27/11/2024
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Dans ma chronique précédente, je vous ai expliqué le cycle de vie des puces, indispensable à connaitre si on veut lutter efficacement contre ces envahisseurs.
Une lutte contre les puces pour être efficace va nécessiter un traitement de l’animal et un traitement de l’environnement.
Traiter un chien ou un chat contre les puces nécessite l’utilisation d’insecticides. On n’a pas le choix.
Vous trouverez dans le commerce de nombreuses recettes de produits dits naturels prétendant avoir une action contre les puces. De mon expérience, aucun de ces produits n’est efficace. Pas plus les huiles essentielles que la terre de Diatomée ou toute autre pierre magique. Combien de fois ai-je vu des puces se promener tranquillement sur un collier insectifuge ?
Il existe encore quelques shampooings insecticides. Très efficaces pour tuer les puces, il ne sera pas efficace dans le temps et l’animal pourra se recontaminer dès le lendemain. On oublie donc sauf en cas de très forte infestation.
Donc il faut un insecticide. Celui-ci peut se présenter sous forme de collier (il n’y en a qu’un seul efficace sur le marché actuellement ; cette efficacité dure théoriquement plusieurs mois. Son rapport qualité/prix est très intéressant mais cela reste un collier).
On va aussi trouver des pipettes à déposer sur la peau et des comprimés.
Certains produits en pipettes, comme le fipronil, vont essentiellement diffuser sur la peau pour atteindre tout le corps. Facile d’utilisation, peu cher, peu toxique, son efficacité reste relative. Le fipronil existe aussi sous forme de spray, plus efficace mais plus compliqué à appliquer correctement car il faut en mettre sur toute la surface corporelle. Attention, le fipronil est très toxique pour le lapin.
Dans les produits d’action locale, on va trouver aussi les produits à base de perméthrine. Très efficace contre les parasites, ces produits présentent une forte toxicité chez le chat. Des études ont montré que la perméthrine se retrouvait dans les urines d’enfants alors que la seule source de contamination était le chien. Les doses étaient très faibles mais comme la toxicité à long terme est encore mal connue, je reste prudent avec ces produits. Cependant, la perméthrine reste le seul produit qui tue la puce avant qu’elle ne pique.
L’inconvénient des pipettes comme des sprays est que la do**he, la baignade mais aussi les roulades sur le sol, surtout après application, le léchage enlèvent une partie du produit appliqué.
Autre inconvénient majeur, pour que le contenu d’une pipette diffuse bien, il faut une peau saine, bien structurée. Or les allergies, les infections cutanées souvent associées, le grattage déstructurent la peau et diminuent cette diffusion rendant ces produits moins efficaces.
Nous avons ensuite les produits systémiques. Cela signifie qu’ils diffusent dans l’organisme via le sang. Ces produits sont efficaces et ne présentent pas les inconvénients des produits externes. Ils peuvent se présenter sous forme de pipette ou de comprimé. Ce sont actuellement les produits les plus efficaces. Contrairement à ce que vous avez peut-être lu sur les réseaux sociaux, ces produits sont très sûrs et peu toxiques. Deux familles de produits dominent : les avermectines qui ont l’avantage d’avoir aussi une action sur les acariens comme les gales ou les démodex et sur les nématodes (les vers longs). Et les isoxazolines qui elles sont efficaces sur les puces et les acariens y compris les tiques.
Ces insecticides vont pour la plupart avoir une action d’environ un mois, certains pourront avoir une action de 3 mois. En reprenant le cycle de vie des puces, on comprend qu’il est important que les traitements se superposent dans le temps, sans laisser de période sans protection. En effet, imaginons un chat qui reçoit un traitement le 1ier juillet pour un mois puis le suivant le 15 août. Entre le 1ier août, date de fin d’efficacité du traitement, et le 15 août, date d’application du second traitement, des puces pourront infester le chat, piquer, pondre et donc contaminer l’environnement. Et il faudra du temps pour assainir l’environnement.
Et c’est maintenant qu’on va parler du traitement de l’environnement. Comme nous l’avons vu dans la chronique précédente, une puce sur un animal signifie une centaine de puces à différents stades de développement dans l’environnement. Si je traite l’animal, il va falloir attendre que toutes les puces en développement deviennent adultes, sautent sur l’animal piquent et meurent pour retrouver un espace assaini. Cela peut prendre des semaines voire des mois selon la température mais aussi l’occupation de l’espace. En effet, seules les puces vivant dans les zones parcourues par l’animal seront tuées. Une pièce peu fréquentée mais contaminée peut mettre longtemps à être désinsectisée.
Il faut donc que les traitements se superposent et cela tout au long de l’année car les puces prolifèrent toute l’année à l’intérieur.
Il va aussi, et c’est fondamental, traiter tous les animaux du foyer, chien, chat, lapin, furet...
Peut on assainir plus rapidement une maison ? La réponse est oui. Il existe des produits insecticides de l’environnement. Oublions l’aspirateur, il est inefficace contre les puces et encore plus contre les oeufs et les larves.
A l’inverse, des études ont montré l’efficacité de la chaleur. Les nettoyeurs vapeur se montrent particulièrement intéressants pour traiter l’environnement en éliminant près de 90% des œufs et des larves. C’est pour moi le traitement à privilégier si possible en première intention.
Il existe des biocides, des insecticides puissants, le plus souvent à base de perméthrine, qui permettent d’assainir l’environnement. Malheureusement ces produits ne sont pas sélectifs. Ils tueront les puces, mais aussi les araignées, les mouches, les abeilles, ... Leur activité persiste en général environ 6 mois.
Ils présentent aussi une toxicité résiduelle mal connue pour les animaux et les humains.
Si je les ai longtemps prescrits, je les réserve maintenant aux fortes infestations, aux cas rebelles aux autres approches et les déconseille en présence d’enfants en bas-âge et de femmes enceintes. Cependant je les utilise personnellement, en plus de la vapeur d’eau au quotidien, dans mon cabinet vétérinaire où la pression de puces est très importante.
Nous avons donc étudié le cycle des puces et comment les traiter. Lors de la prochaine chronique, je vous parlerai des autres causes de prurit, et en particulier des allergies et des possibilités de traitement.
après le cycle des puces, je vous propose de s'intéresser aux différents traitements contre ces parasites si envahissants chez no...