10/04/2017
CHEVAL DE CSO RAIDE ET SE CAMPE AU REPOS
Un hongre espagnol de 13 ans effectuant des CSO ainsi que des ballades et du travail sur le plat est vu car sa propriétaire le trouve moins bien depuis un moment et elle a observé qu’il se campe au repos.
Lors de l’examen ostéopathique on trouve :
- Contracture des trapèzes thoraciques
- Garrot peu mobile
- Tensions des paravertébraux thoraciques et lombaires (Erector Spinae)
- Charnière thoraco-lombaire peu mobile
- Diaphragme : pilier lombaire gauche moins mobile
- Carpe G
- Cartilage ungulaire médial Ant G : élasticité -
Ayant des points de pression autour du garrot ainsi que la charnière thoraco-lombaire en restriction, la selle est vérifiée et se trouve être inadaptée au dos du cheval avec une largeur d’épaules et de garrot trop juste. Il sera conseillé de le monter avec une selle plus adaptée afin d’éviter de retomber sur les mêmes problèmes.
Le cheval bénéficiera de 5 jours de repos avec massages des trapèzes et des paravertébraux surtout au niveau de la charnière thoraco-lombaire.
Quelques temps après j’aurais un message de remerciement de la propriétaire m’indiquant que le cheval est beaucoup plus souple dans son dos, et qu’elle a changé sa selle afin de bien repartir.
CONCLUSION
Plusieurs cas de problèmes de dos font ressortir des restrictions de mobilité qui se recoupent (principalement la charnière thoraco-lombaire ainsi que les contractures plus ou moins fortes des paravertébraux associées et parfois le garrot avec les trapèzes thoraciques).
Selon les chevaux ces restrictions de mobilité s’expriment différemment, comme pour les cas présentées ici avec une douleur au pansage ou à la palpation du dos, une baisse d’aisance dans les exercices demandés ou même l’impossibilité d’effectuer un exercice (quelque soit la discipline), voire même des positions antalgiques prises au repos. Dans d’autres cas rencontrés on peut également observer par exemple un fouaillement de la queue au travail, des ruades et autres défenses, un cheval qui se braque car ce qui lui est demandé lui provoque une douleur, une réaction au sanglage, au montoir, un changement de comportement (agressif) etc...
Il est important de prendre en compte l’état général du cheval et de sa musculature : a t-il les capacités d’effectuer ce qu’on lui demande sans se faire mal (abdominaux musclés et dos fort, muscles toniques), de porter le poids du cavalier... Et évidemment la selle qu’il porte est-elle adaptée aussi bien au cheval qu’au cavalier ?! (Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour la majorité.)
Pour éviter ou réduire les problèmes de dos il est donc essentiel de veiller aux points suivants (qui paraissent évidents mais ne sont pas toujours respectés) :
- Monter le cheval avec une selle adaptée, ainsi certaines tensions vont automatiquement disparaitre (essentiellement les trapèzes thoraciques mais aussi d’autres points ou la selle pourrait appuyer comme au niveau thoraco-lombaire ou même lombaire !). Si la selle est aussi bien adaptée au cavalier, il n’y aura moins de répercussions de mauvaise gestion d’équilibre de celui-ci sur le cheval.
- Peut-être remettre le cheval en forme : tonicité musculaire, travailler l’endurance à l’effort
- Bien sûr travailler dans le bon sens et non le dos creux sans engagement des postérieurs (comme on le voit souvent !). Se poser la question : a t-on une équitation qui convienne au cheval ? Sinon se faire aider par un professionnel.
- Également vérifier s’il n’y a pas de problèmes dentaires gênants type surdents (ou dent de loup si le cheval est monté avec un mors) sinon risque de tensions ATM —> Cervicales —> Dos, et si le type d’embouchure/ennasure convient au cheval.
- Vérifier si les pieds sont parés/ferrés correctement (répercutions sur le rachis via les épaules et le bassin) ?
- Et je rajouterais l’importance du milieu de vie, de la présence de stress extérieur etc... Le cheval est-il dans un endroit qui satisfait ses besoins vitaux (marcher, brouter, contact sociaux...) ?
Tous les éléments extérieurs pouvant faire des tensions remontantes ou descendantes sont à prendre en compte, tout étant en lien...
L’ostéopathie viendra en complément de tout cela dans l’environnement du cheval afin
de l’aider à mieux s’équilibrer et parer aux désagréments que l’utilisation que l’on en fait peut induire car n’oublions pas que le cheval n’est pas né pour être monté...