21/10/2024
De l'importance de la mobilisation contre le cancer du sein et les tumeurs mammaires des chiennes et des ch**tes.
Octobre rose, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Première cancer chez les femmes avec plus de 60000 nouveaux cas par an, le cancer du sein reste, malgré les progrès de la médecine, mortel dans les 5 ans dans plus de 10% des cas. Sans parler des cas de récidive. En plus de l’aspect médical de la maladie, de la lourdeur du traitement, les patientes sont touchées dans leur féminité car l’ablation du ou des seins reste encore souvent une nécessité thérapeutique. Or plus la détection sera précoce, plus le traitement sera efficace. Malgré tout cela, seules 50% des femmes subissent un dépistage régulier. Ce mois de sensibilisation reste donc un impératif de santé public.
Vous allez me demander pourquoi je vous parle de cela, moi qui suis vétérinaire. Avant tout, parce que je suis un fils, un frère, un père et un mari et il me semble important que les femmes de ma vie se fassent dépister car je tiens à elles et trop de proches sont partis de cancer.
Ensuite parce que le cancer des mamelles existe aussi chez les chiennes et les ch**tes. On utilisera plutôt le terme de tumeurs mammaires. Elles sont la première cause de cancer chez les chiennes. Plus rares, elles existent aussi chez les mâles.
Si elles se développent plus fréquemment chez les animaux âgés mais peuvent toucher des plus jeunes. Le diagnostic se fera par palpation des mamelles. La tumeur formera une petite boule, parfois détectée dès la taille d’un grain de riz puis de plus en plus grosse. Très grosse elle pourra s’ulcérer. Elles peuvent ne toucher qu’une mamelle ou plusieurs. Je rappelle que les chiennes comme les ch**tes, mais aussi les mâles, ont 10 mamelles, 5 de chaque côté.
Il existe comme chez la femme des tumeurs bénignes et des tumeurs malignes. Chez la chienne, c’est environ 50 / 50. Si la différence entre les deux ne pourra se faire que par un examen histologique, la vitesse de croissance de la masse est un élément de diagnostic important. Plus la tumeur grandit vite, plus il est probable qu’elle soit cancéreuse.
Les tumeurs mammaires peuvent métastaser, le plus souvent dans les poumons, parfois dans le cerveau. Dans le premier cas l’animal présentera des difficultés respiratoires et dans le second des troubles neurologiques pouvant aller jusqu’à des convulsions.
Donc comme chez la femme un dépistage est indispensable. Il sera souvent fait lors des examens cliniques annuels souvent associés à la vaccination. Mais même sur un animal non vacciné, un dépistage régulier, au moins une fois par an, reste indispensable.
Il existe en médecine vétérinaire un facteur qui favorise fortement l’apparition de tumeurs mammaires, mais aussi de tumeurs des ovaires, d’infections de l’utérus, de diabète, c’est la contraception. Les contraceptifs vétérinaires sont des massues hormonales dangereuses. Rien à voir avec la pilule microdosée utilisée en médecine humaine où un oubli provoque un risque de grossesse pendant une semaine. Dans le cas des animaux, la prise est tous les 15 jours pour les comprimés et tous les 5 à 6 mois pour les formes injectables. Le risque de tumeurs mammaires est clairement établi. Depuis quelques années, les comprimés contraceptifs nécessitent une prescription vétérinaire et la législation impose à la personne qui les délivre, vétérinaire comme pharmacien, d’informer le client des effets secondaires du médicament. Personnellement je pense que ces molécules, en particulier l’acétate de mégestrol, devraient être interdites. Je n’en ai pas prescrit depuis plus de 20 ans.
A l’inverse il existe une prévention très efficace des tumeurs mammaires, la stérilisation précoce. Même si certains le contestent, l’expérience montre que la stérilisation avant les premières chaleurs diminue très fortement, à plus de 98 %, le risque de tumeurs mammaires. Cependant cet effet protecteur disparait rapidement si la stérilisation est faite après plusieurs cycles hormonaux. Je n’ai presque jamais vu de tumeurs mammaires chez une chienne ou une ch**te stérilisée. De plus la stérilisation évitera les tumeurs ovariennes, les métrites et les pyomètres, maladies de l’utérus.
La stérilisation précoce est actuellement controversée pour certaines races comme les retrievers et les bergers allemands. En effet, et je ne le conteste pas, une stérilisation précoce dans ces races favoriserait l’apparition de certains cancers, tels que des cancers des os. Cependant ces cancers sont rares. Ma question est donc : est-il préférable de stériliser plus tardivement une chienne pour diminuer le risque d’un cancer rare ou la stériliser précocement pour diminuer le risque d’un cancer fréquent ?
La seule contre-indication est pour moi la vaginite prépubère et le re**rd de développement de la vulve car la stérilisation bloquera ce développement.
Le traitement des tumeurs mammaires passera avant tout par la chirurgie avec parfois le retrait de la mamelle malade et le plus souvent le retrait de l’ensemble de la chaine mammaire. Il est conseillé de retirer les 2 chaines mammaires. Attention, il est impossible de retirer les 2 chaines en même temps car la cicatrisation sera impossible. Il faut donc retirer les chaines l’une après l’autre avec environ 2 à 3 mois d’écart.
Une radiographie pulmonaire pré-opératoire pour détecter d’éventuelles métastases est conseillée surtout si la tumeur est déjà grosse.
Une chimiothérapie peut compléter le traitement chirurgical.
J’espère avoir pu vous sensibiliser au dépistage des tumeurs mammaires chez les chiennes et les ch**tes et du cancer du sein.
Je vous remercie et vous dis à très bientôt dans Animalement Vôtre sur Sun
Octobre rose : mois de la mobilisation pour la recherche contre le cancer du sein. une action de grande importance quand on sait que le cancer du sein...