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05/02/2025
L'état veut la mort des auto-entrepreneurs.
Je m'exprime rarement sur la politique dans la sphère privée, encore moins sur cette page qui est celle de mon entreprise.
Aujourd'hui je suis obligée de le faire.
Jusqu'à maintenant les auto-entrepreneurs n'étaient pas assujettis à la TVA s'ils déclaraient un chiffre d'affaire annuel inférieur à 37 500€ pour les prestations de services, 85 000€ pour les prestations commerciale.
Le gouvernement vient de faire passer une loi faisant passer ce seuil à 25 000€.
Tout les auto-entrepreneurs déclarant plus de 25 000€ de chiffre d'affaire seront désormais assujettis à la TVA.
Je vais m'exprimer en toute transparence.
En 2024, mon chiffre d'affaire était de 25 251€.
Sur cette somme, j'ai reversé à L'URSSAF 5 858€, soit environ 23,5%.
Une fois l'urssaf payé, il restait 19 393€.
À cette somme, il faut encore enlever les frais suivant :
- L'assurance professionnelle,
- le médiateur à la consommation,
- les frais d'entretien de mon véhicule (et j'ai la chance de vivre avec un mécanicien !)
- l'assurance de mon véhicule (plus élevée car je m'en sers à titre professionnel),
- les frais de carburant (environ un plein par semaine, un peu plus l'été),
- les frais publicitaires (flyers, cartes de visites, publicités payantes sur Facebook)
- j'aimerai rajouter "les formations pour élargir encore mes compétences" sauf que je n'ai déjà pas les moyens de les payer...
Une fois tout déduit, et ramené au mois, ça donne un salaire d'environ 1350€ /mois.
Moins d'un smic à 35h.
En travaillant presque tous les week-ends, tous les jours fériés...
En travaillant parfois pendant plusieurs mois sans un seul jour de repos (du 4 juillet au 29 septembre 2024, PAS UN SEUL JOUR DE REPOS COMPLET !), en essayant tant bien que mal de rendre visite au peu de famille qu'il me reste, en angoissant constamment de ne pas savoir si le mois suivant sera suffisamment bon pour me sortir un salaire décent...
Et en soit, c'est mon choix de vie, je l'assume, et je continue avec pour objectif d'avoir un jour un chiffre d'affaire assez élevé pour pouvoir vivre correctement sans avoir à compter sur mon conjoint pour les fins de mois difficiles.
Mais cette baisse du seuil de TVA, ça repousse cet objectif beaucoup, beaucoup plus loin. Si on me prend encore 20% sur ce qu'il me reste, je coule...
Avec l'augmentation de ma clientèle, j'espérais pouvoir un jour baisser mes tarifs sur certains secteurs géographiques (Rethel notamment) où je me rends souvent, pour rendre mes services plus accessibles.
Cet espoir est réduit à néant, il est innenvisageable de baisser mes tarifs avec le couperet qui vient de s'abattre.
Pire encore, je vais devoir tourner le problème dans tous les sens pour essayer de ne pas les augmenter, je vous promets de faire de mon mieux et vous tiendrai informés si des changements sont à prévoir.
Les conséquences à court, ou à long terme ?
Je ne les connais pas encore.
Est-ce que je pourrais garder la tête hors de l'eau ? Est-ce que je pourrais faire perdurer cette entreprise dans laquelle je mets mes tripes depuis plus de 2 ans ?
Quelle est la solution ?
Faire comme beaucoup et ne pas déclarer ? C'est un risque considérable en cas de contrôle et je ne doute pas qu'à la suite de l'adoption de cette loi, les contrôles vont s'intensifier...
Reprendre un emploi à temps partiel et ne garder mon entreprise qu'en complément d'activité pour rester sous le seuil ? Peut-être...
À seulement quelques jours des vacances de février, je me retrouve donc assise devant mon ordinateur et mon cahier de comptes, à me demander ce qu'il va se passer.