31/10/2014
LETTRE OUVERTE
Monsieur le Maire,
Cette lettre a été écrite par des cavaliers, parents, amis et adhérents du centre équestre de Buisson Rond, géré durant toutes ces années (17 ans) par Madame Anne-Gwenn GUILMIN et Monsieur Jean-Roch SOMNIER.
N’ayant pas de retour de votre part à nos différentes demandes individuelles, nous tenons à faire cette lettre ouverte pour laquelle nous exigeons une réponse. Avec l’autorisation d’Anne-Gwenn et Jean-Roch, nous publions cette lettre sur leur page Facebook car nous savons qu’elle est suivie par de très nombreuses personnes (chambériens, cavaliers, non cavaliers, presse, …..).
Notre question est : « Pourquoi ne pas avoir accordé cette demande d’occupation temporaire des locaux pour les trois années à venir à la société S.C.L. qui a tout (instructrice, moniteur, chevaux, poneys, palefreniers, matériel et clientèle) ? »
L’attachement des licenciés à leur centre équestre s’est concrètement traduit ces dernières semaines, par les nombreux témoignages de tristesse et de déception envoyés sur la page Facebook du centre équestre, mais également par l’ampleur du soutien apporté, sur le financement participatif, pour permettre de maintenir les chevaux et poneys disponibles pour une réouverture rapide de ce club: en 4 semaines, 90 personnes ont donné plus de 6000€ pour aider à pourvoir à la pension et l’alimentation de ces équidés forcés à l’inactivité…. Aujourd’ hui ces efforts de tous n’ont conduit à rien. A coté de l’interruption forcée d’un enseignement de haute qualité induisant la mise au rebut de cette cavalerie proche des pratiquants et parfaitement formée aux activités d’enseignements équestres, toute une vie collective et un esprit d’entraide se sont effondrés, pour les enfants, les adolescents et les adultes.
Mais sans doute ces valeurs humaines n’entrent elles pour rien dans les prises de choix d’une municipalité. Les élus ne sont pas, semble t-il, en charge de décisions concernant des hommes, des femmes ou des enfants, mais juste des numéros de votants.
Pourtant, le nouveau dossier présenté par S.C.L permettait de préserver tout cela et vous informait que même si des erreurs ont été commises par le passé, le projet présenté y palliait :
- enseignement à des plus petits (shetlands)
- un développement de pratiques de loisirs (en prévoyant des solutions pour faire plus d’extérieur)
tout en continuant comme les enseignants l’ont si bien fait durant ces 17 dernières années les différentes disciplines : dressage, saut d’obstacles, complet et horse-ball (du moustique aux Pro Elite, le plus haut niveau), seul club à proposer ces deux dernières disciplines en Savoie.
Nous voulons savoir si vous, Monsieur le Maire, avez bien intégré le fait que ces personnes ont vécu durant tous ces mois d’attente de votre décision sans aucune rentrée d’argent, mettant leurs chevaux et poneys dans des pâturages.
Certes, ces équidés aiment cela mais pas si longtemps. Ils se sont démusclés, certains dépriment et dernièrement, suite à cette longue inactivité, une ponette est décédée.
Pour ce qui est des personnes qui travaillent au centre équestre : c’est la perte de leur emploi, pour Anne-Gwenn la séparation d’une mère et de son enfant, et le fait de la mettre dans une précarité totalement insoutenable.
La sanction de 17 années de travail sans compter ses heures, y compris le dimanche, tant pour les stages que le coaching en compétitions.
Mais dans vos mécanismes d’arbitrages municipaux, la valeur « travail » représente-elle quelque chose ? Entre-t-elle en ligne de compte jour juger le mérite d’une candidature ? Les personnes qui s’échinent par passion dans l’exercice d’une activité agricole ne sont-elles juste que des anomalies n’ayant pas leur place dans une société technocratique ?
Pensez-vous Monsieur le Maire par votre décision, renforcer l’utilité du plan de prévention des risques psychosociaux mis en place pour les agriculteurs afin de les aider à faire face à l’isolement, à la perte du sens du travail, aux contraintes administratives et à l’incertitude face à l’avenir ?
D’autre part, quid de l’aide financière proposée par la Mairie lors d’une rencontre des responsables administratifs municipaux et Madame GUILMIN courant de l’été, ainsi qu’à la réunion d’information entre les cavaliers, en la présence de Madame ROUSSEAU et votre Directeur de Cabinet le 06 septembre 2014.
Et nous cavaliers, parents, amis à qui vous avez arraché leur activité, leurs valeurs acquises, leur amitié, leurs poneys, leurs chevaux, ….
Que reprochez-vous à ce dossier :
- D’avoir fait le nécessaire pour régulariser sa situation financière envers la municipalité ?
- D’avoir un nouvel associé pour la gestion ?
- D’avoir des chevaux et poneys d’une excellente qualité ?
- D’avoir un enseignement hors pair ?
- D’avoir du matériel déjà en place ?
- De chercher à satisfaire dans les meilleurs délais des cavaliers impatients de reprendre leur activité dans la structure qui les a formés depuis des années ?
Beaucoup de temps perdu en procédure pour une demande de masse salariale, oubliée par vos services (un comble !), dans l’appel d’offres, exigée sous 48 heures mais pour laquelle il vous a fallu 15 jours de délai pour qu’elle soit transmise aux autres candidats ; et autant de temps pour que
ceux –ci redéposent un complément d’informations aux dossiers (26 septembre 2014).
Monsieur le Maire, pensez vous qu’après 17 ans de dévouement à Buisson Rond, une simple lettre de remerciements envoyée le 17 octobre 2014 a Mme GUILMIN (copie jointe) suffise à lui expliquer les motifs du rejet de son dossier ?
Avez-vous eu connaissance des dossiers ? Qui décide ? Comment ? Et pourquoi ?
Ne serait-ce pas plutôt une histoire de personnes que de dossier bien construit ?
Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Monsieur le Maire, notre plus profond écœurement.
Cette lettre vous a été également envoyée par courrier.
Merci d’adresser votre réponse à :
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les cavaliers, parents, amis
Centre Equestre
Parc de Buisson Rond
73000 CHAMBERY