avec d’autres risques de maladies (c’est valable également lors d’une stérilisation sur un mâle - lien en commentaire).

La vérité, c’est que, privé de ses hormones sexuelles dans sa jeunesse, le chien risque de ne pas se développer correctement sur le plan physique, mais aussi mental. Oui, un chien stérilisé à 7 mois est peut-être un bisounours avec tous les autres chiens, mais s’il leur fonce dessus pour faire ami ami sans tenir compte de leurs signaux de menace, s’il se comporte comme un chiot alors qu’il na plus l’âge, s’il les harcèle en cherchant souvent à chevaucher car il manque d’assurance, il ne se comporte pas « normalement ».
L’imprégnation hormonale aide le chien à grandir, à devenir mature, meilleur communicant, plus sûr de lui. En ce sens, il est intéressant, si pas indispensable, de laisser le chien devenir adulte sur un plan physique ET comportemental, avant de lui faire retirer ses gonades. Cela prendra environ 12 mois sur un petit chien et plus de 24 mois sur une grande race.

Et d’ailleurs, saviez vous qu’il est possible de stériliser sans toucher aux hormones du chien ? Comme on le fait chez l’humain, la stérilisation par ligatures des trompes chez la femelle et vasectomie chez le mâle est tout aussi efficace. En effet, si l’idée est simplement de se préserver de naissances non désirées, cette option est toute indiquée.
Tous les vétérinaires ne pratiquent pas ces interventions, mais elles restent une possibilité à envisager. La vasectomie est encore plus simple que la castration ! Ainsi, le chien continue de se comporter comme un individu entier, qu’il soit mâle ou femelle. Cette dernière a des chaleurs, mais perd moins/ne perd pas de sang.

En tant qu’éducatrice, je me bats surtout contre la gonadectomie précoce et la stérilisation comme remède miracle pour le mâle fugueur et/ou agressif.
Je vais vous parler rapidement d’un jeune border qu’on appellera Kovu et qui, à un an, avait « perdu » son rappel et pouvait repartir chercher un chien croisé plusieurs minutes avant. J’ai failli ne pas rencontrer sa famille, car Kovu devait être stérilisé avant ma première visite et j’invitais fortement à repousser la chirurgie alors que le RDV était pris, pour savoir si elle était réellement pertinente pour ce chien. Après plusieurs mails, la famille a accepté d’attendre le bilan pour prendre une décision.
Aujourd’hui, il n’est plus prévu de faire castrer Kovu. En effet, ce jeune mâle est un adorable loulou un peu timide, qui commence tout juste à être travaillé par ses hormones. Il est sociable mais poli ; il communique bien, même si son jeune âge et la socialisation qu’il a eue le rendent un peu direct dans sa première approche.
Kovu est un de ces chiens qui a réellement besoin de sa testostérone, en tout cas pour l’instant. Il manque d’assurance, avec les gens comme avec les chiens. Il marque vraiment très peu et ne reniflait presque pas. Le faire castrer risquerait d’augmenter son insécurité et serait un frein à une rééducation qui vise à donner de la valeur aux odeurs et à la communication indirecte. En attendant que (peut être ?!) il développe une haute envie d’en découdre avec les autres mâles par esprit de compétition, il est bien mieux avec ses testicules 🙃

¤ Photo : Simone Wang ; ce golden mâle entier choisit d'observer les activités de Nagg qui peu de temps avant lui a communiqué son besoin d'espace. Elle peut vaquer à ses occupations, car elle sait qu'elle a été entendue ¤

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