27/09/2024
𝗠𝗼𝗿𝘁 𝗮𝗻𝗻𝗼𝗻𝗰𝗲́ 𝗱𝘂 𝗥𝗲𝗳𝘂𝗴𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗧𝗼𝗿𝘁𝘂𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗕𝗲𝘀𝘀𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀
Cinq mois après la perquisition ayant eu lieu au Refuge des Tortues (ART) de Bessières, le collectif « Sauvons le Refuge des Tortues » souhaite prendre la parole pour vous donner quelques nouvelles. Le 23 avril 2024, divers services de l’État ont réalisé une opération d’envergure entraînant la fermeture du Refuge des Tortues. Il va sans dire que cette opération a impacté négativement la vie des tortues, sans pour autant inquiéter les commanditaires de la destruction du Refuge.
𝗠𝗶𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗹𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳
Au lendemain des perquisitions un collectif s’est formé. Il regroupe des salariés, ex-salariés, des membres du Conseil d'Administration de l'Association et des adhérents. Ces personnes ont cru et croient toujours au projet de Jérôme Maran et ont travaillé, souvent bénévolement pour que le Refuge existe pendant plusieurs décennies. Toutes ces personnes ont rapidement compris que la situation allait mettre en péril l'existence même du Refuge sous de simples suspicions et avant même que son dirigeant et les autres mis en examen soient jugés. Aujourd’hui ce sont bien trois personnes qui sont mises en examen et non pas l’association.
𝗤𝘂𝗶 𝗴𝗲̀𝗿𝗲 𝗹𝗲 𝗥𝗲𝗳𝘂𝗴𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗧𝗼𝗿𝘁𝘂𝗲𝘀 ?
Le 26 avril 2024 une ordonnance du tribunal judiciaire de Toulouse a nommé une administratrice judiciaire provisoire. Sa mission consiste à : ''administrer l'Association dans la gestion courante en lieu et place des anciens employés mis en examen, des organes dirigeants empêchés, dans le respect des statuts constitutifs et des dispositions légales et règlementaires en vigueur'. Il lui était également demandé : 'de convoquer dès que possible une Assemblée Générale afin que les membres non empêchés de l'association puissent désigner les nouveaux organes dirigeants...'
Le 29 avril 2024, une réunion a été organisée au Refuge des tortues en présence de l'administratrice judiciaire et des divers services de l'état, OFB, DREAL, DDPP, mais aussi de représentants de l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse et du Zoo de Plaisance du Touch. Cette réunion a abouti à la fermeture du Refuge. Depuis les communications sont absolument impossibles et nous avons le sentiment que le sort du Refuge était réglé d’avance depuis le début.
𝗟𝗲 𝗰𝗼𝗹𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳 𝗮 𝗲𝗻𝗴𝗮𝗴𝗲́ 𝘂𝗻 𝗮𝘃𝗼𝗰𝗮𝘁
Le collectif a donc décidé de faire appel à un avocat un mois plus t**d. Nous avons d'abord tenté d’instaurer un dialogue constructif avec l'administratrice judiciaire, mais sans succès. Elle a juste maintenu sur le site deux salariés. Lorsque administratrice a été informée que l'Assemblée Générale de l'Association était prévue pour le 2 juin, elle a décidé de l'ajourner, sans donner de nouvelle date. C'est à ce moment-là que nous avons compris qu'il fallait trouver un avocat pour nous représenter. Mais nous savions aussi que la fermeture au public du Refuge juste en début de saison lui serait financièrement fatale. Le Refuge fonctionne grâce aux recettes des visiteurs, aux dons et aux cotisations de ses adhérents. Les travaux sont financés par des dons, par de l’autofinancement et par deux prêts bancaires contractés par l’association d’un total cumulé de 270 000 €.
𝗖𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗹𝗲 𝗥𝗲𝗳𝘂𝗴𝗲 𝗱𝗲𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗰𝗶𝗻𝗾 𝗺𝗼𝗶𝘀 ?
Le Refuge fonctionne à l'extrême ralenti et sur ses réserves de trésorerie. En début de saison, l'Association avait approximativement 70 000 euros sur ses différents comptes. Depuis le 29 avril nous n'avons plus accès aux comptes bancaires et tout est géré par l'administratrice qui n'a jamais convoqué de réunion du conseil d'administration bien que les statuts en prévoient une tous les trois mois. Les deux salariés encore en poste à ce jour ont donc priorisé leur activité sur le bien être des tortues. Il a été demandé que l'accès au Refuge soit autorisé à des bénévoles adhérents pour aider et soulager les salariés mais cela a été refusé.
𝗤𝘂𝗲𝗹𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗯𝗹𝗼𝗰𝗮𝗴𝗲𝘀 𝗮𝗰𝘁𝘂𝗲𝗹𝘀 ?
Une structure qui accueille des animaux et du public, se doit d'avoir en son sein un capacitaire ayant les compétences requises pour élever ces animaux et les présenter au public. C’était le Président de l’Association qui détenait le Certificat de Capacité. Quant au Refuge, il opérait dans le cadre de deux arrêtés préfectoraux fraichement renouvelés en mars 2023 après des mois de travail pour répondre aux exigences de l’administration. Dès la mise en examen de notre Président, nous n'avions plus de capacitaire et donc plus la possibilité d'accueillir du public. Concomitamment à la perquisition il avait été envisagé le recours à une capacitaire de substitution. Nous avons travaillé afin de trouver un capacitaire et des solutions pour relancer l’activité. Nous avons également tente d’instaurer un dialogue avec l’administratrice pour trouver un capacitaire, encore une fois nous avons été ignorés.
𝗟𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿𝗮𝘀𝗶𝘁𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗼𝗿𝘁𝘂𝗲𝘀
Cela fait plusieurs années que le refuge a un partenariat avec l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT). L’ENVT n'a jamais signalé de problème sanitaire, de maltraitance ou de mortalité anormale sur le Refuge. Jérôme Maran élève des tortues depuis l’âge de huit ans et est entouré des meilleurs spécialistes. Début août 2023, deux cistudes d’Europe présentaient un comportement anormal. Elles avaient du mal à respirer, et elles flottaient. Le jour même, ces deux animaux ont été amenés à l’ENVT en demandant d’établir un diagnostic. Le Refuge des Tortues et l’ENVT ont signé une convention de partenariat. Cette convention stipule, entre autres, que l’ENVT a quinze jours pour établir un diagnostic et proposer un protocole de soins, de manière à traiter les tortues malades. Dans le cas présent, il se trouve qu’il aura fallu attendre trois mois pour avoir un diagnostic et les solutions envisagées par l’ENVT étaient irréalisables (vider les bassins en plein hiver alors que les tortues hibernent, utiliser un traitement qui n’existe même pas…). Dès que les deux tortues ont été amenées à l’ENVT, un protocole sanitaire très strict a été mis en place dans le Refuge de manière à éviter toute propagation d’un éventuel parasite ou autres virus.
À ce jour le parasite n’a toujours pas été identifié et cet argument est utilisé pour détruire 20 ans de travail, près d’un million d’euros d’investissement et les vies des personnes impliquées dans ce projet pharaonique. La médecine vétérinaire et les tortues en particulier sont encore très mal étudiées. Il est absolument ubuesque d’utiliser un parasite dont on ne connaît même pas l'espèce pour en finir avec l’association. Pour rappel tout cela n’empêchait pas l’administration de vouloir envoyer nos tortues aux quatre coins de la France en juin.
Les tortues présentes au Refuge proviennent de saisies par l'administration, OFB, douanes ou de particuliers qui ne pouvant plus s'en occuper ont confié leur tortue au Refuge. Aussi certaines tortues arrivent certainement porteuses de parasites. C'est pourquoi une zone de quarantaine est présente au Refuge. Visiblement à l'issue de la réunion du 29 Avril, ni l'école vétérinaire ni les services sanitaires qui étaient présents n'étaient en mesure de dresser une cartographie des risques que ce soit pour les animaux ou même pour l'homme. Mais ce parasite a quand même servi de justification à la fermeture du Refuge. Pire ce prétendu parasite a servi de justification pour euthanasier des dizaines de tortues en parfaite santé.
𝗔̀ 𝗽𝗿𝗼𝗽𝗼𝘀 𝗱𝗲 𝗝𝗲́𝗿𝗼̂𝗺𝗲 𝗠𝗮𝗿𝗮𝗻
Il est impossible de parler du Refuge des Tortues sans évoquer Jérôme Maran. Ce Refuge est le fruit de sa passion et de son dévouement aux tortues. Le Refuge n'existerait pas sans l'abnégation de Jérôme Maran et d’une pléthore de bénévoles et de mécènes. Certains d’entre nous connaissent Jérôme depuis près de trente ans et le soutenons dans ce projet depuis le début. Ce qui lui arrive est tout simplement abominable. Il l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de ces animaux et sa réussite doit en déranger certains. Il a consacré sa vie aux tortues. S’il est arrivé là où il en est c’est grâce au travail d'une vie. C'est un autodidacte avec un incroyable parcours, ayant obtenu de nombreuses bourses, mené de nombreux combats, participé à des dizaines de projets, publié des centaines d’articles et découvert plusieurs espèces de tortues dont une porte son nom. Les personnes qui le connaissent savent qu’il concentrait toute son énergie et son travail aux tortues et au projet. Nous avons du mal à croire aux accusations portées à son égard et laissons la justice effectuer son travail.
𝗠𝗼𝗿𝘁 𝗮𝗻𝗻𝗼𝗻𝗰𝗲́𝗲 𝗱𝘂 𝗥𝗲𝗳𝘂𝗴𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗧𝗼𝗿𝘁𝘂𝗲𝘀
Un point de non-retour vient d'être franchi. Dès le départ de cette affaire nous avons compris à la lecture de l'ordonnance du tribunal judiciaire de Toulouse que nous serions empêchés par la justice de plaider la cause du Refuge, une phrase disait tout : 'L'absence de dirigeant dûment habilité à gérer l'association justifie qu'elle ne soit pas appelée à une instance contradictoire.' Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir ! Nous pensions qu’en France un principe égalitaire de préservation des droits de chaque partie existait. L'administratrice n'a pas jugé bon de travailler avec nous, aussi les administrateurs, trésorier, secrétaire en poste et Frédéric Lavail (ami de longue date du Refuge) ont mandaté une avocate du barreau de Toulouse pour représenter le collectif. Nous avons également ouvert une cagnotte participative sur la plateforme 'Leetchi' pour financer notre action en faveur de l'Association. Cagnotte immédiatement contestée (pour nous faire perdre du temps ?) par un cabinet d'avocat, mandaté par l'administratrice judiciaire. En fait, nous avons naïvement cru pouvoir demander à l'administratrice de remplir son obligation de convoquer une Assemblée Générale pour assurer une défense équitable de l’association et retrouver une gouvernance régulière comme les statuts et l’ordre de mission le prévoyaient. Nous pensons sincèrement aujourd'hui que le sort du Refuge et de l'Association était peut-être scellé depuis plusieurs mois, qui sait, peut-être même avant la perquisition.
L'administratrice s'est contentée de régler les factures avec du ret**d, même pour les salaires en jouant la montre jusqu'à la mise en cessation de paiement de l'Association. Administratrice dont les honoraires ont sans doute déjà été réglés par l’Association du Refuge des Tortues, par ordonnance de la Juge d’Instruction en charge de l’affaire. Le 16 septembre, les salariés ont été avertis par lettre recommandée de l'imminence de leur licenciement, résultat inéluctable de la fermeture au public du Refuge qui a coupé le principal financement de l'Association. Aujourd’hui ce n’est pas un redressement financier mais bien une liquidation judiciaire vers laquelle nous nous dirigeons. Nous espérons sincèrement que tout cela n'était pas prévu dès le début. Nous attendons avec impatience de voir a qui va profiter ce fantastique acharnement, qui reprendra le Refuge pour un franc symbolique ?
Nous considérons que l'administratrice judiciaire n'a pas cherché un moyen de permettre à l'Association de retrouver un fonctionnement normal. D'ici peu sa mission de six mois prendra fin, et elle confiera peut-être le bébé à l’agonie à un mandataire liquidateur qui sera nommé par le tribunal judiciaire de Toulouse. À ce titre, le 24 septembre, nous avons appris grâce à notre avocate, la tenue d'une audience dans ce sens prévue au tribunal dans les semaines à venir. Ainsi, la justice et l’administration, sans avoir jugé les mis en examens, ont condamné à mort le plus beau Refuge pour tortues de France voire d'Europe. Ici des particuliers et les services de l'État venaient placer des tortues, le Refuge accueillait 20 000 visiteurs par an et fournissait du travail à 5 salariés à plein temps, il accueillait aussi des services civiques et des stagiaires. Nous ferons notre possible pour éviter la mort de l’association.
Le Refuge est sur le point de mourir alors que les tortues rentrent en hibernation. Nous sommes en face d'un beau gâchis et d’un véritable scandale. Et que deviendront les 1 500 tortues pensionnaires du Refuge s'il ferme ? Elles ne seront pas toutes placées, l'administration n'aura sans doute aucun scrupule et toutes les justifications seront bonnes pour les euthanasier. Oui, nous sommes écœurés par ce traitement et avons besoin du plus grand nombre pour nous aider à sauver le Refuge. Nous lançons également un appel à l’administration pour qu’elle nous accompagne dans cette démarche avec équité et neutralité.
Ensemble, sauvons le Refuge des Tortues de Bessières ! Vous pouvez réaliser une donation ou signer la pétition en commentaire.