07/10/2023
Choisis ton inconfort, camarade.
L'histoire date de 17 ans, y'a prescription, je peux raconter. 😊
La maîtresse était venue me voir pour agressivité congénère. Mais après le bilan, le problème semblait plus vaste... Manipulation, contact, territoire, du moment que maman ne demandait rien qui aille à l'encontre de la volonté de Bibi, tout allait bien dans le meilleur des mondes, sinon ça retroussait les babines.
Un quotidien que j'imaginais infernal mais qui ne l'était pas tant que ça pour elle, puisqu'à chaque micro retroussement de babine, elle cessait immédiatement de demander des trucs à bibi. Le contraindre à descendre du canapé par exemple.
La vilaine femme... 😅
Bibi avait bien éduqué maman. Elle comprenait chaque demande et obtemperait avec enthousiasme, ne voulant en aucun cas le contrarier ou lui faire de la peine. C'est ainsi que très vite, sans s'en rendre compte les rôles s'étaient inversés. Bibi disait, maman faisait. Les ultras diraient que c'est un juste retour des choses, à bas l'oppression des humains. 🤣
La collaboration était parfaite, chacun y trouvant son compte. C'était leur normalité. En fait, ils s'étaient trouvés. Il était chien roi dans son précédant foyer (et largué en refuge pour ses comportements de diva grogneuse). Ça ne la dérangeait pas vraiment.
Je vous passe les détails du pourquoi elle en était arrivée là, mais disons qu'elle avait ses raisons, et que je l'ai aidé à remettre les choses en place.
Dans sa tête, dans son cœur, dans son quotidien et accessoirement, son canapé. 😁
Quand je vous dis que je m'occupe d'abord des maîtres...
Un détail précis me revient en tête.
À l'arrivée de ses amies, elle installait les copines par terre, autour de la table basse, pour s'enjailler autour d'un apéro.
Par terre, car Bibi avait autrefois fait grrr, à la tentative de le faire descendre du canapé, normalement réservé aux séants de ces dames.
Depuis, maman qui avait parfaitement compris le message, s'était subtilement organisée. Résolution de conflit somme toute peu judicieuse à mes yeux d'éduc spécialisée en relation, mais pour elle, s'était un prix acceptable à payer pour un bibi heureux.
L'équation était la suivante :
Demander à bibi de descendre (et prendre le risque de le frustrer) était plus difficile à supporter que de demander aux copines de descendre (et prendre le risque de les frustrer). A>B
On fait tous des choix en ce qui concerne nos inconforts, mais inconfort il y aura toujours.
Manger peu de sucre et moins de glucide ou rester gros.
Faire de l'exercice ou mal vieillir.
Oui, c'est des exemples bateau, mais c'est l'idée.
Choisis ton inconfort camarade !
J'ai aussi le cas de gens qui acceptent une vie de traction en laisse.
Ou d'aboiement...
Ou de squattage de lit..."Oui, il râle si je bouge la nuit, ça me réveille, je suis fatigué le matin, mais il ne veut pas descendre, alors..."
Ce n'est pas parce que ce ne sont pas mes critères de vie, qu'ils sont inacceptables.
Chacun ses choix.
Je n'interviens que si on me demande de l'aide. D'ailleurs on ne change pas les gens malgré eux.
Mes critères persos sont plus exigeants que ceux de la plupart des maîtres. Ce que je demande à mes chiens et ce qu'ils sont capables de faire, n'a rien à voir avec ce que demande ce gars de mon quartier, dont le chien ne connait même pas son nom, encore moins une consigne, parce qu'éduquer c'est chiant...
Choisis ton inconfort camarade.
Vous êtes nombreux à choisir d'avoir des chiens éduqués et entraînés. C'est beaucoup, beaucoup de pratique sur 2 ans. Vous choisissez votre inconfort, qui semblerait impensable pour d'autres.
𝟐 𝐚𝐧𝐬 𝐝'𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚î𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝟏𝟏 𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐨𝐫𝐭 🤘
Photo non contractuelle, le bibi en question n'étant plus de ce monde.
© AKABO - Maître Formé - Chien Éduqué