14/12/2024
Prise de conscience générale 👏 vous êtes de plus en plus nombreux à vous rendre compte que d’orienter l’éducation de votre chiot/chien dans une seule direction ( éducation positive ) ne suffira pas à lui apprendre à être en sécurité et ne lui permettra pas d’évoluer sereinement et rapidement dans notre monde.
Le bon sens semble peu à peu revenir auprès des propriétaires de chiens qui par amour pour leur animal ont compris qu’un être vivant va apprendre grâce au renforcement positif ET négatif.
L’humain lui même y est confronté et son équilibre en dépend.
Cependant je ne refuse jamais d’aider des propriétaires qui souhaitent avoir une démarche « positive » et ne souhaitent donner aucune contrainte à leur chiot/chien mais sachez que vous perdez du temps dans vos problématiques et que l’environnement peut influencer beaucoup plus vite votre chien que vos nombreux efforts pour l’aider.
Dernier exemple en date Madame X qui me demande de l’accompagner pour poursuivre l’éducation de son chien commencée ailleurs dans une autre région. Le chien de madame est suivi depuis 3 ans par une collègue qui propose de l’éducation positive/bienveillante ( j’adore les termes parce que cela donne l’impression que les autres sont négatifs et malveillants 😈 … ). Le chien de Madame X est terrorisé par la ville et réagit au moindre passant, voiture, bruit sur le trottoir, il est clairement en hyper vigilance et panique facilement ( tire à fond sur la laisse pour fuir ) laissant sa maîtresse déconfite et impuissante. Le travail mis en place depuis 3 ans par l’éducation positive consistait à éviter de lui faire subir ce stress et de travailler sur une désensibilisation graduelle et progressive. La maîtresse habitant en plein centre ville était donc obligé de prendre sa voiture à chaque balade pour permettre au chien de ne pas être immergé directement dans la ville et de s’y habituer progressivement. Une « litière » a aussi été mise en place dans son appartement pour les jours où la chienne ne voudrait pas monter dans la voiture … Madame X passe ainsi 3 ans à essayer de récompenser son chien au bon moment, à essayer de ne pas l’immerger dans une situation de stress, à essayer de lui donner confiance en lui et en elle toujours accompagnée de la professionnelle de l’éducation positive et bienveillante à raison d’une séance par semaine.
Les résultats : Madame X à l’impression de ne pouvoir jamais sortir de ce cercle qu’elle considère comme infernal. Madame X est devenue aussi stressé que son animal et s’est elle même desocialisée. Madame X n’a pas vu de progression par rapport aux peur de son chien car à chaque fois qu’elle semblait arriver à un petit progrès il se passait quelque chose qu’elle ne pouvait contrôler ( bruit, mouvement humain ou voiture trop proche ) et qui remettait le chien en état de stress. Elle prenait de la distance pour calmer son animal mais celui ci à force ne souhaitez plus avancer du tout vers la ville, préférant les espaces de verdure. L’environnement de la ville est en train de renforcer le chien dans la direction opposé à ce que madame X souhaitait.
L’éducatrice a donc finit au bout de 3 ans par demander à Madame X de déménager ( oui oui ) pour le bien du chien et de trouver un logement à la campagne là ou le chien pourrait s’épanouir sans stress.
Voilà comment elle est arrivé jusqu’à moi.
Au téléphone Madame X m’a demandé quelles étaient mes méthodes et si je travaillais dans l’éducation positive. Je lui ai répondu que oui mais pas que , je lui ai répondu que je n’étais pas « limité » à l’éducation positive et que avoir une bonne connaissance de l’animal qu’est le chien et de son comportement implique que nous soyons ouvert dans les méthodes par rapport à notre objectif. Après un bilan révélateur et très émouvant pour la maîtresse et une grosse remise en question générale, aujourd’hui nous avons fait notre première séance : en ville.
Après avoir pris le chien moi même pour montrer à madame X comment se déplacer avec lui sur le parking, nous commençons à rentrer dans la ville de Bergerac. Je demande à la maîtresse de prendre le relai selon les consignes que je lui ai donnés et j’observe le chien. Je constate que ce chien n’a aucune réaction épidermique face a son environnement citadin. Et surtout j’ai connu bien pire…
Le chien n’a finalement pas tant de phobies, il s’est montré très calme et a su faire confiance à sa maîtresse qui pour la première fois s’est mise à le guider et non à attendre de voir si il était en zone verte orange ou rouge. Le chien est resté tout le long de la sortie en zone verte sauf à deux reprises au passage de scooter mais grâce a la réaction rapide, calme et sereine de la maîtresse cet état de stress n’a duré que quelques secondes. Jamais la maîtresse ne l’avait vu aussi à l’aise de sa vie, même dans son quotidien, le chien s’est même allongé a côté d’elle lorsque nous discutions pour reprendre un rendez vous à côté du rond point du cinéma ( je vous laisse imaginer le bruit et l’agitation ambiante )
Ce premier travail est intéressant et à montré à la maîtresse qu’elle pouvait se faire confiance car le travail a été surtout sur elle
Le chien quand à lui semble avoir retrouvé foi en quelqu’un et a appris que sa maîtresse était là pour le guider calmement et le protéger. La maîtresse est devenu actrice et non spectatrice dans l’évolution de son chien. C’est elle qui tient le premier rôle dans leur duo. La méthodologie qui consiste à éviter toutes les difficultés pour ne pas mettre le chien en stress sous prétexte qu’il ne peut apprendre sous stress est erronée. Le stress est parfois nécessaire à un bon apprentissage.
Cette séance m’a inspiré pour écrire ces quelques lignes et je remarque un changement depuis quelques mois. Le bon sens est revenu. Les gens se sont raisonnés et les mentalité commencent à changer. Il n’est jamais bon de suivre le troupeau et lorsque quelque chose devient à la mode il faut parfois se demander à qui cela profite… au bien être du chien ou au portefeuille de la comportementaliste? ( merci à Madame X pour m’avoir autorisé à raconter son histoire même si elle souhaite garder l’anonymat ce que je comprend )
On peut aussi se demander où se trouve la bienveillance ? Dans le fait de laisser son chien souffrir pendant 3 ans de son état d’anxiété quasi permanente de ne pas trouver foi en sa maîtresse ? Ou de lui provoquer quelques moments de stress dans le but de l’aider dans l’instant à se sentir mieux tout de suite et pour longtemps ?
Photo d’illustration