02/02/2023
Voilà près de 10 que j’exerce mon activité d’éducateur canin auprès de différents profils de duos maitres/ chiens. J’ai développé une méthode où la communication et le respect sont au cœur de la réussite d’une relation harmonieuse. Depuis 5 ans je suis allée plus loin dans mes recherches sur la relation humain/ chien. Je me suis intéressée au travail avec les personnes atteintes de troubles autistiques, en situation de handicap ou bien encore fragiles (phobiques, manque de confiance en soi, hyperactif…) Avec l’aide des familles, psychothérapeutes et accompagnants nous avons, ensemble, eu des résultats très intéressants.
Aujourd’hui je voudrais vous partagez un texte d’une maman qui, depuis 17 ans, se bat pour son fils atteint de troubles autistiques pour lui offrir une vie sereine et heureuse. Elle a découvert la magie des chiens. Elle a eu la chance de croiser ce que j’appelle un chien accompagnant.
"Je vais vous raconter l’histoire de ce vieux chien, de ce compagnon extraordinaire. J’ai toujours pensé que les chiens avaient une âme particulière pour accompagner les enfants dis « différents ». J’avais déjà une demoiselle de neuf ans qui n’avait pas l’âme que je recherchais. Après des semaines de recherches, une multitude de rencontres de chiens de toutes races, je commençais à désespérer de le trouver. Et puis… cette photo, ce regard. Je veux le rencontrer, maintenant.
Impatiente, j’arrive. Lui, tout petit avec cette âme sécurisante si grande pour ce si petit être. Je dépose à ses pieds mon bien le plus précieux et le plus fragile, mon enfant aux rubans. Il l’a senti, il savait déjà que sa vie était à ses côtés. Comment est-ce possible ? Il l’acceptait, il l’aimait déjà. L’enfant aux rubans s’éloigna. Comme une âme protectrice il le suivit. Je l’ai regardé, je savais. C’était lui que la vie avait mis sur notre chemin. Le protecteur, le compagnon de cet enfant particulier. En grandissant une communication non verbale, sans contact s’est développée. Juste deux âmes qui s’écoutaient. Au fil des mois, il a vu le petit humain souffrir. Des colères violentes berçaient notre vie. Il me regardait contenir les crises, entravant les mouvements de cet enfant aux rubans. À chaque crise, dans le calme il se rapprochait. Son regard me renvoyait son impuissance, son incompréhension. Jusqu’au jour ou…la crise de trop, trop longue, trop forte, épuisée je n’y arrivais plus ou pas. Comme à chaque fois on se regardait. Il a lu dans mes yeux, il a su. Il répondu à ma détresse. Il s’est approché et de son corps il l’a maintenu au sol. Il nous frappait, il le frappait. Violente était la crise. Dans son regard il y avait tant d’amour. Je pouvais presque lire, même entendre « t’inquiètes pas, je suis là, tout va bien ». Les petites mains qui le frappaient sont devenues moins violentes. Elles ont commencé à s’ouvrir. Ça commençait à ressembler à des caresses. C’était la première fois qu’il le caressait, qu’il touchait son pelage. Le silence s’est installé nous avons cessé un instant d’exister. Tous les trois allongés, épuisés, vidés. Nous venions de trouver son pouvoir. La magie d’un être extraordinaire venait de voir le jour. Je n’étais plus seule. Il devenait celui sur lequel je pouvais m’appuyer. Les semaines suivantes, il améliora et affina sa technique. Il savait ce qu’il devait faire. Je devenais spectatrice de leur relation fascinante. À ses côtés les peurs et les angoisses de l’enfant devenaient plus légères. Il a permis d’ouvrir l’accès à de nouvelles relations. Commencer à défaire les rubans qui attachaient l’enfant à l’isolement. Il a bâti les fondations pour la relève. Enfin la relève est arrivée pour de nouvelles aventures. Mais ça c’est une autre histoire, celle d’un magnifique compagnon prénommé ONYX BLACK." Merci à ALISON BARDEL pour avoir accepté de partager ce texte.