14/10/2022
À tou•te•s les auxiliaires vétérinaires
À celleux qui aiment l’accueil et la relation client, qui savent chouchouter les propriétaires autant que leurs animaux. Qui savent rassurer, aiguiller, renseigner… et même parfois recadrer. Qui reconnaissent chaque propriétaire, chaque patient qui passe la porte de leur établissement avant même qu’ils n’aient prononcé un mot. Qui savent reconnaître une urgence dans une phrase anodine, et apaiser l’angoisse d’un•e propriétaire en panique pour une broutille. Qui rendent leur établissement toujours plus beau et plus accueillant. Qui ADORENT Noël ou Halloween parce que c’est l’occasion de changer le facing et la déco. Qui gèrent les réseaux sociaux et les avis Google. Qui ont les oreilles bourdonnent à force de sonnerie de téléphone. Qui se font insulter et raccrocher au nez. Qui savent poliment mais fermement remettre les malpolis à leur place. Qui savent gérer les patients et les impatients…
À celleux qui gèrent les plannings et les équipes. Qui accueillent les nouvelles têtes avec sourire, bonne humeur et simplicité. Qui savent toujours quel document envoyer, qui connaissent la loi et les méandres de l’administration sur le bout des doigts. Qui gèrent les imprévus, les accidents et les arrêts. Qui savent concilier les besoins d’une entreprise avec les souhaits de chaque individu…
À celleux qui sont aux petits soins pour les hospitalisés, qui s’épanouissent en entendant un chat ronronner ou dans le regard d’un chien heureux. Celleux dont les bras sont des Griffoirs pour chat, qui ont une couverture de contention préférée et qui savent d’un coup d’œil s’iels vont se faire attaquer. Qui changent des litières et essuient des sécrétions à longueur de journée. Qui ont déjà fait une danse de la joie pour une selle ou des urines. Qui ont 50 solutions pour faire manger un anorexique, un parfum de sachet fraîcheur fétiche et qui savent organiser un box pour que chaque animal se sente le mieux possible. Qui règlent la lumière et pensent à fermer les portes pour apaiser l’ambiance au chenil ou en chatterie. Qui sont les yeux et les oreilles de leur vétérinaire et qui rassurent les propriétaires des animaux hospitalisés…
À celleux qui ne quittent jamais le bloc, qui enchaînent les chirurgies sans jamais flancher. À celleux qui connaissent chaque instrument et qui d’un coup d’œil savent te dire que « mais si voyons, il manque le clamp n°4 de la boîte d’ovario n°7, mais si enfin, tu sais, celui dont le manche est légèrement grisé là ». Qui connaissent les manies des chirurgien•ne•s et savent anticiper leurs besoins. Qui cuisent entre le scialytiques et le tapis chauffant. Qui gèrent l’anesthésie et les réveils, les urgences et les réas. Qui ont 50 calots différents et une playlist pour chaque chirurgie…
À celleux qui sont des elfes de maison, qui passent leur journées entre balais et seau de ménage, qui connaissent chaque produit et chaque temps de contact…
À celleux qui sont contraint•e•s de concilier leurs convictions avec la vie de l’entreprise. Aux écologistes convaincus. Qui recyclent chaque papier, chaque morceau de plastique et qui composteraient bien les propriétaires un peu trop relous « non mais tu comprends c’est hyper écolo en plus ». Aux féministes militant•e•s et qui doivent supporter le machisme latent et le paternalisme « bienveillant » au quotidien, et avec le sourire évidemment…
À celleux qui débutent, qui posent toujours mille questions mais qui en gardent quelques une pour eux par peur de déranger. Qui sont toujours motivée•e•s pour apprendre, y compris de leurs erreurs, parce qu’après tout c’est comme ça qu’on progresse, non ?
À celleux qui ont la chance de s’épanouir au sein d’une super équipe, qui vont travailler avec des étoiles dans les yeux. Qui ont reconnu leurs collègues dans mes lignes et qui vont s’empresser de les identifier…
À celleux qui travaillent sous tension, dans une ambiance délétère, qui vont travailler avec la boule au ventre. Qui subissent les sautent d’humeur d’un•e vétérinaire lunatique…
À celleux qui sont exploité•e•s, sans reconnaissance, sans avoir jamais vu ni la couleur ni le salaire de leurs heures supplémentaires. Qui sont embauché•e•s échelon II pour le travail d’un•e échelon V. Celleux qui attendent toujours cette augmentation qui leur est due ou qu’on leur a promis. Qui donnent toujours plus, qui sont exploité•e•s et dénigré•e•s…
À celleux qui font tout et qui ne reçoivent rien…
À celleux qui ont quitté le métier, dégoûté•e•s ou dépité•e•s…
À celleux qui ont les fonctions et les responsabilités d’un•e manager, d’un•e aide-soignante, d’un•e infirmier•e sans en avoir ni la reconnaissance, ni le titre, ni la paie…
À celleux que j’ai oublié, parce qu’on est tou•te•s différent•e•s…
À mes super collègues qui me supportent malgré tout,
À nous,
Joyeux Vetnurse day !
© Illustration réalisée en partenariat avec Association des Auxiliaires Vétérinaires : AssAV