07/08/2021
A lire !
Aujourd’hui, le Malinois a pris la place du Berger Allemand dans les fonctions de chiens policiers et d’auxiliaires de l’armée. Il est toujours aussi fréquemment adopté par les mordus de mordant et autres sports de défense.
C’est grâce à ses aptitudes au RING, que l’existence du Malinois fût réellement révélée
Même si cette race – assez récente – ne fait l’objet d’étude que depuis très peu de temps, nous savons et avons vu que de nombreux comportements font l’objet d’une certaine héritabilité.
Le chien de berger doit être éveillé, fort attentif, doté d’une certaine capacité d’initiative. On sélectionnera des personnalités intuitives et vives.
Le chien de défense doit être stable, courageux et déterminé, endurant et obéissant. On sélectionnera des caractères forts, dans l’action.
Tous deux doivent être particulièrement attachés à leur humain, et à leur foyer.
Pour ses atouts de berger, ses atouts de chien de défense, et comme tout chien d’utilité, le Malinois n’est certainement pas fait – dans son AdN – pour se prélasser sur un canapé
Pour répondre à ses aptitudes, son humain doit être stable, actif, particulièrement rigoureux dans l’éducation qui se doit d’être réalisée sans aucune violence. Le Malinois est un chien intelligent qui ne demande qu’à apprendre. Il saura rendre fier l’humain qui se place en bon guide, se montrant fiable, répondant à ses besoins, et apte à mener ce chien au top de ses qualités.
Nous l’avions abordé dans la fiche de son cousin « Berger Allemand, star du travail », les qualités recherchées chez un chien de défense (courageux, réactif, exclusif) sont en complète opposition à celles recherchées chez le chien de famille (souple et adaptable, très peu réactif, patient et avenant).
De récentes études ont mis en évidence bon nombres de marqueurs génétiques de traits comportementaux en fonction des races. Le travail de sélection des éleveurs, qui tend (normalement) à répondre aux besoins des humains, met en avant des traits comportementaux spécifiques et dans le cas du Malinois, la demande va aux aptitudes… pour la défense. Impulsivité, réactivité, rapidité… sont maitres mots.
D’autres études ont démontré que le Malinois possède, comparativement aux autres races et y compris du Berger Allemand, plus de dopamine que les autres. La dopamine est un neurotransmetteur (composés chimiques libérés par les neurones permettant la transmission de messages) que l’on pourrait associer, pour simplifier, aux comportements d’agressions. Ce phénomène est bien sûr, très certainement associé à ce fameux travail de sélection.
Les qualités recherchées chez un chien de défense sont en complète opposition avec celles recherchées chez le chien de famille !!!!!
Or, quand bien même des tests génétiques – peu ou pas fait du reste – permettraient de « faire le tri », il est évident que si vous souhaitez faire du Malinois un chien de famille, vous vous mettez, autant que lui, dans une situation peu propice !!!
Si point d’Activité il n’a… Malinois trouvera!
Danger donc, pour ce chien qui devient, malheureusement, « tendance ». Qu’on ne s’étonne pas si dans 10 ans, le Malinois prend la tête du rapport d’enquête de l’InVS (Institut de Veille Sanitaire) – qui a classé en pourcentage les races les plus mordeuses* de ces dernières années – remplaçant alors Berger Allemand et Labrador (10 et 9 %).
(A ce sujet, j’attire votre attention sur le fait que les données collectées sont celles que nous possédons : c’est-à-dire les morsures recensées à l’hôpital essentiellement. Le fait qu’une morsure de Berger Allemand, de Labrador ou de Jack Russel (dents et puissance de morsure impressionnantes) nécessite plus rapidement une prise en charge hospitalière aux urgences, que la morsure d’un Chihuahua, est évidente. Ces données sont donc à prendre pour ce qu’elles sont : des statistiques vis-à-vis de morsures déclarées. Quand bien même ce rapport est particulièrement sensé…)
Dans ce rapport d’enquête, le Malinois n’apparaît pas en particulier mais « Berger Belge » apparait en 4ème position avec 3 % des morsures recensées, à égalité avec le Beauceron, le Border Collie (article à suivre), le Boxer, et le Rottweiler.
Qu’on ne s’étonne pas si dans 10 ans, le Malinois prend la tête du rapport d’enquête de l’InVS, remplaçant ainsi le Berger Allemand et le Labrador comme chien le plus mordeur
Conclusions :
Le Berger Belge Malinois est un chien d’exception, oui. D’une intelligence et d’une beauté pure, il est à présent le chien d’utilité le plus recherché.
Systématiquement mis en avant et ce sans tri aucun, arborant les couleurs des héros de la nation, médaille au poitrail. On le remercie d’être si brave, si protecteur, si efficace. On le remercie de donner sa vie pour la nôtre – et peu importe qu’il n’en ai pas vraiment conscience – … et on veut ÇA pour nos enfants. Pour notre famille, notre maison. Et nous replongeons dans un déjà-vu – post- Berger Allemand.
Malinois, victime de son succès dans sa branche, déclenche des « ohh » et des « haa », puis termine dans nos maisons où nous voulons de lui qu’il soit aussi bon gardien que bonne nourrice. Erreur.
Malinois est un chien d’exception, si vous lui permettez d’être exceptionnel. Or, ses attentes sont grandes.
Prenez sérieusement gare au choix de votre éleveur, et je rappelle que les lignées dites « de travail », ne sont absolument pas adaptées à une autre utilisation.
arborant sur toute image les couleurs des héros de la nation, on le remercie d’être si brave, si protecteur, si efficace… et on veut ÇA pour nos enfants. Et nous replongeons dans un déjà-vu – post- Berger Allemand.
J’ajoute, bien qu’après lecture, ceci paraît une évidence, que le Malinois possède en lui un très fort besoin en Activité, avec un grand A. En plus d’un travail d’obéissance quotidien, Malinois veut se servir de sa tête (activité d’intelligence, discipline sportive…), user de ses hautes capacités motrices (courir dans les champs, sprinter…) ; et bien sûr mâchonner (bâtons, os…), jouer (avec vous, avec ses congénères, le chat …), rencontrer (ses congénères), marquer (à l’urine), défendre son territoire (aboyer, souvent) … et j’en passe bien entendu.
Humain sédentaire, passe ton chemin. Malinois veut que « ça bouge ».
Gare également au choix du sexe, qui a toujours grande importance certes, mais plus encore si j’ose dire, sur ce type de chien.
Si naturellement le mâle a besoin de plus d’exercice, se montre plus bagarreur vis-à-vis de ses congénères, plus agressif d’une façon générale et plus territorial que la femelle, il est aussi plus enclin aux rapports de force avec son/ses humain(s) et plus difficile dans l’obéissance.
Mélangez tout ça au chien qu’est le Malinois… le résultat, lui, ne dépend… que de vous !
Bonne journée et bonne réflexion !