30/11/2024
C’EST L’HISTOIRE DE MYRIAM…
Elle a acheté son propre cheval: Balisto, hongre SF de 9 ans. Son plus grand rêve enfin concrétisé après plus de quinze années de cours en club.
Myriam est quelqu’un de consciencieuse, rigoureuse, un brin perfectionniste. Son cheval c’est toute sa vie, alors pour lui elle veut le meilleur!
Balisto a tout un potentiel, cela lui laisse une belle marge de progression. C’est rassurant pour l’avenir et à la fois elle compte bien être à la hauteur. Alors pour être sûre de ne pas faire n’importe quoi, elle se fait accompagner par un professionnel.
Au départ les séances sont idylliques, monter un tel cheval, quel délice!
Tout est facile, tout devient possible, les barres montent vite…
Myriam n’est pas toujours tout à fait rassurée et les sauts pas toujours réguliers mais après tout, le cheval en est capable, le coach à dit qu’il savait déjà faire. L’enseignant connaît son métier, il sait ce qu’il fait, il a forcément raison!
Et puis aussi elle est courageuse! Si elle veut progresser il faut bien qu’elle se secoue un peu et à la fois, une fois les séances passées, c’est grisant de se dire qu’elle en est capable, qu’elle l’a fait! Photo des séances à l’appui pour se rassurer et assurer sa crédibilité auprès de ses amies.
Mais petit à petit, de temps en temps, les séances se gâtent.
Dans certaines circonstances elle perd un peu de contrôle et se fait emmener. "Mais pas grand chose: “le cheval en profite”. Juste un changement d’embouchure pour un mors un peu plus fort et c’est réglé.
De temps en temps un coup de cul à la réception, mais rien de bien méchant car “il est content »
De temps en temps il paddocke vers l’entrée «mais là il faut se fâcher car il se moque de son cavalier ! »
De temps en temps il commence à s'arrêter, donc elle apprend à rester derrière à l’abord « pour ne pas se faire avoir » et à mettre plus de jambes dans la dernière foulée.
Et la situation empire, doucement mais sûrement, des fois il charge, ou il s’arrête, se met debout, ne veut plus rentrer dans la carrière, ne se laisse plus attraper au paddock…
Il fait vraiment n’importe quoi!
Alors le coach monte dessus, une ou plusieurs fois, « pour lui remettre les idées en place » à grand coup de manchettes dans les dents et de cravache sur les flancs, sous le regard désemparé de Myriam qui observe tout l’inverse de la relation de confiance et d’harmonie dont elle rêvait avec son cheval.
Elle ne comprend pas comment elle en est arrivée là, alors qu’elle a dépensé beaucoup de temps, d’argent et d’énergie pour atteindre ses rêves et que tout ceci n’arrive pas.
Mais surtout! Elle ne sait plus comment s’en sortir, comment faire autrement.
Des Myriam et des Balisto j’en vois tous les jours.
Et c’est malheureusement en général une fois arrivé à ce stade qu’ils font appel à moi.
La plupart du temps, la Myriam que j’ai au téléphone n’en peut plus.
Elle est épuisée par le stress des séances, s’est faite peur ou mal avec des chutes à répétition, a totalement perdu confiance en elle et parfois même, elle a arrêté de monter…
Des fois même, elle pleure…
- Parce qu’elle se sent incapable
- Parce qu’elle est loin de ses rêves de complicité, d’harmonie, de progression…
- Parce que tout lui retombe dessus (On lui dit que c’est de sa faute, elle n’avait pas qu’à faire ceci, cela ou même acheter son cheval..)
- Parce qu’on lui a dit que son cheval était fou, bête, pas fait pour elle et qu’elle devrait le vendre…
- Parce qu’elle a la sensation qu’il ne prend plus aucun plaisir avec elle
- Parce qu’elle ne connait même plus le goût du plaisir partagé avec son cheval
Les Balisto quant à eux, sont parfois des chevaux d’âge qui ont fait leurs preuves avant, parfois des réformés de courses et parfois aussi, de très jeunes chevaux…
Ce sont des chevaux incompris qui depuis des mois, voire des années, tentent avec beaucoup de tolérance et de gentillesse d’exprimer leurs peurs, leurs douleurs, leur mal-être, leurs incompréhensions, sans jamais être entendu.
Jusqu’à développer crescendo des comportements de défenses plus extrêmes ou même avoir une relation totalement brisée avec les humains, au point de ne plus rien attendre d’eux.
Si vous êtes une Myriam ou que votre cheval est un Balisto, j’aimerais juste que vous puissiez prendre conscience du processus et des solutions que vous pouvez mettre en place.
A quel stade êtes vous?
1) Celui du stade ou tout va bien malgré le fait que votre cheval compense régulièrement des erreurs de mains, de jambes, des pertes d’équilibre ou de liant dans votre apprentissage?
2) Celui des comportements embêtants mais pas grave que l’on vous invite à corriger par répression?
3) Celui des comportements inappropriés qui commence à vous faire douter, perdre confiance, faire travailler votre cheval par quelqu’un d’autre et parfois de manière brutale?
4) Ou celui de la perte totale de confiance en vous, en votre cheval et de l’épuisement?
Jusqu’où pensez-vous aller avant de tester un système de travail différent pour obtenir des résultats différents?
C’est vrai qu’il en faut de l’énergie et de la motivation pour tout remettre en question!
C’est pour cela qu’un dicton dit que les plus grandes sources de changements sont la douleur émotionnelle et l’inspiration.
Si vous n’êtes pas encore désespéré, j’aimerais pouvoir vous inspirer au changement pour mettre le cap sur un horizon plus heureux.
Et si votre frustration est grande, alors j’aimerais pouvoir vous aider à inverser la tendance dès maintenant.
Voici la première étape à mettre en place pour entamer une reconstruction:
S’il n’y avait qu’un seul conseil ça serait celui-ci:
Éloignez-vous de toutes personnes, aussi qualifiés soient elles, vous encourageant à pratiquer des techniques qui ne sonnent pas justes au fond de vous, rapprochez-vous de celles qui vous inspirent et surtout: FAITES VOUS CONFIANCE.
Alors je sais, "faites vous confiance" ça parait fou, mais voilà pourquoi je dis ça:
Parce-que la clé la plus importante, c’est l’écoute du cheval.
Savoir l’observer et le ressentir pour comprendre ce qu’il veut nous dire.
Ce sens est brisé dans l’enseignement équestre classique par les théories toutes faites, les critiques, moqueries et autres jugements qui vous amènent à vous concentrer sur ce que l’on pourrait bien penser de vous, plutôt que de chercher à ressentir ce dont pourrait bien avoir besoin votre cheval.
C’est ce qui fait que l’on voit parfois le proche d’un cavalier rencontrant de grandes difficultés avec son cheval, s’en sortir beaucoup mieux avec ce dernier que quiconque alors qu’il n’y connait quasi rien.
Car étant totalement extérieur au milieu, il n’a aucune attente, son œil est neuf. Il ne sait rien sur l’animal. La seule chose qui lui reste pour tenter de le comprendre, c’est son cœur, ses ressentis, tenter de se mettre à sa place pour saisir ses réactions et ce qui pourrait l’aider, l’apaiser…
Et c’est exactement ce dont vous avez besoin en priorité:
Ressentir votre cheval, vous brancher sur lui comme si vous souhaitiez que chacune des cellules qui vous composent soit toute ouïe, à l’écoute du moindre message qu’il tenterait de vous adresser.
Si jamais votre cerveau ne sait pas décoder votre cheval, votre cœur lui, sait l’entendre!
Et si vous en êtes arrivé sur cette page Facebook à lire ce message jusqu’ici, c’est que vous avez toute la sensibilité nécessaire pour y parvenir.
Nous sommes des êtres vivants doués d’empathie.
En vous branchant de tout votre cœur sur un autre être, vous serez en mesure de le ressentir.
Montez ou soignez votre cheval avec tout l’amour que vous avez pour lui, transmettez lui, faites ressurgir ces émotions malmenées, mal vues, enfouies, car la capacité d’écoute de l’autre vient d’abord du fait de s’ouvrir à lui.
Oubliez tout ce qu’on a pu vous dire, tout ce que vous savez, adoptez ce regard nouveau, comme celui d’un jeune enfant.
Écoutez vos perceptions et osez tester ce qu’il vous vient à l’idée tout en observant la réponse de votre cheval:
"oui" ou "non".
Un oui vous indique que vous êtes dans la bonne direction, un non vous indique de tester autre chose, ou d’une autre façon.
N’oubliez jamais que personne ne sait mieux que votre cheval de quel cavalier il a besoin, pas même l’enseignant au milieu de la carrière.
Branchez-vous sur votre cheval, testez ce que dit votre intuition puis écoutez ce qu’il vous répond.
C’est en ce sens que je vous encourage à vous faire confiance.
Le cheval rebelle, difficile ou sensible n’a pas besoin d’être davantage contraint, avoir un cavalier qui se fâche et encore moins d’apprendre « qui commande »…
Le cheval difficile a avant tout besoin d’écoute, de compréhension, de clarté, de respect et de confiance.
Commencez par l’écoute, puis ajoutez-y la clarté, le cadre et la douceur de vos actions et vous découvrirez à quel point votre cheval est de bonne volonté, à quel point il est tolérant, volontaire et prêt à donner.
Et si vous pensez avoir besoin d’aide pour comprendre vos chevaux, les lire et sortir de votre impasse, vous pouvez me rejoindre dans ce groupe:
https://www.facebook.com/groups/1093191651060475
Dedans j’aide gratuitement les cavaliers de façon plus personnalisé à progresser techniquement, mentalement et dans le lien avec leur cheval, mais seulement les plus motivés. 🙂
En vous souhaitant une belle reconnexion avec vos chevaux! ♥️
Jeanne-Charlotte